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Alter et ego (Carnet)
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9 janvier 2007

Du bien et du bon

J'ai lu très récemment, sans me souvenir où (ce qui n'a guère d'importance), que si les notions de "bien" et de "mal" n'avaient aucun sens parce qu'elles dépendent du point de vue, ce n'était pas le cas de celles de "bon" ou "mauvais".

Est bon ce qui contribue au bonheur, au bien-être, à l'harmonie, la paix, la sérénité. Est mauvais ce qui nuit à ces états, et qui conduit au trouble de l'esprit.

Chacun peut orienter sa vie, et agir pour sentir le "bon" en soi et pour la vie, alors qu'agir pour un supposé "bien" peut générer beaucoup de tensions. L'idée de bien est mauvaise.

Il me semble que "bon" et "mauvais" indiquent l'idée de mouvement, d'évolution, tandis que "bien" et "mal" correspondent à des états figés, donc morts. En outre ils constituent la base des notions de faute et de culpabilité, elles aussi mortifères. Il me semble que "bon" et "mauvais" sont des appréciations intimes, que l'on ressent en soi, alors que "bien" et "mal" sont plaqués selon un regard socialisé, comme extérieurs à soi. Je crois aussi que le "bon" n'a pas besoin de s'expliquer : il se ressent indubitablement. Alors que le "bien" est toujours discutable à l'infini, et finalement sans fondement.

J'ai l'impression que ces distinctions sont importantes.

J'aime bien intégrer les nuances du sens des mots.
Je trouve que ça leur donne davantage de relief.

Voila, j'avais juste envie de le noter quelque part...

Commentaires
P
Beuh... Forestine, finalement je me demande si je vais goûter à tes limaces...<br /> <br /> Christine, j'ai l'impression qu'on ne donne pas le même sens aux mots ;o)<br /> <br /> L'interdit n'est pas "mal" à priori pour la communauté : interdit de l'inceste, du meurtre, etc...<br /> <br /> La loi interdit l'adultère, certes mais... oh la la, tout cela peut nous emmener fort loin dans la discussion, hé hé...<br /> <br /> Quant à "être dans le bien", "être bien", et "faire bien", ce sont trois choses bien distinctes. Je parlais dans mon propos de la première version. L'idée du bien et du mal en tant que "valeurs".<br /> <br /> Dire qu'on est "bon" ou "mauvais"... euh... ça dépend si tu parles d'être une "bonne personne" ou "bon en quelque chose" (quoique être bon à rien en signifie pas qu'on soit mauvais...). <br /> <br /> Mais je vois que sur ces quelques mots il y a déjà de quoi discuter. Et dire qu'on pourrait le faire pour la plupart des mots qu'on emploie...<br /> <br /> Alain... hum... j'ai l'impression que le sens profond de cette maxime m'échappe. Mais comme tout ce qui occulte me semble mauvais, je suis probablement d'accord ;o)
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A
"le mal commence lorsqu'on occulte la notion de mal".<br /> (je ne sais pas qui a dit ça... je crois que c'est moi...)
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C
L'interdit c'est mal pour la communauté. L'adultère par exemple c'est mal mais bon à la fois car sinon il n'y en aurait pas vu que c'est interdit et donc mal. <br /> Le mal est bon. Je parle là de la douleur qui comme une alarme nous permet de nous soigner. <br /> <br /> Pour moi le bien et le mal sont la base d'un comportement mais aussi une situation. On est dans le bien ou dans le mal ou on est bien ou mal, on fait bien ou mal les choses. <br /> <br /> Bon ou mauvais qualifie un état, c'est ainsi, on est bon ou mauvais.<br /> Je suis une femme bien finalement, mal dans ma peau mais bien dans ma tête pffffff ça devient un peu tiré par les cheveux que j'ai très blonds d'ailleurs. ;-)
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F
La limace au ketchup? Sacrilège.... <br /> En fait, je vais te donner mon secret de cuisine pour accommoder les mollusques: bave de crapaud émulsionnée à la rosée du matin.<br /> Mais Alain et toi, vous semblez avoir de drôles d'idées pour la cuisine (et l'usage des matières grasses). A creuser...
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P
Christine, c'est une mauvaise idée d'avoir mauvaise conscience :o)<br /> <br /> Tes exemples sont significatifs: les bonbons c'est bon pour le plaisir, mais mauvais pour la santé. Voila pourquoi dire que ce serait "bien" ou "mal" de manger des bonbons serait... mauvais (stupide). Ce qui est bon c'est d'apprendre à bien distinguer les choses.<br /> <br /> Crois-tu que le mal puisse être bon ? Si avoir mal peut mener vers le bon, je ne vois pas en quoi quelque chose de "mal" pourrait être bon. Surtout que je ne sais pas bien ce qu'est le mal... si ce n'est faire délibérement le choix du sens que l'on sait mauvais.<br /> <br /> L'interdit n'est pas mal : il peut être bon ou mauvais, mais pas mal.<br /> <br /> C'est peut-être ça la distinction entre bien/mal et bon/mauvais : on utilise les deux derniers dans l'idée de "direction suivie", alors que les deux premiers essaient de définir un état.<br /> <br /> Bien/mal ne permettent pas la nuance (c'est blanc ou noir), alors que bon sens/mauvais sens me semblent s'y préter sans limite. Chaque action peut-être scindée, fragmentée, pour voir dans quel sens elle va.
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C
C'est là toutes les limites du langage dont Wittgenstein fait un peu le procès. Nos mots sont ce que nous sommes, ce que nous vivons et nous ne devons pas nous étonner de ce que l'autre ne les comprenne pas de la même manière. Exemple : le mot douleur pour quelqu'un qui n'a jamais souffert face à quelqu'un qui a énormément souffert.<br /> <br /> Il me semble que c'est pareil pour bien, mal, bon ou mauvais. Comment ces mots ont-ils été ingérés par notre propre langage, dans quels circonstances ?<br /> Les bonbons c'est bon et c'est mauvais. Le mal est quelquefois bon. Certains sirops sont mauvais mais bons. L'interdit c'est mal mais c'est bon. <br /> J'ai bien mauvaise conscience après ce com ;-)))
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P
Forestine, experte ès-limaces...<br /> Et si tu remplaces la mayonnaise par du ketchup, ça le fait ?<br /> <br /> Oui, il y a bien le sens de mauvais travail, mauvais goût, mauvaise voie... mais il me semble que c'est moins négatif que de dire "c'est mal".<br /> <br /> En fait je me plaçais d'un point de vue plutôt philosophique, ou éthique. Comme tu le soulignes, nuages, les philosophes ont certainement longuement disserté sur le sujet. Pfff, je me dis toujours que je pourrais passer par la philo mais c'est plus fort que moi: faut d'abord que j'y pense par moi-même pour sentir le besoin de voir les réponses que d'autres ont apporté.<br /> <br /> Thalied, moi je m'étais reporté vers l'éthymologie. J'y ai appris que "mauvais" venait de *malifatius* "mauvaise destinée". Tandis que "bon", "bien" et "beau" (*bonus*, *bene*, *bellus*) dérivent du sens de "efficacité", "utilité".<br /> <br /> En lisant toutes ces définitions on se rend compte à quel point le sens de certains mots est difficile à cerner précisément.
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T
Et que dire du mieux qui est l'ennemi du bien alors ?? ;o)<br /> En attendant moi je me fie toujours aux définitions :<br /> Bon : répond positivement à ce qui est attendu de lui, sous le rapport de sa nature, de sa fonction, de son efficacité, etc<br /> Bien : correspond aux aspirations essentielles de la nature humaine; ensemble de facteurs propres à amener et maintenir chaque être au summum de son accomplissement vital <br /> Mauvais : Qui ne vaut rien, qui n'a pas les qualités qu'on attend, qui n'est pas en bon état.<br /> Mal : Tout ce qui fait souffrir, physiquement ou moralement.<br /> <br /> <br /> Lien Source : http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/showp.exe?61;s=2974692045;p=combi.htm<br />
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N
Je pense que Michel Onfray a fort bien évoqué cette distinction, notamment dans ses cours d'histoire de la philosophie à l'université populaire de Caen, par exemple en rappelant les apports de Spinoza, de Montaigne, d'Epicure...
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F
Il me semble aussi que le "bon" et le "mauvais" qualifient souvent des expériences que l'on vit soi-même (la limace fraîche, c'est bon; la limace décongelée, c'est mauvais, même avec de la mayonnaise). Et ce sens subjectif reste attaché aux mots, et donne une certaine relativité au jugement: "mauvais travail" peut indiquer que JE le trouve mauvais.<br /> Ceci dit, ces mots-là sont souvent utilisés dans un sens plus "absolu", qui les rappoche du bien et du mal...<br /> Mais j'aime beaucoup la distinction que tu opères, et le souci que tu as de l'effectuer. Les mots peuvent blesser ou au contraire apaiser, clarifier une situation ou la brouiller. Alors les nuances sont précieuses...
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