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Alter et ego (Carnet)
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28 mars 2006

C'est du solide !

En écrivant ici, théoriquement je n'ai à me justifier de rien. J'écris si j'en ai envie, si j'en ai le temps. C'est chez moi et je fais ce que je veux. Na !

Euh... ouais. Sauf que c'est pas mon genre. Je crois que je ne sais pas être comme ça. Je ne suis pas assez égoïste pour cela. Et honnêtement... j'ai pas envie de l'être. Tant pis [ou tant mieux...], je crois que je resterai toujours attentif aux autres et soucieux de ce qu'ils peuvent ressentir. Je dis bien "ressentir", et non pas "penser". Car je ne suis plus [ou de moins en moins...] dans une écriture qui se préoccuperait de ce que les autres pensent de moi. En fait, je m'en fous un peu. Je sais que vous, qui venez me lire, trouvez quelque chose qui vous plaît. Il est probable que c'est une part de vos préoccupations que vous trouvez dans mes lignes, comme je le fais lorsque je lis les autres. Et puisque vous me faites le plaisir de suivre mon cheminement, je ressens le désir d'expliquer la réduction actuelle de mes écrits.

D'abord dire que je remonte la pente. L'évènement qui m'avait très fortement perturbé/contrarié/attristé, il y a quelques semaines, voit son impact diminuer très largement. Mes pensées et émotions ont beaucoup évolué et tout cela m'a permis de devenir plus sûr de moi et de mes convictions. J'ai émergé et je me sens globalement de mieux en mieux !

Alors pourquoi n'écris-je pas ? Tout simplement parce que je travaille beaucoup certains jours. Y compris le week-end. Je n'ai alors plus beaucoup le temps de penser, et donc de stimuler mon écriture. Et puis... peut-être une envie de changer. Envie de vivre plutôt que décrire. Ressentir plutôt qu'expliquer. Et aborder des sujets dans un champ plus élargi. Mon écriture évolue en même temps que moi...
Tout d'un coup les relations d'amitié, la solidarité qui s'y attache, sont venues sur le devant de la scène de mes pensées. D'une part parce que j'intègre que je compte pour certaines personnes; je me sais apprécié pour ce que je suis. D'autre part parce que ces mêmes personnes comptent pour moi. Je leur fait confiance et j'aime les échanges que nous avons. Ça peut paraître tout bête d'énoncer ce genre de choses, mais pour moi, qui n'avait pas de vraies amitiés au sein desquelles je pouvais m'exprimer en confiance, c'est quelque chose de très long à intégrer. Il me faut beaaauuucoup de temps. Non pour croire à la valeur de ces contacts, mais pour croire en leur pérénnité. C'est comme si j'avais enregistré qu'à la longue chaque relation que je noue finirait par s'étioler et disparaître. Que je serais "abandonné". Mauvais souvenirs d'adolescence, au moment où j'apprenais la valeur des liens...

Depuis cette époque marquante, qui m'avait conduit à l'isolement (plutôt être seul que de souffrir encore de l'abandon !), il m'est arrivé plusieurs fois de voir des liens se distendre. Je ne le vois plus comme quelque chose de gravissime, mais cela me blesse toujours un peu. Parfois j'ai un peu insisté, mais les espoirs déçus à répétition finissent par éteindre mes initiatives. Je ne suis pourtant jamais fermé à une reprise de contact, mais il faut alors que ce soit l'autre qui fasse la démarche, et avec une véritable investissement. Si c'est juste pour se donner des nouvelles... ça ne m'intéressera pas longtemps.

Loin de ce genre de choses je dois bien constater, presque incrédule, que certaines amitiés durent maintenant depuis des années, et ne semblent pas près de s'éteindre. C'est du solide !

Solide... solidaire. Aviez-vous remarqué que les deux mots ont la même origine ?

Solidaire... solitaire. Ces deux-là n'ont en revanche aucun point commun. Une seule lettre fait toute la différence. Pourtant, c'est parce que je deviens "solitaire" que je m'ouvre aux autres. Auparavant je ne m'étais ouvert que vers une seule autre, qui était mon tout: amie, confidente, épouse, amante. Trop pour une seule personne. En prenant un peu de distance, j'ai alors découvert la diversité de l'altérité, avec un grand plaisir. Mais c'était peut-être l'inverse: la rencontre de la différence m'a certainement permis de m'émanciper de celle avec qui je partageais autrefois mon existence de façon un peu trop fusionnelle.

Je crois que j'y ai beaucoup gagné.

Même si ma façon d'investir les liens d'amitié [voire d'amitié amoureuse...] demande encore quelques réglages...




Commentaires
C
Idéaliste...cette peur de l'abandon, qui influe tellement sur les relations..j'en parle ce matin même sur mon blog<br /> Une expérience traumatisante vécue il y a très longtemps...et depuis je m'attends toujours plus ou moins à ce qu'on m'"abandonne"<br /> C'est bien sûr lié à un manque de confiance en soi
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