Flatulences et borborygmes
Bon... posons-nous.
Un commentaire à mon dernière entrée m'a été salutaire. Saluons-le comme il se doit.
« depuis quelques temps, tu deviens plus "humain" sur ces pages, ça fait un an à peu près que je viens ici, et depuis peu j'ai vraiment l'impression que tu es plus spontané, moins dans la plainte »
Ah aaaah, voila qui m'intéresse !
Ouais, je trouve aussi que je ne suis pas très humain [on murmure que je serais un robot financé par Canalblog pour attirer des lecteurs, hyerk hyerk hyerk]. Un peu beaucoup trop cérébral pour être honnête. C'est pas net. Ça n'existe pas des gens qui restent zen en toute circonstance. D'ailleurs je n'y parviens pas et vous le saviez, vous, hein ?
Et on ne m'a même pas mis au courant ?
Pfff, toujours le dernier informé...
Ici et ailleurs, sur le net et dans la vie, je suis à la recherche de mon humanité et de celle des autres. J'ai besoin de savoir de quoi nous sommes faits et ce qui nous anime. Ça me passionne. Sauf que j'essaye d'analyser ça tellement méticuleusement [c'est même pas vrai, mais c'est pour donner une idée] que ça en devient désincarné. Je crois être un théoricien convenable mais un peu froid. Manquant de vécu. Et le pire c'est que même mon vécu je m'en sers comme base de théorisation ! Brrr... glacial.
Naaan, je ne suis pas que ça. Voui, j'ai des tripes et des émotions, et voui, j'en chie pour vivre quand la vie me fait passer par des chemins qui ne sont pas des plus apaisants. Là, depuis quelques années, j'ai ma dose. Double, triple dose, et parfois je ne suis pas loin de l'overdose. D'où cette volonté de prendre du recul, de temporiser, d'intellectualiser... avec le risque de devenir observateur et narrateur de ma vie. Et finalement pas très humain.
Mouais, un peu l'inverse de ce que je recherche, non ?
Mais y'a un coeur qui bat (et se débat) derrière le clavier.
Mettez votre main, là. Vous le sentez sous mon torse musculeux?
C'est vrai je ne suis pas très spontané, pour diverses raisons. La crainte du jugement (je me soigne), la peur de déplaire (fuck !), la peur d'être insignifiant/plat/inconsistant (fuck fuck fuck !!!) et... d'être abandonné pour cela. Vieilles casseroles du passé, encore pesantes. Les traumatismes d'enfance se guérissent-ils un jour ? Je vous dirai ça sur mon lit de mort, mais d'ici là je fais comme si ça vallait la peine d'essayer. Pour le moment il semble que ça marche et s'améliore (voyez mon bel optimisme !). D'ailleurs vous n'y êtes pas pour rien, vous qui me lisez et commentez, ou avec qui j'ai des contacts plus personnalisés.
Et puis... je suis pas spontané ici parce que... parce que...
Euh.. parce que !!!
Argh ! Ça recommence...
Changeons de sujet, voulez-vous ?
J'étais dans la plainte, c'est exact (ouais, je sais, ça m'arrive encore grmmpfff.). Parce que... euh... « c'est vraiment trop injuste » [© Caliméro]. Non, vraiment, « c'est pô juste » [© Titeuf] (admirez les références...). C'est pô juste parce que... parce que je me suis démené pour que les choses changent dans ma vie et puis... ben elles ont changé, et dans les grandes largeurs. Mais...
Mais...
Zut !
Changeons de sujet...
Hum...
Bon...
Puisque vous insistez...
Mais c'est pas dans la plainte. Ok ?
Pas dans la plainte, ouais... mais il n'empêche que je ne digère pas, mais alors pas du tout, l'absence de communication. Nan, rien à faire, ça ne passe pas. Ça me donne des gargouillis. Des flatulences et ballonnements. Des borborygmes et éructations inopinées. Ça me reste sur l'estomac, ça me tord les boyaux, et pour tout dire: ça me fait chier.
N'insistez pas, je ne digère pas ça !
C'est pas que je m'en plains, c'est que je n'aime pas.
Toutefois, dans la grande mansuétude et l'incommensurable sagesse qui me caractérisent, j'accepte qu'il puisse en être autrement pour quiconque.
[mouais, faut le dire vite avant que la vapeur me sorte par les naseaux...]
Tenez, pour moi ça a autant de sens que d'écrire comme ça.
Ou pire : comme ça
[Ouais, là vous je donne le moyen de décoder, mais avouez que vous auriez été bien emmerdés sans ça , hein ?]
Et même si j'ai appris la patience face au silence qui met à distance sans espérance... ben... il m'arrive de modérément pêter les plombs [tous les 29 novembre, à 23h13 tapantes]
J'ai beau essayer d'accepter, de renoncer, de lâcher-prise, de prendre sur moi, de faire le signe de croix et la génuflexion, battre ma couple et me maudire jusqu'à la septième génération, me faire hara-kiri en étalant ma tripaille fumante, cracher ma bile, boire de l'huile de foie de morue, m'absoudre de mes pêchés, me fouetter jusqu'au sang pour mes erreurs passées, marcher sur des braises, ramper dans la boue, avaler des couleuvres, boire des sornettes, danser nu sous la pleine lune, hurler à la mort, pisser dans un violon, pratiquer l'abstinence et l'auto-flagellation... non, rien à faire. Ça ne passe pas.
Je hais la non-communication !
Je hais ça !
[ah, vous aviez compris ?]
Ça dépasse mon entendement. Mon Q.I doit être trop faible. Où il me manque des circonvolutions du cerveau. Ou des chromosomes masculins (ceux du mutisme). Ou peut-être suis-je carrément barjo ?
Bref : je ne comprends pas.
Et finalement c'est ça qui finirait par me rendre dingue si je ne trouve pas une solution.
A part ça je suis cooooool :o)
Tiens, justement... et si je prenais le parti d'en rire ?
Finalement c'est plutôt cocasse: un gars qui écrit sur ce qu'il se retient d'écrire, parlant d'un silence sur lequel il lui faudrait se taire, pour que ne soit pas lisible ce qui est lu.
Ouarf, elle est bien bonne celle làààha ha ha ha :o))))
En fait c'est comme les non-dits et les refoulements: ça exsude autant plus qu'il est tabou d'en parler.
Ou comment faire une montagne d'une taupinière...
[Astuce de décryptage: pour lire le texte muet, séléctionner la zone blanche avec la souris]