Pensées fatigantes
Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais j'ai constaté que lorsque je suis fortement préoccupé cela m'épuise. Depuis quelques années j'ai eu des périodes d'intense réflexion face à des choix de vie que je devais faire. Ou parce que mon avenir était bien incertain et que je ne savais pas du tout comment le rendre un peu plus sûr. Et bien à ces moments-là je me suis rendu compte que je dormais notablement plus. Comme si je faisais beaucoup d'exercice physique. .
C'est facilement mesurable puisque je le vois à mon heure de coucher... En temps normal c'est aux alentours de minuit ou une heure du matin. Lorsque je suis en période de réflexion, il m'arrive de m'affaler sur mon lit vers 22 h, juste pour me reposer un peu... et je me réveille deux ou trois heures plus tard, complètement dans le cirage !
Du coup, cela réduit nettement ma capacité à communiquer avec le monde (d'internet). Faute d'énergie je reporte de jour en jour les réponses aux mails en attente. Je ne parviens pas à "donner" de moi, à offrir mes réflexions sur ce que les autres me donnent d'eux. J'ai trop besoin d emes propres ressources.
Il n'y a guère que mes réflexions écrites qui parviennent à trouver de l'espace pour exister, parce qu'elles participent à la résolution de mes "problèmes" (interrogations et réflexions). Mais j'y perds en contacts humains, qui pourtant m'enrichissent et peuvent me procurer justement cette énergie qui me fait défaut.
En ce moment, parce que la phase active de séparation de mon couple a pris un côté plus "matériel", pas mal de questions sont redevenues d'actualité. Il y a cette maison dont je me sépare, la vie en solo qui se profile, mais surtout la nécessité vitale de trouver une source de revenus suffisante dans les quelques mois à venir. Le temps n'est plus aux indécisions: il va falloir choisir à quoi je renonce. Si je veux devenir autonome, il va très probablement falloir que je renonce à ma liberté d'organisation. Redevenir salarié. Glups...
Je vous assure que lorsqu'on a goûté à la liberté que procure le travail indépendant il n'est pas facile d'envisager un retour en arrière ! Quels qu'aient pu être les soucis liés à la liberté...
Car bien sûr on n'est jamais totalement libre de faire ce qu'on veut. La liberté d'organisation impose bien des contraintes. Elle impose déjà d'avoir des règles de vie... que personne ne contrôle. On est son propre contrôle, son propre maître. Ce n'est nullement absence de maîtrise... En fait il faut à la fois travailler et s'obliger à le faire. Se donner des coups de pied au cul quand on n'a pas envie d'y aller.
D'ailleurs c'est probablement là que se situe mon problème: depuis longtemps mon métier ne me motive plus suffisamment pour que j'aie du plaisir à l'exercer. Notamment parce que je n'en vis pas...
Et c'est en réfléchissant à mon travail, à la liberté, et à l'argent que s'est engagée depuis quelques jours une réflexion approfondie. Réflexion qui me pompe énormément d'énergie, alors même que je ne me rends pas compte que j'y pense. En fait ça opère à mon insu, probablement en continu. Je pense sans y penser. Un peu comme si un programme s'était lancé alors que je continue à vivre "normalement".
Avant celui-là c'était un autre. Et encore avant, pareil.
Depuis je ne sais plus combien d'années je suis en mutation intérieure. C'est un vrai "travail". J'aimerais quand même, un jour que j'espère pas trop lointain, parvenir au bout de cette mutation pour enfin me reposer. Mais je me demande si c'est dans ma nature...
D'un autre côté je dois bien dire que je ressens aussi une satisfaction à avoir l'esprit (et la vie) en mouvement constant. Je ne m'ennuie jamais et vais de découverte en découvertes. Ça m'épuise, mais ça me plaît. J'ai l'impression de grandir et d'évoluer sans cesse.
J'aime bien...
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