No sex tonight (suite)
Petit additif à mon billet d'hier...
Dire que « ça ne me manque pas », en parlant de l'absence de relation sexuelle, est un peu réducteur. En particulier ça n'implique pas que je sois indifférent à la chose, bien au contraire : c'est parce que j'apprécie tout particulièrement cette dimension de l'intimité partagée que je peux m'en passer. Et cela parce que je ne suis pas dans le besoin de sexualité, ni dans celui d'une relation amoureuse, et encore moins d'être en couple.
J'ai vécu ces situations sous diverses formes, tant dans la douceur de la longue durée (23 ans de mariage) que dans la combustion de l'ineffable désir. J'en connais donc quelques inoubliables bonheurs, ainsi que des désagréments du même ordre. Il semble que l'un n'aille pas sans l'autre...
Considèrant que l'amour, la sexualité, et le couple ne représentent pas une quelconque "normalité", l'asexualité, le célibat, l'absence de sentiment amoureux sont devenus à mes yeux tout aussi évidents.
Le partage amoureux, sexuel, et désirant est un des plus merveilleux moment qu'offre l'existence. J'avais envie de le vivre pleinement, librement, profondément, et j'ai donc choisi (non sans difficultés...) de m'émanciper d'un statut conjugal qui ne le permettait pas. Cependant les facéties de la vie sont telles que, bien qu'ayant suivi mes envies absolutistes, je n'ai plus aujourd'hui ces étreintes magnifiques de l'esprit, du coeur et du corps...
Et si ça ne me manque pas, c'est parce que je n'ai pas envie de les vivre de façon minimaliste. Que ce soit grand et beau, rayonnant, magique et flamboyant... ou que ce ne soit pas ! (j'exagère à peine). J'aime l'amour entier, vibratoire, transcendant... mais baiser au rabais, non merci, sans façon. Peut-être suis-je un esthète du partage intime, dont j'aime qu'il me transporte d'émotions ? Ce partage-là demande une savante alchimie relationnelle avec une partenaire ayant une approche compatible. Des conditions qui me semblent rarement réunies. Et comme je ne me satisfais pas du "faute de mieux" sans ressentir quelques états d'âme... j'en suis venu à préfèrer le rien.