Chine, Tibet, et flamme olympique
Allant peu au devant de l'information je me contente la plupart du temps de ce que me proposent les médias grand public. Pour être exact, je n'écoute même qu'une seule source : les infos de la radio de service public. Autant dire que, même s'il y avait une réelle volonté d'objectivité (?), l'espace disponible ne permet qu'une approche succincte, peu propice à une analyse de la complexité qui caractérise nombre de sujets. Ainsi en est-il de l'actualité du moment : la collision des Jeux Olympiques et du conflit Chine-Tibet.
Évidemment, selon une lecture simpliste et bien commode l'affaire est entendue : d'un côté les vilains Chinois et de l'autre les gentils Tibétains. Les uns méprisent les droits de l'homme, répriment toute contestation, banissent la liberté d'expression. Les autres vivent dans leurs hautes montagnes, sont quasiment tous de sympathiques moines pacifistes, et ne demandent qu'à vivre en paix sur leur altier territoire. La liste de ce genre de clichés pourrait être longue !
Pas d'hésitation possible : il faut défendre ces braves Tibétains !
Une approche un peu plus poussée, et notamment le regard que portent ceux qui connaissent de plus près le sujet, offre des perspectives nettement moins dégagées. En fait, ça ressemble bien davantage à un imbroglio historico-culturel, comme la plupart des conflits qui existent depuis l'aube de l'humanité. J'apprécie, depuis quelques jours, de lire chez Samantdi nombre d'interventions argumentées qui mettent en lumière pas mal de subtilités que j'ignorais.
C'est l'absence de ces nuances qui me dérange un peu dans l'instrumentalisation du symbole olympique, censé servir de vecteur à une revendication qui ne me semble pas aussi juste que ce que j'imaginais.
Ce genre d'histoire, c'est un peu comme si, dans un conflit interpersonnel, on n'entendait le point de vue que d'un seul des protagonistes. Je me méfie beaucoup des approches unidirectionnelles. Par définition des faits qui s'insèrent dans le même déroulé, avec la même origine, donneront lieu à deux interprétations radicalement différentes. Dès lors, il est difficile de se faire une opinion sur le fond qui ne disqualifierait pas l'un ou l'autre, alors que chacun a interféré dans le résultat. Par contre, sur la forme il peut y avoir beaucoup à dire.
Dans le cas de l'actualité du moment je ne crois pas que ceux qui ont voulu éteindre de force un symbole qui se veut pacifique et universel aient choisi le meilleur moyen de servir la cause qu'ils défendent. La grandeur d'échelle est différente, mais le principe autoritaire est celui même qu'ils entendent dénoncer.