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Alter et ego (Carnet)
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3 février 2008

Le droit au silence

À plusieurs reprises j'ai écrit sur le silence qui s'installe parfois au sein des relations, et plus spécifiquement des relations affectives. Un texte intitulé "Le sens du silence" me vaut avec une régularité constante l'apport de requêtes, via les moteurs de recherche, avec des formules reprenant peu ou prou le titre. Dernièrement c'est « Je pense avoir le droit à une explication sur ton silence » qui a amené quelqu'un à lire mes réflexions.

Ce qui m'en provoque de nouvelles...

Entendons-nous bien : ce que je vais développer se présente sous une forme relativement affirmative, mais n'est qu'un état d'avancement du moment, susceptible d'amendements, d'évolution, de précisions. J'ai l'impression de comprendre le sens du silence... mais je peux très bien faire fausse route. Résultat d'une recherche personnelle, sans certitudes inébranlables, qui se veut volontiers ouverte à des avis différent.

Ce préambule étant posé, j'en viens au fait : « Je pense avoir le droit à une explication sur ton silence »

Sur la notion de "droit", tout d'abord. À t-on "droit" à quelque chose en matière de communication relationnelle ? Est-ce que le code civil établit ce genre de droits ? Je ne suis pas juriste, mais je parie que s'il existe des dispositions légales en ce sens elles sont très limitées. Y en aurait-il qu'elles s'inscriraient dans le cadre de la conjugalité, et sur des points bien précis. En fait, rien n'oblige quelqu'un à s'expliquer sur son silence. D'ailleurs, en contrepoint, le "droit" au silence n'existe pas davantage. En la matière tout est affaire de choix personnel et si le silence s'installe dans une relation il en indique le sens avec clarté : « je choisis de ne pas m'exprimer » (ou ne pas communiquer). Chacun reste maître de ses choix personnels. Celui du silence est respectable, comme l'est celui de la tentative de communication.

On pourrait donc reformuler la requête en : « je désirerais avoir des explications sur ton silence » (ou « je préfèrerais communiquer »).

À l'évidence les deux demandes communication/silence sont opposées, donc difficilement conciliables. Aucune n'est plus "légitime" que l'autre, aucune n'a un "droit" supérieur à l'autre. Tout au plus ce différend indique t-il que la relation ne trouve pas son équilibre sur le plan de la communication. C'est ce qui fait que les protagonistes se sentent "en droit" d'obtenir satisfaction, en se basant sur des accords tacites antérieurs. Avec l'inconvénient des accords tacites : ils se concluent sur des bases individuelles non-dites, basées sur des appréciations personnelles de ce qu'implique le concept de relation (familiale ou amoureuse). En l'absence d'accord explicitement conclu chacun se base sur des projections, des désidératas inacceptés en toute bonne foi par l'autre. Et des couples, des familles, s'entredéchirent parce que chacun réagit à sa façon en cas de mésentente et de conflit, sans "entendre" le sens des réactions de l'autre. On ne se comprend plus, ne sait plus quoi faire, ne trouve plus dans quel sens aller. Parler ou se taire ?



Depuis la rédaction de mon texte de janvier 2006 j'ai continué à réfléchir au sens du silence...

Par définition, son sens n'est pas exprimé. Plus précisément, il n'est pas suffisamment exprimé pour être compris par celui qui préferait qu'il lui soit expliqué. Soit qu'aucune explication n'ait été formulée, soit que celles qui ont été données ne comblent pas celui qui ne les comprend pas. Considérées comme inadéquates pour rendre tolérable la frustration qui en découle. Nous sommes dans le domaine éminemment variable de la subjectivité. Double subjectivité, en l'occurence, puisque chacun des partenaires se sent détenteur de "la" vérité, qui n'est que la sienne...

Tentatives de conciliation commençant par « Évitons les sujets qui fâchent » contre « Au contraire, parlons-en ». Demande plus personnelle du « Parle-moi » contre « Laisse-moi tranquille ». Accusations du « Tu ne veux pas comprendre » contre « Tu ne me dis rien ».

Allons au delà de la subjectivité. Est-ce que n'apparaitrait pas dans ce différend l'investissement que chacun place dans la relation ? Autrement dit : la part de soi que chacun engage dans la relation/communication. Est-ce qu'il ne s'agirait pas de la mise en évidence de ce que chacun est prêt à partager dans une relation ? Car si la communication est tentative de partage (expression), le silence est repli sur l'intériorité (impression). Ce qui n'exclut pas que le silence soit aussi partage en certaines circonstances ! De même, une "communication" surabondante peut très bien être l'assommant déversement d'un égo envahissant...


Hypothèses

J'ai tiré quelques hypothèses explicatives fondées sur l'observation et mon expérience des rapports affectifs. Elles sont probablement transposables à des liens nettement moins chargés émotionnellement.

Tenter de répondre aux questions qui se posent oriente vers le point de vue de chacun.

Qu'est-ce qui fait que quelqu'un préfère ne pas communiquer ?
Qu'est-ce qui fait que le silence d'autrui puisse être ressenti comme frustrant, ou même insupportable ?

Le silence, quoique non-communicant verbalement, est cependant bien une forme d'expression : il indique un souhait de maintenir une distance relationnelle, le refus de s'approcher davantage. C'est préférer maintenir un espace considéré comme nécessaire. Une respiration. Un souffle. Il est donc expression muette d'un besoin informulé. En tant que tel, il ne peut, ni ne doit être frontalement refusé. C'est un réflexe de protection qui demande à être entendu et respecté. Impérativement.

L'inconvénient majeur de cette non-expression... c'est qu'elle n'est ni claire ni précise pour la personne qui est en face. Or dans le bain de l'affectif le flou est le domaine de prédilection de l'épanouissement des fantasmes (au sens psychanalytique : désirs et peurs). Ceux-ci naissent des représentations que l'on projette sur des faits objectifs pour les faire correspondre à notre subjective réalité. Entrer en silence, suspendre, restreindre, ou supprimer la communication, c'est laisser l'autre en prise avec la gestion de ses projections, généralement inconscientes.

L'un se protège, à juste titre, et l'autre se trouve en charge de donner du sens à ce silence qui ne semblera pas forcément suffisamment explicite. L'espace d'interprétation peut être vaste. Mal délimité il peut être angoissant. Il correspond à la zone d'engagement partagé. Une zone de confiance mutuelle, plus ou moins investie selon les circonstances. D'où la demande au "droit" d'avoir des explications, considérées comme tacitement dues dans une relation de confiance. Funeste erreur : le principe de la relation n'existe que tant que chacun y trouve son équilibre. Tant que l'on se sent "en lien", en confiance. Dans le cas contraire, chacun aura tendance à se replier sur soi afin de se "protéger" de l'autre, perçu comme menaçant.

L'autre reste toujours potentiellement menaçant, dérangeant. L'autre et sa différence font peur. D'autant plus que l'on manque de confiance en soi, que l'on se connaît insuffisamment... et que l'on a peur de ce qu'il y a en soi ! L'autre, en tant que révélateur de soi, est menaçant si on ne se sent pas suffisamment solide pour se confronter à soi.

D'où la fuite vers le refuge du silence...

D'autres mots-clés moissonnés ce jour fournissent des pistes intéressantes : « le silence de la peur », « que veut dire le mot confiance », « silence rupture », « thérapie du syndrôme de l'abandon », « lâcheté amoureuse ». Ces quelques mots en disent long sur les inquiétudes d'internautes de passage. Ne manque que l'idée de désir, cette pulsion de vie qui tente de vaincre les peurs fondamentales. Le désir, qui rapproche deux êtres... et la peur qui les sépare.

Lorsque le silence est partagé en confiance, sereinement vécu, il est harmonie. Il en est de même pour la communication. Ce n'est que lorsque l'un ou l'autre deviennent problématiques que la prudence s'installe de part et d'autre. Parfois la méfiance, qui peut se muer en peur. Ainsi, besoin de silence et besoin de communication procèdent du même principe : la peur de l'autre. On se sent envahi, soit par sa présence menaçante, soit par son absence (éloignement) tout aussi menaçante. Trop près, ou trop loin. Dynamique mortifère tant que n'est pas pris suffisamment de recul pour désamorcer le processus.

En fait, le sens du silence c'est d'indiquer que l'on se tient à distance de l'autre parce qu'on a peur de ce qu'il déclenche en nous. Peur de se sentir envahi, peur d'un désir de fuite, peur d'avoir à exprimer fermement nos limites, peur des réactions de l'autre. Mais peur de le perdre, aussi. Peur d'être repoussé, rejeté. Peur de se voir comme pérsécuteur... Peurs innombrables, qui s'opposent aux désirs inverses. Plus profondément, peur d'être aimé, peur d'aimer. Peur de souffrir. Peurs archaïques, et notamment celle de l'abandon. Les peurs de celui qui opte pour le silence sont les mêmes que celles de qui a besoin de communiquer pour être rassuré. Peurs qui s'alimentent dans la spirale inverse de celle qui a pu mener au désir de rencontre...

Peurs qui sont en nous au même titre que les désirs.

Comment repousser les limites de la peur quand elle abime les relations affectives ?

En se mettant à l'écoute. De soi d'abord, et de l'autre juste après : écouter les dissonnances. Écoute intime, intuitive, profonde, en conscience. Aller vers l'essentiel, se recentrer. Laisser aller, sans rien forcer. Entrer en état de paix et de connaissance de soi. Se responsabiliser en prenant soin de soi et de la part de relation qui nous incombe. Revenir à l'équilibre. Respirer. Se poser.
Ensuite, et seulement ensuite, tenter de comprendre les besoins sous-jacents, qui ne s'expriment souvent qu'indirectement. Ceux qui sont profondéments enfouis, refoulés, réprimés, niés. Murmure à peine audible. Entreprendre un travail qui peut être de longue haleine, mais souvent indispensable pour quiconque désire vivre sereinement des relations épanouissantes. Sortir des répétitions, quitter son propre prêt-à-penser. S'ouvrir à l'autre. Oser l'inconnu, la surprise, l'inattendu. En bref : affronter nos peurs. En commençant par la peur de les regarder en face...

Ne pas avoir peur de se demander : de quoi ai-je peur ?

Et, plus tard : de quoi l'autre a t-il peur ?

Commentaires
L
J'ai lu également tes deux autres articles sur le silence.<br /> <br /> <br /> <br /> Je me disais que même si on a conscience de tout ce qui peut se jouer dans le silence de l'autre, des peurs, des besoins etc, si ce comportement est nocif voir destructeur pour soi, peut être qu'il faut savoir réagir à partir de ce simple constat... et mettre fin à la relation. Pour se protéger. <br /> <br /> <br /> <br /> Car qu'elles que soient les intentions de l'autre, qui peuvent été légitimes et compréhensibles, conscientes ou inconscientes, quand il y avait une relation, un partage, et que tout à coup il n'y a plus que le silence, cela revient quand même, pour celui qui impose ce silence, à prendre une sorte de pouvoir sur l'autre, a le mettre dans l'attente de son bon vouloir, a le réduire à l'impuissance, a le laisser seul face à ses doutes, ses propres peurs, et même si l'autre ne peut pas faire autrement, cela reste d'une certaine violence quand on ne sait pas si ce silence est définitif ou non.<br /> <br /> <br /> <br /> Si on a conscience que s'accrocher à l'autre ou vouloir forcer les choses ne mène nulle part, on entre forcément, par réflexe de survie, dans un processus de détachement. Et pour ma part, je sens ce processus irréversible. <br /> <br /> <br /> <br /> Je me demande donc si au bout d'un moment et après avoir essayé d'autres solutions, la seule facon de refuser cette violence (ou que l'on percoit comme telle), de s'y soustraire, n'est pas de couper franchement le lien devenu nocif finalement, pour ne plus subir et reprendre la maîtrise et sa vie. <br /> <br /> Qu'en penses tu ?
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P
Ce que tu évoques, Traversières, n'est pas sans évoquer quelques échos avec mon vécu...<br /> <br /> Je crois que tout silence entre des personnes qui s'apprécient, ou sont liées d'une façon ou d'une autre, a un sens. Malheureusement, ce dernier n'est pas toujours évident, ni accessible. Il se peut même que le sens d'un silence soit inaccessible aux deux protagonistes, trop profondément dissimulé par des mécanismes de protection de l'inconscient.<br /> <br /> Ces barrières dont tu parles en font peut-être partie...<br /> <br /> Il suffit qu'elles soient établies de part et d'autre, tout en étant très différentes, pour que la communication soit rendue "impossible". Aucun des deux ne pouvant lever ces barrières sans être "entendu" par l'autre.<br /> <br /> Quant à la peur du refus (du rejet), je me demande si elle n'est pas le fondement de ces barrières...<br /> <br /> La peur qui coupe la communication que le désir de partage avait instaurée.
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T
Je suis dans le silence depuis 4 mois de la part de B, l'homme que j'aime. Je lui écris, rien... ait laissé quelque message téléphonique.. rien . Mais un petit hasard m'a permis de savoir qu'il m'écoute...<br /> J'ai demandé à un ami s'il savait ce qu'était l'enfer du silence. Il a évoqué une relation avec une amie qu'il voyait tous les 15 jours notamment dans le cadre de leur travail artistique commun, que c'était toujours merveilleux et pourtant lorsqu'il envoyait des mails sur ses questions existentielles ses états d'âme elle ne lui répondait jamais et il ne savait pas pourquoi.<br /> Or, j'ai l'intuition qu'il y a entre eux un amour profond mais que lui a mis entre eux une barrière infranchissable en affirmant à qu veut l'entendre son choix d'être et de rester avec la femme qu'il a rencontré très jeune.. <br /> Si son silence peut vouloir dire qu'elle s'interdit elle aussi de ce fait de violer ce choix et qu'elle attend qu'il lève cette barrière,<br /> il en est peut-être aussi de moi.<br /> Lorsque j'ai proposé à B de venir me rejoindre à Paris, il m'a répondu que ce que je lui demandais était énorme... Et c'est vrai car son activité libérale est à l'autre bout de la France, qu'il sort à peine d'un cancer mortel, et qu'il prendrait tous les risques car il ne pourrait en cas d'échec, s'en sortir seul.<br /> J'ai mis 1 an avant de comprendre que je pouvais retourner le problème et que je pouvais aussi lui proposer de le rejoindre là où il est.<br /> C'est son silence qui m'a fait envisager que je pouvais aussi avoir posé une barrière infranchissable... <br /> Mais j'ai tellement peur de me tromper et d'essuyer un refus que c'est cet ami qui lui portera en personne mon message
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P
Josie, tu pointes précisément sur les limites où se rejoignent besoin de silence, liberté de choix... et capacités d'expression.<br /> <br /> Comme toi je peux aisément comprendre le besoin de silence... à condition qu'il me soit suffisamment expliqué pour que j'en comprenne les raisons et avantages. Or les adeptes du silence durable ne tiennent pas précisément à expliquer les raisons de leur "choix" ! C'est bien là que se situe le noeud du problème.<br /> <br /> Tu parles du silence imposé, que tu ressens comme une violence. Certes, tu le ressens ainsi, mais est-ce l'intention première du "silencieux" que d'exercer cette "violence" ? Nous rentrons là dans le domaine fort complexe des choix inconscients. N'est-ce pas d'abord pour se protéger que quelqu'un entre en silence ? Ou bien pourrait-il s'agir aussi d'une mesure de rétorsion, sachant que l'autre en souffre et "attend" la parole délivrante ? Ou un peu des deux ? Ce qui est certain c'est que le silencieux est détenteur d'un pouvoir souverain : de lui dépend la suite.<br /> <br /> Et comme tu le dis, c'est ce pouvoir qui S'IMPOSE qui est si difficile à accepter. Pour aller plus loin, pour tenter de comprendre les raisons de cette retenue il faut se demander pourquoi l'autre agit ainsi. Oublier notre frustration pour s'ouvrir à sa sensibilité. Et donc, chercher à comprendre de quoi il a peur. Je fais un rapprochement (osé ?) avec le tout petit enfant qui découvre le pouvoir de ses sphincters...<br /> <br /> Le silence ne serait-il pas régression, puisque que la communication est le principe distinctif de l'humain ? Je crois que le choix du silence s'ancre dans des peurs très archaïques, peu accessibles au contrôle de la conscience.<br /> <br /> En tant que repli sur soi ce choix est celui du moindre risque. Celui qui se tait à peur de ce qui peut échapper de lui et de ce que l'autre peut en faire. En fait, le "silencieux" se sent moins fort que celui qui ose chercher à comprendre dans l'échange. Le dialogue confronte à la différence, cherche à aller plus loin, à avancer vers l'autre. Or si le "silencieux" se sent en danger, il préfère le repli sur lui-même. Ce n'est pas de la lâcheté, mais de la préservation vitale ! Rien ne se fait au hasard, et si quelqu'un préfère fuir une épreuve c'est qu'il ne se sent pas capable de l'affronter. S'exprimer peut être ressenti comme une épreuve redoutable, avec un risque de perte de contrôle de soi. Voila pourquoi on ne doit pas juger le "silencieux", qui est la vraie victime (de lui-même). Le communicant est en fait en position de force. En insistant pour libérer la parole du "silencieux", il devient le persécuteur, dangereux, et sur lequel le seul moyen de garder un contrôle est de se taire. <br /> <br /> D'où le "pouvoir du silence"...<br /> <br /> En d'autres circonstances, celui qui a besoin de temps de silence sans se sentir menacé sera capable d'expliquer ses choix et de dialoguer sur ce point, gardant pour plus tard une expression plus complète sur ce qui nécessite un silence partiel. Dire « j'ai besoin de temps, j'ai besoin de silence, je préfère réfléchir seul » donnent des clés suffisantes au partenaire et montre qu'on tient compte de lui.<br /> <br /> Le silence obtus montre au contraire qu'on se sent tellement mal qu'on ne peut même pas répondre aux besoins de réassurance de l'autre. Ce silence obtus est probablement souffrance intérieure, doublée de la culpabilité ambigüe d'en faire souffrir l'autre. D'où le blocage total qui peut résulter de telles situations...
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J
Pierre j'ai lu attentivement ton texte et je le trouve super bien écrit.<br /> Cependant je me suis posé la question : Est-ce vraiment le silence qui me dérange ? moi qui suis une adepte de la communication.<br /> En fait partageant la vie d'un "Silencieux" je me suis demandé ce qui me dérangeait.<br /> Et bien ce n'est pas tant le silence en tant que tel, mais plutôt le silence imposé, celui qu'on adodpte face à l'autre sans son accord, celui qui est vécu par moi comme une violence. <br /> Or si le silence m'est annoncé comme un besoin de faire le point, comme un besoin de réflechir, alors là, il ne me dérange plus, je le respecte.<br /> <br /> Pour moi ce n'est donc pas le silence qui réveille mes peurs, mais la façon dont il m'est imposé.<br /> De même que je peux comprendre que l'insistance de vouloir à tout prix la communication peut-être vécu chez l'autre comme une pression....qui reveille les peurs.<br /> Je pense donc que tout est dans la manière de demander de verbaliser ou d'entrer dans le silence.
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P
Le non-dit que véhicule le silence, Ségolène, en tant que "contraire" de la communication verbalisée, exerce sur moi une sorte de fascination. Mais je suis aussi très intéressé par des formes d'expression qui ne dévoilent qu'à demi, où les mots supports laissent la place à l'imagination. Je crois que j'ai encore beaucoup à découvrir et à apprendre à ce sujet...<br /> <br /> Je me délecte des formules que tu emploies : « le ventriloque du non dit », « la marionette aphone de l'inconscient ». Trop forte !
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S
De résonance en résonance...<br /> petite déflagration intérieure à la lecture de ton post...<br /> J'aime beaucoup la manière dont tu parles du silence, dont tu le remplis de sens. C'est fascinant comme ce mot du vide, du néant, du rien, du creux, en est chargé, en regorge. Je ne connais pas de mot plus trompeur...<br /> Il est par excellence le ventriloque du non dit, le témoin silencieux d'une histoire personnelle qui achoppe sur une autre, la marionnette aphone de l'inconscient.<br /> Un droit oui, mais sur une bastille à deux...<br /> <br /> j'aime trop comme tu en parles... :)
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