Quand la blogosphère gronde
Cette histoire de proviseur sanctionné pour avoir tenu un blog soit-disant "pornographique", me préoccupe sérieusement. Une partie de la blogosphère (que je ne connaissais que de loin mais qui me permet ici de découvrir de vrais talents) gronde et manifeste son mécontentement. Il y a de quoi...
Virer quelqu'un de la fonction publique parce qu'il serait à la fois "pornographe" (lire: homosexuel) et critique vis à vis d'un de ses subordonnés (selon les infos qui circulent ça et là...), c'est quand même très très lourd !
L'affaire prend des proportions conséquentes et en rapport avec l'injustice du sujet. Lire à ce propos la lettre ouverte qu'Eolas adresse au ministre, particulièrement brillante. Le rédacteur en chef de Libération est intervenu dans les commentaires sur le site Embruns, de façon fort peu convaincante après les propos simplificateurs de son journaliste. Invoquer la méconnaissance du public sur le concept de "mot-clé", tout en balançant des mots-clé comme pièces à conviction est pour le moins irresponsable, indigne d'un travail journalistique.
Je trouve particulièrement choquant que sur un média grand public soient déversées des approximations dues à une lecture très survolée du sujet. Je ne connaissais pas Garfieldd, mais en lisant la même chose que le journaliste (archives de Garfieldd) je constate la légereté de ses propos. Quand on écrit sur un sujet de cette nature, avec la carrière d'un homme en jeu (l'identité de Garfieldd est maintenant accessible à tous), on prend quelques précautions il me semble...
Dans la même veine que ce que j'écrivais hier soir, lire Dangereuse trilingue
L'avantage des débordements de Libération c'est que ça révolte encore plus de monde. Ce qui, on peut l'espérer, donnera tout le poids que cette affaire mérite. Occasion de voir aussi si le pouvoir de la blogosphère a quelque influence...
Il y a bien sûr le risque de propager des infos partielles sans en connaître l'exacte teneur. Mais Libération donne un aperçu des raisons invoquées pour la révocation et elles paraissent en gros décalage avec ce que chacun peut lire des propos incriminés. Tout cela ressemble à un gigantesque parapluie que déploie l'education nationale, avec effet menaçant pour quiconque de son personnel s'aviserait d'avoir des propos un peu en dehors de la "moralité" qu'elle tient à défendre.
A noter quand même que Garfieldd aurait été "dénoncé" par des membres du corps enseignants, du Lycée voisin... Ceux-là ont quelque responsabilité dans l'affaire.
A lire aussi, un texte prémonitoire de Garfieldd, sur un ancien blog encore en ligne
PS [15h49] : Suite à une mobilisation certaine de la blogosphère, Libération.fr a mis en ligne un article rectificatif en donnant la parole au proviseur révoqué.