Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
15 juillet 2009

Aux confins de l'exprimable

Bien que j'aille parfois assez loin dans l'expression de mes réflexions intimes, je limite assez sévèrement ma liberté en matière d'écrits publics. Il y a deux raisons à cela, visant à préserver des sensibilités :

- La première c'est parce que je crains de trop me mettre à nu. En dévoilant mon intimité je suis menacé de me laisser désarticuler, éparpiller, désintégrer dans ce que j'ai de plus personnel, profond, sensible. C'est surtout par rapport à ceux qui ne me connaissent pas (ou me connaissent mal) que j'ai ces réticences : je redoute des jugements par méconnaissance. Des projections mentales qui me seraient néfastes. Des étiquettes moches sous lesquelles je ne me reconnaîtrais pas.

- La seconde parce que je pense, au contraire, au regard de personnes connues, avec qui je suis en lien, que je voudrais "protéger" du déballage de mes impressions intimes et d'un excès de transparence. Là je crains des réactions affectives extérieures. Je crains de blesser ou de porter préjudice.

Dans le premier cas je n'ose pas aller trop loin, dans le second je me retiens de le faire. Ce journal oscille fréquemment entre les deux. Parfois je suis même pris en tenaille entre ces deux domaines d'autocensure. Ma vigilance est d'autant plus forte qu'au cours de mes années de pratique de l'écriture extime il m'est arrivé de dépasser les limites dans les deux sens. Je continuer néanmoins de naviguer au plus près de celles-ci, mais en faisant preuve de davantage de prudence...

La diversité de mon lectorat me met régulièrement face à des questionnements selon les destinataires auxquels je peux penser. Ce souci constant d'aller au plus loin dans l'exprimable tout en restant dans le respect de chacun peut singulièrement compliquer mon travail rédactionnel ! Voire inhiber totalement ma capacité à laisser mes doigts pianoter sur le clavier. Ou, phénomène inverse : me pousser à justifier et surexpliquer les raisons de mes choix et comportements. Ces précautions peuvent me prendre un temps considérable.

Je n'ai pas ces problèmes lorsque j'échange de vive voix. Déjà parce que je ne parle généralement qu'en comité restreint (une à deux personnes, rarement davantage), et ensuite parce que je peux cibler mon sujet en fonction de qui est en face de moi. Lorsque les conditions de confiance sont là je peux alors me laisser aller à partager l'important, habité par la sérénité qui me porte. Je laisse diffuser au fil de la conversation, vers qui cela intéresse, les principes de vie qui me permettre de me sentir fréquemment en état de bien-être.

Ce n'est pas la restitution de leçons bien apprises mais le résultat du va et vient constant entre réflexion universaliste et introspective, combiné avec l'expérience vécue. Je ne parle pas de l'expérience que confère simplement l'âge. Ce n'est pas un savoir que je propose, mais une philosophie personnelle. Sans surprise celle-ci rejoint l'essentiel de la philosophie universelle : il n'a pas trente six mille façons d'atteindre la sérénité.

Si j'évoque ça aujourd'hui c'est parce que je suis souvent surpris du contraste qui peut exister entre mes écrits, laborieux et répétitifs, et ma façon d'être dans le face à face... quand je me sens écouté. Il arrive alors que je m'entende, par l'attitude de l'autre, émettre des pensées fluides, calmes, pacifiées. Elles s'échappent de moi en me prenant au dépourvu. En même temps ça renforce ma conviction d'être sur la bonne voie, ça me dope. Ma sérénité vient généralement en retour de celle qui émane des personnes avec qui j'échange et je me sens d'autant mieux que je partage avec des personnes ayant l'esprit ouvert et cheminé en eux-même (l'un ne vas pas sans l'autre).

Bizarrement je ne parviens pas à écrire avec la même simplicité que je parle. Ce qui semble couler de source dans le dialogue léger de ce qui touche aux profondeurs ne trouve pas sa place ici. Probablement parce que vous êtes trop nombreux à me lire, trop diversifiés...

Mais en même temps je sais que l'état de détachement, de non-attente, d'acceptation que j'ai atteint est directement issu de ce que j'ai déposé en public depuis des années. Il découle aussi des apports de vos innombrables points de vue, témoignages, expériences, encouragements. Vous m'avez sacrément aidé...

Sans cette écriture aux confins de ce que je peux exprimer sans mise en danger je n'aurais pas fait un tel chemin.

IMGP1612
Commentaires
P
En lisant plusieurs commentaires je mesure, une fois de plus, la part incommunicable de toute expression personnelle. Je redécouvre aussi que plus je cherche la précision et plus je prends le risque de l'incompréhension. Ou plutôt de la mécompréhension.<br /> <br /> Mais tant mieux : j'en prends acte.<br /> <br /> Alainx, ce que j'appelle "jugement négatif" correspond à tout ce qui peut être assimilé à un « tu as tort de penser/agir ainsi ». Quelle qu'en soit la formulation, plus ou moins subtile, cette façon de penser nuit à la qualité du dialogue. En outre, bien souvent, cette façon de penser a une légitimité... qui ne va guère au delà de la personne qui l'exprime !<br /> <br /> Je ne crois pas qu'il y ait intention de nuire, mais désir de ramener le "jugé" vers les valeurs personnelles du "jugeant", considérées par lui comme légitimes. Forcément puisque ce sont les siennes et que l'opinion divergeante de l'autre les menace...<br /> <br /> Cela dit tu as entièrement raison : je suis bien doté d'une sensibilité exacerbée qui peut "exagérer" la portée de certaines remarques. Pour autant je ne crois pas inventer quoi que ce soit de toute pièce : j'exagère ce qui existe.<br /> <br /> Julie tu as bien fait de laisser ton comm' :o)<br /> Il ne me blesse pas. Tu fais part de ton point de vue et cela contribue à influencer dans le sens de ce que tu souhaites (c'est à dire : moins de "prise de tête").<br /> <br /> Attention, quand même, à ne pas minimiser la portée des mots sous pretexte qu'ils ne seraient que ça. Certains mots peuvent avoir un pouvoir redoutable, nos histoires personnelles comme l'Histoire humaine en regorgent.<br /> <br /> Coumarine, je ne pense pas que l'on se sente agressé quand il n'y a aucune tonalité agressante. Mais cette fougue dont tu parles peut avoir une part "agressive" : généralement quand elle est "défensive" de valeurs personnelles.<br /> <br /> Un avis n'agresse pas forcément, mais parfois oui. Tout dépend de la façon dont il est émis...<br /> <br /> Vaste débat autour de l'importance entre fond et forme !<br /> <br /> Renvoyer l'autre vers ses propres problématiques n'est pas une fuite, mais un appel à la responsabilité de chacun quant à ses ressentis. C'est d'ailleurs ce que vous faites ici avec moi, en pointant sur ma sensibilité exacerbée à l'agressivité :o)<br /> <br /> Pour ce qui est de l'allusion aux préservatifs alors que je parlais de relations affectives, oui, c'était déplacé. Hors sujet. Cette allusion à la sexualité n'était pas un hasard. <br /> <br /> A ce sujet, comme on dit, « je prends mes responsabilités ». J'en parle avec celles qui le souhaitent et ont des désidératas personnels (leur refus du préservatif, notamment...)<br /> <br /> Marie, je trouve très juste que tu évoques ce rapport impossible entre *l'être profond* et les valeurs morales de la société. Je ressens très fortement une résistance basée sur des valeurs morales et un appel à "rentrer dans le rang". Mais je crois que si je m'exprime sur ces sujets c'est aussi pour me confronter à cette résistance en remettant en jeu mes convictions. Une façon de les affermir en les mettant à l'épreuve du jugement...<br /> <br /> Charlotte, je comprends que tu sois lassée... mais tu connais ce blog : depuis toujours j'ai des questionnements autour de l'expression intime en public.
Répondre
C
Je te lis mais franchement à la fin c'est lassant cette introspection toujours sur le même sujet à savoir l'exprimable ou le non exprimable sur un blog.
Répondre
M
J'aime bien ce que dit Alainx, à propos des "systèmes de valeurs".<br /> Ou du moins ça m'interroge.<br /> Sur la limite de ce qui est exprimable, sur l'expression de l'intimité.<br /> Si la difficulté à réagir ne vient pas d'une différence de "plan"...<br /> <br /> Lorsqu'on se vit sur le mode des relations multiples, est ce que cela change le regard sur soi, <br /> cela accentue le sentiment de solitude aussi, mais aussi de responsabilité à soi même... ?<br /> <br /> Cela change le regard sur soi, sur l'échelle des valeurs ?<br /> <br /> Finalement est ce possible de relier ce qui se dit, se qui s'exprime "au confins de l'exprimable", ce qui s'exprime ou se vit , que ce soit seul ou en relation avec une autre personne, sur le plan de la rencontre vers le plus intime de soi, du subjectif, est ce possible de relier ça aux valeurs morales ou sociales, ou pas ?<br /> Lorsqu'on s'exprime au niveau de "L'Etre", au niveau le plus intime de soi, du subjectif, au coeur de ce qui fait son "unicité", - qui pourtant est ce qui relie à "l'universel" aussi - ...<br /> Est on encore dans la possibilité d'accueil d'un jugement, d'un avis autre, est il possible de supporter qu'un autre puisse émettre une opinion autre, sans qu'elle soit déstabilisante pour celui qui justement veut exprimer, ce qui est, lui, au niveau de son Etre, et qui ne peut pas être dans ce qui devrait se faire si on parle à un niveau de ce qui doit se faire dans une "normalité de vie morale et sociale" ?<br /> <br /> Si ce qui te heurte dans les commentaires , est justement qu'ils ne sont pas sur le plan de l'Etre, mais sur le "faire", le plan de la morale..<br /> <br /> Bon désolée je laisse partir mais je sens que c'est pas bien compréhensible encore !
Répondre
C
en fait, donner son avis, sans que l'autre se sente agressé me parait difficile en général, et ici en particulier.<br /> parce que oui! j'ai parfois envie de réagir avec ma fougue, dans l'immédiateté<br /> Et je me dis chaque fois: calme Coum...tu mettras un com demain...<br /> Le lendemain non, décidément, je n'ose pas vraiment...j'aurais l'impression d'arriver comme dans un jeu de quille<br /> <br /> De plus, ça m'énerve un peu (oui je sais on apprend ça dans les cours et livres de relations d'aide) que tu renvoyes la personne qui donne un commentaire plus difficile à ce qu'elle peut vivre elle-même<br /> C'est ce que tu as fait pour moi...<br /> Je crois que c'est parfois (pas toujours, mais parfois) une façon élégante de tirer son épingle du jeu et de cesser de se mettre en cause, soi-même (c'est toi qui as un problème, pas moi...)<br /> A propos de libraimance, j'ai parlé des préservatifs... d'accord, d'une manière qui se voulait légère...<br /> Et tu m'as renvoyée d'un revers de la main en parlant de vulgarité<br /> Pourtant, c'était une question sérieuse que je te posais: en tant que femme, si j'étais une des femmes "amies-aimantes"...cela me poserait question...<br /> Laisses-tu tes amies s'occuper de ce problème? ou en es-tu responsable aussi...?<br /> Comment gères-tu cet aspect des choses...?<br /> <br /> Je crois qu'il y a des hommes complètement irresponsables dans ce domaine, les femmes je crois le sont beaucoup moins<br /> (bien sûr tu n'as pas à répondre à cette question, que je ne te pose pas d'ailleurs, tu vois les précautions oratoires... <br /> oups vais-je poster ce commentaire???<br /> allez oui, j'y vais, go!
Répondre
J
Oups! en lisant tout ça je me demande si j'ai bien fait de laisser mon comm sur ton billet "respiration" c'est tout moi ça! rire. Je lis les deux comm d'Alainx particulièrement qui traduisent parfaitement mon opinion aussi, et celui de Coum aussi où je me retrouve dans l'inquiètude tendre et féminine qu'elle exprime par rapport à ce "bridage" des comm...j'ai hésité aussi à laisser mon comm parce que je ne veux pas te blesser ou trop te perturber.. par rapport au sentiment que tu éprouves par rapport au "jugement" j'ai longtemps été très "agressive" par rapport à ça...tout ce qui n'allait pas dans "mon sens" je le prenais pour un jugement un rejet forcemment, je me sentais insécure, destabilisée, dévalorisée... tu n'en es pas-plus là c'est evident, mais comme le dis très justement Alainx le jugement est "naturel" quasi "obligatoire" quand on exprime son intimité, son échelle de valeur... je trouve globalement que beaucoup de personnes "souffrent" des "jugements" et des "critiques" qui ne sont que des formes d'appréciations des faits surtout plus que des personnes et qui ne sont aussi que des ...mots?!! ;-) bises Pierre :-))
Répondre
A
En lisant ta réponse, qui effectivement à elle seule vaut une entrée... ! je peux exprimer mon accord sur bien des points. En particulier tout ce qui concerne la démarche de vérité et d'authenticité qui est la tienne, face à toi-même dans ta recherche. Également sur l'intérêt et la valeur des commentaires qui sont déposés ici par d'autres que moi. C'est d'ailleurs pour que celle-ci soit préservée (cette qualité) que mon propre commentaire t'interpelait.<br /> <br /> Je vais cependant remettre une louche !<br /> À plusieurs endroits tu reviens sur cette question du « jugement négatif », si j'ai bien compris tu ressens que certains commentateurs portent sur toi des jugements négatifs.<br /> Je te lis depuis très longtemps. Évidemment je n'ai pas TOUT lu, ni lu TOUS les commentaires, mais s'il y eut des propos jugeant et qui portaient condamnation de ce que tu es ou de ce que tu vis, il me semble qu'ils ont dû être exceptionnels... En tout cas, je n'ai pas eu le sentiment d'en lire récemment...<br /> Tu évoques la non-violence : pour ma part ce n'est pas le jugement qui est violent, c'est la condamnation illégitime. Le jugement, qui est une appréciation, émet une opinion par rapport à un système de valeurs. Il n'existe aucune société humaine qui ne dispose pas d'un système de valeurs.<br /> Autrement dit, chaque fois que l'on emet une opinion, que l'on relate un vécu personnel, on s'expose nécessairement à l'appréciation d'autrui, c'est-à-dire son jugement au sens ordinaire du mot : qui porte une appréciation sur telle ou telle chose, qui se forme une opinion, la donne, la soumet à débat.<br /> Évidemment, ce n'est pas forcément agréable à entendre parfois !<br /> <br /> Il me semble que pour que le jugement soit négatif, il faut une intention de nuire. Ou des propos déplacés du genre : tu es vraiment con de penser ainsi !...<br /> Est-ce que ta sensibilité, quelque peu exacerbée sur ce point, en raison de ton histoire personnelle, ne te fais pas donner à certains propos « normaux » une dimension exagérée ?
Répondre
P
Ah ben euh... oui vous avez raison, mais... non... enfin c'est pas aussi simple ;o)<br /> <br /> Finalement à chaque fois que j'exprime un semblant de *certitude du moment* la confrontation y réintroduit une part de doute. Tant mieux : c'est ce qui me fait avancer !<br /> <br /> Emmi, tu mets en évidence exactement ce que je voulais exprimer : quand on se sent écouté avec bienveillance cela libère une parole au plus proche de soi. C'est cette part que je recherche, tant en moi qu'en l'autre : l'essence de l'être.<br /> <br /> Josie, tu touches aux origines de ce que je suis. Si je cherche la libre parole, préférant donc être mis à l'abri des JUGEMENTS, c'est bien parce que j'y suis sensible...<br /> Mon travail d'écriture me confronte régulièrement à cette sensibilité, dont je cherche à m'émanciper pour ses aspects inhibants. L'avis des inconnus je m'en fous un peu, mais pas de celui des personnes envers qui je ressens de la sympathie (ou plus). Parce que si je me sens jugé par ces personnes *importantes* à mes yeux... cela limite quelque chose de cet essentiel que j'aimerais partager.<br /> <br /> En fait quand je réfléchis ici de ce que JE ressens c'est aussi une façon de me mettre à la place des autres quand ils se trouvent en situation similaire. Je pense notamment aux moments où mon attitude peut limiter leur libre parole...<br /> <br /> Quand je dis ce qui favorise ma libre expression je réfléchis en même temps à ce qui favorise celle-ci chez autrui.<br /> <br /> Fragile fanou, tu fais la distinction entre le besoin d'exprimer et celui d'être entendu. Effectivement ce n'est pas le même et ici je les confond. D'où mes questionnements existentiels à ce sujet ;o)<br /> <br /> Coumarine, c'est vrai que je suis freiné dans mon expression, mais c'est bien moi qui me freine. Je pourrais laisser dire...<br /> Je crois que je travaille sur ces freins en allant vers mes limites. Oser me dire c'est oser affirmer ce que je me sens être, donc croire davantage en moi, en mes capacités, en ma "valeur". À la longue c'est efficace :o)<br /> <br /> Ma chère Coumarine, tes commentaires ne me blessent pas :o) Tout au plus peuvent ils me plaire ou me déplaire, me pousser à aller plus loin ou me freiner, mais c'est bien moi qui leur donne ce sens. Je n'ai rien contre les fougueux, bien au contraire : j'aime leur audace et leur liberté de parole. Sauf si celle-ci me fait ressentir un jugement négatif. C'est un point faible chez moi. Le désaccord me stimule, tandis que le jugement... coupe l'échange.<br /> <br /> Je n'invente rien en décrivant cela : ce sont les bases de la communication non-violente. Ce qui sous entend que le jugement est une violence...<br /> <br /> Cependant, dans le principe, je ne refuse pas cette forme de violence : je peux apprendre à y être moins sensible. Mieux : elle me donne à voir, tapie quelque part, une souffrance (peur, angoisse, blessure, etc.) chez celui qui l'émet.<br /> <br /> « le vrai blog journal intime, a-t-il encore sa raison d'être aujourd'hui? ». Je ne sais pas... Je dirais que oui, mais en sachant qu'il est "exposant". Bien davantage que l'étaient les journaux d'autrefois. Il est probable que si j'avais commencé un blog récemment je n'aurais pas eu une tonalité aussi personnelle...<br /> <br /> Écrire "ailleurs", plus discrètement, est sans doute un bon compromis. Et tant pis pour les commentaires/débat public. Eh, à chacun de se mouiller sur son blog, aussi ;o)<br /> <br /> Je ne sais pas s'il y a un « bonheur de me savoir lu ». Je dirais que ce n'est pas vraiment ce que je cherche en écrivant. C'est bien davantage avec l'idée de témoigner d'un parcours qui me porte, en imaginant (et là est mon bonheur), que le récit de ce cheminement aide d'autres dans leur propre évolution personnelle. Mon bonheur est le partage (je donne en écrivant et je reçois par vos commentaires, ou même votre simple suivi silencieux).<br /> <br /> Alainx, oui, il y a une certaine liberté de parole par rapport aux proches, mais elle n'est pas totale. Quant à l'anonymat, il y a longtemps qu'on sait que le pseudonymat nous construit une identité. Sans compter toutes les personnes que j'ai rencontrées de visu...<br /> <br /> Non, je ne me sens pas plus à l'étroit : c'est que j'ai poussé les limites et donc en suis beaucop plus proche. J'ai à peu près circonscrit mon domaine de liberté. Bien plus vaste qu'autrefois, grâce à mes conquètes sur mes territoires de craintes.<br /> <br /> Nan, je ne souhaite pas des commentaires « exactement comme il me convient ». Je souhaite des commentaires qui encouragent la libre expression. la mienne et éventuellement celle des autres. J'aime la confrontation d'idées, j'aime les discussion qui enrichissent... mais j'aime pas les affirmations péremptoires.<br /> <br /> Il ne s'agit pas de marcher sur des oeufs ici, mais de faire preuve de respect. C'est un lieu d'épanchement relativement intime, et l'intimité est fragile. Si je ne me sens pas suffisamment en confiance je réduis cette part intime. Or je crois que ceux qui me lisent avec régularité apprécient globalement mon écriture telle qu'elle est.<br /> <br /> En quelque sorte je montre mes limites... et au lectorat de voir s'il m'encourage à perséverer ou si j'atteinds les limites de l'exprimable en public. Car le respect c'est aussi celui que je dois aux lecteurs et je ne tiens pas à choquer outre mesure en exposant mes explorations relationnelles. Si je ressens des propos hostiles à mes idées, c'est que je touche à des choses sensibles.<br /> <br /> Je n'ai pas besoin de persil et de chantilly pour entendre ce qu'on me dit. Je ne tiens absolument pas à ce que tout soit aseptisé et dégoulinant de gentillesse sirupeuse (pouark !). Mais faire attention à celui qui s'exprime, ouais, ça me semble important.<br /> <br /> Je n'ai aucun attrait pour les seuls propos élogieux, et encore moins s'ils sont faux-cul (je cherche l'intérêt de qui s'y livrerait...). Je m'ennuie vite sur les blogs débordant de ce genre de commentaires, d'ailleurs.<br /> <br /> Je crois pouvoir dire qu'un des intérêts de mon blog est la qualité des commentaires qui y sont déposés...<br /> <br /> Nous avons tous à y gagner, non ?
Répondre
A
et dire que le blog est souvent considéré comme un lieu de libre parole...Dans lequel on peut s'exprimer en dehors des interférences relationnelles de la vie ordinaire...<br /> Avec un anonymat censé favoriser cette liberté-là.<br /> Et voilà qu'un blogueur au long cours (toi !) vient nous dire qu'avec le temps qui passe il semble de plus en plus à l'étroit dans sa liberté d'expression...<br /> <br /> Il semblerait que tu souhaites que les commentaires soient exactement comme ils te conviennent. D'ailleurs, tu incites ceux qui commentent à une autocensure stricte, les suspectant quasi à l'avance au début de certaines de tes entrées « d'être maladroit » ou de risquer de « te perturber », etc...<br /> <br /> On a l'impression que désormais il faut rentrer dans ton blog en marchant sur des oeufs, et se garder de tout propos qui pourrait apparaître comme le début de l'ombre d'un avis différent du Tien.<br /> Et si jamais on est "autorisé" à émettre un avis autre, il est impératif et exigé de toi que le ton soit particulièrement gentil, précautionneux, avec 1000 fioritures, précautions du langage, nuances infinies, et persil autour... :-)<br /> <br /> Tu voudrais décourager les commentateurs qu'il ne faudrait pas agir autrement. Tu n'auras plus alors que des propos élogieux, plus ou moins faux cul, mais qui te plairont sans doute...<br /> <br /> « Sans liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur »...
Répondre
C
coucou Pierre<br /> Tu as toujours dit que ce qui était important pour toi c'est d'écrire ton intime, tes pensées, tes sentiments, ton cheminement<br /> Et cela peu importe les lecteurs, leurs réactions, leur connaissance ou méconnaissance de toi<br /> Et là, tt à coup tu reconnais combien tu es freiné parfois dans l'expression de toi...<br /> (ce que je comprends très bien, et que je trouve nécessaire d'ailleurs...)<br /> En fait tu écris depuis tellement longtemps que il y a les vieux de la vieille qui te suivent depuis le début, si pas le tout début, qui savent ton évolution, qui réagissent parfois mais c'est le jeu (on réagit à tes paroles, ce n'est pas du tout te rejeter toi...)<br /> Et il y a aussi les "nouveaux" qui te découvrent sans avoir feedback de ce qui s'est passé autrefois, dans sa lente progression<br /> Cher Pierre, je vais te dire quelque chose...pour moi lectrice je n'ose la plupart du temps, plus te mettre un commentaire, de peur de te blesser...<br /> (comme je l'ai fait il y a un mois...)<br /> Mais c'est dommage aussi, il y a d'autres "fougueux" comme moi qui ne réagissent plus car ils pressentent une très belle et profonde sensibilité. Et je suis sûre que tu vas me dire que j'ai tort... que je peux oser être dans ma réaction parfois épidermique<br /> Moi qui t'ai rencontré, dans ces conversations entre quatre zieux, je sais combien tu es à l'écoute et capable d'entrer dans un vrai dialogue<br /> En fait, le vrai blog journal intime, a-t-il encore sa raison d'être aujourd'hui?<br /> Grave question tu ne trouves pas?<br /> Ou alors écrire comme tu le fais dans l'autre endroit, sans permettre aucun commentaire...<br /> Mais c'est AUSSI dommage, les réactions sont si souvent intéressantes...et puis le bonheur de se savoir lu, c'est bon aussi, non?
Répondre
F
C'est toute la question de l'écrit sur le net, de ce que l'on peut, veut ou doit donner, lorsque je ne suis pas sure de pouvoir dire, lorsque cela peut être interprété par mes proches, lorsque je me sens trop menacée, je retourne à mes cahiers parce que parfois c'est l'écrire, le dire qui est important pas que les autres le lisent.
Répondre