Liberté d'écriture
« Je trouve que le bloc doit être en premier un espace de liberté personnelle totale. Un lieu d'expression libre qui ne se préoccupe guère de savoir qui pense quoi de où de quand et de combien !...
Il y a suffisamment de lieu où la contrainte est nécessaire... »
« Cet espace est le vôtre. Vous l'écrivez pour VOUS. C'est à vous que cela doit faire plaisir. Si ce n'est plus le cas, vous pouvez l'arrêter sans avoir de comptes à rendre. C'est un espace de liberté que vous vous êtes donné. Nous, les lecteurs, nous vous lisons, certes, mais il ne faut pas tenir compte de nous dans votre décision finale. »
« J'avais finalement raison de réagir comme je l'ai fait l'autre fois : merde, ce blog est à toi, la thérapie que tu y pratiques t'appartient, et la gène du lecteur quant à ta façon de faire vivre ton blog appartient... au lecteur.
À lui donc, seul, de la gérer : en allant faire un tour ailleurs, par exemple, ou en se posant des questions sur ce qui le gène, ou en essayant d'ouvrir ses voies d'empathie. »
Extraits de commentaires lus sur les blogs d'Alainx, Coumarine et Kalynn qui, pour une raison ou une autre, se sont récemment posé des questions autour de la liberté d'écriture en ligne.
Point commun entre ces avis : écrire sur soi est une liberté et rien n'oblige qui que ce soit à lire. Il est bon de se rappeller de temps en temps cette évidence lorsqu'on a tendance à s'auto-limiter [on en profitera pour se demander qui, de l'autre ou de soi, on cherche à protéger en agissant ainsi...]
Cependant... ces principes généraux se heurtent à au moins un cas particulier qui, en l'occurence, me concerne directement : jusqu'où ai-je le droit moral de parler de ma vie lorsque autrui y est impliqué ? Où commence l'intimité personnelle de l'autre, distincte de l'intimité commune née d'une relation ? Puis-je exprimer librement mes ressentis en lien avec une personne identifiable par des lecteurs ? Je peux me dire que, tant que l'autre ne le sait pas, je m'accomode avec ma conscience...
Mais il y a plus pernicieux : comment faire pour écrire librement lorsque je me sais lu par des personnes qui interfèrent dans mon parcours existentiel ?
Autant de questions qui aboutissent à l'actuelle suspension de mes écrits : ce que j'ai envie d'écrire peut impliquer d'autres que moi.
Si je pousse un peu plus loin, d'autres questions me viennent : quelle est le sens d'une écriture/lecture en public entre deux personnes ayant une relation privée ? Et, plus vertigineux encore : quel est le sens d'un tel lien lorsque la communication directe est défaillante ?
Je n'ai pas de réponse, mais je me doute qu'il faut aller chercher du côté des inconscients..
Mon problème c'est qu'en attendant de trouver une hypothétique "solution" je ne sais plus comment me libérer de pensées qui s'accumulent d'autant plus qu'elles n'ont pas d'autre exutoire connu...
PS : j'en profite pour demander aux personnes qui m'ont écrit en privé et n'ont pas reçu de réponse de bien vouloir excuser mon silence actuel. Je n'ai pas la capacité d'écrire pour le moment...