No sex tonight
Samantdi, avec "l'art du cru" aborde inopinément un sujet qui ne me laisse pas indifférent.
« Il y a aussi les périodes où on ne fait plus l'amour.
Pour des raisons diverses et variées.
On se demande si l'envie reviendra un jour. »
Je ne fais plus l'amour. Ce n'est pas que je n'en ai pas envie, mais je n'ai pas de partenaire. Pas de relation dans ce genre de registre. Je n'en cherche pas, d'ailleurs. Je devrais même dire que je les évite. Et je ne m'inquiète pas de cette abstinence : le désir est toujours vivant. Il est seulement non assouvi.
Ça ne me manque pas.
Enfin... en y réfléchissant bien, disons que je n'y pense pas vraiment.
Ou quand j'y pense ce n'est pas possible.
C'est juste du désir comme ça, devant un corps qui me séduit. Autrement dit : femme-objet. Mouais, c'est moyen, je vous l'accorde.
Je ne cherche pas à assouvir ces désirs et me satisfais furtivement de caresses imaginaires, d'un simple regard. De loin. J'évite de m'apesantir de près sur une peau, une bouche, ou tout autre attribut féminin potentiellement déclencheur de gestes sauvagement inappropriés. Inutile d'y penser. Quant à baiser, ça ne m'intéresse pas. De toutes façons, faire des démarches hasardeuses en vue de cette hypothétique conclusion n'en vaut pas la peine.
Je deviens un authentique vieux garçon !
Bon... je dis ça... mais en fait c'est parce que j'ai mis tout ça de côté. Verrouillé, cadenassé, éteint, étouffé. Je préfère ne pas m'approcher de ce qui pourrait avoir le moindre lien avec du sentiment. Mon célibat me convient parfaitement et me semble infiniment préférable aux complications relationnelles.
Je ne suis pas encore remis de remous indicibles.
Quoique... quand je pense que toute ma vie (et pas seulement la mienne) a été chamboulée parce que je voulais simplement être libre de partager d'autres intimités qu'exclusivement celle de mon épouse, le résultat est assez cocasse !
Un jour, probablement, tout cela se réactivera.
Le moment venu.
De préférence avant que la sénilité n'aie fait trop de ravages...