Vacances
Je ne me souviens pas que le cercle des blogs que je fréquente se soit aussi tôt et aussi unanimement endormi les étés précédents (mais peut-être est-ce ma mémoire qui me joue des tours ?). Il semble que la plupart se soit mis en mode pause. Moi aussi, d'ailleurs. J'ai l'impression que la salle est vide...
Youhouuuu, y'a quelqu'un...quelqu'un...quelqu'un...quelqu'un...
Ce silence blogosphérien m'a fait penser à ce qu'il en serait si les blogs se dispersaient, pour je ne sais quelle raison. Il n'est pas impossible qu'à la longue une lassitude s'installe parmi ceux qui se sont lancés dans cette forme d'expression-communication, et que le renouvellement ne se fasse pas aussi vite que les désaffections. On assisterait alors au dégonflement d'une "bulle" (ce que certains ont déjà prédit).
J'ai connu cette situation dans mon métier, où une vague qui paraissait fort prometteuse a rapidement décru. Non pas en terme de quantité, mais de qualité. Que le nombre de blogs augmente par effet de mode n'implique pas que la qualité, la diversité, l'originalité de leur contenu suive.
Je me demandais ce qui se passerait si les blogs que je lis [tous de qualité, forcément...] s'éteignaient les uns après les autres...
Irais-je en exploration vers d'autres cercles ? Pas sûr... "L'esprit blog" ne consiste pas seulement à lire, mais aussi à établir des liens avec l'écrivant, voire avec ceux qui lisent les mêmes blogs. Depuis quelques temps je lis des blogs inconnus qui m'enrichissent et me plaisent. Mais si je n'entre pas en contact avec l'écrivant, il ne se passe pas cette forme de lien qui fait que cet autre devient une personne. Le contact reste distant, abstrait, fragile. J'ai l'impression de prendre... sans rien donner en retour. Une "consommation", en quelque sorte. Je me demande si ce non-échange, à la longue, ne donne pas une sensation de vide.
Plus s'est établi du lien avec des écrivants d'internet, plus j'ai ressenti une satisfaction dans ce partage. Lire silencieusement ne me donne qu'un plaisir personnel, qui se nourrit du plaisir personnel de l'écrivant, mais sans constatation commune de ce partage. C'est chacun de son côté. Deux solitudes, en fait. Or je constate que je ne cherche plus vraiment à entrer en contact avec de nouvelles personnes dans le monde virtuel, estimant (certainement à tort) qu'il y a peu de chances que cela se matérialise par une mise en relation "réelle" un jour. Or je me rends compte que c'est finalement ce qui m'intéresse...
Mais peut-être est-ce une fuite de ma part, maintenant que je sais qu'il dépend largement de mon désir que ce genre de situation se produise ? Finalement, faire des rencontres est assez facile, pour peu qu'on y soit ouvert et agisse en conséquence. Ne pas établir de contacts est une façon de s'en "protéger" [hum, prévoir une séance de divan pour en savoir plus...]
Je pourrais dire aussi que le cercle de mes connaissances est désormais étoffé et que, ne disposant que d'un temps relationnel illimité limité [lapsus...] je ne peux multiplier les découvertes. D'autant plus que, privilégiant les échanges les plus directs possibles, c'est autant de temps qui n'est plus disponible pour des échanges distants... Mais à mon avis ce serait un faux alibi. Une crainte de l'inconnu. Un confort à vouloir rester dans un cercle restreint et connu. Mouais... c'est facile de devenir un blogueur pantouflard...
Par ailleurs j'aime toujours écrire, mais parfois j'apprécie de le faire dans une solitude silencieuse, à l'abri de la scène agitée et parfois futile des blogs. Mais j'aime aussi la convivialité qui y règne, parfois.
Oui, je suis contradictoire. Comme tout le monde, non ?