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Alter et ego (Carnet)
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22 février 2009

Voyages et rencontres dans le blogomonde

Dans trois semaines je vais me rendre à Paris. J'irai principalement pour participer à la table ronde organisée par l'Apa autour du thème "Intime, privé, public". Sujet qui m'intéresse quelque peu, comme vous aurez pu le constater...

Un des orateurs sera l'ami Valclair. Il prendra ainsi la place que j'ai eu la chance de me voir confiée il y a deux ans pour le thème "Internet et moi". Je suppose que je retrouverai là-bas quelques membres d'une informelle blogobulle, tout aussi curieux de leur pratique que moi. Ce pourrait être l'occasion d'une nouvelle rencontre entre écrivants et/ou lecteurs et, bien que rien n'ait vraiment été organisé, je me plais à imaginer que nous serons plusieurs à nous retrouver à l'issue de la journée...

Ce n'est évidemment pas la première fois que je me rends dans la capitale pour y rencontrer des écrivants du net. La peur anticipée que je décrivais le 8 janvier 2003 n'existe heureusement plus et m'a encouragé à faire le déplacement, à de nombreuses reprises, avec comme seul objectif la rencontre. J'en suis toujours revenu enrichi de partages, d'émotions, de rires et de complicités. Je garde le souvenir précieux et prégnant de chacun de ces voyages-rencontre qui ont permis d'incarner un visage, une présence, une voix, sur des idées et des mots que je lisais depuis longtemps. Ou que je découvrais pour l'occasion. Souvent des liens privilégiés se sont noués par la suite, car ce passage au réel peut changer bien des choses. Chacune des rencontres aura été un grand plaisir même si sur le moment ma sensibilité émotionnelle, saturée de sensations, a pu me maintenir dans un certain mutisme observateur.

Je ne saurais plus compter ces déplacements dans la capitale, mais je me souviens très bien de qui j'ai rencontré, qui était présent, et où cela s'est passé.

Avant d'écrire en ligne j'avais déjà fait quelques voyages vers des personnes rencontrées via internet, sous les premières formes de communication à distance que je pratiquais. Le plaisir de la découverte de ce que je nommais alors "relations virtuelles" avait été similaire, parfois intensifié lorsqu'il concernait des désirs d'une nature plus sensuelle.

Parfois ce sont les autres qui ont fait le trajet vers moi, découvrant l'homme que je suis dans son espace de vie et me permettant de mettre à l'épreuve ma capacité à accueillir...

Dans un registre résolument romantique, et pour tout dire totalement magique, il y a aussi eu cette rencontre tant espérée, révée, désirée, qui eut lieu en bord de Méditerranée. La rencontre de tous les possibles. Elle allait engager un profond bouleversement dans le regard que je portais sur ma vie, bien davantage que j'en avais conscience...

Engagement réitéré six mois plus tard lorsque, à mon tour, j'ai traversé l'atlantique vers un pays couvert de neige et de glaces hivernales. C'était il y a exactement cinq ans, en février. J'étais accueilli là-bas pour dix jours qui allaient grandement influer sur mon parcours de vie. D'abord parce que j'avais eu l'audace de ce voyage dont je savais les conséquences probables sur ma vie de couple et, de fait, sur la famille qui en était issue. Ensuite parce que là-bas j'avais senti sourdre la puissante certitude que j'avais eu raison de suivre cette aspiration à me surpasser. À choisir de vivre selon mes désirs les plus vitaux, malgré mes peurs. A franchir les limites qui me contenaient. Quel qu'en soit le prix à payer j'avais ressenti avec la plus profonde conviction que j'avais fait le bon choix : celui de la vie. Là-bas je m'étais senti plus heureux et vivant que ce que je n'aurais jamais pu l'être en restant sagement dans ma vie d'avant, aussi agréable et douce qu'elle fut. Simplement parce que j'avais opté pour la liberté. En toute conscience ! Je garde le souvenir émerveillé et ému, inarrachable, de cette dizaine de jours de farniente amoureux consacré à une découverte mutuelle.

C'est durant le trajet qui me menait vers cet idéal vécu que j'ai pressenti que ma liberté consistait aussi à accepter d'être seul. Pour la première fois je voyageais très loin en solitaire, sans pouvoir partager mes impressions. Et plutôt que d'en ressentir de la frustration c'est le plaisir de l'indépendance, de la liberté de mes mouvements, le délicieux vertige du « tout est possible » qui m'a saisi. Pour la deuxième fois de mon existence j'avais eu l'audace de suivre un désir "fou". Acte déterminant teinté de maladresse et d'inexpérience, certes, mais acte fondateur : un nouveau monde s'ouvrait devant moi.

Plus récemment il y a eu un autre grand voyage, directement issus de l'écriture en ligne. Cette inénarrable mission spéciale qui m'a été confiée sous le tropical soleil du Panama. J'en suis revenu [il y a à peine/déjà plus d'un mois !] quelque peu différent. Non seulement en moi, mais aussi dans le regard des autres, sans que je ne sache précisément de quelle façon. Je crois que j'y ai gagné en assurance, en confiance en moi. En sentiment de liberté, aussi. Quelque chose s'est passé en même temps que j'effectuais ce séjour lointain. J'y ai rencontré une autre culture, un autre rythme de vie, une indépendance. Je crois que là-bas je me suis un peu plus détaché. J'y ai aussi et surtout rencontré un couple, qui m'a offert de partager une part de son fonctionnement, au coeur des aspirations intimes de chacun.

Rencontres et voyages sont les compléments émotionnels et sensoriels qui, régulièrement, ancrent et fondent mon écriture dans la réalité. Sans cela elle resterait abstraite, intellectuelle. Virtuelle...

Je suis certain que mon parcours de vie a été profondément influencé par la combinaison de l'écriture et des rencontres qui en ont découlé. Je le dis souvent : internet à changé ma vie.

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Éclairage vespéral sur Paris, au retour du Panama

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Commentaires
S
Ok Pierre, je te laisse l'initiative de me contacter... Ce pourrait même être en journée si ça t'arrange, car juste avant ma reprise de boulot à plein temps.<br /> <br /> Isabelle, je ne considère pas pour ma part que "couple libre" soit un antagonisme...<br /> <br /> J'ai toujours en tête d'allier ma liberté avec mon respect de l'autre... l'autre étant le cas échéant mon compagnon...<br /> <br /> Donc couple libre, pour moi, ça veut pas dire couple avec multiples partenaires amoureux... j'ai cru ça possible un moment, je pense maintenant que c'est intellectuellement et philosophiquement éventuellement séduisant, mais pratiquement et concrètement très difficile à vivre harmonieusement...<br /> <br /> Un couple libre, c'est un couple qui se fait confiance, qui ne contrôle pas la vie relationnelle de l'Autre par peur injustifiée...<br /> <br /> Je connais Pierre depuis pas mal d'années maintenant, et la première fois que je l'ai rencontré, cela a provoqué une grosse crise conjugale "larvée" alors qu'il n'avait jamais été question d'autre chose que d'amitié pure entre nous...<br /> <br /> Je sais que mon compagnon actuel me fait confiance, qu'il ne craint pas pour sa "place" et que si je lui dis demain que je vais passer 3 jours chez Pierre, il n'y verra aucun inconvenient....<br /> <br /> Donc aucune ironie dans mes mots, Isabelle<br /> <br /> SolAnge
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I
Solange, je te sens "quelque peu" ironique.<br /> Couple libre est pour moi un antagonisme.<br /> Qui dit couple, dit amour, même si celui ci s'est effrité au cours des années, ou s'il a pris une autre signification.<br /> Le désir et l'état amoureux a pu disparaître au profit d'un amour tendresse, respect profond de l'autre, attachement affectueux de type "fratrie".<br /> Et quand cet attachement est sincère, si l'un des deux est malheureux dans ce couple parce qu'il a besoin de vivre par lui même, l'autre préfère parfois lui accorder un peu de latitude<br /> et de tolérance pour le voir ou le savoir plus heureux ainsi, en le maintenant à ses côtés.<br /> Tout en étant consciente qu'une telle situation ne peut pas s'éterniser et qu'à un moment donné, la souffrance, l'abnégation, ou la soif de liberté en décidera autrement.
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P
« Ne pas passer à l'acte "VIVRE", c'est se condamner à plus ou moins brève échéance ». C'est bien ce que je pense, Filo Filo ;o)<br /> Même si ça bouscule pas mal de choses pour l'entourage...<br /> <br /> Valclair, ça fait partie de l'acte de vivre ce genre de petits voyages-rencontres :o)<br /> Et tant mieux si je peux t'apporter un soutien par ma présence !<br /> <br /> SolAnge, mes rares séjours dans la capitale sont toujours courts, hélas, mais je pense que je disposerai quand même de quelques heures à passer avec toi :o)<br /> <br /> C'est amusant cette question des couples *libres* : je ne pense même plus qu'il puisse en être autrement (ce en quoi je me gourre). Je songe aussi au chemin que j'ai fait de mon côté, lorsque je n'osais qu'à peine envisager un tête à tête "en tout bien tout honneur" avec une femme.<br /> <br /> Ma maison t'es bien entendue ouverte, quand tu voudras :o)
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S
... que je passe par là mon ami Pierrot... Comme ça tu viens vers chez moi dans 3 semaines?<br /> <br /> Bah j'espère que tu réserveras un tit moment à ton amie...<br /> <br /> Aujourd'hui, je vis dans un couple bien plus *libre* que la première fois où nous nous sommes rencontrés...<br /> <br /> Ce sera bon de pouvoir éventuellement t'accueillir chez nous, tout comme j'ai dejà prévenu mon compagnon que je me referai bien un jour un voyage jusqu'au fin fond de chez toi, toute seule (pendant qu'il gardera les enfants, warfff!), pour partager introspections, dialogues approfondis, sourires et promenades...<br /> <br /> A bientôt j'espère<br /> <br /> SolAnge
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V
Ah ça c'est super, Pierre, que tu puisses venir à Paris pour le 14 mars, j'aime bien ce futur remplaçant un conditionnel, ça m'aidera de sentir dans la salle ta présence dont je saurai avec évidence qu'elle sera tout à fait branchée à ce que je dirai.<br /> Et bien sûr on va s'organiser un petit quelquechose pour l'after!<br /> A très bientôt donc.
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F
"... certitude que j'avais eu raison de suivre cette aspiration à me surpasser. À choisir de vivre selon mes désirs les plus vitaux, malgré mes peurs. A franchir les limites qui me contenaient. Quel qu'en soit le prix à payer j'avais ressenti avec la plus profonde conviction que j'avais fait le bon choix : celui de la vie."<br /> <br /> Ce passage rentre tout à fait en résonance avec ce que j'ai vécu en 1987 d'abord et en 1991 ensuite : quitte à perdre les miens, le trouillomètre à zéro, j'ai fait des choix à l'encontre de la personne que mes proches pensaient que j'étais. Et, depuis, je m'approche de plus en plus de qui je suis vraiment. Je n'ai jamais rien regretté, que du contraire. Ne pas passer à l'acte "VIVRE", c'est se condamner à plus ou moins brève échéance.<br /> <br /> Ton texte me fait énormément sourire et me réjouis d'autant plus que je "mijote" quelque chose pour l'an prochain, justement, un voyage à la rencontre, à la redécouverte de mes "frères de coeur", de leur civilisation qui m'a tant construite petite et adolescente et toute jeune femme ...
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