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Alter et ego (Carnet)
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20 mars 2007

Flânerie parisienne

Demain c'est le printemps ! Mouais... mais aujourd'hui c'est l'hiver ! Vent glacial, paysage tout blanc, 10 cm de neige sur les bourgeons qui s'épanouissaient un peu trop tôt, figés brutalement dans leur élan débridé. C'était prévisible...

Hier j'étais complètement épuisé. Je n'ai pas écrit. J'avais sans doute besoin de me poser, de laisser décanter ce qui s'est passé durant ce week-end. Sensations fortes, rencontres, discussions. Face à face avec un auditoire... Pour le semi-sauvage que je suis, ça fait beaucoup à la fois. J'aime beaucoup, et en même temps ça me fait "vibrer" fort, toutes ces émotions

Peut-être étais-je un peu fatigué par mes déambulations de la veille, aussi. J'ai marché tout l'après-midi dans Paris. A la découverte, au hasard. Le matin c'est sous la pluie et le vent que j'avais traversé un marché coloré et chargé de fragrances exotiques. Itinéraire me menant du lieu où j'étais aimablement accueilli pour la nuit à celui ou l'on m'avait très gentiment proposé de prendre un brunch. Transition d'un quartier quasi villageois à une des anciennes rues de la capitale.

C'est de là, après une très longue, chaleureuse, et confortante conversation, que j'ai commencé mon périple. J'ai commencé par le jardin du Luxembourg, presque vide. Un groupe de filles, en uniforme traditionnel scout, avait établi ses quartiers pour quelque grand jeu sous les arbres aux feuilles hésitantes. Plus loin c'est une bande de jeunes italiens qui arrivaient pour un pique-nique frisquet.

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Je me suis dirigé vers le Panthéon, à l'imposante architecture classique. Puis j'ai découvert, contiguë, la rue de la Montagne Ste Geneviève, qui a de toutes autres proportions. Encore un quartier qui ressemble à celui d'un petit bourg aux rues sinueuses.

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Filant vers la Seine, en contrebas, je me trouve sur le Boulevard St Germain. Ce n'est qu'en débouchant sur le quai que j'ai eu la surprise de voir la cathédrale Notre Dame, côté jardin. C'est ça qui est fascinant, à Paris : se trouver subitement, au détour d'une rue, devant monument archi-connu, reconnu.

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J'ai alors fait le tour, pour aller sur le Parvis. Il était envahi par une foule cosmopolite. Entretemps le soleil était apparu et réchauffait agréablement l'air vif. Puisque j'étais devant, je suis entré dans la cathédrale. Bof... pas vraiment propice à la méditation. Foule dehors, foule dedans. Je me suis assis dans la travée principale pour me réchauffer un peu, constatant à quel point je ne ressentais rien en un tel lieu. Probablement à cause de la foule. Et puis... honnêtement, je n'ai rien trouvé de bien intéressant à l'intérieur de cette Cathédrale, excepté ses dimensions. Quand je pense aux églises de Venise et à leurs tableaux... Par contre l'extérieur est assez remarquable, hormis cette façade assez massive.

J'ai repris mon itinerrance, fendant la foule des badauds. Me voila place de l'Hôtel de ville, quartier que je connais un peu mieux. Puis Beaubourg, avec ses animations. Jongleur de feu sur un monocycle surélevé. Un peintre qui, les yeux bandés, en se plaçant à l'arrière de sa toile, dessine un approximatif portrait de Che Guevara. Belle performance...

Je ne m'attarde pas. Je file sans trop me préoccuper de l'itinéraire. Je ne connais que mon objectif. Je vois des noms de rues connus. Parfois ceux du jeu de Monopoly... Puis Place de la République, dont j'entrends parler lorsqu'il y a des manifs. De là je décide d'aller vers le Canal St Martin, qui dans mon imaginaire est un lieu de promenade. Ce n'est que devant les dizaines de tentes que je me souviens de ce qui s'y passe depuis l'hiver. Le vaste camp de SDF, en plein vent, me donne une impression de malaise : qu'est-ce que je fais là ? En même temps je me dis « et si un jour c'est moi qui me trouvais dans ce genre de situation ? ». Ma réflexion n'est pas totalement insensée...

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Pour l'heure je n'en suis pas là. Je regarde manoeuvrer un pont pivotant qui laisse passer un bateau à touristes. Le haut-parleur m'apprend que c'est sur cette écluse, juste avant le tunnel, que commence le film Amélie Poulain, quand elle fait des ricochets. Des ricochets ? Tiens tiens... Je continue mon parcours. Les quartiers se succèdent, tous différents. Tantôt larges avenues bordés d'immeubles cossus, tantôt rues banales aux bâtiments sans âme. Ça monte, ça descend. Paris est une ville de collines. Je monte, je monte... et j'arrive à mon but : le Parc des Buttes Chaumont. Un jardin dont j'ai entendu parler depuis très longtemps. L'endroit est assez dépaysant. En plein coeur de Paris, un espace boisé au relief marqué. Vallons, forêts, falaises... et à quelques centaines de mètres, des immeubles.

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Je ne reste pas très longtemps, ma longue marche ayant largement entamé le temps qu'il me reste avant le départ du train de retour. Toujours limite dans ma gestion du temps, je néglige les délais d'attente du métro, celui des correspondances... et j'arrive à la gare une minute avant le départ du train ! Course folle, bousculant au passage les gens pas pressés, j'arrive sur le quai au moment où le départ est siflé. Je saute par la première porte, essouflé... mais j'ai eu mon train !


Pour le compte-rendu de la table ronde, objet de mon voyage, la suite (c'est à dire ce qui précède) au prochain épisode...

Commentaires
F
Eh bien, tu en as fait une grande promenade ! Et c'est qu'elle est belle notre ville ! Pour moi qui y habite depuis 25 ans (eh oui), je ne suis pas encore lasse de la parcourir et de découvrir des coins inconnus, des bâtiments étranges, des perspectives différentes.
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P
Pour ce qui est de l'insécurité (dont financière), je te suis 5/5. La dégringolade sociale pourrait plus vite arriver qu'on ne le pense. Après tout les sdf ont parfois été des gens comme tout le monde. De tout coeur je souhaite que ça ne t'arrive pas ! <br /> <br /> pour les lieux où souffle l'esprit, mmmmh, ce ne serait pas Péguy des fois et sa colline inspirée ??
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P
Pati, j'ai vu les gargouilles de loin, comme le montre ma photo du jour. Les marches ne m'auraient pas fait peur, mais la queue pour les atteindre, oui.<br /> <br /> Pivoine, je me dis que ce serait bien de faire d'autres interventions de ce genre... Je ne sais pas en quelles circonstances, mais c'est peut-être à réfléchir.<br /> Pour les cathédrales... je vois ça comme des lieux de paix et de recueillement ("des lieux où souffle l'esprit" dirait jesaisplusqui). Ça s'accorde mal avec une foule disparate ;o)<br /> <br /> Pourquoi sdf ? Parce que ça peut arriver. IL suffit parfois d epeu de choses.... Et on y pense de façon plus concernée quand on sent qu'on va dans une direction qui pourrait y mener.<br /> <br /> On ne parle pas tellement d'argent sur les blogs, pourtant quelques uns d'entre nous ne semblent pas être dans des conjonctures très enviables. Derrière nos écrans et nos jolies images on est tous pareils, l'insécurité financière ne se voit pas...
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P
Justement, j'ai lu le compte-rendu de cette table ronde chez Pati ! J'ai beaucoup aimé d'ailleurs. Et je me suis dit que j'aurais drôlement apprécié assister à ça. Paris n'est qu'à 300 km et 1 heure 50 de tgv à peu près, mais il faut encore franchir le pas (et trouver à se loger). <br /> <br /> Sinon, pour ce qui est de "ricocher" en te lisant, je repense à une visite du Panthéon, où il faisait froid, froid, en novembre 99. Pour le monde à Notre-Dame, évidemment, ça défrise un peu. Mais enfin, une cathédrale gothique, tout de même ;-) (note, ma préférée, c'est Rouen...) j'y suis entrée aussi en mars (2002!) J'ai eu juste le temps de voir passer la chorale de N-D (ils sont habillés en bleu un bleu entre le bleu mer, le bleu indigo, le bleu des mers du Sud...) et d'entendre un début de messe (mais j'étais vraiment très très loin). <br /> <br /> Pourquoi finir sdf ? Note, je te comprends, c'est une crainte que j'ai parfois eue aussi. Ca me permettra d'ailleurs un jour de "ricocher" là-dessus ;-)
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P
aïe... dommage, tu as raté le plus beau, à Notre-Dame... la vue, d'en haut.<br /> à mon sens, l'une des plus belles de Paris. :) en même temps, il faut se coltiner ses dizaines de marches pour pouvoir l'apprécier ;)<br /> <br /> mais voir Paris avec à ses cotés des gargouilles de pierre, et l'ombre de quasimodo qui rôde... franchement... c'est magique !
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