Quelle drôle d'aventure partagée que celle de ceux qui se disent et se lisent sur le net...

Nous, hommes et femmes en chemin, êtres en recherche, en détresse ou en paix, avides d'altérité et de liberté. Intensément vibrants ou assoupis dans nos existences, ressassant le passé ou nous projetant vers un avenir espéré. Acceptant, refusant, renonçant, exprimant nos doutes et certitudes temporaires. Autant de fragments de vie distillés au compte-goutte, lentement infusés ou éructés dans le jaillissement chaud de l'émotion, qui prennent sens instantanément ou dans la durée.

C'est ainsi que nous nous construisons, ensemble, de claviers en rencontres, en faisant part de nos pensées égotistes. Partage d'égos en relation qui se révèlent être des miroirs réfléchissants. Dans votre réflexion je me vois, tentant de discerner dans cette projection ce qui me revient directement et ce qui a été transformé par votre filtre de lecture, enrichi de votre expérience de la vie.

À la suite de mon texte "Harem", dont je ne soupçonnais pas l'ampleur des répercussions, vous m'avez donné beaucoup. Vous m'avez renvoyé des images de ce que je montre, me permettant d'aller au delà de mots un peu hâtivement déposés.

Je vous en remercie.

Si j'essaie de synthétiser ce qui émane de cet épisode polyphonique, je parviens à plusieurs thèmes entrecroisés. Il y aurait d'abord, comme élément déclencheur, la froideur de l'observateur, qui apporte néanmoins des réflexions qui interpellent ou intéressent. Il y aurait aussi un décalage entre ce que les écrits montrent et la réalité de celui qui en est l'auteur, d'après ceux qui me connaissent "en vrai".

Il y a aussi cette idée, tout à fait logique, de la liberté d'écriture : je ne devrais pas trop me préoccuper de ce que peuvent penser mes lecteurs. Thème récurrent chez bien des écrivants du net... Si je suis d'accord, en théorie, j'ai en revanche bien des difficultés pratique, comme beaucoup d'entre nous, à faire abstraction du regard d'autrui. Je n'aime pas déplaire... C'est bien le principal problème !

Le "détachement" de l'avis (la vie) des autres est précisément ce sur quoi j'ai été interpellé ! Et, comme par hasard, l'idée de détachement (non-dépendance) se trouve au coeur de ma façon de vivre les relations. D'une certaine façon, je serais trop détaché de mes relations affectives et pas assez détaché de ce qu'on peut penser de moi...

Vous aurez compris que, pour moi, le sujet reste sensible.

Mais vos commentaires vont plus loin que cette première strate, pour explorer l'essentiel : il y est question de l'inconditionnalité de l'amour, de respect d'autrui, de dépendance affective, d'inévitables souffrances, d'intensité amoureuse...

Alors plutôt que de me lancer dans de longues explications, je vais plutôt reprendre les mots qui m'ont été proposés et ne préciser ma position que lorsque je le sens nécessaire. Votre regard sur moi, à travers vos interprétation, me dispensera bien souvent d'y ajouter quoi que ce soit...