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Alter et ego (Carnet)
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22 mai 2008

Questions sans réponse

Il y a dans les requêtes que les internautes soumettent à Google la témoignage d'abyssales questions existentielles. J'imagine dans quel désarroi se trouvent ceux et celles qui cherchent des réponses dans lequel je ne peux m'empêcher de percevoir une souffrance.

Parmi la dernière moisson du jour, rien de moins que : « quel peut-être le sens de la vie ? ». Ma réponse : le chercher. Et pas sur Google, mais en expérimentant la vie !

Il y a aussi le thème récurrent du silence, décliné sous diverses formes :

- « Que signifie le silence de l'être aimé ? » Hum... demandez-lui...
C'est bien là toute la complexité du non dit. Ce silence exprime t-il une incapacité de dire ou un refus de parler ? Je dirais volontiers, dans le cas où ce silence s'installe au sein d'une relation vivante : exigez une réponse si elle vous est nécessaire. Même si c'est pour vous faire rejeter, ce qui sera une forme d'expression. N'épargnez pas qui ne vous épargne pas ! Le silence peut devenir une violence, un abus de pouvoir auquel vous acceptez ou non de vous soumettre. Souvenez-vous que si vous "protégez" l'autre c'est probablement à vous que vous faites du mal. Ne vous maltraitez pas...
À moins que vous n'ayez vocation à écouter ce que ce silence peut signifier de la part de l'autre, et comment vous y réagissez. Car le silence de l'autre vous met face à vous même...

- « Le silence peut parfois signifier l'amour ». Oui, tant qu'il ne s'est pas déclaré. Ce peut être délicieux un certain temps. Mais hormis ce cas une citation fera office de réponse : « L'amitié vit en silence, l'amour en meurt » (Jacques Deval). Je ne crois pas que le silence signifie l'amour, sauf s'il est convenu qu'il aura ce sens. On peut fort bien aimer en silence

- « Comment devenir l'ami intime de l'ex amour ». En renonçant au désir de l'autre, ou du moins à sa concrétisation, puisque c'est le désir qui distingue amour et amitié intime. À voir si ce renoncement est possible...
La formulation de la question montre que cela ne se fait pas "naturellement". Il ne faut pas oublier que des personnes préfèrent une rupture à une transformation du lien.

- « Le silence d'une rupture y répondre » Comment répondre au silence, puisqu'il ne demande rien ? Faut-il respecter une demande muette de distance, ou au contraire aller vers qui ne sait plus comment renouer un fil rompu ? Éternelle ambiguïté du silence et de son double sens. Ceci dit, s'il s'agit d'une rupture, le silence est suffisamment éloquent, et le symbole même de la rupture...

- « Réussir sa rupture ». Ça, c'est tout un art, qui dépend beaucoup de la suite que l'on souhaite donner à la "rupture". S'agit-il d'un renoncement définitif et irrévocable, ou alors d'un éloignement relationnel pour évoluer vers une autre forme de lien ? Quoi qu'il en soit une rupture réussie passe, à mon avis, par un accord réciproque entre les partenaires. C'est à dire que cela demande de la... communication. Or c'est souvent à cause d'une mauvaise communication qu'à lieu la rupture, et le silence évoqué précédemment. J'ai pour habitude de dire que pour bien se séparer, et bien rompre, il faut se respecter... donc s'aimer encore.

Pour terminer cette petite revue de détresse, la dernière requête, qui en dit long sur le questionnement de l'internaute :

« Pourquoi ? »

Je ne suis pas sûr qu'il ou elle ait trouvé satisfaction sur mon modeste blog...

Commentaires
P
C'est juste, Charlotte, le silence de l'analyste permet à la parole de se dire. Parce qu'on se trouve "face à soi-même"... en présence d'un autre. C'est ça qui fait toute la différence avec le silence d'un mur.<br /> <br /> "si jamais", l'incapacité à faire le deuil est un autre problème que celui que je soulève. Ce problème peut exister même avec la parole. S'il s'agissait véritablement d'incapacité à faire le deuil, alors celui-ci ne se ferait jamais. Ce que j'affirme c'est que le deuil se fait plus rapidement si la parole circule librement, dans le respect de chacun. Le problème étant évidemment de faire circuler la parole... ce qui est un peu plus compliqué que de renvoyer la responsabilité sur une "incapacité à faire le deuil".<br /> <br /> Pour ma part des deuils successifs se sont faits, et justement d'autant plus rapidement que les mots ont été dits. C'est bien de cette place que je parle puisque la vie m'a mis face à des deuils relationnels simultanés et que j'ai donc pu comparer comment tout cela s'effectuait en moi. Je parle depuis mon expérience.
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S
Je rejoins ce que dit fort à propos Alainx : l'incapacité à faire le deuil. Et effectivement, c'est ça qui est à creuser, à travailler me semble-t-il. J'espère que Pierre pourra s'orienter dans cette voie libératrice
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C
Je rigolais!<br /> Y en a pas mal (de réponses) ici notamment.C'est du self service gratuit.J'aime beaucoup te lire c'est toujours bien analysé.<br /> En ce qui concerne le silence, je peux dire que le silence de l'analyste permet à l'analysant de se dire.<br /> L'analyste "la ferme" pour permettre à l'autre de l'ouvrir.<br /> Ce silence là(payant)... est d'or.
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P
Merci Chantorelle, je sais que le silence relationnel est un sujet qui te touche de près...<br /> <br /> Alainx, il n'y a pas de hiérarchie. Les mots ne tuent pas davantage que le silence. C'est le non-respect de l'autre qui tue la relation, et il peut venir autant des mots que du silence.<br /> <br /> Dans mon propos il n'est pas question de "palabrer à l'infini" (pourquoi cette dépréciation du dialogue ?), mais de permettre à chacun d'aller où il le désire tout en tenant compte des désirs de l'autre. On peut parler d'incapacité à faire le deuil tout autant que d'incapacité à donner les moyens à l'autre de le faire. J'essaye de comprendre les motivations de chacun, sans accabler l'un ou l'autre, ce qui serait passer à côté des explications.<br /> <br /> J'aime bien ce que tu dis de l'éternité des liens, parce que c'est effectivement là que ça se joue : une relation dont la fin est acceptée libère chacun du lien, tandis que le silence de l'un peut laisser l'autre dans un inachèvement, donc une forme de lien. Mais ça aussi, bien peu le comprennent...<br /> <br /> Charlotte, demande à Google où sont les réponses ;o)
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C
J'en reviens toujours pas d'apprendre que des gens posent des questions existencielles à Monsieur Google!<br /> Et alors les réponses sont où?
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A
Pourquoi y aurait-il une hiérarchie selon laquelle le "dire" serait meilleur que le "silence"...<br /> Les mots tuent tellement.... y compris soi-même parfois...<br /> <br /> Et puis être dans une relation ou les mots ne servent plus à autre chose qu'à palabrer à l'infini sur le comment du pourquoi on a plus rien à se dire....<br /> c'est une forme de névrose relationnelle.<br /> Une incpacité à faire le deuil de la relation achevée. <br /> C'est alors cette incapacité qu'il faut observer et analyser en soi, (pour en trouver la racine souffrante à guérir), et non plus la relation défunte. Sinon on ne naitra jamais à l'éternité des liens...<br /> Masi c'est un paradoxe bien peu compris en général...
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C
Sérieusement, Pierre...<br /> <br /> Ce que tu écris sur le sujet des "silences"...<br /> L'éloignement de l'Autre...etc.<br /> C'est vital et incite à "ouvrir les yeux..." <br /> Et ainsi, avancer.. <br /> Comme tu exprimes avec candeur <br /> Et avec éloquence toujours.<br /> <br /> Merci à toi <br /> (comme d'hab:*)<br /> <br /> L.
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K
"en quoi le fait que plusieurs pensent la même chose la rendrait vraie ?" ===== ça ne le rend pas vrai... je ne parlais pas de vérité, mais de ressenti ! ;-)))<br /> <br /> "Je ne dénie à personne le droit de penser que je suis "trop sérieux", mais trop... par rapport à quoi ?" ======= par rapport à toi-même...
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P
Ah tiens, Kyrann, voila un "argument" qui m'intéresse : « je ne suis pas la seule à le penser ». Certes... mais en quoi le fait que plusieurs pensent la même chose la rendrait vraie ? Bon, je te titille, là...<br /> <br /> Je ne dénie à personne le droit de penser que je suis "trop sérieux", mais trop... par rapport à quoi ? J'imagine que par rapport à un essai philosophique sur le silence je ne suis pas assez sérieux, et de loin.<br /> <br /> Donc, oui, on peut me trouver trop sérieux, et c'est plutôt normal puisque j'aborde ce sujet avec sérieux, parce qu'il me concerne. D'autres peuvent plaisanter sur le même sujet, ici même, et c'est très bien :o)<br /> <br /> Pour la note sur le "trop"... ouais, à suivre.<br /> <br /> Christine, j'aime bien ce que tu dis de tes silences : « c'est ma manière d'agir lorsque j'ai envie de couper les liens sans pour autant balancer à l'autre qu'on ne veut plus de lui ». Pourquoi ne pas lui "balancer" cette vérité, puisque elle est là ? Qui protège qui, dans ce cas de figure ? Est-ce que c'est pour épargner l'autre de ce qu'on imagine douloureux à entendre, ou est-ce pour s'épargner soi de se trouver confronté à une situation désagréable (voire une mauvaise image de soi) ? <br /> <br /> C'est pour ça que je parle de comportement de fuite... qui laisse l'autre se démerder avec quelque chose qui a le défaut de ne pas donner d'explications. Or l'animal pensant qu'est l'humain a besoin de comprendre, de trouver le sens de ce qu'il vit. <br /> <br /> Ce silence, quand il est subi, a des avantages : il place face à soi-même. Il a aussi des inconvénients puisqu'il prive d'éléments nécessaires à la compréhension. Je crois qu'il occasionne toutefois davantage de souffrances que de libération. Ceci dit, puisque la souffrance permet de mieux se connaître... le silence a malgré tout un sens, une utilité.<br /> <br /> Bref, je ne cherche pas à accabler les silencieux, mais je crois qu'ils ne peuvent pas s'exonérer des conséquences qu'à leur attitude sur autrui.<br /> <br /> [p'tain, c'que j'suis sérieux...]
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C
Le silence dans une relation signigie clairement qu'on ne souhaite pas communiquer avec l'autre. C'est ma seule explication et c'est ma manière d'agir lorsque j'ai envie de couper les liens sans pour autant balancer à l'autre qu'on ne veut plus de lui, que l'on renonce à tout contact. Je parle là d'une rupture amoureuse. <br /> En revanche, dans l'amitié, c'est différent. C'est peut-être tout simplement que le silencieux ne va pas très bien et se recroqueville sur lui-même avec l'impression de n'avoir rien à dire à l'autre. Dans ce cas, je pense qu'on peut forcer le silence et amener l'autre à réagir...<br /> Chaque situation est différente et une seule réponse ne suffit pas... <br /> Mais Alainx a raison... moi aussi je suis trop sérieuse et il faudrait vraiment que je prenne la vie pour ce qu'elle m'offre et non pas pour ce qu'il me manque ;o).
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