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Alter et ego (Carnet)
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5 septembre 2009

Accepter

J'ai cité hier quelques extraits de la philosophie de Raphael Enthoven. Certains de ses mots sont en parfaite harmonie avec le sens que je leur donne. Parmi eux le mot "acceptation" est un de ceux qui ont ma préférence.

L'acceptation m'a permis de me rapprocher de la sérénité.

Depuis que j'accepte, ou du moins que je sais que c'est par l'acceptation que je trouverai la paix, c'est devenu un de mes principes de vie. Accepter ce que je ne peux ou ne veux changer.

Accepter ce n'est ni se résigner, ni renoncer, mais dire "oui" à ce qui est. Dire oui sans amertume, idéalement avec le sourire.

Je me suis rendu compte que tant que je disais "non" à ce que je n'acceptais pas j'étais en souffrance. Frustration, déception, révolte, colère... autant de signes d'un mal-être qui perturbe mon existence en la polluant. Je ne peux agir que pour ce sur quoi j'ai du pouvoir, et c'est mon devoir de le faire si je le désire. Mais à quoi bon lutter contre ce qui ne m'appartient pas, ne dépend pas de moi ? De toutes façons je serai bien obliger de cesser le combat un jour... ou de vivre perpétuellement avec. J'ai choisi de prendre soin de mon bien-être, de vivre au plus près de mon bonheur, et donc d'aller vers la paix intérieure. Vivre mon présent en paix, autant qu'il m'est possible.

Je suis responsable de ma propre paix. Il ne dépend que de moi que je vive en état d'harmonie. C'est à moi d'agir pour la rétablir au plus tôt après qu'elle soit perpétuellement déstabilisée par le monde extérieur.

Pour vivre dans cet état de paix au présent j'ai compris que je ne devais plus me laisser emporter par les craintes vis à vis de l'avenir. Rester lucide, envisager différentes options, agir pour concrétiser des projets, mais ne pas trop prévoir car tout peut changer à chaque instant. Par contre je garde les souvenirs précieux du passé comme autant de pépites de bonheur, qui constituent ma richesse intérieure. Même les mauvaises expériences, que je n'oublie pas, contribuent à cette richesse. Mon passé est un trésor dans lequel je puise pour aller vers le bonheur. En faisant le tri entre les expériences agréables et désagréables je me suis constitué une sorte de carte d'orientation, qui guide mes choix actuels pour aller vers des destinations souhaitées.

Une des clés de mon bonheur est la liberté. C'est à dire veiller à toujours garder une indépendance. Garder le libre choix, autant qu'il m'est possible. N'accepter que les contraintes inévitables selon le mode de vie dans lequel je choisis de rester. Et refuser tout ce que je veux éviter...

C'est ce qui m'a conduit à vivre en solitaire. Parce que je ne désire plus me sentir "collé" de trop près avec autrui. J'ai compris que mon équilbre de vie dépendait étroitement du sentiment d'indépendance. Je n'ai pas la capacité de suivre les fluctuations de l'autre quand j'en subis les conséquences. Chacun est responsable de son équilibre, de son bonheur, de son harmonie intérieure. C'est en ayant compris ma responsabilité dans ce que je fais de mon existence que j'ai compris l'importance de rester à distance.

Je peux me lier d'autant mieux que je sais que personne ne devient dépendant du lien. Ni moi, ni l'autre. Je préfère un lien distant, mais solide, qu'un lien proche que je sens fragile. Ce mode de relation est devenu ma liberté, donc mon bonheur.

Mon bien-être est la plus belle chose que je puisse offrir à ceux que je cotoie.

IMGP3113
Commentaires
P
Lukéria, Lucid, merci pour ce dont vous témoignez.<br /> <br /> Privilégier l'écoute des désirs profonds plutôt que chercher à sortir au plus vite de l'inconfort du choix... je crois que c'est effectivement le travail le plus bénéfique pour soi.
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L
Je reconnais mon cheminement dans ce que tu écris, Lukéria.<br /> Déchirée par ce que je croyais devoir faire, c'est à dire le choix de partir ou rester, j'ai traversé une année terrible...jusqu'au moment ou j'ai arrêté de me poser la question, renvoyant dos à dos les deux sujets de mes tourments, en partant seule, en me retrouvant moi même et en y découvrant un grand bonheur, en évaluant mes propres désirs, a l'abri des pressions que je m'imposais et de mes ambivalences. <br /> Pour le moment j'ai choisi de rester en vivant différemment mon couple, c'est à dire en adoptant un autre comportement, une autre notion de la vie à deux, en ne reproduisant plus l'habitude de disfonctionnement...en étant moi.<br /> La situation se détend depuis que je suis moins dépendante, ce qui semble renouer le dialogue et peut être va faire renaître ce que je considérais comme perdu.<br /> Je ne crie pas "victoire ", mais à présent je me sens plus sereine et plus forte .<br /> Je crois que si la situation ne se débloque pas, je serai en mesure de partir, non pas pour un bonheur plus qu'hypothétique avec un autre que j'idéalise dans la détresse, mais parce que je sais que plus rien ne peut être comme avant et que la question du choix ne se posera plus.
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L
A une époque, je me suis trouvée devant une question de choix dans une relation amoureuse : partir ou rester face à une situation qui me faisait souffrir. Et j'ai eu la chance de rencontrer une femme sophrologue qui m'a dit de ne pas me poser cette question, mais de travailler sur moi, sur mes propres désirs dans la vie, sur mon épanouissement personnel et qu'un jour si je devais partir, il ne s'agirait plus d'une question, mais d'une évidence et que cela me serait facilité. C'est ce que j'ai fait et je lui en suis très reconnaissante, parce que je me suis transformée et que cette transformation a eu aussi un retentissement sur l'autre et que nous sommes toujours ensemble dans une relation beaucoup plus belle.
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P
Annick, j'ai fait ce genre de choix (celui du non-choix), il y a quelques années. L'enjeu était énorme. Cela a été terriblement inconfortable, mais absolument révélateur. Parce que tant que je ne choisissais pas je continuais à m'interroger sur les alternatives, donc à découvrir ce que je désirais profondément, donc à mieux me connaître. Dès qu'on choisit, qu'on tranche, on se coupe de cette source de connaissance. Alors, choisir ou pas, c'est... au choix de chacun ! Sachant que toute prise de décision modifie aussi notre façon de penser et d'être. Du simple fait que l'acte est posé la situation n'est plus la même et nous ne sommes plus la même personne.<br /> <br /> Le confort n'est pas forcément le meilleur choix ;o)
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A
Choisir de ne pas choisir :-)... c'est ce que je vis en ce moment... et je peux te dire que c'est d'un inconfortable et d'un frustrant !<br /> <br /> Mais c'est mon choix du moment !
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P
Annick, si accepter n'est pas renoncer, en revanche choisir est toujours renoncer. Mais en acceptant ce renoncement :o)<br /> <br /> A moins de choisir de ne pas choisir (renoncer à choisir) en laissant les choses se faire...<br /> <br /> Pour ce qui est de la joie, j'ai moi aussi beaucoup aimé cette approche qui n'a rien de consensuel dans un environnement qui fait de la crainte et de la plainte un mode de vie.<br /> <br /> Calamityjane, choisir cet "essentiel" (mais ne nous choisit-il pas ?) rend assurément l'existence plus heureuse. Il me plaît de voir que d'autres font ce choix :o)
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C
"Mon bien-être est la plus belle chose que je puisse offrir à ceux que je cotoie", ta dernière phrase résonne en moi comme une des choses essentielles de la vie. Tout ton texte me parle en fait, ce chemin là je le suis depuis quelques années, des embûches et des angoisses il y en a, mais au final, j'apprends à cerner reellement mes besoins pour trouver le point d'équilibre si important pour chacun. Merci pour ces reflexions que je n'aurais pas su décrire si fidèlement.
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A
Quel écrit ! Quelle sagesse !<br /> <br /> Encore beaucoup de chemin à faire dans ma tête.<br /> <br /> Pour moi acceptation rime souvent avec résignation de même que choisir rime avec renoncer.<br /> ______<br /> <br /> Sur ta recommandation j'ai écouté (en diagonale parce que sur le temps du boulot) l'émission avec Raphaël Enthoven. Ce qui m'a le plus marqué c'est quand il parlait de la Joie. Je ne suis pas retournée lire ton précédent article mais il me semble que tu ne parlais pas de ces propos là.
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F
Merci pour cette réponse...<br /> Je retiens ce soir qu'une seule phrase :"Il est nécessaire d'avoir la volonté d'agir dans ce sens, parce que cela demande un effort de ne plus trop penser à nos souffrances. Et là ce n'est ni intellectuel, ni "dans le ventre", mais dans l'esprit...".<br /> Je vais m'endormir en me la répétant...!
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P
Fille bavarde, j'ai en effet lu sur ton blog que tu n'es pas encore en paix avec ce que tu es en train de vivre. Tu n'as pas encore "accepté" certaine choses. Mais ce temps nécessaire à l'acceptation... il est aussi important de l'accepter : c'est long de changer de regard, c'est long pour accepter :o)<br /> <br /> Si j'en suis parvenu à cette conscience de la nécessaire acceptation de l'autre et de son mode de pensée différent du mien, c'est bien parce que j'ai passé des années à tenter de comprendre ce qui m'était incompréhensible. Excellent exercice de questionnement, qui m'a conduit à la fois vers un questionnement personnel (« qu'ai-je fait pour en arriver là ? ») et à... non pas "comprendre" l'autre mais... accepter que ses réactions puissent être très différentes de celles que j'aurais eues si j'avais été à sa place. En fait cela a consisté à m'ouvrir à l'autre plutôt que de subir les assauts de mon égo souffrant.<br /> <br /> C'est fou comme ça a pu me soulager de comprendre ça, non pas intellectuellement en raisonnant, mais en étant "traversé" par ce qui devenait évidence. <br /> <br /> Je pense aussi que se poser les "vraies" question n'est pas du tout simple. Bien au contraire on se pose des questions étroites, car vues selon notre mode (monde) de pensée, alors que l'extérieur et l'altérité apportent des "réponses" aux questions que l'on ne se pose pas. Je crois qu'on trouve quand on cesse de chercher. Ce sont les réponses qui nous cherchent, et pas l'inverse :o)<br /> <br /> Oui, il y a bien nécessité de "descendre dans le ventre", berceau des émotions et des ressentis... mais il y a aussi nécessité, je crois, de "sortir de soi", de se surpasser, de "s'élever" au dessus des pensées égotistes. Il est nécessaire d'avoir la volonté d'agir dans ce sens, parce que cela demande un effort de ne plus trop penser à nos souffrances. Et là ce n'est ni intellectuel, ni "dans le ventre", mais dans l'esprit...<br /> <br /> Merci pour ce que tu me dis, ça me fait plaisir de savoir que cela t'aide dans ton propre cheminement :o)
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