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Alter et ego (Carnet)
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8 décembre 2007

De la patience relationnelle

L'interaction relationnelle est devenue un sujet de grand intérêt pour moi. Je ne cesse d'en explorer les contours et régulièrement les réflexions des autres nourrissent les miennes. Voici ma dernière récolte :

« Le jour où j'ai quitté la maison pour ma propre survie, je l'ai détruit, je le sais. Il en est même mort. A petit feu. Mais je n'avais pas le choix. »

Il était une fois

« Avant de se replier sur un temps d'hibernation, ne pas oublier de vérifier (...) qu'il n'y a pas dans notre entourage des proches pour lesquels notre présence à la vie est importante, voire essentielle. »

Fabeli, chez Alainx

J'ai trouvé intéressante cette opposition entre deux postures relationnelles. Dans le premier cas il est parlé de survie, d'actes définitifs, en sachant les conséquence lourdes (éventuellement "mortelles", au sens psychique) que cela peut avoir sur un autre. Le "pas le choix" indique que le choix fait est celui de se préserver, quelles qu'en puissent être les conséquences. Une prise de distance pour ne pas aller jusqu'au sacrifice. Un choix vital.

Dans la seconde posture apparaît un réel souci de l'autre, de ses besoins essentiels, lorsque mon besoin d'une distance temporaire est nécessaire. Il n'est pas là question de survie, ce qui laisse supposer qu'il reste encore une marge de manoeuvre.

C'est bien cette marge qui différencie les deux situations. Dans le second cas les choses sont encore négociables, la rupture unilatérale n'est pas imposée.

À chaque fois que je suis confronté à ce genre de réflexions
, je m'interroge de nouveau : comment peut-on en arriver à ne plus pouvoir être en relation ? Qu'est-ce qui a fait que les besoins de l'un deviennent inacceptables pour l'autre ? Et inversement, jusqu'où doit-on tenir compte des besoins de l'autre ?

Le mot "survie" me semble vraiment éloquent. Se mettre à distance, partir, quitter la relation, c'est bien "se sauver". Un choix vital où l'autre passe au second plan. Et tant pis si cet autre se noie, chacun sauve sa peau comme il peut.

Ces questions m'interpellent, parce qu'elles vont à l'encontre de ma conception idéale des relations humaines. Si j'ai maintenant bien admis que chacun était le mieux placé pour prendre soin de soi, je considère qu'il devrait toujours demeurer cette marge qui permet de tenir aussi compte d'autrui. C'est à dire que le repli, l'hibernation, la distance, n'aient pas lieu trop tardivement, afin d'éviter le définitif, donc la mort de quelque chose. Or il me semble constater que pour pas mal de gens cette marge n'existe pas vraiment. C'est tout d'un coup que c'est devenu trop, avec réaction en proportion.

On peut supposer qu'une plus grande vigilance relationnelle, une meilleure connaissance de soi et de nos limites, une plus grande attention portée à l'autre, pourraient éviter de sacrifier l'un ou l'autre.
Je pense qu'il y a toujours des signes avant-coureurs. Le trop n'étant qu'une accumulation de choses supportées difficilement... D'où l'importance d'une verbalisation, et d'un positionnement clair : dire ce qui me déplaît. Que l'autre sache bien à chaque fois qu'il empiète sur mes limites vitales et que je les défends.

Mais ce positionnement clair n'est-il pas la chose la plus difficile qui soit, en matière relationnelle ? Se dire, déjà, n'est pas la chose la plus évidente. Mais en plus il ne suffit pas de dire : encore faut-il que ce soit compris suffisamment précisément, entendu, et surtout accepté. Or les limites de l'autre, qu'il m'impose en étant lui-même, restreignent la liberté à laquelle j'aspire. L'autre me montre sa réalité, toujours différente de mes souhaits, mes désirs, mes idéaux. Ta réalité et la mienne, différentes, peuvent-elles se conjuguer en une réalité commune ? Être en relation c'est faire appel à l'acceptation des différences, tellement enrichissantes pour l'ouverture mutuelle des l'esprits. Enrichissantes, parce qu'obligeant à la remise en question permanente de ce que je pense et qui me constitue.

C'est évidemment la communication qui lubrifie les inévitables frottements interpersonnels. Tant qu'elle se maintient la relation peut évoluer pour le bénéfice de chacun.

Mais la prise de distance, qui marque un refus de poursuivre tel quel, et surtout si elle tend vers quelque chose de radical, supprime du même coup le lubrifiant relationnel. Les différences ne parviennent plus à coopérer. Pis, elle tendent à se radicaliser. L'autre est perçu comme menaçant pour mon équilibre vital, et les avancées qui avaient été possibles ensemble semblent soudain avoir outrepassé mes limites. En fait, c'est comme si on avait forcé la machine.

C'est là que je crois que la patience relationnelle, le "laisser le temps au temps", est un des éléments essentiels pour éviter de "tuer" quelque chose en l'autre, en soi, et finalement dans le lien humain. Car toute relation coupée est un échec dans ce qui nous relie à l'altérité. Même si on s'en remet (plus ou moins bien), il restera la trace d'une blessure. Une cassure de confiance viscérale, une perte de naïveté qui se traduira au mieux par une prudence, voire une méfiance, ou carrément un rejet vis à vis du type de relation incriminée. On le voit souvent systématisé dans les relations hommes-femmes, après ce genre de déceptions destructrices de soi. On en arrive aux généralités sur "les hommes sont tous des...", "les femmes des...", ou "l'amour c'est toujours..."

Ainsi une rupture relationnelle n'est pas qu'une séparation d'avec l'autre, mais aussi d'avec soi : rêves, aspirations, idéaux, désirs. En "tuant" (par le rejet, la haine) l'autre en qui on avait cru, on tue aussi une part de soi. Une part essentielle qui touche à la confiance en soi, l'estime de soi, mais aussi la confiance en des valeurs humaines. Et cela d'autant plus qu'on avait placé sur l'autre des espoirs élevés, plus ou moins consciemment. L'amour étant évidemment le plus fort investissement, que ce soit dans les liens familiaux ou les alliances amoureuses, a fortiori dans les couples au long cours. C'est pareil pour les grandes amitiés.

Pour ma part, confronté à la prise de distance de relations fortes, tant en position d'acteur agissant que subissant, je me suis rendu compte que ma patience est probablement assez grande. Je vois cela comme une chance qui m'a permis de ne pas sombrer dans trop d'amertume lorsque j'ai subi l'éloignement, ni de laisser tomber les personnes vis à vis de qui c'est moi qui ai installé une distance. Parce que je considère qu'un lien est sacré, je crois les avoir toujours maintenus "au chaud", m'abstenant de toute froideur, même quand je me mets à mon tour à distance pour me préserver. J'ai toujours réagi en gardant cette marge qui permet que rien ne soit définitif, porte ouverte, fil du lien maintenu. Avec moi le dialogue est toujours possible, et souhaité comme source de connaissance, de compréhension, et d'enrichissement par les différences. Quelle que soit l'évolution d'une relation, je crois qu'elle peut continuer à apporter à ceux qui choisissent de ne pas radicaliser la rupture. Je considère qu'on a bien davantage à apprendre et comprendre dans l'observation des différences qui "éloignent" (en fait : remettent à la distance optimale) que dans les similitudes qui ont rapproché.

Encore faut-il que le fil ne soit pas coupé. Ce qui implique d'avoir gardé suffisamment de marge de patience réciproque pour trouver ensemble à quelle distance se situer pour l'équilibre de chacun. Sans que personne ne soit sacrifié. Cela implique aussi que soit entièrement accepté le besoin d'éloignement de l'autre. C'est une autre forme de patience, et même de confiance, qui vient titiller la peur de l'abandon, donc celle de la solitude. Mais là s'ouvre un autre chapitre...

Tout cela étant une réflexion intellectuelle, condition sine qua non, mais insuffisante, pour le vivre avec les tripes dans le feu de l'action.

Commentaires
V
Merci de ce billet, le premier via lequel je découvre votre blog !<br /> <br /> Si vous me permettez, voici mon témoignage sur le sujet, qui m’a amené ici : lorsque j'avais la trentaine (j'en ai maintenant 35), après des débuts dans l'enseignement, puis des intérims divers et variés, j'ai trouvé un emploi comme secrétaire dans un ministère... J'avais alors (et j’ai toujours, dans la pratique...) une expérience relationnelle, hum... de novice.<br /> <br /> C'était un temps plein, et mon espace temporel... puis affectif n'a pas tardé à se remplir de cette expérience. Je retrouvais également dans la sphère professionnelle des personnes desquelles les différences (appartenance sociale et autre) m'auraient tenu plus éloigné dans la sphère "privée". À cette période, je fonctionnais sur base d'idéaux et, selon mes croyances d'alors, il suffisait de réajuster par la parole tout ce qui pouvait se présenter de décalages et de tensions.<br /> <br /> Toujours est-il que j’ai quitté ce job (après l’avoir quitté et y être ré-employé déjà une première fois!), et que j’ai continué occasionnellement à envoyer des messages sur le ton de l’autodérision à l’un de mes anciens collègues qui m’avait permis de récupérer ma place après mon premier départ – je pensais ainsi garder le contact… jusqu’à être, après un peu plus d’un an, bloqué par celui-ci sur les réseaux sociaux ce qui, symboliquement, a représenté pour moi un choc…<br /> <br /> Avec le recul et sans entrer davantage dans les détails, je tire entre autres deux leçons de cet épisode : d’une part, cette fameuse rupture unilatérale de liens est beaucoup plus « banale » et arrive beaucoup plus vite que ce que je ne pensais alors… Et, d’autre part, un effet boule de neige se produit quand la confiance et/ou la communication viennent à manquer, où je suspecte que les différences prennent un aspect très fantasmatique…<br /> <br /> Conclusion : à énergie réellement disponible pour prendre soin de la relation de part et d'autre limitée, patience supplémentaire s’impose !
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P
SolAnge, tu as raison : la condition première pour garder un lien "souple" (prise de distance sans rupture de lien), c'est que les deux partenaires le souhaitent communément, et agissent dans ce but.<br /> <br /> Or, sans même aller jusqu'à la pathologie, je crois que les inconscients peuvent déjà donner du fil à retordre. Sait-on quels ressorts invisibles font que deux personnes qui étaient proches en viennent à s'éloigner ? C'est évidemment aggravé si des comportements limites font partie de la dynamique relationnelle...<br /> <br /> Le problème des comportements pathologiques, c'est qu'ils échappent à toute logique, et qu'ils peuvent être "réveillés" de façon inattendue. L'autre n'est plus la personne qu'on a connue, mais un "étranger" aux comportements qui paraissent complètement irrationnels. C'est particulièrement perturbant et destructurant pour la personne qui est en face, qui doit apprendre à accepter cette "double-face" de l'autre.<br /> <br /> Hélas, je crois qu'il n'y a rien à faire d'autre que se préserver, pour des questions de santé mentale. Et parfois fuir, comme tu l'as fait. Ensuite, voir comment retrouver le sens de la vie après ça...<br /> <br /> Chercher à comprendre l'autre ne sera possible qu'ultérieurement, si on le désire et si on se sent avoir la solidité nécessaire.<br /> <br /> Tu ne sais pas pourquoi tu as sauvé ta peau... mais tu l'as pourtant fait. Tu as fait ce choix. Peu à peu tu trouveras certainement le sens de tout cela. Et un jour, je te le souhaite, tu sentiras tous les bénéfices tirés de ce vécu.<br /> <br /> Tous mes encouragements pour la suite du chemin :o)
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S
Pierre, mon Ami.... je te lis.... je songe.............................................................................................<br /> <br /> Il y a des passages de ton billet qui me parlent profondément, comme celui-ci.... :<br /> <br /> "Ainsi une rupture relationnelle n'est pas qu'une séparation d'avec l'autre, mais aussi d'avec soi : rêves, aspirations, idéaux, désirs. En "tuant" (par le rejet, la haine) l'autre en qui on avait cru, on tue aussi une part de soi. Une part essentielle qui touche à la confiance en soi, l'estime de soi, mais aussi la confiance en des valeurs humaines. Et cela d'autant plus qu'on avait placé sur l'autre des espoirs élevés, plus ou moins consciemment. L'amour étant évidemment le plus fort investissement, que ce soit dans les liens familiaux ou les alliances amoureuses"<br /> <br /> ... et d'autres, qui me font penser comme Alainx, que ce que tu évoques, de cette opiniatreté à garder un lien, quoiqu'il arrive, d'opter pour des séparations douces, expliquées etc.... ne vaut que quand devant toi, tu as un compagnon ou un partenaire qui n'a pas un fonctionnement psychologique 'pathologique'....<br /> <br /> Tu connais mon histoire, je ne vais pas la répéter par le menu, mais juste te dire, que de "laisser le temps au temps", comme tu dis, m'a ***TUEE***... littéralement.... <br /> <br /> Je ne suis qu'en survie (sursis?) difficile depuis 2 mois, sous médocs hyper forts, sans plus aucune EN-VIE, sans plus aucun projet de quelqu'ordre qu'il soit, dans l'incapacité de m'occuper de mes enfants avec qui je ne vis plus et qui sont pris en charge par mes parents....<br /> <br /> Dans 3 semaines, je serai hospitalisée dans un établissement psychiatrique parce que JE VEUX M'EN SORTIR.... <br /> <br /> Pas pour moi qui rêverais de mourir, mais pour EUX, mes petits anges qui ne méritent pas de ne plus vivre ni avec papa, ni avec maman....<br /> <br /> Cette destruction si profonde, je la dois à 4 ans passés à espérer que mon mari bipolaire se soigne, qu'il ait cette envie et cette force là..... <br /> <br /> 4 ans passés à arrondir les angles, à huiler la relation, à maintenir le lien, quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise...<br /> <br /> "Tu es mon ROC", me disait souvent mon mari fragile sous ses dehors parfois arrogants.....<br /> <br /> Le Roc s'est ***fracassé*** sous la violence du dernier ouragan....<br /> <br /> Je me suis litteralement ENFUIE du domicile conjugal à l'étranger avec mes enfants, pour rentrer en France.... quelques jours avant, mon mari m'avait empêchée à temps de commettre *l'irréparable* vis à vis de moi-même....<br /> <br /> J'ai sauvé ma peau.... je ne sais même pas "pour quoi"...?<br /> <br /> Et aujourd'hui, sans rejeter mon mari qui le restera TOUJOURS dans mon coeur malgré le divorce que j'ai engagé, et qui en plus sera TOUJOURS le père de mes enfants, le plus présent possible j'espère, malgré son éloignement géographique...... <br /> <br /> ....eh bien aujourd'hui, disais-je, je suis obligée de me déconnecter de mes boîtes mail ou de skype régulièrement parce que dès que mon époux m'y voit, il m'inonde de messages amoureux, plus ou moins délirants étant donné l'attitude qu'il a eue envers moi pendant les un mois et 3 jours que nous avons passé ensemble dans son pays, pour soi-disant aborder une nouvelle vie conjugale et familiale....<br /> <br /> Bien à toi et à tes lecteurs<br /> <br /> SolAnge
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D
Oh la la, Pierre, décidément j'écris de travers, excusez-moi.<br /> Pour que cela n'arrive plus : c'est un voeu. <br /> Et si cela ne m'est pas arrivé depuis quelques années déjà, je ne me sens vraiment à l'abri de rien. <br /> Plus vigilant que jamais, ou du moins je l'espère, et simplement par les "moyens" dont vous parlez souvent ici : lutter contre son propre enfermement dans sa coquille, s'exprimer au plus juste, respecter les besoins de distance de l'autre et de soi-même, et écouter, beaucoup, et beaucoup les silences, et ne pas céder à la sur-interprétation (en silence !).<br /> Bref, j'essaie, j'essaie... <br /> Rien de plus...<br /> Et comme tout cela peut vite s'oublier, j'aime aussi beaucoup votre site parce qu'il m'aide à ne pas laisser s'ensevelir cette vigilance.
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P
D&D, il aurait été intéressant que vous puissiez dire comment vous avez fait pour que ça n'arrive plus :o)<br /> Pour ce qui est de ces ruptures totales, je pense, comme vous dites, qu'elles peuvent laisser des cicatrices qui ne se refermeront jamais si elles ne peuvent être verbalisées. C'est ce que je trouve dommageable. La littérature, et les conversations, regorgent de ce genre de plaies jamais cicatrisées.<br /> <br /> Alainx, je suis d'accord avec le fait que certaines ruptures puissent être "bonnes", ou du moins nécessaires. Inutile de s'obstiner quand on a admis que ça ne pouvait pas fonctionner si la relation est mortifère.<br /> <br /> Sauf que pour en arriver à cette conclusion, cela demande d'être verbalisé clairement, ce que la rupture radicale sans suffisamment d'explications ne permet pas.<br /> <br /> Pour ma part, plutôt que de parler de tentative de réparation du lien, je préfère parler de tentative de réparation de soi. C'est parfois possible seul, si on en a un bagage qui le permet, mais, et c'est le sens de mon questionnement, je me demande si ça n'est pas nettement plus efficace à deux. Mais là encore, il faut disposer d'une capacité de communication qui le permette.<br /> <br /> Je pense que toute rupture est source de souffrance, consubtantiellement. Mais si la souffrance de l'incompréhension ne s'y ajoute pas, c'est pas plus mal...<br /> <br /> Mon expérience personnelle de séparation conjugale me montre que le dialogue continu, même s'il est perturbé, permet un travail efficace avec une souffrance réduite. Constat confirmé par d'autres vécus.
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A
Il y a de bonnes choses dans ce que tu dis, sauf que c'est un peu trop "idéalisé" et un peu trop "généralisé".<br /> Il ne faudrait pas occulter la nécessité de certaines ruptures qui "enchainent" les personnes concernées et les empèchent l'une ET l'autre d'advenir à leur plein épanouissement.<br /> Qu'elles passent des heures et des années à tenter de vivre (ou réparer) un impossible lien ne fait que les enferrer dans un schéma mortifère pour CHACUN.<br /> On est parfois en ces domaines à la limite du trouble psychiatrique... plus ou moins partagé... jusqu'à ce qu'un des partenaires prenne, enfin, la liberté de se dé-enchaîner... ce qui amène l'autre à se ... déchaîner... parfois de manière violente...<br /> <br /> la souffrance d'une rupture n'est pas, en soi, le signe que l'acte de rupture est "mauvais" (Et pour l'un Et pour l'autre...)
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D
Répétons, répétons : salvateur, je trouve encore ce nouveau billet salvateur.<br /> Vous formulez avec une précision si limpide...<br /> Ce n'est pas ce qui compte le plus, mais je suis totalement en accord avec ce que vous écrivez ici.<br /> Et, plus jeune, j'ai connu de ces moments où l'on éprouve ce besoin de rupture totale, faute de s'être suffisamment ouvert auparavant (de part et/ou d'autre). Et ce sont maintenant les seules plaies qui refusent de cicatriser. Comme si la vie avait été abandonnée en route, par endroits. Un peu de vie perdue : je m'ai un peu tué, et l'Autre aussi. <br /> Je ne sais plus ce qui a éveillé ma vigilance ensuite, pour que cela n'arrive plus.<br /> Pour que cela n'arrive plus. <br /> Bon week-end
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