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Alter et ego (Carnet)
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6 janvier 2007

Poursuivre l'évolution

En attendant d'évoquer (peut-être...) mon séjour à Venise, une petite anecdote sur la vie post-séparation.

C'était l'anniversaire de notre fille hier. Vingt ans... Nous avions convenu avec Charlotte d'offrir un cadeau commun et nous sommes donc retrouvés dans sa petite ville. Devant un café nous avons raconté nos soirées respectives du jour de l'an. Elle s'est fait draguer de façon éhontée... mais semblait assez contente de son succès. Par contre elle n'a manifestement pas du tout été séduite, trouvant assez "lourds" ces hommes qui lui posaient avec insistance des questions intéressées.

Elle m'a avoué, un peu gênée, prendre beaucoup de plaisir dans sa vie de célibataire. Elle avait besoin de liberté depuis longtemps et y trouve beaucoup d'avantages. Tant mieux ! Je préfère la voir ainsi, moi qui ait longtemps craint de la voir souffrir de la solitude. Je suis heureux de la voir heureuse.

Elle m'a expliqué son besoin de distance durant les premiers temps de notre séparation. Cela lui avait été nécessaire pour s'émanciper et prendre ses marques, marquer son autonomie. J'en avais été un peu surpris, un peu attristé aussi, mais finalement je me suis fait à cet éloignement. Maintenant la situation me convient tout-à-fait.

Il semble que le plus difficile à vivre résidait dans la crainte avant le passage à l'acte...

Nous voila donc tous les deux très bien dans notre situation, sans manque, et nous retrouvant avec plaisir de temps en temps. Que pouvais-je espérer de mieux ?

Par contre elle ressent, comme moi, un manque de tendresse et de sensualité avec une personne de l'autre sexe... C'est marrant qu'on puisse en parler ainsi, sans ambiguïté, comme des amis. Je dois bien dire que c'est un des aspects du célibat qui, davantage que l'aspect partage de sentiments ou d'émotions, ne me semble pas offrir de perspectives alternatives très encourageantes...

Mais je ne m'inquiète pas pour autant : tout cela va évoluer dans ma tête et me conduira sans doute à m'ouvrir à de nouvelles façons de vivre les relations. D'ailleurs, n'était-ce pas un des objectifs de ma remise en question de la vie en couple ?

Est-ce que tout ce que je vis ne suit pas une sorte de chemin invisible, mais prévisible ?

Commentaires
P
Ah ben ça tombe bien que tu me dises ça, Pivoine, parce que parfois je me dis que je devrais laisser les commentateurs commenter sans sur-commenter moi-même... <br /> Ch'ais pas... j'ai l'impression d'être trop présent (oui, c'est mon blog, mais quand même...)<br /> <br /> En même temps j'aime bien ces mini-dialogues qui permettent d'échanger des points de vue :o)
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P
eh bien, quand on sait que le diariste répond aux commentaires, on vient lire les réponses (argumentées) au commentaire. Et les autres commentaires aussi et les réponses aux autres comms aussi. C'est très intéressant. Soit on continue la discussion, de commentaire en commentaire, soit on passe au nouveau post, pour ne pas alourdir le tout... :-)
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P
Utopya, je pense qu'on aspire tous à la liberté dans tous les domaines. Mais d'une part elle est impossible parce que la liberté des autres limite la mienne (à moins de vivre ermite...), et d'autre part elle ne serait pas souhaitable (tendance naturelle à la paresse, qui ferait de nous des mollusques inertes).<br /> La liberté de gérer sa vie est pourtant une aspiration forte, dans une société qui nous contraint à suivre pas mal de règles (mais on peut aussi échapper à tout un tas de fausses injonctions "imposées" par la société de consommation).<br /> <br /> Pour ce qui est de la solitude qui fait qu'on cherche l'autre, et dont il est question ici... il faudrait qu'on sache ce qu'on entend par "l'autre". Les autres, il y en a des millions autour de nous, mais l'autre "unique" avec qui on souhaite construire un lien d'intimité, c'est beaucoup plus rare. Et si en plus on veut vivre avec cet autre, et seulement cet autre, on se met dans une situation très liberticide (librement consentie, certes...). Mais en fait l'alternative semble un peu se résumer à cela: tendresse et sensualité OU liberté. Le ET semble difficile à metre en oeuvre.<br /> <br /> Pour le contrat devant le maire ou les promesses (qui n'engagent que celui qui y croit...), ce sont des actes sincères au moment où ils sont faits. Sauf qu'avec le temps les deux partenaires évoluent, et leur relation aussi. Le réengagement doit être constant. Comme tu dis la garantie de sécurité est une utopie... et pourtant nous aimerions tant y croire ;o)<br /> <br /> Je tique un peu sur l'idée de "sacrifier" sa liberté, même si je comprends le sens. La notion de sacrifice peut créer des sortes de dettes, du genre "je me suis sacrifié pour toi", alors que c'est un choix personnel que l'autre, en général, ne demanderait jamais explicitement. Mais je reconnais que former un couple influe forcément sur la liberté, moindre que pour le célibataire. Ceci dit les avantages procurés par le partage dans la relation compense cette moindre liberté. Tout est question d'équilibre en fait. En soi, et au sein du couple (soit un triple équilibre, digne d'un numéro de cirque).<br /> <br /> Merci pour ton commentaire et ta fidélité.<br /> (et pour ce qui est d'aller au fond des choses, on a pourtant tout à gagner à explorer nos recoins sombres... même si c'est pas facile d'y mettre le nez)
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P
Ah, Telle, je crois que souvent on ne comprend l'importance des choses qu'après avoir fait des erreurs. Et la vie en couple harmonieuse ça s'apprend, comme le reste. Dès lors il ne serait pas étonnant qu'il faille plusieurs "expériences" pour bien savoir vivre les relations. Mais pas forcément, hein... (tu vois, t'as encore de l'espoir, hé hé).<br /> En tout cas il convient d'y être trèèèèès vigilant tout au long de la relation. Et même ça n'empêche pas de tomber dans le piège de l'insidieuse routine qui éteint peu à peu le désir.<br /> <br /> Christine, tu as raison, le début d'une relation amoureuse est un moment bien particulier (tu sais, celui qu'on aimerait tant voir durer...) durant lequel le "besoin" de l'autre est très fort. Oui, on a envie RÉCIPROQUEMENT de tout partager (phase fusionnelle de l'état amoureux), mais cette réciprocité ne dure pas. L'un des deux partenaires manifestera peu à peu un besoin de liberté, de temps seuls, et ce sera le début de la défusion (qui est un processus évolutif étalé dans le temps). Moment critique puisqu'un décalage entre les attentes apparaît, source de frustrations. C'est un moment de fragilisation qui demande une communication très franche (alors que des tensions se font sentir). <br /> Ce n'est qu'après avoir passé cette étape que le couple, s'il a résisté, pourra aller vers une relation équilibrée au sein de laquelle chaque partenaire pourra disposer d'une autonomie suffisante (variable selon chacun), tout en conservant un lien de confiance. J'aime bien le mot "retrouvailles", qui indique qu'il faut un peu "se perdre". Je crois que c'est très important pour comprendre que l'autre ne nous appartient pas et reste toujours libre de revenir vers nous.<br /> <br /> Cette idée d'attachement libre est un des paradoxes de l'amour, qui fait que ça rend si mystérieuse la volatilité du désir.<br /> <br /> Mouais... finalement la recette théorique est assez simple, mais la réussir est une autre paire de manches ;o)
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U
Liberté ... c'est le mot magique de la vie de célibataire. Si il est vrai que seul on se sent libre, cette liberté est quand même bien limité, par la société, l'administration, le boulot et surtout par la solitude qui fait que l'on cherche l'autre. L'autre, celui ou celle qui apporte la tendresse. La liberté 'perdue' dans le couple me parait plus supportable que celle perdue par les contraintes de la vie (avis personnel bien entendu). Je rejoint Christine dans son avis sur 'l'après passion'. Quelque soit le contrat passé ou les promesses devant le maire, rien ne donne la garantie de la sécurité. Seul l'attention, la confiance et le respect de l'espace de liberté de l'autre fait durer cet amour et sacrifier sa propre liberté pour en retirer bien plus de satisfaction.<br /> Merci Pierre pour tes reflexions, j'interviens peu , mais je les lit toujours avec plaisir ou attention. (Parce que des fois ça ne fait pas plaisir de plonger au fond des choses).<br /> <br /> Amitiés
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C
Je ne pense pas qu'il soit possible au début d'une véritable relation amoureuse de dire "je t'appelle lorsque j'aurais envie de te voir...". C'est difficile à imaginer en dehors d'une relation vieille de plusieurs années. Je parle de mon expérience personnelle. L'amour que l'on peut éprouver pour une personne fait que l'on a envie de tout partager, l'air que l'on respire, ce que voient nos yeux, ce qu'entendent nos oreilles. Même si on se dit "chacun chez soi"... j'ai du mal à imaginer ces moments de solitude en dehors de l'autre. C'est surtout l'après passion qu'il faut gérer, ne pas laisser s'installer les habitudes, garder des moments de tendresse et des moments de solitude nécessaire pour qu'il y ait des "retrouvailles".
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T
Pierre, j'ai peur de croire en te lisant qu'il faudrait avoir déjà connu les affres de la routine et de l'emprisonnement conjugal pour goûter aux plaisirs de la relation à deux. Aïe aïe aïe, ça fait très peur !
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P
Rosalie, c'est tout-à-fait ça: partager des moments choisis, en harmonie. Finalement c'est assez doux et bien plus apaisant que lorsqu'on doit se supporter, hé hé..<br /> <br /> Plus j'avance sur mon chemin et plus l'idée d'indépendance relationnelle me séduit, parce que les moments de partage ne peuvent qu'être issus d'un choix commun librement consenti. A mon avis cela nécessite beaucoup de dialogue et une personnalité suffisamment bien construite.<br /> <br /> Pivoine, je perçois un ton résigné dans ton message. Oui, le célibat fait que l'on n'a pas la "garantie" de partager une tendresse aussi facilement et fréquemment que dans un couple établi. D'ici à trouver un substitut avec un animal... il y a un pas que je me garderai bien de franchir ;o)<br /> La tendresse et la sensualité ça passe quand même, il me semble, par autre chose que le contact et des caresses. <br /> <br /> Ton commentaire est intéressant parce que tu associes recherche de tendresse avec risques prévisibles d'inadéquation sentimentale. Et ce risque de rencontre avec des attentes différentes est bien réel. Raison de plus pour être très au clair avec soi et savoir si l'on recherche tendresse, sentiments, ou les deux à la fois avec la même personne.<br /> <br /> Oui, la liberté du célibataire est précieuse. J'en reviens donc à mon idée de "couple libre", complicité de deux célibataires qui connaissent les risques de l'institutionnalisation du couple.<br /> <br /> Alain, si tu vis ce genre de relation de couple, je comprends mieux que tu t'y sentes à l'aise. Il me semble que ce n'est pas si fréquent...
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A
C'est curieux ça ce que tu dis Pivoine. Moi qui ne suis pas célibataire, j'ai ce que tu appelles les "avantages de la solitude". C'est pas contradictoire avec une vie de couple...
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P
Manque de tendresse. Il faut faire sans! C'est ça le célibat, la face cachée, pas très rose, du célibat... Après quelques mois on se dit "tiens, autant de mois sans... Affection, tendresse, caresses". Alors, on met des alternatives en place, un animal (qui en donne de la tendresse) - plus sûr, plus présent, plus fidèle peut-être (et sûrement moins compliqué) qu'un être humain. Mais pas de relation, pas de tendresse. Et des relations... Peut-être de la tendresse, celle qu'on va donner sûrement, mais il n'est pas toujours sûr qu'on va en recevoir. Ou alors, on va recevoir l'enjeu avec la mise: quelqu'un que dans le fond, on n'aimait pas vraiment, mais qu'on aimait bien, quelqu'un qui vous poursuit sans relâche et vous harcèle, ou rien, pour éviter de telles mésaventures, c'est le risque à courir, les avantages à la solitude étant ailleurs: dans la paix, le silence, la liberté, et le temps dégagé pour faire vraiment ce que l'on aime. A fond.
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