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Alter et ego (Carnet)
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21 décembre 2007

Non-exploit

Ayant la chance de ne pas habiter dans une grande ville, je me permets de me dispenser de la corvée que représente la participation au grand pélerinage de la consommation festive. Je n'ai pas cherché à aller dans les temples des grandes enseignes commerciales, trop lointaines, et me suis contenté d'une librairie relativement modeste. Certes, je n'ai pas eu droit à la profusion d'ouvrages dont je peux imaginer la diversité démultipliée ailleurs. Mais le grand avantage, c'est que j'ai évité la cohue, qui présente le désagrément notable de me faire perdre mon flegme. J'ai donc pris le temps de feuilleter les livres proposés, en disposant de la place nécessaire sans être dérangé toutes les trois minute. Une dizaine de clients silencieux et concentrés, un libraire disponible, une ambiance calme... ça m'a parfaitement convenu.

Par commodité (mon souci environnementalise me dissuade de multiplier les déplacements superflus), j'ai quand même fait une entorse à mes habitudes : je suis passé au petit hypermarché qui se trouve sur mon trajet. J'avais besoin de faire quelques courses de nourriture quotidienne et, comptant sur l'heure tardive, j'étais prêt à risquer une éventuelle surfréquentation festive si toutefois elles restait supportable. Heureusement il était l'heure de la messe télévisuelle de 20h et la fréquentation du magasin était tout à fait confortable.

Je n'ai pas pu contourner l'obstacle inévitable constitué par le rayonnage de papillottes scintillantes. Ni les piles de coffrets de chocolats industriels dans leurs boites d'autant plus luxueuses que le contenu est faible (merci pour le suremballage...). Regardant tout ça d'un oeil distrait et amusé, je suis allé droit vers mon objectif premier. J'ai vaguement ralenti devant quelques victuailles que la tradition voudrait rendre incontournables, mais le prix m'a dissuadé de toute vélléité d'achat. Je m'en suis tenu à ma boite d'oeuf et mon gruyère rapé, mes six briques de lait, mon filet de mandarines, etc. Bref : comme d'habitude.

J'en parle presque comme si j'avais accompli un exploit hors-norme. Il paraît qu'il serait difficile d'échapper au conditionnement socio-médiatico-commercial. Ben... ça ne me semble pas si compliqué.

Commentaires
K
Oui, on est facilement taxé de "ne rien aimer"... ce qui ne facilite pas l'évolution, souvent.<br /> Mais je reconnais que je n'aime pas les assemblées de personnes qui s'amusent... et comme jusqu'ici, j'étais agoraphobe ... ça ne facilite pas...<br /> <br /> Je ne connaissais pas cette coutume du cadeau dans le "monde rural"... qui me parait bien plus logique et valable... :-)
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P
Kyrann, dans ma réflexion autour des cadeaux obligatoires je pensais justement aux cadeaux rituels de bienvenue ou de remerciements pour une invitation. À l'origine ils avaient un rôle social.<br /> <br /> Ça me fait penser aux cadeaux apportés dans le monde rural : des produits de la ferme familiale. Pas quelque chose qui s'achète, mais une participation. Je me souviens de la joie de mon fils lorsque notre petit voisin lui avait offert de vrais saucissons pour son anniversaire. Il s'en souvient davantage que des jouets achetés par les parents d'autres copains.<br /> <br /> Pour l'obligation de s'amuser, je vois bien la scène, où on est accusé d'être un triste personnage si on choisit une autre option. Pour moi aussi l'amusement est quelque chose de spontané, pas sur commande.
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K
Pour moi, c'est obligatoire à cause des autres. Ils prendraient mal de ne pas recevoir de cadeaux... et mon intention n'est pas de les blesser. C'est juste une tradition... comme apporter un cadeau aux gens qui invitent.<br /> Personnellement, je ne me sens pas coupable et assez libre... et de plus en plus ! :-)<br /> <br /> Le pire, c'est "l'obligation de s'amuser" ! Pfff... ça doit être pour ça que "j'aime pas les fêtes et j'aime pas les gens qui s'amusent"... comme je dis parfois pour me définir. ;-)
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P
Kyrann, j'aime bien cette notion de "cadeaux obligatoires". C'est dire à quoi on peut en arriver de soumission à quelque chose qui n'a plus rien de spontané...<br /> La question qui se pose : qu'est-ce qui fait que je me sens "obligé" de faire des cadeaux ? Et que se passerait-il si je ne réponds pas à cette "obligation" ? Vous donnez un début de réponse : la culpabilité. Mais coupable de quoi ? C'est en remettant les choses en question que l'on peut trouver une éventuelle voie de libération personnelle.
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K
A lire ainsi, c’est vrai que ça a l’air facile.<br /> Pour moi, ça le serait aussi.<br /> Mais comment faire pour éviter les cadeaux « obligatoires » ? Moi j’ai pas encore trouvé.<br /> Je crois que je n’aime décidément pas ces fêtes de fin d’année ! Et tout ce qui va avec d’obligatoire ! Alors qu’il serait tellement plus simple et plaisant de faire des cadeaux sans occasion précise, juste pour le plaisir d’offrir quelque chose pour laquelle on a eu un coup de cœur, par exemple.... et de faire des petits repas sympa entre amis (sans la famille, des fois, c’est mieux)...<br /> Et je ne parle pas du budget ! <br /> Cela dit... j’aime pas râler (alors que je le fais très bien !)... alors j’arrête... :-)<br /> En tout cas, je suis ravie de lire cette note qui me déculpabilise... (enfin, elle le ferait si j’arrivais encore à me culpabiliser !). Alors merci... :-)
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