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Alter et ego (Carnet)
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15 octobre 2009

Être plutôt que dire

C'est très curieux : assez subitement je n'écris presque plus. Je n'en ressens plus le besoin... et j'en suis étonné. Ma vie continue d'être aussi remplie qu'auparavant, si ce n'est davantage, mais je n'ai rien à en dire. Je ne pense même plus à ce que je pourrais en dire !

Détaché des mots. Du moins pour le moment.

Je reviens de deux jours de congrés professionnel directement en prise avec la réalité du monde social et je n'ai rien à en dire. Ni du riche contenu, ni des à-côtés, alors que j'ai fait le voyage avec des collègues dont l'une avec qui s'invente une relation incertaine. Rien non plus sur l'évolution d'autres relations affectives dont je m'étais ouvert ici. Je suis devenu très discret avec ce genre de sujet...

Par contre j'ai passé des heures à trier, puis choisir, les photos de mon voyage que j'avais envie de partager !

Ah tiens, ce voyage, justement... ne serait-il pas pour quelque chose dans ma mutation mutique ? Ne m'a t'il pas permis d'aller plus loin qu'un déplacement géographique temporaire ? Je crois bien que si...

Il se pourrait que quelque traumatisme ait reçu, par cette démarche, non pas une impossible réparation mais une sorte de... transmutation. En découle une libération accrue.

Sans vouloir être prétentieux il me semble que je m'éloigne de mon égo. D'où cette distance qui prend place avec une part de moi qui ne m'intéresse plus guère. Et pourtant je sais que je peux encore partager quelque chose de mes pensées, de mes expériences de vie. Oui... mais sans trop parler de moi.

Comment partager du soi, sans que ce soit de l'égo ? Pas si facile...
Être plutôt que dire. Mais être, ça ne se dit pas.

Je me demande aussi... et si j'étais maintenant suffisamment bien dans ma vie pour ne plus être dans le souci constant d'y être mieux ?

IMGP5959
Commentaires
A
C'est qu'il y en à lire ici.<br /> <br /> "Quant le mal-être est vidé, les mots disparaissent" a écrit Coumarine.<br /> <br /> Je suis d'accord. Je suis ainsi. Quand je vais bien je n'ai plus besoin d'écrire. Quand je suis sereine je n'ai plus besoin de partager des mots... même pas ceux qui disent mes enthousiasmes.<br /> En ce moment je n'ai pas de mots (maux.
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P
Telle, j'aime bien cette idée de flou indistinct, parlant de mon « reflet informatique », visible ici :o)<br /> <br /> Incertaine, cette sérénité est le reflet (non informatique !) d'années de cheminement et de "travail". Mon billet d'aujourd'hui en parle un peu...<br /> <br /> Je crois, Josiane, que "partager" (faire lire, sur un livre ou un blog, raconter) permet de mieux se comprendre. Le souci d'être compris par les autres exige une clarification de nos pensées. C'est en cela que l'écriture peut avoir un effet thérapeutique.<br /> <br /> L'éloignement de l'égo est un processus qui demande sans doute du temps : ce n'est pas du jour au lendemain qu'on y parvient. Mais sentir opérer ce mouvement fait déjà du bien et contribue à l'intensifier.<br /> <br /> « c'est un peu paradoxal, mais j'ai à la fois une grande confiance en moi et des doutes... ». Eh bien oui, je crois aussi que les deux vont de pair ! Et je crois que bien des certitudes cachent un manque de confiance en soi. Cela fait partie de ce que j'ai découvert en cherchant à mieux comprendre le fonctionnement humain.<br /> <br /> Merci pour cet enthousiasme ! Les commentaires et réflexions enrichissent considérablement ce que je dépose ici et c'est pour moi un plaisir de lire vos contributions. J'aime beaucoup ces échanges par blogs interposés.
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J
Je viens de lire vos commentaires et je partage vos différentes pensées, vos points de vue, avec tout comme vous, ma propre histoire.<br /> Tout comme vous, Pierre, Julie, j'ai écrit pour me soigner. Pas sur internet, mais dans un livre dont j'ai ressenti le besoin de faire lire à mes proches. Et puis, un beau jour, plus rien, plus envie d'écrire. Il me semblait que je n'avais plus rien à écrire. Oui Julie, les maux étaient passés par les mots, et ces maux s'éloignaient. Entre autre une certaine violence (pas physique) dûe à la jalousie...Je regrettais l'écriture (car elle avait été mon "médicament") mais je n'en avais plus besoin. A vrai dire je n'ai plus écrit jusqu'à ressentir l'envie de me joindre à vos commentaires. (depuis seulement quelques jours).<br /> <br /> Pierre, je ne vois effectivement aucune prétention dans le fait qu'il te semble t'éloigner de ton égo. J'y trouve au contraire de l'enthousiame de ta part et tu dois ressentir sûrement une grande liberté dans cet éloignement, ce détachement...Tu dois simplement ressentir l'envie de nous le faire partager à travers le bienfait de ton voyage et tu y parviens parfaitement: il n'y a qu'à lire Soleggiata, Charlotte (à qui je dirais plutôt se détacher de son ego ET enfin! être libre), Coumarine, Camille, Telle, Incertaine, Filo. Merci Pierre pour cette écriture de partage, de réflexion. Si tu le peux, continue ça nous fait du bien...<br /> <br /> Pierre, en répondant à la question d'Alain, "peut-être passes-tu de l'Ego au Soi", tu lui dis que tu crois, c'est comme une évidence. C'est ce que je pense aussi, mais c'est vrai que quand je parle de moi, je préfère dire je pense, je préfère ne pas avoir trop de certitudes, avoir des doutes est également enrichissant, c'est un peu paradoxal, mais j'ai à la fois une grande confiance en moi et des doutes...<br /> Et puis pour terminer (pour aujourd'hui), je reviens sur les propos de Pati :"Il est temps de vivre pour la vie même" Oui, d'accord à 100% avec elle...La vie ne s'apprend pas dans les livres, elle s'apprend en vivant. L'écriture thérapie nous aide à mieux se connaître,et après il faut apprendre à Etre, à vivre...en vivant.<br /> <br /> Encore Merci, Pierre, Bisous à vous tous, j'apprécie vos commentaires et d'une certaine manière...je vous aime. A bientôt
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I
Elles sont évocatrices ces photos que tu nous offres de ton voyage. J'aime beaucoup cette idée du partage des belles choses, comme si une sérénité nouvelle trouvait sa place au cœur de tes interrogations. C'est très tonifiant de suivre ton cheminement dans ce qu'il a de constructif et d'apaisant. Merci pour ces moments.
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T
Cette photo, je la vois comme un miroir, le Pierre qui est en mutation (différentes couleurs des arbres) et son reflet informatique (changeant lui aussi mais flou, indistinct) dans le lac.
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P
Je dois reconnaître que ce que vous me renvoyez de moi me touche et me fait plaisir. Et ce qui est nouveau, c'est que j'accepte d'y croire !<br /> <br /> Petite révolution, donc, qui survient en simultanéité de ce désinvestissement des mots que je mets en évidence. Temporaire, je le répète, puisqu'il s'agit peut-être d'une simple réorganisation de mes registres d'expression.<br /> <br /> Julie, je n'avais pas fait le rapprochement mots/maux ici, mais il sonne effectivement assez juste ! « Sécurité interne », « confiance en moi », oui, c'est exactement ce que je ressens. C'est ce qui me permet une plus grande ouverture à la vie, une plus grande réceptivité aux autres. En même temps cela conforte aussi une certaine tendance solitaire, bien vécue, bien assumée. J'aime aussi cette image de paix intérieure, née de la fin d'une guerre intérieure. Le dialogue interne est possible, sans conflits intérieurs. « Joie d'être ensemble, par plaisir », sans avoir *besoin* d'autrui, c'est tout à fait ça. C'en est presque surprenant !<br /> <br /> Heureux de savoir que vous vivez quelque chose de semblable, Julie :o)<br /> <br /> Solegiatta, pour ma part cette pacification intérieure n'est survenue qu'après des années d'âpres combats. Je me demandais si un jour j'en verrais la fin, tout en étant persuadé d'aller dans le seul sens possible pour atteindre cette sérénité. Finalement c'est presque allé vite :o)<br /> <br /> Pati, merci pour tes mots, toi dont le parcours donne à tes mots une importance toute particulière. Tu t'y connais en cheminement intérieur ;o)<br /> <br /> Charlotte, je dirais volontiers que le chemin de la liberté consiste à se détacher de l'égo :o)<br /> <br /> Alainx, je crois que c'est ce chemin que je suis. Comme une évidence.<br /> <br /> Coumarine, tu sais combien les raisons d'écrire peuvent être multiples. Écriture plaisir, écriture partage, écriture libératrice, écriture thérapie, écriture ludique...<br /> Je crois qu'être dans le *besoin* d'écrire trahit une... fragilité (je l'étais). Une dépendance. Or la dépendance est incompatible avec la liberté, elle même proche de la sérénité. C'est vrai, je ne ressens plus le *besoin* d'écrire (et si ce besoin se manifeste encore de temps en temps, je m'efforce de ne pas y répondre). Mais aller vers une écriture de partage, de plaisir, de réflexion, voire de dépassement de soi, ça oui. Elle n'en sera que plus ouverte :o)<br /> <br /> Camille, je suis content que cette photo te plaise. J'ai pensé à "vous", lecteurs, lorsque j'étais en ce lieu. J'avais vraiment envie de partager ce tableau naturel.<br /> <br /> Oui, les « bouquets de mots » que constituent les appréciations, réflexions, partages, me sont infiniment précieux. J'aime quand "vous" êtes inspirés par les idées que je dépose ici. Cet échange me plaît et nous apporte à tous, j'en suis convaincu.<br /> <br /> En voyant l'heure à laquelle je postais j'ai bien sûr pensé à toi ;o)<br /> <br /> Filo filo, mache bien ce picotin et je souhaite qu'il te nourisse à ta faim :o)<br /> <br /> Merci beaucoup à vous tous/toutes pour ce que vous me restituez de vos impression :o)
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F
Très intéressante cette analyse du pourquoi je n'écris plus volontiers à propos de moi ... Voilà du "picotin" à mâcher intérieurement, lentement, en savourant. Merci, Pierre.
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C
que j'aime cette photo! j'aimais déjà bcp les autres mais alors celle-là!!!!<br /> est-ce aussi ton texte ainsi que les "bouquets de mots" des com' qui l'accompagnent qui en font une photo 'top du top' pour moi?<br /> je ne sais pas et je m'en fous ;-)<br /> juste: j'apprécie, je savoure, je jubile!<br /> <br /> ouais, c'est vrai que t'as posté tout ça à *22h22*........et ça, çaaaaaaaaaaa ;-)<br /> <br /> sourires, rires et bisous, pierre
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C
Je me demande si on se plonge dans les mots, uniquement quand on est dans les maux...(comme l'écrit aussi Julie..)<br /> Alors en effet, si on est bien dans sa vie, comme cela semble être le cas pour toi Pierre, n'éprouve-t-on plus le besoin d'écrire, de se saisir des mots pour parler de la vie, dans laquelle on se trouve plongé, pour le meilleur et pour le pire, pour le bon et le moins bon...<br /> Quant le mal-être est vidé, les mots disparaissent<br /> Mais...<br /> Il y en a pour qui les mots restent vivants quoi qu'iol se passe, quoi qu'ils vivent, avec ou sans maux...<br /> Etre... n'empêche pas de se poser quelques instants (par jour ou par semaine) pour réfléchir sur cet ETRE, afin qu'il ne devienne pas de l'être en périphérie de soi-même
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A
Peut-être passes-tu de l'Ego" au "Soi" ?
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