Amélie survoltée
Je rentre d'un concert de Yann Tiersen, dont j'avais découvert la musique plutôt riche et enlevée dans le film "Amélie Poulain". Je m'attendais à découvrir un compositeur dont j'ignore presque tout. J'ai été servi : ce soir Amélie était dopée à l'ecstasy, shootée au crack, piquée à la nitroglycérine.
En fait le répertoire était très différent de ce que je connaissais, et pour tout dire assez éloigné de mes goûts musicaux habituels. Les guitares electriques sursaturées qui lacérent la musique ou la laminent sous leur stridence ne sont pas ma tasse de thé...
Cependant je me suis laissé porter par l'ambiance, tandis que la sono vibrait puissamment de ses basses et percussions jusque dans ma carcasse. Il y a longtemps que je n'étais plus allé à un concert et j'avais quelque peu oublié le volume sonore [vouais, j'me fais vieux...].
J'ai été séduit par la diversité des instruments et des sonorités, de même que par la dextérité des guitaristes. Leur jeu de scène vibrionnant m'a surpris par leur déchainement parfois proche de la transe. Ils semblaient prendre un pied total en se contorsionnant, bondissant comme s'ils étaient montés sur des ressors gyroscopiques. Yann Tiersen lui même semble maîtriser une grande diversité d'instruments, notamment le violon qu'il utilise avec une énergie peu commune. Globalement j'ai bien aimé le concert et son ambiance festive, même si je n'ai pas vraiment pu "entrer" dans la musique. Il y avait trop peu de temps durant lesquels les mélodies avaient la place de s'installer. Apparemment je n'étais pas le seul à en être surpris vu l'enthousiasme de la foule lorsqu'enfin quelques morceaux d'Amélie sont venus charmer nos oreilles averties. On ressent toujours davantage une mélodie lorsqu'on la connait. Mais très vite les guitares électriques sont revenues dynamiter les trop calmes premières mesures. Un peu frustrant de n'avoir pas trouvé ce à quoi je m'attendais, mais soirée pourtant fort agréable, ne serait-ce que pour ce temps de dépaysement.
Pour compenser je me suis la musique du film pendant que j'écris ces quelques lignes. C'est très différent, et je me régale...