Déontologie blogosphérienne
En marge de "l'affaire Garfieldd", qui finalement me passionne toujours...
J'ai apprécié l'article rectificatif de Libération.fr, ce matin, dans lequel le journaliste explique et reconnait son erreur. C'est tout à son honneur. On peut espérer que les journalistes prendront toujours plus en compte le contre-pouvoir que peuvent désormais exercer les citoyens face à l'ex-toute puissance informative des médias. La capacité de réaction de la blogosphère est très rapide et peut rapidement prendre de l'ampleur comme en atteste cette "affaire Garfieldd".
Pour la petite histoire, c'est sur Embruns que j'ai trouvé les premières traces du mouvement, après une interrogation de Laurent qui se demandait s'il vallait mieux ne pas en parler ouvertement. C'était le 10 janvier, jour de la révocation du proviseur. Il semble que la discrétion avait été choisie auparavant par Garfieldd et ses amis de blog.
La formulation initiale de Laurent, volontairement floue, devait être précisée un peu plus tard dans un commentaire: «Disons que c'est un billet destiné à un public restreint. Je m'interroge justement sur l'opportunité de rendre cette "affaire" publique, sachant qu'elle est aujourd'hui semi-publique, un état qui ne me plait guère. Soit on en parle plus du tout, soit on en parle, mais les non-dits et les sous-entendus sont un peu gênants.».
Plus tard il précise, face aux réactions de lecteurs: «Je m'interroge sur la ligne de défense et les informations qui se dispersent, de billets ici et là (je ne fais pas de liens, bien sûr) que je trouve inappropriés. Soit c'est le "black-out" et ça se respecte totalement, soit on en parle. Ici, on est le cul entre deux chaises. Et, c'est le sens de mon billet, je crois que cela mériterait maintenant d'être dans la sphère complètement publique. C'est le sens de mon interrogation. Rien de plus.»
La discussion qui a suivi le fil de Laurent est particulièrement intéressante du point de vue de la "déontologie blogosphérienne". Vu la facilité de montée en puissance de la ruche, je trouve tout à fait pertinentes les interrogations de Laurent, qui a choisi de les partager sans dévoiler l'affaire pour autant.
Kozlika résume bien la situation: «La question de la responsabilité sociale de décider face à une sanction de nature homophobe de ne pas porter cette affaire sur la place publique est une vraie question il me semble, non ? ».
Relayée par Veuve Tarquine: «Mais je crois aussi qu'à ne pas vouloir combattre on se laisse mieux broyer.Pourtant à nous tous on a quand même une sacrée force de frappe. Dommage.»
Il n'en a pas fallu davantage, vu l'audience que je suppose à Embruns, pour que l'affaire éclate au grand jour [dans la blogosphère], en moins d'une semaine. On peut supposer que c'est donc cette interrogation qui a déclenché le bourdonnement de la ruche (130 posts répértoriés sur Embruns à l'heure ou je poste). Pour ma part, je crois qu'il était préférable d'en parler. Ce soutien ne peut être que profitable à Garfieldd, non seulement médiatiquement, mais aussi humainement. Je crois avoir lu qu'il y était sensible.
A noter: l'initiative de Kozlika qui re-publie d'anciens posts de Garfieldd, dans une rubrique "Le billet p0rn0graphique du jour"