Non-exploit
Ayant la chance de ne pas habiter dans une grande ville, je me permets de me dispenser de la corvée que représente la participation au grand pélerinage de la consommation festive. Je n'ai pas cherché à aller dans les temples des grandes enseignes commerciales, trop lointaines, et me suis contenté d'une librairie relativement modeste. Certes, je n'ai pas eu droit à la profusion d'ouvrages dont je peux imaginer la diversité démultipliée ailleurs. Mais le grand avantage, c'est que j'ai évité la cohue, qui présente le désagrément notable de me faire perdre mon flegme. J'ai donc pris le temps de feuilleter les livres proposés, en disposant de la place nécessaire sans être dérangé toutes les trois minute. Une dizaine de clients silencieux et concentrés, un libraire disponible, une ambiance calme... ça m'a parfaitement convenu.
Par commodité (mon souci environnementalise me dissuade de multiplier les déplacements superflus), j'ai quand même fait une entorse à mes habitudes : je suis passé au petit hypermarché qui se trouve sur mon trajet. J'avais besoin de faire quelques courses de nourriture quotidienne et, comptant sur l'heure tardive, j'étais prêt à risquer une éventuelle surfréquentation festive si toutefois elles restait supportable. Heureusement il était l'heure de la messe télévisuelle de 20h et la fréquentation du magasin était tout à fait confortable.
Je n'ai pas pu contourner l'obstacle inévitable constitué par le rayonnage de papillottes scintillantes. Ni les piles de coffrets de chocolats industriels dans leurs boites d'autant plus luxueuses que le contenu est faible (merci pour le suremballage...). Regardant tout ça d'un oeil distrait et amusé, je suis allé droit vers mon objectif premier. J'ai vaguement ralenti devant quelques victuailles que la tradition voudrait rendre incontournables, mais le prix m'a dissuadé de toute vélléité d'achat. Je m'en suis tenu à ma boite d'oeuf et mon gruyère rapé, mes six briques de lait, mon filet de mandarines, etc. Bref : comme d'habitude.
J'en parle presque comme si j'avais accompli un exploit hors-norme. Il paraît qu'il serait difficile d'échapper au conditionnement socio-médiatico-commercial. Ben... ça ne me semble pas si compliqué.