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Alter et ego (Carnet)
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23 mars 2009

Sacré engagement !

Dans le billet précédent il a été question de grands mots et, comme c'est souvent le cas, chacun leur donne un sens qui ne fait pas consensus. On sait que le langage ne traduit qu'imparfaitement les idées et ces investissements différents du signifié sont inévitables. En outre certaines polysémies ne contribuent pas à la simplification. Les décalages s'accentuent encore avec des mots très chargés de sens, auxquels chacun donne une puissance qui ne rejoint pas toujours, loin d'en faut, celle donnée par l'interlocuteur. Que l'on songe, par exemple, au mot amour et ses dérivés...

Je ne me hasarderai surtout pas à tenter de définir l'amour, n'ayant plus que des idées confuses sur la question, mais je me suis saisi de mon Larousse de poche pour vérifier le sens précis de deux termes : sacré et engagement.

Sacré,e adj 1. Qui se rapporte au religieux, au divin : les vases sacrés. 2. Qui doit inspirer un respect absolu, inviolable : un engagement sacré. 3. Renforce un terme injurieux ou admiratif : sacré menteur !

En évoquant le lien sacré du mariage, j'ai cru percevoir une certaine ambiguité puisque le terme pouvait aussi bien correspondre au premiers sens qu'au second. Pour ma part, lorsque j'évoque ce lien sacré je me situe pas du tout dans une idée religieuse [quoique j'ai dû en être culturellement imprégné...], mais bien dans celle du respect absolu et de l'inviolabilité. Respect de quoi et de quelle inviolabilité ? La question reste posée mais c'est bien sur cette base que je me suis engagé.

Engager : 1. Lier par une promesse; 2. Recruter, embaucher; 3. Mettre en gage; 4. Inciter, exhorter; 5. Commencer, entamer, entreprendre; 6. Faire entrer, introduire; 7. Investir
S'engager 1. Promettre de; 2. S'avancer, pénétrer; 3. Commencer. 4 Contracter un engagement professsionnel ou militaire; 5 S'inscrire à une compétition; 6. Prendre publiquement position sur des problèmes sociaux, politiques
Engagement physique : utilisation maximale par un sportif de ses qualités corporelles

Voila, les termes sont posés : engagement sacré. L'un renforçant l'autre, et inversement, ils furent le socle sur lequel j'ai construit ma vie de couple. Dès le départ, et même avant cela, je considérais que l'engagement en amour - et amitié - avait valeur de promesse sacrée. C'est à dire que cet engagement était irréversible et devait être absolument respecté. Dans le cas contraire je l'assimilais à une trahison, c'est à dire la pire chose qui puisse arriver dans une relation. Le mot est fort, mais bien à la hauteur de mes représentations d'alors.

Pour le pur et dur que j'étais l'engagement consistait à ne pas renoncer une fois que le mouvement était lancé, une fois qu'un acte était posé, une fois que la confiance était accordée. La marche arrière était exclue de ma conception des choses. Mon idée de l'engagement relationnel consistait à faire en sorte qu'une solution satisfaisante pour les deux soit trouvée (concessions). Chaque acquis le restait. Le divorce ne faisait donc pas partie des éventualités.

Tout cela était trèèès exigeant...

Ça a fonctionné jusqu'à ce que les actes que je voulais réaliser ne soient pas acceptables par Charlotte. C'est là qu'elle a commencé à me parler de divorce...

Inimaginable ! Je n'en revenais pas. Un monde s'écroulait sous mes pieds. Ce qui était acquis, ce que j'avais pris pour une promesse et un engagement indéfectible... était menacé de disparaître. Et le pire c'est que c'est moi qui étais à l'origine de sa réaction ! C'est mon attitude qui faisait que Charlotte ne pouvait plus me suivre. Le couple était en grave danger de scission.

J'ai alors longuement et profondément remis en question mes convictions, me suis interrogé sur le sens que je voulais donner à mon existence, sur le sens de mes engagements, sur la signification de l'amour, sur l'importance que j'accordais aux liens... et après bien des tergiversations j'ai décidé de poursuivre ma route, quelle que puissent en être les conséquences. Ça m'était vital ! Pour autant je ne considérais pas me désengager, ni même renier mes promesses fondamentales. Je me sentais rester fidèle à la relation. Mais j'en reprécisais les modalité et contours...

De l'autre côté Charlotte considérait, elle, que je me désengageais. Mes choix de vie lui étaient inacceptables, malgré son attachement. Et voila comment un couple qui s'aimait en est arrivé à la séparation sans qu'elle ne soit vraiment désirée.

Qu'est-ce qui a pu déclencher un tel séisme ?

Mon exigence dans l'engagement ! Oui mais... dans un autre engagement. Je m'étais lié avec une autre femme, d'une façon quasi équivalente à celle du couple conjugal, cohabitation et vie de famille mis à part. C'est à dire que j'ai considéré cette autre relation comme étant un engagement en amour-amitié, à peine moins sacré que l'autre, mais plus volontaire. Une promesse de laquelle il m'était devenu impossible de me soustraire. Là aussi je ne concevais pas de faire marche arrière. J'étais engagé... à vie.

Ça peut faire sourire, ou paraitre dément, voire absolutiste, mais cela correspondait à mes valeurs d'alors.

La suite devait me prouver qu'elles étaient intenables : je ne pouvais m'engager d'une façon similaire envers deux personnes [comment faire si les deux avaient besoin de moi simultanément ?]. De plus, si j'avais un certain pouvoir sur mes engagements, je n'en avais aucun sur ceux de ces deux femmes ! Et puis les promesses n'engagent que ceux qui les croient, surtout si elles n'ont même pas été énoncées.

J'ai compris, un peu tard, que mes valeurs hautement exigeantes [et un peu folles] n'étaient pas partagées.

Depuis ces désillusions salutaires je ne me suis plus engagé de la même façon : mes engagements nouveaux ne sont surtout pas des promesses, mais des prises de position à un moment donné. Des intentions, des désirs, des actes, mais sans promesse de pérénnité : je vis les relations au présent. Je n'exige rien, si ce n'est que chacun se sente libre de se désengager. La liberté est devenue mon maître mot. Si je m'engage dans une relation, je ne m'engage pas à en faire quelque chose. Je ne construis plus sur le mode du sacré, si ce n'est à l'échelle du respect que j'estime devoir à l'autre. Je vis mes relations dans toute leur diversité, le temps qu'elles dureront. Sachant que je ne tiens qu'un seul bout de la relation je maintiens les liens tout en acceptant que les relations puissent s'éteindre.

Je veux m'y sentir libre. En lien mais libre.

Liberté cependant limitée puisque je constate, sans surprise, n'avoir plus été saisi par un véritable état amoureux depuis mon dernier engagement "irréversible"...

Commentaires
L
oui belle analyse !
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P
Amour ? Ne dis pas de gros mots, Léon ! ;o)<br /> <br /> Ta question est excellente : je suis désormais convaincu que la souffrance n'est pas toujours évitable. Cependant je m'efforce de l'éviter dans la mesure du possible. C'est peut-être un erreur, auquel cas la vie se chargera de me la démontrer.<br /> <br /> Je crois que mon problème est que je voudrais éviter la souffrance de l'autre ET la mienne en même temps (et dans cet ordre là...). Du coup je me retrouve souvent devant des problèmatiques insolubles (génératrices non pas de souffrance... mais pas vraiment légères). Ne serait-ce que parce que je ne vois pas dans les pensées de l'autre...<br /> <br /> Mais bon, puisqu'il faut souffrir, autant essayer différentes solutions, non ?
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L
vous savez que vous êtes mignons tous les deux !!<br /> on dirait de l'amour (oh pardon Pierre !!)courtois du moyen age : <br /> Pierre en troubadour avec chausses et mandoline prose en bandoulière <br /> Kyrann en sauvageonne espiègle des eaux vérité en cartouchière ! <br /> bon je referme le livre des enluminures..je voulais juste demander à Pierre si chercher par tous les moyens à éviter la souffrance ne risquait pas par ce processus d'évitement à en être le principal moteur d'engendrement ?
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P
Mais ma douce Kyrann, imaginerais-tu que je me sens au dessus du commun des mortels ? Je fais les mêmes erreurs que les autres, quoique j'essaie d'améliorer sans cesse celles dont j'ai conscience.<br /> <br /> On en reparlera ;o)
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K
Je crois qu’on donne le respect que l’on voudrait recevoir.<br /> <br /> « c'est quoi le respect ? Qui le décide ? Qui énonce en quoi il consiste pour soi ? Je crois que trop souvent il est considéré que le respect est une évidence... alors que n'est pas mentionné ce qui est attendu ! Comme s'il fallait que l'autre DEVINE le respect que j'attends ! Rien que ça c'est un manque de respect... de la différence de perception de l'autre. Demander le respect c'est se prendre comme référence universelle, ce qui ne manque pas de surdimensionnement égotique, tu en conviendras. »<br /> <br /> Bien dit ! ;-)))<br /> Mais il me semble que tu me donnes toujours le respect que toi, tu souhaites recevoir de moi... et qui n’est pourtant pas le même ! ;-))<br /> <br /> Bon ok... j’t’embête plus ! ;-)))
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P
Au moment de notre mariage, Claire-Lise, je crois que, comme beaucoup de jeunes couples de notre époque, nous ne nous sommes pas beaucoup posés de question sur la nature précise de notre engagement. Il allait de soi qu'il était "traditionnel", donc situé dans un non dit tacite d'évidences. A aucun moment ne s'est posé la question de l'exclusivité sexuelle (tu penses, à 20 ans !), ni même des projets de vie (à part des accords plus ou moins implicites sur l'essentiel). A 20 ans l'engagement du mariage était une signature au bas d'un contrat quasi vierge de précisions. Même la notion de "fidélité" reste judicieusement imprécise...<br /> <br /> Donc ce contrat était comnjointement accepté et ce n'est que tardivement qu'une divergeance est apparue.<br /> <br /> Pour ce qui est de l'engagement "premier", il était surtout prévu d'être "l'unique" ! Il n'y avait pas de second engagement prévu. Donc oui, cela a pu conduire à accepter des choses qui faisaient souffrir. Et il a fallu passer par une remise en question complète de cet engagement, de façon à, comme tu dis, ne pas demander à l'autre d'accepter l'inacceptable. Oui, c'est à ça qu'on voit qu'on aime :o)<br /> <br /> Je comprends bien le sens de la rupture telle que tu la décris : s'il y a souffrance, mieux vaut s'en éloigner. Mais s'il y a amour, en vertu du respect de l'autre, je crois qu'on peut trouver comment s'épargner la souffrance sans pour autant en créer une autre, qui est celle de la perte de la relation. Par exemple je viens d'avoir ma femme au téléphone, qui viendra demain chez moi avec les enfants pour un anniversaire. Nous avons convenu du qui fait quoi avec simplicité, dans une bonne humeur tout a fait bienfaisante. Et bien pour ce genre de relation, adaptée, est une réussite parce qu'elle ne produit rien de négatif, ni aucune souffrance. Une rupture aurait pu causer, au moins pour celui qui l'aurait subie, une souffrance durable.<br /> <br /> Bien évidemment maintentir une relation en conditions de souffrance serait un acharnement préjudiciable.<br /> <br /> Différence d'avec toi, effectivement, autour de la "mort" de l'amour...<br /> Le manque de respect peut le tuer, mais j'ai envie d'aller plus loin (et compléter mon autre commentaire autour du respect) : c'est quoi le respect ? Qui le décide ? Qui énonce en quoi il consiste pour soi ? Je crois que trop souvent il est considéré que le respect est une évidence... alors que n'est pas mentionné ce qui est attendu ! Comme s'il fallait que l'autre DEVINE le respect que j'attends ! Rien que ça c'est un manque de respect... de la différence de perception de l'autre. Demander le respect c'est se prendre comme référence universelle, ce qui ne manque pas de surdimentionnement égotique, tu en conviendras.<br /> <br /> Je crois que le manque de respect ressenti par l'un (je parle des cas "normaux", pas des pathologies) est un aveuglement sur le manque de respect accordé à l'autre. A trop rester centré sur soi on en oublie les violences que l'on exerce sur l'autre, origine des violences que l'on ressent.<br /> <br /> Dans une relation on est deux, co-responsables de ce qu'elle est. Le respect, qui passe d'abord par l'attention portée à l'autre, à ses ressentis, émotions, expressions, est la clé de sa réussite.<br /> <br /> Je pourrai développer encore longtemps mais je vais m'arrêter là en te remerciant, Claire-Lise, d'exprimer tes points de vue. J'aime bien les comparaisons que cela permet :o)
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C
J'avoue très humblement que j'ai beaucoup de mal à suivre ton raisonnement, je ne suis pas sûre de bien le comprendre. <br /> Tout le long de la lecture de ton billet, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander de quel engagement exactement tu parlais. En effet, j'ai bien compris que tu parlais d'engagement en amour, en amitié, d'engagement au sens de promesse sacrée etc... Mais je ne pouvais m'empêcher de me poser la question de l'engagement sur qui, sur quoi exactement ? <br /> J'avais la sensation en te lisant, qu'au moment de votre mariage avec Charlotte, en croyant parler d'un engagement unique, le mariage, vous n'aviez finalement pas discuté des mêmes choses. C'est comme si tu avais passé un contrat sur les modalités du mariage (le lien, l'accompagnement des choix de vie de l'autre envers et contre tout etc...) alors que ton épouse avait passé un contrat sur le contenu, l'objet du mariage. (l'exclusivité sexuelle, les choix de vie proprement dits etc...)<br /> Du coup, de ton point de vue comme du sien, l'autre a changé les termes du contrat en cours de route ! <br /> Ce qui me gêne dans ce que je comprends (qui n'est peut être pas ce que tu veux dire), c'est que dans ce raisonnement, l'engagement "premier" prime finalement sur toutes les relations futures (puisque le divorce n'est pas envisageable et qu'il faut garder le lien) au seul motif qu'il est le premier. Or cela peut donc finalement aboutir à accepter des choses qui font souffrir. C'est une idée qui me dérange. Le risque d'accepter des choses inacceptables au motif de l'engagement premier, j'ai du mal à concevoir cela car il me semble que justement parce qu'il t'aime, le conjoint qui t'aime ne te demande pas d'accepter ce qui est inacceptable pour toi.<br /> <br /> Je prends vraiment conscience de ma différence quand je vous lis car, pour moi, la rupture radicale ne signifie pas du tout être dans le rejet la personne. Cela procède d'un autre raisonnement qui est davantage d'être et de rester en cohérence avec soi même et avec ses choix de vie. <br /> Cela signifie juste qu'un temps de la vie se termine et que, dans ce contexte, cela ne me paraît plus du tout cohérent de rester en lien car il y a, au final, plus de souffrance que de bonheur à voir l'autre, d'où la nécessité de tirer les conclusions qui s'imposent. <br /> Pour moi, garder un lien dans des conditions de souffrance tient un peu de l'acharnement, et je choisis d'être dans un processus de lâcher prise pour aller vers un mieux.<br /> <br /> Quand à l'amour, là encore, je prends conscience de ma différence car pour moi, l'amour est bel et bien susceptible de mourir (dans un certain contexte bien sûr). J'ai remarqué que dans mon cas, c'est toujours le manque flagrant de respect, répété dans le temps, que je vis comme une vraie maltraitance larvée, qui me conduit à l'absence d'amour. <br /> Ainsi si la rupture paraît brutale à l'entourage, cette absence d'amour arrive, elle, au bout d'un processus très long et très insidieux où après avoir beaucoup accepté, beaucoup donné de moi dans la relation, je passe par un stade où je ne me sens plus respectée, de manière répétée, je ne suis pas du tout entendue quand je le dis, et un jour je n'arrive plus à l'accepter et je prends conscience que l'amour est mort. Je le ressens très clairement dans mon coeur, alors même que mon cerveau me dit parfois autre chose. Je ne suis pas pour autant dans la haine, pas du tout, je garde le respect de l'autre, de l'empathie, mais plus d'amour. <br /> <br /> Il n'empêche que je suis moi aussi en pleine réflexion sur l'idée soulevée par Marie qui me paraît extrêmement pertinente et que je vais creuser...
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P
Étale-toi Julie, étale toi... je ne te sens pas squatter cet espace mais partager ce que ces échanges évoquent pour toi. C'est un lieu comme un autre pour le faire :o)
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J
Moi l'idée soulevée par MARIE m'a fait l'effet d'un électrochoc!! Merci Mari, pas Hs non, sourire, je crois que tu as touché du doigt, pour moi en tout cas, quelque chose que je soupçonnais, que je repoussais vaguement, mais qui devient assez clair en te lisant...<br /> <br /> cFonder sa propre famille avoir des enfant, être dans ce cocon d'amour et de sécurité, de confiance et d'intégrité physique...c'est un peu renouveler ce que l'on a connu avec ses parents (dans le meilleur des cas evidement et pour ceux qui n'ont pas connu ça, ils créer ce cocon à l'image de leurs fantasmes) bref, lorsque ce cocon se désagrège, comme ça été le cas pour moi, il y a ce sentiment soudain et parfois de vide enorme, d'insécurité, de solitude morale et physique...parce que d'un coup on est seul on ne peut plus compter sur ce réconfort du cocon immédiat, de cette entité qui nous met un peu à l'abri des fureur du monde... Même si on a souhaité quitter ce cocon, on éprouve quand même ette impression, encore plus si on en a été éjecté j'imagine... alors c'est un peu comme quand on quitte papa maman pour aller faire sa vie, face à soi-même des foi on se sent nu...seul et insécure parfois...<br /> voilà, pardon de m'être un peu étalée...<br /> et puis je suis un peu sensible en ce moment...<br /> :-(
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P
Comme tu dis, Kyrann, pour certaines personnes « c'est plus simple de rompre ». En cela, comme en toute chose, je crois que nous choisissons la solution qui nous est la plus "confortable". Par souci de mieux-être personnel.<br /> <br /> Pour ce qui est de l'ex qui n'a pas libéré la place... je dirais plutôt que ce qui compte est la place qui lui est accordée. L'ex est une personne "passive" quand il y a nouvelle relation.<br /> <br /> La notion de couple reste enfermante à mes yeux dès lors qu'il ressemble à un couple traditionnel (cohabitant). C'est bien pour ça que je n'en veux pas sous cette forme :o)<br /> Pourquoi je le ressens comme enfermant, pourquoi j'ai peur d'y perdre ma précieuse liberté... ça c'est une autre question. J'ai une petite idée là-dessus, qui est en train de germer...<br /> <br /> Alainx, je peux accepter de partager mon repas, ça ne m'empêchera pas de ressentir la faim :o)<br /> <br /> Plus sérieusement, je peux me réjouir de voir la personne que j'aime être heureuse sans moi (que ce soit avec des amies ou avec des amours !) tout en ressentant du manque, de la frustration, de la peur, de la jalousie. Mais tout cela m'appartient et je considère que je n'ai pas à faire porter à l'autre ce genre de choses. C'est une posture théorique, que je peux avoir du mal à mettre e pratique, mais c'est à moi de faire le travail. je n'ai pas à restreindre la liberté de l'autre parce que j'ai des sensibilités pas encore réglées. C'est en cela que je considèrerai que j'aime VRAIMENT l'autre. Sans pour autant me nier, évidemment...<br /> <br /> Marie, non, pas H.S. Il y a quelque chose de "mystérieux" dans la persistance de ce lien de couple conjugal et il a probablement plusieurs origines. La projection dans l'arbre des générations est sérieusement envisageable, comme pour garder une lignée, ne pas couper des branches (ou racines) de l'arbre. Je pense qu'il y a aussi, pour ma part, quelque chose de l'ordre de la fidélité à ce qui a existé (en tant que couple et parents de nos enfants). Couper, pour moi, ce serait renier. Et puisque c'est impossible, c'est comme une râture qui voudrait cacher l'ineffaçable, une déchirure dans la photo des souvenirs, une violence faite à la construction commune.<br /> <br /> Par contre je ne sens pas ce lien comme une projection du lien parental sur l'épousé-e. Il n'y a pas vraiment eu de place parentale dans la séparation de mon couple, une fois passé l'étape de la résistance de ceux-ci devant "l'échec" du couple de leurs enfants (qui les a renvoyés à un sentiment d'échec éducatif : « mais qu'a t-on raté ? »).
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