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Alter et ego (Carnet)
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19 novembre 2006

La surprise de Pénélope

Il y a une douzaine d'années j'habitais un autre village, dans d'autres collines, au pied des montagnes. J'y avais grandi, l'avais quitté pour la ville lorsque je m'étais marié, puis étais finalement revenu m'y installer avec ma douce épouse Charlotte. Nos enfants y sont nés, sont allés à la même école de campagne que moi, et ont parfois été amis avec les enfants de mes anciens copains. A l'école, à l'heure des parents, il y avait toujours un temps pour discuter en attendant la sortie des classes. C'est là que des affinités parentales se nouaient, selon une subtile distinction socio-culturelle. Nous y avions notament rencontré Pénélope, dont la fille était dans la même classe que notre fils. Pénélope et Charlotte se connaissaient bien, même si elles n'ont pas été ce qu'on peut appeler "amies". Elle s'appréciaient.

Récemment ma mère à rencontré Pénélope, toutes deux habitant encore ce village. Et comme à son habitude Pénélope à demandé quelques nouvelles de la famille et des enfants. Ma mère lui a répondu... sans entrer dans des détails fâcheux. Mais Pénélope à dit qu'elle aurait bientôt l'occasion de se rendre dans le village où je réside actuellement, et qu'elle viendrait nous voir. Là ma mère s'est vue contrainte de dire que... ben... ça ne serait pas facile puisque nous sommes séparés et que Charlotte n'est plus là. Pénélope, visiblement abasourdie, s'est écriée « non, pas eux ?!! ». Ma mère l'a sentie bouleversée.


C'est la réaction qu'ont eue pas mal de gens qui nous connaissaient. « Pas eux !!! ». Il semble qu'on nous percevait comme un "beau couple", aimant et uni, solide, et pas du tout susceptible de sombrer dans ce qui est généralement perçu comme un naufrage.

Ils n'avaient pas tort tous ces gens qui nous connaissent. Nous étions bien un couple aimant, uni et solide. On dit même que j'avais l'air toujours amoureux de Charlotte... Mais justement, ça n'empêche pas forcément une séparation. Au contraire...

A ce sujet je discutais hier soir avec mon fils aîné (qui a bien grandi depuis l'école primaire...) et nous échangions nos points de vue sur la nouvelle situation familiale. Entre autres je lui expliquais ce que j'avais dit à ma mère la veille, suite à la surprise de Pénélope : oui, c'est vrai, c'est triste de s'être séparés. C'est dommage... et cependant je crois que c'est un acte de courage. Car paradoxalement nous nous sommes séparés par amour et par respect. Nous nous respections, soi, l'autre, et le couple, et ne voulions pas rester ensemble pour des raisons matérielles, de confort, ou par peur de nous retrouver seuls. Notre amour valait mieux que des accomodements bancals.

Alors chacun s'est déterminé en toute conscience, en prenant bien le temps de réfléchir, avec un dialogue constant. Chacun a fait ses propositions, énoncé ce dont il avait besoin, et ce qu'il n'accepterait pas. Les incompatibilités sont apparues, incontournables, et aucun de nous n'a renoncé à ses besoins vitaux. Chacun a lutté pour trouver des solutions, manifestant son attachement à l'autre et au couple. Mais nous n'avons pas trouvé l'accord impossible. Certes le couple était très important à nos yeux, mais il ne passait pas avant l'équilibre personnel. Donc nous ne pouvions que nous séparer. Malgré l'affection et la tendresse qui existaient entre nous.

Oui, ça a été déchirant de prendre la décision, et surtout de l'annoncer à l'autre, les yeux dans les yeux. Voir dans le regard de Charlotte son effondrement. Atroce. Des instants gravés comme étant les pires, par la douleur infligée à l'autre aimé.
Ensuite, une fois admis la réalité des faits, ce n'était qu'une question de temps pour faire ça "proprement". Toujours dans le respect de l'autre et du couple. Détisser les liens, voir s'installer le repli amer de la désintimité, mais aussi préparer la désarticulation du cadre familial. Du cadre seulement, parce que la cellule familiale évolue, certes, mais demeure active et bien vivante.

Ça n'a pas été sans tiraillements, tensions, et ajustement. Ça n'a pas été sans douleur non plus, mais celles-ci ont sans doute été réduites au minimum. C'est ce qui me fait dire que cette séparation est une réussite.


Cependant, puisque j'ai maintenant quelques années de recul sur ce processus, je disais à mon fils que tout cela était en germe depuis très longtemps. Depuis le tout début du couple, et même avant que nous nous rencontrions. La crise qui a mené à la séparation n'était que le dernier acte d'un enchaînement d'origine très lointaine. Et si Charlotte à si rapidement parlé de décisions radicales c'est parce qu'elle perçevait déjà, avant moi, une certaine usure du couple et du désir commun. Elle ressentait une lassitude avant même que je commence à manifester les premiers signe de frustration.

D'une certaine façon elle a saisi l'occasion pour jouer au quitte ou double (et probablement régler des comptes avec son histoire personnelle puisque ses parents, eux, n'ont jamais voulu se séparer alors qu'ils pourissaient leur vie et celle de leurs enfants). Moi je n'avais pas eu le temps de me rendre compte que je commençais à m'ennuyer dans ce couple. Je ne l'ai réalisé que lorsque la crise à éclaté et que j'ai cherché à en comprendre les raison. Là seulement l'évidence m'est apparue : il me manquait quelque chose d'essentiel et je l'ignorais. Mais c'était "trop tard" puisque je m'étais ouvert sur l'extérieur et, en nouant des liens d'intimité avec le féminin, avais trouvé ce qui me manquait. Désormais je savais.

Et non seulement je savais, mais je vivais.

Enchainement de circonstances dont, avec le recul, il pourrait paraître simple de dire qu'il aurait pu en être autrement. Oui, il aurait été possible de faire autrement, si seulement...
Mais ça ne s'est pas passé ainsi. Nous n'avons pas vu passer le moment où nous pouvions nous ressaisir ensemble, tout simplement parce que nous n'avions pas conscience de ce qui se passait. Et même, aurions-nous vraiment mesuré l'ampleur des changements à effectuer ? Nous auraient-ils été possibles ? Aurions-nous compris tout ce que nous avons mis à jour ?

Si nous avions été moins solides, moins structurés, moins sûrs de nous-mêmes, peut-être que l'un des deux aurait cédé. Par manque d'assurance, par faiblesse, par lâcheté. Recolmater les brêches vite fait, "oublier", et repartir cahin-caha. Au nom de l'amour... mais plutôt par confort. Pour ne pas tout déstabiliser.

Non, on n'a pas fait comme ça. On est allés au bout de nos convictions.
Séparés, certes, mais deux personnes qui s'estiment et se respectent.
Séparés sans regrets, même si c'est quand même un peu triste.

Alors c'est sûr que vu de l'extérieur, aux yeux de Pénélope et de bien d'autres, tout cela semble bien dommage. Nos amis, nos parents, ont eu la même réaction en leur temps. « Un énorme gâchis », comme certains l'on dit. Désormais les plus curieux et ouverts semblent avoir mieux compris les enjeux.

Au moins sommes-nous d'accord sur ce point avec Charlotte : nous avons fait ce qu'il fallait faire. Nous n'avons pas bradé notre amour. Et finalement la seule chose qui compte c'est que nous soyons en paix en nous-même, et entre nous...



couleurs_automne

Il y a près d'un mois que Charlotte est partie. Elle ne me manque pas et je ne lui manque pas. Après trois ans de préparation nous étions prêts. Un lien demeure, sans besoin de présence. Nous nous voyons peu, mais avec plaisir. C'est les week-end, quand la famille pourrait se réunir que l'absence est un peu plus perceptible... mais la famille et le couple sont deux choses distinctes.


Commentaires
I
oui doutes sur cet amour dont tu parles entre toi et charlotte<br /> <br /> affection ok mais plus amour<br /> l'amour n'accepte pas que l'autre tourne le dos <br /> <br /> choisir son épanouissement perso, contre la sauvegarde s'un couple entre qui existerait encore de l'amour me parait invraisemblable<br /> <br /> c'est une gentille façon de se dé culpabiliser et de se persuader qu'on a fait le bon choix<br /> mais en fait vous n'en savez rien encore<br /> <br /> oui je suis dure, nous avons discuté sur msn rappelle toi<br /> <br /> mais j'aime beaucoup te lire<br /> bonne vie....
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P
Vivre une double séparation n'est pas des plus faciles, en effet. Mais ça aurait pu être pire ;o)<br /> <br /> Il m'est difficile de dire dans quelle mesure la seconde séparation a joué sur la première. Cela a apaisé la situation, très certainement, et allongé la durée. Ça a "laissé le temps" de bien faire les choses. Mais en même temps, d'avoir la tête prise par la seconde séparation ne me rendait pas vraiment disponible. A double tranchant, donc.<br /> <br /> En fait il s'est passé des choses bien complexes dans ma tête durant toute cette période, et je ne pourrai les analyser qu'avec le recul. Ça faisait un peu trop pour un seul homme de gérer les deux séparations à la fois, en plus des répercussions sur ma vie professionnelle. J'ai été un peu dépassé.<br /> <br /> Par contre, au niveau compréhension de l'humain, ah oui, très enrichissant. Une sacrée expérience ! Et bien en lien avec la philosophie, c'est vrai.
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C
Vivre deux séparations en même temps, j'imagine que cela a été très difficile. En même temps n'est-ce pas la souffrance de ta seconde séparation qui t'a amené à te rapprocher de Charlotte dont tu savais ce qu'elle ressentait parce que le ressentant aussi toi-même ? Peut-être avais-tu besoin d'elle ? Si l'objet de ta séparation n'avait pas quitté ton cercle intime, aurais-tu consacré autant de temps et d'énergie à ta première séparation ? En fait, il semble que ce soit tous ces chemins qui se présentaient à toi et se refermaient qui ont fait que tu n'avais pas énormément d'alternatives pour ta propre survie mentale et celle de futurex.<br /> Dans tous les cas, tu fais un travail d'analyse énorme sur toi. Se poser des questions et essayer de trouver une réponse, la meilleure qui soit, la plus proche de nos convictions, de nos connaissances, n'est-ce pas de la philosophie ? ;-)
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P
T'inquiète pas Forestine, je ne déprime pas. C'était pour rire :o)))<br /> <br /> Pour le reste... euh... ben voila: pas libre d'écrire ce que je pense :o)
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F
Non, je ne voudrais surtout pas te faire pleurer... au contraire célébrer les bons côtés de ta disponibilité "officielle".<br /> Désolée, vraiment désolée si ça t'a déprimé...<br /> <br /> Je suis très intriguée par la mystérieuse n (réduite à l'état d'"entier naturel" après avoir perdu successivement son prénom, sa majuscule et même ses guillemets), et par ce qu'elle t'a aidé à mettre en évidence... <br /> <br /> Mais bon. Tant pis, je resterai sur ma faim.<br /> Si si, je me résigne.<br /> Si elle te lit, forcément, tu ne peux pas écrire... Et puis tu n'as pas nécessairement envie de tout dire non plus. <br /> <br /> Ou alors sur un autre blog, peut-être?<br /> <br /> ;-)
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P
OOooh Forestine, tu fais apparaitre des choses bien importantes !<br /> <br /> Tu as raison, j'emploie encore souvent le "nous". D'une part c'est certainement significatif de la façon dont je me lie en couple, quelle que puisse être son évolution; d'autre part cela a effectivement été une séparation "en commun". Une séparation "ensemble" était une volonté de ma part et j'ai tenu bon, puisqu'au départ Charlotte était vraiment dans une démarche individuelle en voulant me quitter pour se sauvegarder. Ce décalage demeure, d'ailleurs, sous forme atténuée. Je suis beaucoup plus dans un "nous" qu'elle.<br /> <br /> Il y a eu des blessures d'amour-propre, c'est vrai, mais il y avait aussi cet amour de l'autre qui faisait que se faire du mal ne pouvait pas aller bien loin. Voir l'autre souffrir du mal qu'on lui fait plus ou moins consciemment ne peut durer bien longtemps. Ou alors on est dans la haine. Ce qui a maintenu le lien c'est ce dialogue constant, la capacité à reconnaître chacun sa part de responsabilité, à accepter le ressenti de l'autre. Tenter de "comprendre" l'autre. Le dialogue a parfois été difficile, mais n'a jamais été rompu. Nous (hé hé encore "nous"...) avons appris à mieux communiquer, sans insister, sans forcer, sans vouloir avoir raison. En tous cas moi j'ai appris. Une excellente école de communication et d'ouverture qu'un conflit de ce genre !<br /> <br /> Charlotte a souffert de ne pas me suffire, c'est vrai. Elle s'est dévalorisée, s'est sentie "moche", "nulle", s'est dit qu'elle avait "tout raté", s'est culpabilisée. Dans ces cas là on s'en veut et on en veut à l'autre, dans un va et vient alternatif. Mais je crois avoir su la rassurer en lui expliquant qu'elle n'était pas en cause dans les détours que prends MON cheminement personnel. Et puis j'avais toujours ce regard aimant (quoique non amoureux) sur elle, lui disant ce que je ressentais à son égard. En fait ce fut un apprentissage de la distinction qui existe entre "aimer" et "être amoureux". J'ai essayé de la rassurer et de contribuer à la restauration de son estime d'elle-même. Apparemment elle y est parvenue et j'en suis heureux (je me culpabilisais beaucoup de lui avoir fait ressentir ce genre de choses).<br /> <br /> Diplomate ? Hmmm, on me le dis parfois. Il semble que j'ai une aptitude au dialogue et à la résolution de certains conflits. Peut-être parce que j'ai beaucoup de patience et de persévérance pour ce qui me tient à coeur. Et l'harmonie entre les être est une très forte aspiration chez moi. Mais hélas... le dialogue ne fonctionne pas en toutes circonstances, et c'est bien dommage. Il me faut alors m'adapter, inventer d'autres modes de gestion des conflits.<br /> <br /> Oui, n. a effectivement été révélatrice, mais en de multiples dimensions qui vont bien au delà de la mise en évidence de dysfonctionnements conjugaux. <br /> Cette rencontre se place dans un tout autre registre et, hormis cet aspect "révélateur", n'a selon moi pas d'autre rapport avec mon ex-couple.<br /> <br /> De toutes façons j'entre là dans un sujet que la diplomatie me recommande de ne pas développer davantage en public ;o)<br /> <br /> Les deux séparations sont liées (hé hé amusant paradoxe !) par le fait que je sois acteur commun aux deux, mais n'ont aucun rapport. Elles sont même radicalement différentes en bien des points. Mais leur concomittance fait que j'ai parfois quelques difficultés rédactionnelles à évoquer un des versants tout en m'abstenant d'aborder l'autre.<br /> <br /> Ce qui est certain c'est que je ne me suis pas séparé "pour une autre", même si rien ne dit que je l'aurais fait sans la rencontre de cette autre. Je crois que le fait que je sois "seul" a aussi contribué a éviter des tensions.<br /> <br /> <br /> Bon, tu veux me faire pleurer avec cette chanson d'Ella ? Hey, ch'uis tout seul moi ! No eyes, no stars ;o)
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F
Une chose troublante dans ton billet (à la réflexion, car il m’a fallu un peu de temps pour décanter), c’est ton usage du « nous » pour raconter votre séparation. Mais c’est le sujet de ton billet, et d’autres avant celui-là : votre divorce mutuellement réfléchi.<br /> Tu parles de réussite sur ce point. Par rapport à ce que je vois autour de moi, il me semble en apercevoir une seconde: vos blessures d’amour-propre (s’il y en a eu) ne vous ont pas poussés à vous attaquer l’un l’autre pour miner l’image que vous aviez de vous-même, votre estime de soi, votre confiance. Il me semble que Charlotte aurait pu souffrir de ne pas « te suffire ». Tu dois être très diplomate.<br /> Finalement « n » aura servi de révélateur. Peut-être n’avait-elle que ce rôle-là à jouer dans ta vie, et en ce sens, il n’y a pas d’échec non plus. De toute manière, pourquoi faudrait-il divorcer « pour » quelqu’un ? <br /> L’intérêt d’une séparation, c’est aussi de tourner une page de sa vie et de pouvoir continuer à l’inventer.<br /> J’ai aussi une citation sur la recherche de la lumière, mais c’est plutôt Ella Fitzgerald que je pratique :<br /> (…)<br /> But now that the stars are in your eyes<br /> I'm beginning to see the light<br /> (<br /> But now when you turn the lamp down low<br /> I'm beginning to see the light<br /> (…)<br /> I never saw rainbows in my wine<br /> But now that your lips are burning mine<br /> I'm beginning to see the light<br /> <br /> Bonne chance!
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P
Rosalie, la phrase de Lao-Tseu révèle sans doute quelque chose qui ne m'est pas encore accessible :o)<br /> <br /> Gourmande, si des gens se font du mal en se séparant c'est peut-être parce que l'un des deux, ou les deux, on "trop" supporté ce qui ne l'était pas ? C'est justement en pensant à ceux qui se séparent dans le rejet que j'ai pris conscience de l'importance d'être bien structuré. ce qui est plutôt rassurant pour moi :o) Je pense aussi que la rupture du dialogue est pour beaucoup dans les situations de séparations violentes. Parce qu'à ces moments-là on a besoin de comprendre ce qui se passe. Surtout le "quitté". C'est peut-être le moment où il y aurait le plus besoin de dialogue...<br /> <br /> Alainx, je sais bien que sur certains points nous sommes en désaccord :o) Je lis toujours avec attention ce que tu dis à ce sujet et ce en quoi tu crois, sur ton blog. J'ai souvent l'impression d'être très proche de ta façon de penser. En même temps l'histoire singulière que j'ai vécue m'a poussé à aller chercher plus loin, à bousculer mes convictions. Il est des circonstances qui font que des valeurs personnelles (éthique personnelle) entre en conflit en soi, et c'est à ce moment-là seulement qu'on se met à l'épreuve soi-même. Et qu'on voit quelles sont les valeurs prioritaires. Jamais je n'aurais cru que j'en arriverai à ça un jour, qui était à l'opposé de mes convictions profondes.<br /> <br /> Je ne ressens pas l'idée de sacrifice. Je le vois plutôt comme un renoncement. Guidé par une certaine éthique, qui peut donner cette impression de sacrifice.<br /> <br /> Pour le fatalisme, c'est intéressant comme remarque... Parce que je me crois résolument anti-fatalisme. Ce n'est qu'a posteriori que je vois les multiples aiguillages qui ont mené à une situation. Mais à chaque fois une autre direction aurait pu être prise. Sauf que non... chaque choix nous a menés là. Rien n'était écrit à l'avance, c'est nous qui l'avons écrit au fur et a mesure. En fait j'ai plutôt l'impression que ma démarche, qui analyse pour comprendre, est exactement à l'opposé du fatalisme. Si j'avais été fataliste j'aurais pensé depuis le début qu'un jour je finirai par divorcer. Or je pensais exactement le contraire. Par contre mon épouse l'avait peut-être bien en ligne de mire...<br /> <br /> Pour ce qui est du courage de se séparer ou de poursuivre la construction, il dépend de chaque situation. Il n'y a pas une option qui serait plus courageuse que l'autre systématiquement. Moi je sais que j'ai choisi la plus courageuse pour moi, parce que la plus déstabilisante. L'autre option aurait bien marqué le courage de me mettre à l'oeuvre pour "continuer", mais aussi la lâcheté de ne pas affronter mes peurs. Et notamment, puisque j'en ai déjà parlé, la peur de me retrouver dans une situation matérielle préoccupante.<br /> <br /> Merci pour ton appréciation de mon cheminement. J'apprécie aussi le tien.<br /> <br /> t. je parle peu de mes enfants mais ils ont été témoins de ce "travail" du couple et auront certainement appris beaucoup. Notamment sur le respect et l'amour. Même s'ils ont été pris dans le tourbillon ils semblent n'avoir pas été déstabilisés outre mesure.<br /> <br /> Merci à tous pour vos commentaires, qui sont toujours l'occasion d'aller un peu plus loin.
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T
Avoir l'air d'être ou être, paraître, disparaître et renaître.<br /> L'équilibre admis tout en détissant certains liens et gardant le respect de l'autre, c'est réellement une réussite, une autre forme d'amour importante pour les enfants.
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A
Je garde toujours ce sentiment de malaise en te lisant...<br /> Il y a souvent quelque chose de "sacrificiel" dans tes propos sur l'amour de ton couple.<br /> Et aussi un certain fatalisme (c'était écrit dès avant votre rencontre), qui me semble plus nihiliste qu'espérant...<br /> Ceci n'est évidemment pas une critique de ton vécu, forcément respectable, mais une source d'interrogation.<br /> <br /> Entre le "courage de se séparer", et le courage de demeurer et d'oeuvrer à construire, je me demande lequel je choisirais...<br /> Ou plutôt je sais, j'ai choisis le second !<br /> <br /> Reste que j'aime ton cheminement et ce que tu en donnes à voir. (même si tu choisis ce que tu veux montrer et ne pas montrer).<br /> Et je ne puis que te souhaiter un bonheur du jour.
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