Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
27 juin 2009

Amour ou amitié ?

« Je me dis que nous n'avons plus rien à vivre ensemble ». Voila, au milieu de tout un tas d’affirmations et de projections, ce que m’a écrit une de mes amies il y a quelques jours. Cela parce que je lui répondais, suite à sa demande que je sentais pressante, que je n’avais « pas encore le désir de la revoir » (notre dernière rencontre ne datait que de quelques jours). Précisant que c’était surtout dû à un besoin de me retrouver seul après une semaine éprouvante et chargée. Réaction bizarre de la part d’une amie, hein ?

Maintenant si je dis qu’il s’agit d’une de mes amantes, je suis sûr que sa réaction paraît beaucoup plus compréhensible. Eh oui, il est admis que l’amour est exigeant…

Mais… est-ce qu’une amante est forcément amoureuse ? Si je présente les choses sous l’angle d’une relation de désir, ça donne quoi comme représentation ? Est-ce que le désir rend amoureux ? Dépendant ?

Quoi qu’il en soit je vois bien que le rythme de contact et de rencontres qui me conviendrait est trop espacé pour elle. Il engendre de la souffrance...

Tour à tour chacune de mes partenaires me renvoie, parfois sans beaucoup de ménagement, l'amertume ressentie face à ma façon de vivre la relation. Mon autonomie affective est apparemment perçue comme de l'indifférence et mes besoins de solitude comme un détachement excessif. Et cela alors même que les temps de présence sont généralement perçus comme très agréables ! Mais c’est comme s’il n’y en avait jamais assez…

J’ai d’abord essayé de prendre l'hostilité de ces attitudes inquiètes avec une certaine philosophie, façon de ne pas me laisser trop atteindre... Sauf que les réactions auxquelles j’ai eu récemment droit sur ce blog m’en ont dit long sur quelques représentations et projections ! À partir de là quelque chose à changé en moi (merci à vous !) et j’ai bien été obligé de reconnaître que ce n'était pas aussi anodin que mes écrits pouvaient le laisser penser. Mon détachement n’était que de façade. J’étais davantage touché que ce que je croyais, et assez profondément. Pas tant par les réactions de mes partenaires en détresse que par leur tentation de mettre fin à ce qui se construisait ensemble. Finalement je ressentais un mélange de tristesse, de frustration et d’une colère montante. Surtout quand ces annonces de fin se répètent à quelques jours d'intervalle ! Je n'avais pas eu le temps de retrouver mon équilibre que de nouveau j’étais bousculé par une attitude qui mettait à mal une confiance qui s'installait. Car pour moi c’est là que tout se joue : la confiance dans la relation.

Encore faut-il savoir de quelle relation il est question… amour ? désir ? amitié ? Un mélange des trois ? dans quelle proportion prédominante ? J'ai bien envie de bannir tout ce qui à trait au mot "amour" au profit du terme "amitié", qui a le mérite de ne pas entraîner vers des représentations aussi chargées…

Amour ou amitié : choisis ton camp camarade ! L’un est exclusif, possessif, entier, et soumis à des règles bien cadrées. La seconde est plurielle, libre, simple, et s’invente dans chaque relation. Je caricature un peu. Si peu…

Mais une relation entre homme et femme, quand attirance et désir sont là, est forcément perçue comme de nature amoureuse. Les commentaires le démontrent de façon assez flagrante. Hors de cela point de salut ! Malheureusement (?) je fais partie de ceux qui pensent qu’une autre voie existe... peut-être. Il se peut que je me leurre mais je crois encore en l’alliance possible de l’amitié et du désir. C'est-à-dire construire une relation de partage fondée sur un respect mutuel, mais qui n’interdit pas au désir sexuel de s’y vivre. Est-ce si compliqué à concevoir ? Intenable dans la durée ?

Mes amitiés avec des femmes sont simples et équilibrées tant qu’elles restent strictement dans ce registre. Elles se compliquent dès que le désir et le sentiments font son apparition. Me faudra t-il renoncer à vivre les deux au sein de la même relation ? Ou bien dois-je faire preuve de persévérance, de patience, et laisser chacune de mes rencontres évoluer à la mesure de leurs possibilités en tenant compte des miennes ?

Jusque-là je tiens le cap et m’adapte, considérant que le jeu en vaut la chandelle. Mes partenaires font de même, malgré le fait qu’elles se cognent à leurs propres limites. Je dois cependant me préparer à me retirer de ces relations si je devais être trop atteint par ce que je perçois comme un manque de confiance qui, à la longue, m'use. Sans jugement de ma part, mais parce que la confiance est indispensable dans les relations pour que je les vive pleinement.

Quitte à laisser du temps pour que se mette en place, si les coïncidences et synchronicités le permettent, une éventuelle suite…

Commentaires
L
... mais je dirais que cette interlocutrice est vexée de devoir "attendre un tour", peut-être ? <br /> Examinons l'amitié qui ne serait pas "sexuée", entre deux hommes (hétéros s'entend) par exemple, est-ce que les choses se passeraient ainsi ? Un ami "neutre" (non sexuel), on le voit à l'improviste, on s'invite chez lui, s'il est là tant mieux et s'il n'y est pas ce n'est pas grave... Dans le cas de ce dialogue, on a l'impression que RDV est pris pour une partie de jambes en l'air uniquement, et c'est ça qui est réducteur pour la situation... <br /> Accorder moins d'importance à la rencontre, à son lieu, à la présence ou non d'autres amis (et donc à la possibilité ou non de se retrouver en tête à tête) permettrait de détendre l'atmosphère et de replacer la relation dans le cadre d'une amitié, et pas dans un cadre trop "amoureux", non ? <br /> Bon, à la campagne c'est comme ça qu'on fait, mais je ne suis pas très câlée sur les moeurs citadines, obligation y est p-ê faite de prendre RDV, je ne sais pas ? <br /> Si vous en avez le temps, les uns et les autres, le sujet "questions en A" devrait vous intéresser, ici : http://blog.ifrance.com/lafeepourquoipas<br /> Au plaisir de vous lire, <br /> <br /> la fée
Répondre
F
Oh, cher Pierre, je ne me contente que d'énoncer des faits. Je vous laisse le soin de l'analyse que vous savez si bien faire.<br /> <br /> J'ai présenté un premier cas de figure complètement fictif et néanmoins vraisemblable qui m'apparaît comme une bonne base de réflexion sur les relations humaines. <br /> <br /> Peut-être devrais-je rajouter à la fin de ces cas : toute ressemblance avec des faits réels est véritablement carrément fortuite.
Répondre
N
"avoir un autre homme à la maison... " et "êtes-vous son "seul" amant ? " sont parfaitement compatibles ! :-)))
Répondre
P
Fact O'post, le cas pratique est bien posé... mais où qu'elle est l'analyyyyse ? J'aimerais bien l'avoir moi ;o)<br /> <br /> D&D, l'amante en question vit fort bien le fait d'avoir un autre homme à la maison... Je ne me permettrai toutefois pas de soulever cette incohérence ;o)
Répondre
D
Bonjour Pierre,<br /> Je crains d'être un peu réducteur ou d'avoir loupé une marche mais une question me vient dans le déséquilibre dont vous faites part... L'amante qui a réagit de manière un peu "définitive", ou le semble, vit-elle concrètement le même "partage" que vous, ou êtes-vous son "seul" amant (ne serait-ce qu'en ce moment ?
Répondre
F
Elle : Salut Pierre, Comment vas-tu ?<br /> Pierre: eh bien écoute, très bien. Ca me fait plaisir de t'avoir au bout du fil...<br /> <br /> (conversation pluie, beau temps et la situation politique au moyen orient)<br /> <br /> Elle : Bon on se voit quand. J'aimerai bien te voir cette semaine.<br /> Pierre : Cette semaine ce n'est pas possible.<br /> Elle : Ah ! J'aurai bien aimé.<br /> Pierre : Désolée... Mais la semaine qui suit c'est possible mardi soir. On se voit mardi en 15.<br /> Elle : Là c'est à mon tour de ne pas pouvoir ce jour là. <br /> Pierre : c'est vraiment dommage. Sinon dans 3 semaines, c'est ok pour moi.<br /> Elle : Non mais laisse tomber c'est complètement ridicule comme situation. J'ai l'impression de prendre un rendez-vous chez le dentiste. Mais bon, ne pas pouvoir me voir n'a pas l'air de t'affecter plus que ça. Tant mieux. Je te rappelle dans 15 jours. Enfin si des fois tu as un créneau qui se libère, pense à moi. On fait comme ça ?<br /> Pierre : Ok, on fait comme ça.<br /> Elle : allez salut<br /> Pierre : je t'embrasse, à plus.<br /> <br /> Ils raccrochent
Répondre
P
Hey, j'ai pas dit que j'étais à 100% d'accord avec le concept des "sex friend", Camille ! ;o)<br /> <br /> Hé hé, quand je cherche la précision ça donne des textes lourds et quand je fais plus simple ça mène à préciser mes propos...<br /> <br /> Ce que je trouve intéressant dans ces règles c'est le fait d'être très clair sur l'aspect sentimental de la relation. Ce qui n'est pas des plus aisé... Parce que "sentiments", ça veut tout et rien dire, donc ça peut être entendu de façon fort diverse.<br /> L'amitié portant à des sentiments, à de "l'attachement", comment les distinguer des sentiments amoureux ? C'est bien ça qui entraine de complications dans ces relations ! Parce que généralement on n'aime pas du tout de la même façon selon que ce soit de "l'amour" ou de l'amitié.<br /> <br /> Mon changement il vient surtout du fait que je constate que mon message n'est pas compris par mes partenaires et que je dois donc me débrouiller pour qu'il le soit. Sinon, dans le fond, moi je ne crois pas avoir beaucoup varié sur ce point...
Répondre
C
....me *parle*, pierre<br /> <br /> je *l'entends* ds le sens où ton 'changement' te porterait vers de "l'amitié sexuelle"<br /> <br /> j'ai lu avec intérêt les articles (et les com') des liens transmis par yogi<br /> <br /> tu dis te sentir "assez proche du concept des "sex friend" et trouve vachement intéressantes les règles d'or fixées pour de telles relations"<br /> <br /> là, je dois dire que ça m'étonne car, pour ma part, je ne m'y retrouve pas du tout ;-) <br /> <br /> non, mon vécu d'amoureuse plurielle ne me porte ni vers le libetinage, ni vers l'amitié sexuelle telle que définie par le 'sexfriend' ;-)<br /> <br /> il me semblait, depuis des années, que nous avions une vision assez 'proche' de l'amour pluriel mais il s'avère que rien n'est moins 'sûr' à présent! sourire ;-)<br /> <br /> de ce fait, peut-être que ton changement t'amène à un manque de clarté vis à vis de tes partenaires (car 'justement', il y a eu 'changement' ;-)): toi, tu te sens de mieux en mieux et elles (au pluriel, semble-t-il et c'est pas 'banal') se sentent de moins en moins bien (ce qui te fait réflechir)<br /> <br /> encore un billet très riche d'enseignements! oui, *accord* il y aura à trouver (ne serait-ce qu'accord avec toi-même tout sain'plement, non?)
Répondre
P
Véro, les déclinaisons des relations dont vous parlez sont toujours articulées autour de l'idée d'amour. Or ce terme à, dans le sens où vous l'employez, une connotaion "amoureuse", avec tout ce que cela peut impliquer comme dépendance, donc de négation de soi. C'est pourquoi je préfère parler d'amitiés...<br /> <br /> Et comme Kyrann le souligne, que l'on soit homme ou femme ne change pas grand chose aux besoins de se sentir aimé.<br /> <br /> C'est vrai, le temps et l'attention que je consacre à ces relations peuvent laisser croire que je vais vers une idée d'engagement, et en fait de relation quasi-amoureuse. Parce que j'ai manqué de clairvoyance, remettre les idées à leur juste place est difficile après cette dérive. D'où mes nombreuses questions autour de ces relations : j'apprends :o)<br /> <br /> Je crois qu'il ne faut pas se fier à certains mots trompeurs : une amitié passionnée est de nature *amoureuse* alors qu'un amour calme et pacifié peut être de nature *amicale* (mais pas forcément).<br /> <br /> Je ne ferais pas la même distinction que vous en ce qui concerne l'engagement en amitié et en amour. C'est plutôt l'idée de l'engagement qui fait la différence, quel qu'en soit le domaine. Pour ma part j'ai (j'avais ?) tendance à ne pas dissocier la nature de mes engagements : amour ou amitié c'est pareil. De toutes façons tout est une question de degré, quel que soit le type de relation. Il est de grandes amitiés qui sont plus fortes que des amours de passage, et inversement.<br /> <br /> J'aime bien la comparaison avec « mourir de soif », en ce qui concerne la demande d'amour. C'est dire le degré de dépendance !<br /> <br /> Kyrann, je ne saurais comment préciser davantage ce que j'entends par "confiance". Ce n'est pas un sentiment, mais... peut-être un engagement ? Un état d'esprit. Une solidarité.<br /> Parler de relation "sacrée", ça veut dire qu'elle est intouchable et doit « inspirer un respect absolu » [Larousse]. Mais toujours avec ce flou subjectif autour de la notion de respect qui rend toute tentative d'objectivité illusoire...<br /> <br /> Je ne demande rien à l'autre :o)<br /> Simplement si je ne me sens pas suffisamment respecté cela limite ma capacité d'engagement...<br /> <br /> Bien sûr qu'idéalement j'aimerais être aimé de façon inconditionnelle, mais comme je sais que ça n'existe pas, je fais avec ce qui est atteignable.<br /> <br /> Avant mon changement j'attendais d'être rassuré, c'est vrai. Maintenant je sais que je suis le seul sur qui je peux compter... même si j'ai aussi besoin du regard favorable d'autrui.<br /> <br /> Le seul sur qui je peux compter ça veut aussi dire qu'il est important que je prenne soin de moi pour être apte à tenir face aux aléas de l'existence !<br /> <br /> Mon manque de confiance en moi date d'il y a très longtemps. Si une rupture l'a réactivé, elle m'a aussi permis de "travailler" dessus et de "réparer" ce qui était défaillant. Ce que je cherche en l'autre c'est la différence, pas un regard rassurant (même si je peux le trouver...)<br /> <br /> C'est vrai, je cherche à éviter la dépendance. De ma part ça semble être réglé, mais de la part de mes partenaires... ça m'effraie parfois.<br /> <br /> Pour la suite j'ai l'impression que tu t'égares dans des interprétations ;o)<br /> Je ne crois ni me chercher en l'autre (j'y suis pas !), ni une aimage aimable et sécurisante (je risquerais fort de trouver l'inverse...).<br /> <br /> Pour ce qui du « manque de confiance qui, à la longue, m'use » je parlais de la confiance de l'autre envers moi.<br /> <br /> Et en ce qui concerne les règles, je reconnais ne pas les avoir précisées assez tôt, encore peu expérimenté face à la "résistance" de celles qui entendent ce qu'elles ont envie d'entendre et pas le reste.<br /> <br /> Pour ce qui est de savoir trancher ma réflexion est en cours (cf. mon billet suivant)...<br /> <br /> Et enfin, pour ce qui est de l'offre et la demande de confiance, ben... c'est quelque chose qui se fait à deux, selon un principe de donnant-donnant.<br /> <br /> Nadine, assez d'accord avec toi. Pour ma part j'accorde au terme "confiance" une idée un peu différente de celle de l'honnêteté et du "tout dire". Elle serait à rapprocher du concept de fiabilité : en qui on peut avoir confiance.<br /> <br /> C'est important ce que tu dis des contradictions qui peuvent apparaître entre discours et actes !<br /> <br /> Pour ce qui est de « jouer avec les sentiments », encore faut il savoir si c'est un jeu conscient (manipulation) ou un décalage de perception dû à une interprétation différentes des mots. Il y a aussi des cas de "surdité"...<br /> <br /> Merci pour vos points de vue :o)
Répondre
V
Kyrann : tu as raison homme ou femme on caresse tous le désir d'être l'unique....<br /> <br /> Nadine :Bien sûr que l'on peut avoir des amis hommes (j'en ai moi-même) tout en maintenant une juste distance. L'amitié est une relation libre mais fragile et je trouve que l'amitié mixte a tôt fait de se muer en sentiments si les deux ne restent pas vigilants. Enfin c'est mon point de vue personnel. Il faut dire que l'amitié a longtemps été considérée comme le privilège des hommes, les femmes étant bien souvent cantonnées à leur rôle de mère et d'épouse devant se consacrer uniquement à leur foyer.
Répondre