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Alter et ego (Carnet)
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27 mars 2009

À l'insu du mari

Depuis deux ans j'ai de nouveaux voisins. Ils habitent, après l'avoir restaurée, une ancienne grange assez près de chez moi. Grange qui nous appartenait, à Charlotte et moi, avant que nous la vendions pour la répartition de nos biens. Nous avions été séduits par ce jeune couple qui semblait avoir des idées assez proches des nôtres quant à l'intérêt architectural du bâtiment, à préserver, ainsi qu'une sensibilité environnementale prononcée. Pour nous c'était important que "notre" grange ne soit pas attribuée à n'importe qui.

Charlotte n'est plus là et je suis donc seul avec ce sympathique voisinage.

De temps en temps j'ai été invité à suivre l'état d'avancement des travaux, ou pour un apéritif, un repas. Le soir je croise régulièrement la jeune maman, qui promène ses enfants, tandis que je chemine vers ma maison. De temps en temps nous discutons un peu, ayant trouvé des centres d'intérêt communs. Le hasard fait que que nous ayons tous les deux une approche psychologique et sociale des relations, tant par nos professions que nos formations en cours.

Récemment, après que le couple m'ait invité pour un apéritif, j'ai reçu un mail de remerciements pour ce temps passé ensemble, signé par la seule jeune femme [tiens tiens...]. Agréable sollicitude, à laquelle j'ai répondu. Il y a deux jours, alors que je rentrais d'une réunion municipale, j'ai eu la surprise de trouver un message de ma chère voisine me proposant inopinément de partager son repas du soir [ah ben ça alors !]. D'après le mail... elle était seule [hmmm.... surprenant]. Toujours partant pour une rencontre féminine [ben tiens !], j'ai accepté l'invitation sans hésitation. Après tout, pourquoi pas ? C'était si simplement proposé...

Repas très sympathique autour d'échanges divers sur nos sujets favoris, que nous découvrons assez nombreux. Assurément cela aurait été différent en présence d'un autre homme, qu'il fût le mari ou pas. Non seulement parce que je suis plutôt un homme de dialogues à tonalité confidentielle, mais aussi parce que, y'a rien à faire, je suis plus à l'aise dans le registre de l'intériorité et du féminin et que ça se partage pas trop avec la plupart des hommes !

À peine m'étais-je éclipsé et revenu chez moi, à quelques dizaines de mètres, que je recevais un mail de remerciements pour cette soirée [wooow!].

Et tout à l'heure, alors que je rentrais du travail et que je la croise de nouveau sur le chemin, elle m'a parlé de nuits difficiles, de fatigue, dont j'ai pressenti que ce n'était qu'un fragment de ce qu'elle portait. Le lieu n'étant pas propice à une conversation prolongée, j'ai repris mon chemin en la remerciant à mon tour pour la soirée passée ensemble. C'est alors qu'elle me dit : « je n'en ai pas parlé à [son mari]... j'espère que ça ne te dérange pas ? » [mais pourquoi qu'elle me dit ça ???!]. J'ai répondu en souriant par la négative [plutôt flatté], lâchant en complément une formule du genre « chacun sa vie ». Pendant ce temps j'entendais ledit mari qui jouait du piano à l'intérieur. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai eu l'impression qu'il y avait malaise entre eux... Simple intuition.

Tout ceci n'est peut-être que pure spéculation. Mes petits commentaires en gris ne seraient alors que les traces d'un imaginaire fantasmatique plutôt naïf et sans conséquences. Il me plaît cependant de constater que ma présence et mon écoute sont appréciées, voire recherchées, par un nombre croissant de femmes [je ne raconte pas tout, ici...]. Peut-être simplement parce que j'accepte désormais de me laisser approcher sans crainte...

Là est l'immense avantage de ma liberté de célibataire !

Commentaires
S
... que mon couple conjugal n'a pas survécu, mon cher Pierre...<br /> <br /> Les raisons étaient multiples, mais celle-ci a été déterminante...<br /> <br /> Aujourd'hui, je ne m'imagine plus supporter un compagnon qui entraverait ma liberté... tout comme il me paraîtrait incongru d'entraver celle de mon ami...<br /> <br /> Il y a des prises de conscience et des choix de vie qui interdisent les retour arrière...<br /> <br /> Ce qui m'amuse, c'est que je n'ai pas "cherché" un compagnon qui ait cette vision des choses, mais que nous nous sommes "naturellement" rencontrés, plus, aimés... Belle synchronicité...<br /> <br /> SolAnge
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P
Étrange, SolAnge, vraiment ? Ne me dis pas que tu as oublié ce jour où, voulant simplement passer une soirée au resto avec un simple AMI, ton mari s'est montré tellement suspicieux que tu ne t'es plus sentie *libre* dans ton couple ? Je crois me souvenir que la crise qui a suivi à été assez grave...<br /> <br /> Ton couple actuel autorise cette liberté (j'en suis témoin ;o)), mais pas celui d'avant, il me semble. Et comme tu le dis Valclair, les choses ne se compliquent que lorsqu'il y a risque de rapprochement trop intime. C'est insidieux, ça passe inaperçu, mais je crois que les rencontres hommes/femmes (ou assimilable, pour les homosexuels) ne sont pas évidentes dès lors qu'on est en couple.<br /> <br /> Tu as raison, Valclair, je n'aurais jamais pensé qu'une telle situation soit possible dans mon coin de campagne. Surtout aussi près ! Moi qui -est-ce un hasard- me suis toujours débrouillé pour avoir des relations caractérisées par un éloignement géographique, le voila réduit à néant...<br /> <br /> J'aime bien ta dernière remarque, Val :o)<br /> Hum... elle me renvoie aussi à ma propre histoire (soupir) :o/<br /> <br /> Kyrann, tu me pousses à explorer un peu plus loin : aurais-je une culpabilité à assumer mes désirs ? Hmmmouais, il peut y avoir de ça, mais pas que. Je crois que j'assume assez bien mes désirs, mais j'ai du mal à en dissocier l'aspect sentimental. Je redoute toujours qu'il y ait malentendu sur ce point et que du désir soit pris pour du sentiment amoureux. Par ailleurs, tu le sais, je ne suis a priori pas intéressé par le désir brut, sans *rencontre* d'une personnalité. D'où mes questionnements pour bien discerner ce qui tient de l'un ou de l'autre.<br /> <br /> L'image que je peux donner ne m'est certes pas totalement indifférente, mais d'ici à me priver de ce que j'aurais envie de vivre pour ne pas la ternir, ce serait aller un peu loin. Je me fous de donner l'image de quelqu'un de "respectable" si dans mon esprit je ne l'étais pas. Le premier regard qui compte c'est le mien.<br /> <br /> Oui Julie, le passage de la théorie plurielle à la pratique n'est assurément pas simplissime ;o)
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J
ha non! Promis Pierre mon comm était réellement "naïf", je comprends juste en lisant ta réponse ce que tu as pu me supposer comme intention, rire, mais non, raté! Par contre je comprends tout à fait ce que tu dis...il est vrai que même en étant dans l'optique "plurielle" le "voir" se réaliser à côté de soi peut peut-être être quand même "difficile"!<br /> <br /> Bon je vais lire la suite!... biz :-))
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K
« Volage » ! <br /> Quand ce mot m’est venu sur un com précédent, je me suis dit qu’il te convenait en fait... fort bien ! Et comme je vois que Camille pense un peu comme moi... ça me conforte... ouh... les vilaines femelles ! ;-)<br /> (Oui bon ok... j’arrête !)<br /> Tu dis que tu n’aimes pas la notion de volage dans le déco... et j’imagine bien ! A cause d’une culpabilité à suivre tes envies ?<br /> Ca n’empêche que tes envies sont là et ne titillent pas que ton cerveau d’homme responsable ! ;-)<br /> Et là quand même, ton côté « respectable » et « soucieux du bien être d’autrui » et « en accord avec tes principes » et « futur professionnel » etc... est quand même mis à mal ! ;-)<br /> Tu aurais quand même pu trouver une situation plus simple que ta voisine ! ;-)<br /> <br /> SolAnge, j’espère que non, tu n’as pas un couple trop atypique... ça me laisserait un peu plus d’espoir pour mon avenir ! ;-)<br /> <br /> Valclair, Je crois qu’on commence à « cacher » à l’autre quand on se sent « en faute »... quand on pense ou sait qu’on dépasse les limites de l’autre. Ce n’est pas la culpabilité qui te retient de lui dire certaines choses ?<br /> <br /> Contrairement à toi, je pense que les lieux isolés ont plus tendance à induire des rapprochements. Là où dans les villes, les gens ne se regardent même pas... dans les campagnes isolées... on ne peut pas ne pas se voir.<br /> Et franchement... cette voisine aurait un peu de mal à éviter de voir Pierre ! ;-) Et je suis bien placée pour comprendre ce qu’elle peut « voir »... :-)
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V
Non Solange ce n'est pas si atypique. chez moi ça se fait aussi.<br /> Mais jusqu'où? Et où se glisse la ligne du silence ou d'un certain malaise? Une rencontre duelle avec une femme pour un objectif précis autour d'un travail ou intérêt partagé, pour un spectacle ou une exposition, pas de problème, je le dis. Mais si c'est une longue soirée au resto en tête à tête chargée de beaucoup d'affects je suis moins explicite, je parle d'une soirée avec des amis sans insister, là le flou pour ne pas dire le mensonge s'insinue. C'est un peu bête à y réfléchir et je m'en veux d'une certaine façon de ne pas être plus clair mais c'est comme un réflexe dès que se glisse de l'affectif potentiellement fort et du potentiellement sexuel.<br /> Et là dans le cas de cette demande envers Pierre, il était bien évident que les choses étaient d'emblée sur ce terrain, et les billets qui suivent nous montrent que la dame ne traîne pas... sourire...<br /> <br /> Mais en fait si je venais écrire ce com c'était sur autre chose. Ce qui m'a frappé moi hommes des villes, c'est ce côté "femme d'à côté". Quand on voit le lieu rudement campagnard où vit Pierre on se dit que ce doit être le lieu de l'isolement, que le risque (la chance) de telle conjonction doit y être infime, bien moins probable que dans nos villes, dans nos immeubles ou nous avons quantité de "proches". Et pourtant non . Nos voisins sont lointains, on se croise à peine, on ne fait pas de lien de notre proximité, solitude de nos villes pleine de foule.<br /> Tout ça pour dire aussi, Pierre, que si la non distance géographique est certes un problème du point de vue où tu te places ici, la trop grande distance l'est sacrément d'un autre côté, ah que j'aimerais une "femme d'à côté" ...
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S
... cette idée selon laquelle, si on est en couple, on ne pourrait faire des sorties qu'à 2... des invitations qu'à 2...<br /> <br /> Chez moi, ça ne se passe pas ainsi...<br /> <br /> Mon compagnon a ses amies, que je connais pour certaines (pas toutes) et inversement...<br /> <br /> On s'invite parfois en couple, parfois non...<br /> <br /> Avec mon ami-collègue Arnaud, nous allons initier des sorties ciné tous les deux quelques soirs par mois, mon ami-compagnon m'ayant largement poussé dans cette direction... Il gardera les enfants les soirs où je sortirai avec Arnaud...<br /> <br /> Et le jour où je retournerai voir mon ami Pierre chez lui, je ne serai pas accompagnée d'un chaperon!...<br /> <br /> Dites, notre couple est si atypique que ça?<br /> <br /> Bisous à tous<br /> <br /> SolAnge, ravie de goûter à la fois aux joies du couple cohabitant et à celles de la femme 'libre'...
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P
Hasards et coïncidences, oui, c'est troublant Léon...<br /> <br /> Camille je perçois bien la subtile différence entre les deux et il se peut que tu aies raison. J'avoue ne pas bien aimer le terme "volage" ( dico : dont les sentiments changent vite; peu fidèle en amour), notamment pour sa connotation légère et, à mon sens, peu soucieuse d'autrui. Mais bon, à rechercher la précision des termes on finit par s'y perdre...<br /> <br /> Il est vrai que là je me sentirais davantage "ami" que dans quelque chose qui s'assimile à l'amour (ou bien amour du prochain ?) puisque je n'avais jamais pensé que ma jeune voisine s'intéressait à moi. Par ailleurs je clame haut et fort que je ne veux pas d'amour-amoureux...
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C
....j'ai l'impression que la vie va t'obliger à aller plus loin ds la connaissance de toi-même ;-)<br /> <br /> mon impression à moi est que tu t'éloignes un tantinet des amours plurielles pour visiter le célibat volage ;-)<br /> <br /> c'est sûr qu'*on* joue sur les mots mais je pense que tu sais pourquoi je fais remarquer cette subtile différence de 'statut' ;-)<br /> <br /> gros bisous et belles découvertes....avec ou sans la voisine ;-)
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L
ah diable quand tu nous tiens par la.. ce que les coincidences deviennent drôles !!<br /> c'est bien P. Eluard qui disait "il n'y a pas de coincidences il n'y a que des rendez vous !" ?
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P
Ma conception du couple, Kyrann, reste en effet imprégné d'une vision traditionnelle. Tu es bien placée pour savoir que c'est bien pour ça que je ne veux plus me situer dans ce registre, hé hé...<br /> <br /> C'est aussi pour ça que j'ai précisé, en parlant de liberté : "théoriquement".<br /> <br /> C'est vrai, je n'ai pour le moment pas trouvé de meilleurs moyen d'avoir une sensation de liberté relationnelle que de rester officiellement "seul", au grand desespoir de mes nombreuses prétendantes ;o)<br /> Par contre je ne vois pas en quoi ce serait contradictoire avec les amours plurielles... (mais une fois de plus il faudrait s'entendre sur ce qui est entendu par "amour").<br /> <br /> Pour ce qui est du secret, aux dernières nouvelles il s'agirait bien de ce dont tu parles.<br /> <br /> Et si je peux me trouver "dans la merde" ce ne sera pas pour l'attirance, tout a fait maîtrisable hors du sentiment amoureux ou du désir dévorant (on se calme...), mais parce que je suis ainsi fait que je ne peux me désintéresser des conséquences prévisibles pour l'autre. C'en est presque handicapant puisque cela éveille fortement mes craintes de la souffrance de l'autre (voire DES autres dans cette situation...). Et ça, je ne sais encore pas bien m'en dépatouiller...<br /> <br /> La non-distance géographique est assurément un sérieux problème dont j'avais pensé me prémunir jusque-là. On peut difficilement être plus près ! Mais la vie est facétieuse et va m'obliger à aller plus loin dans la connaissance de moi-même ;o)
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