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Alter et ego (Carnet)
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17 mai 2009

Relations et effets du temps

S'il y a bien quelque chose qui n'est pas multipliable c'est le temps. On peut multiplier les amitiés et relations, mais pour le temps il n'y a rien à faire : il n'est pas étirable. Le temps c'est la limite à la diversification relationnelle. Il ne peut qu'être partagé, comme on le ferait pour des parts de gâteau. Plus il y a de convives, plus les parts sont petites.

Quand il s'agit d'amitiés établies il y a une certaine souplesse et la fréquence de distribution des parts de gateau importe peu, du moment que la qualité est là. Mais quand il s'agit de relations disons... plus intimes, le besoin de temps de rencontre est presque une exigence. Il y a un désir de proximité qui se traduit en fréquence de contacts. Du moins pour la plupart des gens, semble t-il. Moi y compris, autrefois. Je sais quelle frustration on est capable de s'infliger à rester dans cette attente.

Mais j'ai changé. Maintenant je ne vois plus l'intimité être forcément corrélée avec une fréquence des rencontres. Il me semble que je peux très bien établir une relation d'intimité en laissant du temps au temps. Ce qui m'importe est la qualité d'une relation et la confiance qui y règne, pas son intensité, encore moins sa fugacité. Je n'ai plus l'inquiétude de voir une relation s'étioler faute de fréquence de contacts.

Il se peut que je me trompe, hein ! Je n'affirme rien. Je me borne à constater.

J'ai bien conscience que si une relation est vue comme une construction commune il est important que chacun y apporte sa pierre. Par ailleurs je me doute qu'une lenteur constructive peut mener l'autre à construire autre chose ailleurs, s'il est dans ce désir. Et comme le temps n'est pas multipliable...

Par contre, je me demande si une relation doit être "entretenue" comme on entretiendrait une construction. Est-ce qu'elle se dégrade irrémédiablement si on ne s'y retrouve pas très souvent ? J'ai l'impression que c'est un peu la crainte qu'il y a : « si tu ne donnes pas assez la relation risque de s'éteindre ». Moi j'entends cela comme : « j'ai besoin de sentir que tu contribues à cette construction autant que je le fais ».

Alors je me vois poussé à tenter de rassurer celles de mes partenaires qui sont inquiètes en leur confirmant que je suis toujours là, même si, pour diverses raisons, je me manifeste peu. Comme je vis dans l'ici et maintenant, j'ai tendance à donner à la relation quand elle se vit dans cette dimension : au présent et en présence. L'absence ne m'inspire guère.

Ça inquiète. Peut-être que ça déçoit.

Quand une femme me demande si elle a une place dans ma vie, j'entends qu'elle voudrait en avoir une plus importante. De la place il y en a, mais du temps...

Tout ça commence à m'interpeller. Les relations plurielles peuvent-elles se vivre sur un mode similaire aux relations uniques ? Je ne crois pas... En tout cas je ne vois pas comment je pourrais faire, sauf à m'y épuiser en tentant d'être présent partout à la fois. Ça ne m'intéresse pas. Je ne vais pas courir dans ma vie pour donner autant qu'il est attendu. Ça me désole un peu de générer de la frustration, mais j'ai fait mes choix de vie et ne les cache pas. Il semble que ça plaise... et que ça déplaise à la fois !

On me trouve parfois distant, indifférent, froid, dur. Mais curieusement ces impressions n'apparaissent que dans l'absence. Et uniquement quand il est estimé que je ne donne pas assez. Par contre, dans la réalité des rencontres en face à face, ou lorsqu'une autre forme contact est possible, il semble que je sois perçu comme plutôt doux, attentif, présent, chaleureux... même si une certaine retenue me caractérise.

J'en conclus sans surprise que, l'absence réactivant des inquiétudes, l'image que l'on me renvoie est une projection. Quand je donne au présent et en présence l'image est favorable, enthousiaste, aimante. Quand je ne donne pas autant qu'attendu c'est une image désagréable qui m'est attribuée. Parfois des tentatives de rejet en découlent. Rien de bien nouveau en fait : l'objet d'amour reste toujours un objet de haine potentiel. Mais comme je n'ai plus vraiment besoin de me sentir aimé à n'importe quel prix... je ne me soumets pas à ce qui pourrait rapidement devenir une forme de pression.

La répétition des scénarios m'est fort utile en me permettant de prendre position et de tenir. J'apprends à écouter mes désirs. Désirs de relation... mais aussi de liberté !

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IMGP1136

Il faut beaucoup de temps...

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... sans que personne ne s'en occupe...

IMGP1220

... pour que disparaisse ce qui a été construit

Commentaires
P
Martine, le lien vers le billet est le suivant :<br /> http://alteretego.canalblog.com/archives/2009/05/17/13761281.html<br /> (indiqué en bas de chaque billet, en clic droit sur le permalien, symbole "#"
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M
humm..toc..toc..<br /> s'cusez c'est encore moi ...et mon lien alors ?<br /> <br /> si je veux mettre vos trois phrases en lien actif chez moi pour que l'on vienne chez vous en cliquant dessus comment je dois procéder ...plize.
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M
Bonsoir Pierre <br /> <br /> nous sommes alors d'accord et sur la première partie du commentaire et sur sa conclusion.<br /> <br /> comme quoi des chemins parallèles savent aussi se croiser, se rejoindre pour aller dans la même direction
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P
Martine... il y a des chemins qui, quand on ne les parcourt plus, sont oubliés.<br /> <br /> Il en est d'autres qui peuvent être délaissés sans être jamais oubliés. Aucun pied ne les foule plus mais l'esprit, sans laisser de traces, peut les parcourir.
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M
bon mis à part le "s" à heures ...<br /> bof que celui qui n'a jamais "fauté" me jette le premier spaghetti mou .<br /> <br /> pas de lapsus sur celui là ...<br /> Yessssssssssssssss..!!<br /> <br /> je vais sans doute le reprendre d'ailleurs pour le développer chez moi, mais en citant les sources de mes trois premières phrases...of course ...petit cheval <br /> <br /> maikomenkonfèpourmettrunliensurunarticle...??<br /> hein komenkonfé...??<br /> <br /> bon je relis...pas de faute ...<br /> Zoup je poste
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M
je ne vais pas rentrer dans le détail des commentaires ...sinon je ne suis pas couchée..!!<br /> <br /> mais je vais juste revenir sur les trois phrases collées sous les photos, qui sont...<br /> d'une poésie rare !!...<br /> et Voui Cher Pierre vous pouvez être (même contre votre volonté)poète à vos heure héhéhéhé....<br /> <br /> "Il faut beaucoup de temps<br /> sans que personne ne s'en occupe<br /> pour que disparaisse ce qui a été construit"<br /> <br /> BAOUM.!!! Elle fait du bien quand elle tombe celle là <br /> ----------<br /> pour vous rejoindre sur ce chemin des mondes secrets au règne intemporel.....<br /> <br /> oui je crois que votre phrase cogne fort c'est ça... <br /> Longtemps après l'amour, les chagrins, ou les joies l'histoire vibre en nous et se raconte encore, dans le monde secret de nos jardins oubliés .<br /> <br /> un peu comme ces chemins que plus personne n'emprunte mais dont on se souviendrait de l'exact parcours...<br /> <br /> des routes oubliées, mais qui vivent encore tout au fond de nous , qui murmurent sous l'enfoui <br /> <br /> Sur ces chemins oubliés, le promeneur se perd, <br /> Souvent il renonce et revient en arrière<br /> <br /> Mais s'il persiste à poursuivre sa route,<br /> ses pas, sans qu'il le sache, le rapprochent du centre,<br /> <br /> Puis marchant toujours, <br /> s'il avance encore un peu...<br /> juste un peu,Puis qu'il tourne doucement vers la gauche<br /> et qu'il s'arrête là ...<br /> juste là ..<br /> <br /> Alors,<br /> il tombe sur un cœur ...<br /> <br /> C'est le cœur du chemin<br /> qui bat lentement du pouls de l'absence..<br /> <br /> il s'arrête et il écoute,<br /> et sait alors où ses pas le menaient<br /> <br /> car sa route s'arrête ici,<br /> au cœur du chemin<br /> <br /> et il comprend enfin, <br /> Que même les chemins oubliés sont balisés<br /> pour ceux qui veulent voir...<br /> <br /> et même si sur eux l'herbe pousse mieux,<br /> Et même si souvent elle recouvre tout, <br /> Qu'elle dissimule les crevasses, <br /> et donne l'impression d'une surface plane et lisse ...<br /> <br /> Elle cache et recouvre le monde qui grouille en dessous ...<br /> un monde secret aux jardins suspendus de nos mémoires <br /> <br /> sur les chemins oubliés<br /> il faut creuser beaucoup pour toucher à l'enfoui..<br /> <br /> <br /> Mais si l'ombre les honore, parfois<br /> le silence les emporte, toujours.<br /> <br /> Pourtant j’ai envie de croire que certains <br /> même éprouvés par les silences <br /> ont su garder intacte la mémoire de nos pas...
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P
Il y a bien dans tout ça une question se sensibilité, Léon : c'est parce que je me sais sensible que je garde une distance protectrice.<br /> <br /> Lukéria je suis d'accord avec ce que tu dis. Et en particulier sur cette indispensable condition : « Il faut aussi bien sûr que l'autre ait la même envie et la même foi. » Et l'illusion peut se nicher là, en croyant qu'on est deux sur le même chemin alors qu'il s'agit de deux chemins distincts. Les maintenir compatibles représente tout l'enjeu de la relation. Cela demande cette "foi" dont tu parles. Elle ne va pas de soi, notamment après des expériences antérieures douloureuses.<br /> <br /> Cloé, tu montres bien cette difficulté qu'il y a à "croire". Je trouve effectivement difficile de garder à l'esprit la possibilité d'une fin tout en gardant la foi. C'est quand même assez contradictoire...<br /> <br /> Fany, je n'ai pas encore vu ce film mais j'ai prévu d'y aller, après avoir lu le livre il y a quelques années. Il m'avait fait forte impression, alors que je vivais une histoire amoureuse qui présentait de notables similitudes...
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F
Je viens de voir le film "Je l'aimais" tiré du roman d'Anna Gavalda.<br /> J'avais lu et relu le livre, le scénario est fidèle, je suis un peu déçue par la prestation de Daniel Auteuil pas toujours très convaiquant.<br /> Belle histoire d'amour où l'on peut se retrouver dans chacun des rôles...
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L
En ce qui concerne l'amour, je suis très positive, j'ai une force intérieure phénoménale, une foi inébranlable !...
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C
Lukeria, c'est très réconfortant de te lire, tu es très positif(ive ?)<br /> Je suis en chemin et ressens également cette magie dont tu parles... mais je n'ose y croire.
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