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Alter et ego (Carnet)
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9 octobre 2008

Liberté d'écriture

« Je trouve que le bloc doit être en premier un espace de liberté personnelle totale. Un lieu d'expression libre qui ne se préoccupe guère de savoir qui pense quoi de où de quand et de combien !...
Il y a suffisamment de lieu où la contrainte est nécessaire... »

« Cet espace est le vôtre. Vous l'écrivez pour VOUS. C'est à vous que cela doit faire plaisir. Si ce n'est plus le cas, vous pouvez l'arrêter sans avoir de comptes à rendre. C'est un espace de liberté que vous vous êtes donné. Nous, les lecteurs, nous vous lisons, certes, mais il ne faut pas tenir compte de nous dans votre décision finale. »

« J'avais finalement raison de réagir comme je l'ai fait l'autre fois : merde, ce blog est à toi, la thérapie que tu y pratiques t'appartient, et la gène du lecteur quant à ta façon de faire vivre ton blog appartient... au lecteur.
À lui donc, seul, de la gérer : en allant faire un tour ailleurs, par exemple, ou en se posant des questions sur ce qui le gène, ou en essayant d'ouvrir ses voies d'empathie. »

Extraits de commentaires lus sur les blogs d'Alainx, Coumarine et Kalynn qui, pour une raison ou une autre, se sont récemment posé des questions autour de la liberté d'écriture en ligne. 

Point commun entre ces avis : écrire sur soi est une liberté et rien n'oblige qui que ce soit à lire. Il est bon de se rappeller de temps en temps cette évidence lorsqu'on a tendance à s'auto-limiter [on en profitera pour se demander qui, de l'autre ou de soi, on cherche à protéger en agissant ainsi...]

Cependant... ces principes généraux se heurtent à au moins un cas particulier qui, en l'occurence, me concerne directement : jusqu'où ai-je le droit moral de parler de ma vie lorsque autrui y est impliqué ? Où commence l'intimité personnelle de l'autre, distincte de l'intimité commune née d'une relation ? Puis-je exprimer librement mes ressentis en lien avec une personne identifiable par des lecteurs ? Je peux me dire que, tant que l'autre ne le sait pas, je m'accomode avec ma conscience...

Mais il y a plus pernicieux : comment faire pour écrire librement lorsque je me sais lu par des personnes qui interfèrent dans mon parcours existentiel ?

Autant de questions qui aboutissent à l'actuelle suspension de mes écrits : ce que j'ai envie d'écrire peut impliquer d'autres que moi.
Si je pousse un peu plus loin, d'autres questions me viennent : quelle est le sens d'une écriture/lecture en public entre deux personnes ayant une relation privée ? Et, plus vertigineux encore : quel est le sens d'un tel lien lorsque la communication directe est défaillante ?

Je n'ai pas de réponse, mais je me doute qu'il faut aller chercher du côté des inconscients..

Mon problème c'est qu'en attendant de trouver une hypothétique "solution" je ne sais plus comment me libérer de pensées qui s'accumulent d'autant plus qu'elles n'ont pas d'autre exutoire connu...


PS : j'en profite pour demander aux personnes qui m'ont écrit en privé et n'ont pas reçu de réponse de bien vouloir excuser mon silence actuel. Je n'ai pas la capacité d'écrire pour le moment...



Commentaires
P
Christian, le flou est quelque chose qui mine quand on a besoin de précisions pour savoir comment se positionner.<br /> <br /> Pour ce qui est de l'envie d'écrire, ce n'est pas ce qui fait défaut : c'est parce que je ne me sens pas libre que je ne parviens plus à écrire (mais ça va revenir, hé hé...).<br /> <br /> Pati, tu connais ma mesure... un peu trop mesurée ;o)<br /> Je crois comme toi que certains aveuglements ne peuvent s'expliquer autrement que par ce que tu dis : ne pas vouloir voir. Je devrais me contenter de cette explication, mais va savoir pourquoi, j'ai envie de mieux cerner les raisons qui peuvent y mener. Ou a défaut de les cerner, du moins en approcher quelques unes...
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P
oui, avec mes idiots congénitaux, je forçais le trait dans la démesure qui parfois me titille le clavier, je l'avoue ;)<br /> <br /> moi aussi, je reste perplexe devant l'incapacité qu'ont certains à ne pas capter ce qui semble évident à d'autres. peut-être que ce que je perçois nettement chez les gens reste imperceptible àaux autres, je ne sais pas. ça me surprend à chaque fois, ces décalages perceptifs.<br /> en fait, ce que je me demande dans ces cas-là, c'est pourquoi l'autre ne "voit" pas... est-ce par aveuglement à ce genre de signaux ? ou bien une volonté plus ou moins consciente de ne PAS voir ?...
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C
Oui, d'accord également. Soyons fou, ne soyons pas flou pour ceux que nous aimons, c'est à dire nous même et autrui.<br /> Je pense aussi que Pierre peut écrire quand il en a besoin ou envie.<br /> Il ne faut pas se forcer , Le flux ne peut que revenir.<br /> Peut-être que savoir qu'il apporte une certaine lumière lui fera du bien.<br /> En tout cas, il m'a bien éclairé lorsque j'en avais besoin ... Merci encore Pierre !
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P
Alors là, Pati, tu met en évidence quelque chose qui me laissera sans doute encore longtemps perplexe : l'intention n'est pas toujours perçue dans le sens qu'elle a, quoi qu'on puisse faire pour tenter de corriger une impression fausse. Pour moi c'est très désarmant de constater que ce "langage" de l'intention ne passe pas, quelles que puissent être les éventuelles maladresses. Je n'ai pas encore élucidé ce qui fait que, parfois, la sincérité n'est pas entendue comme telle alors que je crois très bien percevoir ce langage chez l'autre.<br /> <br /> Il me semblerait trop facile de qualifier d'idiots congénitaux ceux qui ne comprennent pas ce langage, et je m'interroge sur les raisons qui ont pu les y rendre sourds.<br /> <br /> Quoi qu'il en soit, je ne peux que "faire avec"...
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P
Décidemment, ce monde des blogs est loin d'être si virtuel qu'on voudrait bien le croire... ;)<br /> <br /> Encore une fois, nos notes s'entrecroisent et, sans traiter de la même chose exactement, se rejoignent. J'ai posté avant d'avoir lu la tienne... dommage, j'aurais du coup enrichi ma reflexion.;)<br /> Pour en avoir parler d'abondance, tu connais mon point de vue sur la question.<br /> <br /> je crois que, quand on ressent le besoin d'écrire sur ce qui pose questionnement, on trouve comment le faire. Sans blesser et dans le respect de l'autre. Si tant est que respect et la non-envie de blesser soient nos buts premiers, cela va sans dire...<br /> De même, quand on écrit dans la sincérité, (à moins de tomber sur de parfaits inconnus ou des idiots congénitaux...) ça se ressent, et il me semble difficile d'être blessé par ce qu'on sait venir d'une démarche sincère, si ce n'est maladroite... enfin, c'est ainsi que JE fonctionne. Mes mots n'engagent que moi. Je le précise, car j'ai compris que je ne fonctionne pas toujours comme tout le monde, à ce sujet ;))<br /> <br /> euh... à lire les comm' de B., je me rend compte qu'elle a dit la même chose, mais 'achement mieux que moi ;)))
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L
passionnant ces dernières réflexions de B. et toi... passionnant vraiment et au coeur
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P
J'adhère très largement à ton propos, B., que je trouve très cohérent et largement en adéquation avec ma façon de penser. En même temps je mesure, une fois de plus, la distance qui sépare la théorie de la pratique : je suis DANS ma problématique et manque donc, forcément, du recul nécessaire.<br /> <br /> Je retiens cependant une phrase : « Les humeurs sont vagabondes et souvent immaîtrisables ». Or je cherche trop à maîtriser mes humeurs, à contrôler mes réactions, et ce d'autant plus qu'elles sont portées par des émotions.<br /> <br /> Actuellement je me sais être dans un contrôle très serré de ce qui, si je le laissais aller, exploserait de façon assez retentissante...<br /> <br /> Reste à savoir s'il est judicieux de se laisser aller.
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B
Force est de constater que nous agissons toujours par intérêt : dis-moi ce que tu peux m’apporter, je te dirais si cela me suffit. Rire.<br /> Le respect est multiple, il y a celui des conventions morales, celui des appointances sociales, celui des individus… celui des individus est aussi multiple. Respect de ses valeurs, des ses jugements, de sa personnalité et de son intime (qui n’est pas toujours en adéquation avec le reste).<br /> Si l’on considère que nous sommes de nature bonne, la simple émanation de ce que l’on est, pourra suffire à respecter une grande partie de l’autre. Si au contraire on tient compte de nos imperfections, de nos querelles à nous même à nous refuser comme ceci ou comme cela, la reconnaissance de ce que l’autre est, devient alors toute hasardeuse.<br /> Egoïste, je serais tenter de dire qu’en se respectant, mais surtout en s’aimant soi profondément, on a plus de chance de ne pas interjeter sur l’autre. <br /> " Que reste-t-il ? Un homme, fait de tous les hommes, qui les vaut tous et que vaut n'importe qui. " J.P Sartre.<br /> A moins de vivre sur une île déserte, nous n’avons, je crois guère de choix que de nous compléter les uns les autres. Aucune recette n’existe pour que la mayonnaise ne tourne pas. En agissant « responsable », nous pouvons fricoter l’espoir de nous entendre sans nous écraser.<br /> Le berger qui croise un jour un autre berger sur la montagne peut tout aussi bien avoir une altercation houleuse avec ce dernier. Nos solitudes, nos soliloques même rendus public ne sont que la partie inconsciente que nos mots veulent bien dévoiler. Tu n’empêcheras pas une lecture subversive. Tout comme tu n’échapperas pas à la fragilité du mot posé qui ne repose que sur une estimation éphémère. Les humeurs sont vagabondes et souvent immaîtrisables. <br /> Je préfère considérer que vivre même en voulant se protéger et protéger n’enlève pas le risque. Vivre c’est risqué. Que l’audace nous soit féconde !<br /> Merci de tes mots et sourire à toi.
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P
La question, B. (que je ne crois pas connaître...) n'est pas tant d'avoir besoin de l'autre que de savoir jusqu'où je peux "utiliser" l'autre pour ma propre évolution. Le problème est fort complexe puisque il s'agit de choisir au respect de qui sera donnée la priorité. Pour ma part je ne veux pas choisir une fois pour toutes et c'est donc régulièrement que je me trouve confronté à des dilemmes autour de sujets sensibles. Parfois j'hésite longuement sur l'opportunité d'une phrase, voire de l'emploi d'un mot. C'est un travail fort différent de celui qui consiste à écrire seulement pour soi.<br /> <br /> D'une façon générale l'autre m'est nécessaire pour évoluer, tout comme mon existence est utilisée par d'autres pour évoluer. Mais qu'est-ce qui "appartient" à chacun et dont l'autre ne peut disposer librement à partir du moment où quelque chose est mis en commun plus ou moins publiquement ?
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B
Respirer, boire, manger implique autre que soi également. Doit-on cesser, aussi ?<br /> Se limiter dans la liberté de ce monde virtuel ?<br /> Le fictif n’est plus, dés lors que l’on accepte d’attacher de l’importance aux yeux qui nous regardent de loin. Blogger est un choix comme un autre. <br /> Il serait tant de refuser de se culpabiliser parce que l’autre existe et que l’on en a besoin. Interdépendre ne veut pas se limiter à être par respect mais à se définir comme responsable. Où alors en rester à son cahier caché dans le tiroir de la commode.<br /> Je veux remercier la différence et lui attribuer une place évidente sans répugner à vivre de ce que je suis fait. Je veux pouvoir dire merci aux autres d’exister même si. Ce petit mot qui plus qu’un simple clin d’œil, annonce le retentissant que l’autre fait naître en moi et c’est tant heureux que de pouvoir se déloger de son îlot rien qu’à soi.
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