Questions sans réponse
Il y a dans les requêtes que les internautes soumettent à Google la témoignage d'abyssales questions existentielles. J'imagine dans quel désarroi se trouvent ceux et celles qui cherchent des réponses dans lequel je ne peux m'empêcher de percevoir une souffrance.
Parmi la dernière moisson du jour, rien de moins que : « quel peut-être le sens de la vie ? ». Ma réponse : le chercher. Et pas sur Google, mais en expérimentant la vie !
Il y a aussi le thème récurrent du silence, décliné sous diverses formes :
- « Que signifie le silence de l'être aimé ? » Hum... demandez-lui...
C'est bien là toute la complexité du non dit. Ce silence exprime t-il une incapacité de dire ou un refus de parler ? Je dirais volontiers, dans le cas où ce silence s'installe au sein d'une relation vivante : exigez une réponse si elle vous est nécessaire. Même si c'est pour vous faire rejeter, ce qui sera une forme d'expression. N'épargnez pas qui ne vous épargne pas ! Le silence peut devenir une violence, un abus de pouvoir auquel vous acceptez ou non de vous soumettre. Souvenez-vous que si vous "protégez" l'autre c'est probablement à vous que vous faites du mal. Ne vous maltraitez pas...
À moins que vous n'ayez vocation à écouter ce que ce silence peut signifier de la part de l'autre, et comment vous y réagissez. Car le silence de l'autre vous met face à vous même...
- « Le silence peut parfois signifier l'amour ». Oui, tant qu'il ne s'est pas déclaré. Ce peut être délicieux un certain temps. Mais hormis ce cas une citation fera office de réponse : « L'amitié vit en silence, l'amour en meurt » (Jacques Deval). Je ne crois pas que le silence signifie l'amour, sauf s'il est convenu qu'il aura ce sens. On peut fort bien aimer en silence
- « Comment devenir l'ami intime de l'ex amour ».
En renonçant au désir de l'autre, ou du moins à sa concrétisation,
puisque c'est le désir qui distingue amour et amitié intime. À voir si
ce renoncement est possible...
La formulation de la question montre que cela ne se fait pas "naturellement". Il ne faut pas oublier que des personnes préfèrent une rupture à une transformation du lien.
- « Le silence d'une rupture y répondre » Comment répondre au silence, puisqu'il ne demande rien ? Faut-il respecter une demande muette de distance, ou au contraire aller vers qui ne sait plus comment renouer un fil rompu ? Éternelle ambiguïté du silence et de son double sens. Ceci dit, s'il s'agit d'une rupture, le silence est suffisamment éloquent, et le symbole même de la rupture...
- « Réussir sa rupture ». Ça, c'est tout un art, qui dépend beaucoup de la suite que l'on souhaite donner à la "rupture". S'agit-il d'un renoncement définitif et irrévocable, ou alors d'un éloignement relationnel pour évoluer vers une autre forme de lien ? Quoi qu'il en soit une rupture réussie passe, à mon avis, par un accord réciproque entre les partenaires. C'est à dire que cela demande de la... communication. Or c'est souvent à cause d'une mauvaise communication qu'à lieu la rupture, et le silence évoqué précédemment. J'ai pour habitude de dire que pour bien se séparer, et bien rompre, il faut se respecter... donc s'aimer encore.
Pour terminer cette petite revue de détresse, la dernière requête, qui en dit long sur le questionnement de l'internaute :
« Pourquoi ? »
Je ne suis pas sûr qu'il ou elle ait trouvé satisfaction sur mon modeste blog...