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Alter et ego (Carnet)
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9 janvier 2006

Idéaliste !

Le pseudonyme que je me suis choisi, sans trop y réflechir, est à la fois un cri du coeur et un fardeau. Mon idéalisme est une volonté: tendre vers un idéal personnel. Peu m'importe d'y parvenir vraiment, c'est un objectif. Un mode de vie, plutôt optimiste. Viser ce qui me semble idéal c'est déjà y croire, c'est déjà me mettre en mouvement, et c'est surtout le meilleur moyen d'agir dans ce sens. Mon idéalisme c'est un élan vers ce qui me tient à coeur.

Ainsi mon dernier texte exprime une aspiration profonde, dont je mesure bien tout ce qu'elle a d'idéal, mais pour laquelle je vais agir en vue de la rendre réalisable. J'ignore si j'y parviendrai, si ce sera fréquent, si ce sera partiel, et quand ce sera, mais je suis sûr que pour moi c'est la meilleure façon de m'en approcher.

Le fardeau de mon pseudonyme, c'est lorsque je sens (à tort ou à raison) qu'on me trouve "idéaliste", dans le mauvais sens du terme. C'est à dire coupé des réalités, ne se rendant pas compte et "rêvant" de l'impossible. Me dire quelque chose de ce genre (ou même simplement que je crois l'entendre), c'est le malaise assuré. C'est comme si on me repliait brutalement les ailes. Comme l'ont si souvent fait mes parents, tellement "raisonnables". Il fallait tout prévoir, tout anticiper, ne pas prendre de risques inconsidérés. Bien mesurer, évaluer, assurer, rassurer... à tel point qu'il devenait difficile de laisser place à la fantaisie et à la spontanéité. Chacun de mes rêves était passé au crible du réalisme. Celui que la double autorité de mes parents avaient adopté pour eux-même. Le réalisme, c'était aller dans leur sens, ou du moins un sens qui ne heurtait pas leurs propres peurs. Tout cela était très cérébral, et les émotions dominantes étaient davantage celles de la peur que celles des élans de vie.

Vous voulez casser mes rêves ? Traitez-moi d'idéaliste! Dites-moi que je ne suis pas réaliste, que la vie ça ne fonctionne pas comme ça, que je ne me rends pas compte... Vlan, tout me revient à la figure ! Mon système de référence en reconstruction se délite (provisoirement) et je vois l'ombre tutélaire de mes parents. L'impression de m'être trompé de bout en bout, de délirer dans d'impossibles rêves. Et que la vie est bien plus triste que ce vers quoi je tends.
Vous voulez que je me sente perdu ? Dites moi que je ne suis pas dans la réalité...et je me retrouve sans boussole, sans intuition, sans spontanéité. Sans rêve. Je redeviens l'être timoré et indécis, qui ne sait plus dans quelle direction regarder, entre ce qu'il est et ce qu'il croit devoir être.
Et comme cela déclenche une violente contradiction interne, il n'est pas exclu que cela puisse se retourner contre l'auteur du mot fatal...

C'est encore une grande fragilité, un de mes "pitons" les plus sensibles (bouton sensible). Sauf que maintenant je le sais et détecte lorsqu'il a été effleuré. Il me faut alors puiser dans mes ressources, me rappeller que ce que j'énonce est le fruit d'une longue réflexion, lentement émergée et sérieusement étayée. Que ce n'est pas une fantaisie sortie de nulle part, mais un projet de vie. Et que l'autre n'a fait qu'exprimer son ressenti et ses limites personnelles.
Être idéaliste, je m'en rends compte maintenant, demande une grande assurance en soi. Parce que c'est vouloir aller dans des territoires que beaucoup délaissent. S'autoriser à rêver et à vivre ses rêves, c'est à coup sûr affronter ses propres peurs, mais aussi celles des autres. Être idéaliste, c'est être seul, souvent découragé par ceux qui n'osent pas. C'est trouver en soi la force de conviction nécessaire pour avancer et tracer sa voie.

Ce qui me rassure, c'est que plus j'écoute mon idéalisme et plus je vis en harmonie avec moi-même. Et mieux je vis. Je persévère... et rien de catastrophique ne se produit. Bien au contraire.

Je vais peut-être finir par me rendre compte que je suis bien plus fort que je ne crois...

lichen

Commentaires
T
Ah ! "s'efforcer de devenir ce que l'on rêve de devenir"... c'est l'entreprise de toute une vie, non?
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I
Coumarine et Rainette, je me demande si le mot "courage" correspond bien puisque je crois que je ne peux pas faire autrement...<br /> Le plus "facile", pour moi, c'est de continuer puisque ça va dans le sens de mes désirs. Renoncer serait vraiment très très difficile sur le long terme. Même si pour soulager l'immédiat il peut paraître plus facile de choisir la... "facilité". <br /> Oui, c'est ça: il y a une question d'immédiat ou de long terme et c'est là qu'il faut savoir ce que l'on veut.<br /> <br /> Livy, oui, se mentir à soi-même est la pire chose qu'on puisse faire pour vivre à côté de sa vie. L'harmonie c'est faire concorder ses pensées et ses actes. Être intègre avec soi-même.<br /> <br /> Hydrogène... ton Icare m'a fait sérieusement gamberger. Il y a toujours ce doute de me dire: et si je me trompais ? Et si je courais après l'impossible ? Et si je visais trop haut ?<br /> Mais il n'y a pas d'alternative: soit j'y crois et je prends des risques, soit j'évite le risque, je me protège... et je ne décollerai pas bien haut.<br /> Et puis tomber, perdre ses illusions, c'est pas la mort d'Icare. C'est une façon d'apprendre et de réévaluer ses objectifs en étant mieux préparé.
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H
Hier, je t’ai lu en rentrant mais je n’étais plus que l’ombre de moi-même ; trop fatiguée pour écrire.<br /> Me voyant les yeux perdus dans le vague, mon mari m’a demandé à quoi je pensais. « Icare » ; je croyais que la conversation tournerait court, j’étais même trop fatiguée pour partager une réflexion.<br /> « Ah ? Quelqu’un s’est brûlé les ailes ? » <br /> J’ai dû l’assassiner du regard, j’avais complètement occulté cet aspect du mythe.<br /> « Non, la quête de l’absolu, le dépassement de soi »<br /> J’étais furax.<br /> Pourquoi ? Pourquoi faut-il toujours qu’il y ait des terrestres pour faire tomber nos plus beaux rêves dans des flaques d’eau ?<br /> Hydrogène.<br /> Gaz léger particulièrement volatile.<br /> Associé à l’oxygène, il forme l’eau.<br /> En hélium, il fait vivre le soleil.<br /> J’aime bien mon pseudo.
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R
Je pense tout pareil que Coumarine : pour être Idéaliste.... il faut déjà avoir des idéaux, ce qui n'est pas donné à tout le monde, et avoir le courage de les mettre en oeuvre (ce qui demande une bonne dose de raison quoi que l'on pense).<br /> Vivre selon son idéal est un don rare et précieux. <br /> C'est d'autant plus remarquable que tu sembles avoir des parents très semblables aux miens, qui ont plutôt bridé par prudence les élans. C'est dur après de trouver les ailes pour voler !<br /> <br /> Encore une fois : c'est bien agréable de te lire, parce que tu es à la fois simple et profond dans tes réflexions : Merci !
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L
Tu vis ou apprends à vivre en harmonie avec toi-même. Il me semble que c'est le plus important. Il y aura toujours des gens pour critiquer, dire des horreurs, se moquer mais comme toi, je me sens heureuse quand je sais que je ne me mens pas à moi-même. Je suis persuadée qu'on aborde alors les choses plus posément.
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C
"Être idéaliste, je m'en rends compte maintenant, demande une grande assurance en soi. Parce que c'est vouloir aller dans des territoires que beaucoup délaissent. S'autoriser à rêver et à vivre ses rêves, c'est à coup sûr affronter ses propres peurs, mais aussi celles des autres. Être idéaliste, c'est être seul, souvent découragé par ceux qui n'osent pas. C'est trouver en soi la force de conviction nécessaire pour avancer et tracer sa voie. "<br /> <br /> C'est comme ça que je te "vois" cher Idéaliste, comme ça que je te perçois. Tu es un courageux, parce que tu continues ton hemin alors qu'il serait parfois bien plus facile de suivre le courant ambiant: renoncer<br /> J'ai lu hier (chez moi" que tu as été blessé par une remarque sur ton "idéalisme" (dans le mauvais sens du mot)Cette autre n' fait qu'exprimer SON ressenti et SES limites personnelles, et dans ce cas, pour ne pas sombrer il est plus facile d'enfoncer l'autre (toi) dans une espèce d'ironie concernant ton pseudo<br /> J'admire chez toi cette montée sans cesse renouvelée vers le plus, vers le mieux, vers plus de conscientisation, pour ne pas justement te laisser enfermer dans l'héritage parental construit de peurs et de non élans<br /> Je sais pour l'avoir vécu moi-même que aller à contre courant de cet héritage parental est un fabuleux élan vers la VIE<br /> Et je crois que tu es un homme FORT de consentir encore et toujours à cet élan plutôt qu'à la médiocrité<br /> Merci une fois de plus pour cette entrée forte et dense
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