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Alter et ego (Carnet)
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6 février 2010

Le temps de l'écrire

Petit exercice d'expression en temps réel: exceptionnellement mes interventions seront inscrites sur le même billet afin de respecter l'ordre chronologique (cliquer sur les heures ci-dessous pour y accéder directement)

  • 7h30
  • 10h07

  • 12h09

  • 18h36

  • 22h57


  • 7h30 - Je me réveille au sortir d'un rêve dont je ne cherche pas à préciser le contenu. J'allume le radio-réveil à côté de moi. J'entends les nouvelles du jour, me demandant s'il m'est utile de m'informer de l'état du monde.

    7h35 - Il est question d'Israël et de sa politique de protection de la faune et flore, des fleurs sauvages qu'il est interdit de cueillir, des plantations d'oliviers, des pistachiers gigantesques du Néguev. Leïla Chahid, ancien porte-parole de l'état Palestinien, nuance ce portait idyllique : Israël c'est aussi l'abattage des oliviers millénaires côté Palestinien, pour des raisons sécuritaires ou d'extension des territoires.

    Je me lève. Mes pensées entrent en action. Une première rafale d'idées me traverse, en rapport avec un travail d'introspection en cours. Envie de développer l'idée qu'en ayant été porté aux limites de la déraison j'ai besoin de rationaliser.

    Deuxième salve d'idées, réitération de ce qui m'est venu au moment de m'endormir hier soir : l'instant est exclusif, la durée est additive plurielle. L'instant est un point sur la ligne du temps, une photographie. On ne peut faire deux choses à la fois dans l'instant, ni penser deux choses contraires. J'inspire OU je respire. Je pense ceci OU cela. Je suis avec telle(s) personne(s) OU telle(s) autre(s). Je suis ici OU là.
    La durée est le temps des alternances et des contraires. J'inspire ET j'expire : je respire. Je pense ceci ET cela, qui peut-être son exact opposé. Je suis avec telle personne ET telle autre à un autre moment. J'aime l'une ET l'autre...

    L'instant est le temps des certitudes, des affirmations en vrai/faux. La durée est le temps du doute, de la recherche d'une vérité en mouvement.

    L'instant et le mouvement sont des alliés contraires.

    8h28 - J'écris à cet instant cette phrase, après avoir passé une dizaine de minutes à écrire ce qui précède. Entretemps je m'étais levé, avais vaqué à quelques occupation primo-matinales tout en constatant que le temps était gris et que la pluie lointaine commençait à estomper les sommets. Il allait pleuvoir bientôt. Maintenant il pleut et il vente.

    8h30 - Je me suis mis à écrire ce billet chronométré après en avoir eu subitement l'idée alors que je réfléchissais à la dualité instant/temps. Constatant l'incroyable mobilité des pensées, je me disais que l'écriture avait un laps de conscience plus "large". De l'ordre de la dizaine de secondes. Écrire un mot me demande plus de temps que le penser. Ainsi, tout est ralenti dans la pensée écrite. Écrire une phrase me demande plusieurs secondes, développer une idée plusieurs dizaines, voire des minutes. Ainsi la pensée est ralentie. Un peu comme le mouvement du laboureur diffère de celui du promeneur. La lenteur donne une autre idée des choses. Le cycliste ne vit pas le même trajet que l'automobiliste.

    8h36 - Je me pose quelques instants (c'est à dire une durée, qui n'est pas "l'instant").

    8h37 - Il y a une heure que je suis réveillé. Qu'ai-je fait durant ce temps ? Écouté, ressenti, pensé, vaqué à quelques menues activités fonctionnelles plus ou moins vitales. Le plus insaisissable c'est la pensée : impossible de retranscrire tout ce qui m'est passé par la tête depuis mon lever. En ce moment (ces jours-ci) je suis en recherche et c'est une pensée complexe, extrêmement fragmentée, qui se cherche et essaie de s'assembler. Ça "travaille" dans ma tête. Un peu comme si j'avais devant moi des pièces d'un immense puzzle, épars, et que je devais chercher les morceaux qui créeront une image que j'ignore. Puzzle sans modèle.

    8h41 - Je note l'heure mais j'ai enchainé directement avec ce qui précède. C'est seulement une façon de prendre conscience du temps qui passe et de ce qui se déroule entre les intervalles. Si j'écris en continu je peux saisir quasiment l'intégralité de ce que je vis. Je ne peux pas écrire et penser à autre chose en même temps. L'écriture mobilise entièrement la pensée. C'est une façon de jouir de chaque instant... en ralentissant le temps. Mais que vivrais-je si je ralentissais ainsi le temps et en réduisant mon espace à un clavier ?
    Mes analogies valent ce qu'elles valent, mais cela me fait penser à tout ce temps que je passe à écrire, dans ma vie. Chaque fois que je me mets devant mon clavier je ralentis le temps mais je me coupe de l'instant et de la vie en mouvement. Il m'arrive de passer des heures à écrire un texte. À faire en sorte que mes idées s'assemblent de façon cohérente et logique, qu'elles soient intelligibles par ceux qui viendront les lire. Des heures à modifier, préciser, peaufiner...

    (8h46) Est-ce que je vis pendant ce temps ? Pas vraiment... mais en même temps (puisque le temps n'est pas exclusif), je trouve un sens à ce qui n'en a pas. Écrire, prendre le temps de penser, c'est aussi trouver un sens à ce qui en manque. On ne pense pas ce qui est certain, on le ressent. Écrire ses idées ne serait-il pas un aveu de doute, même quand c'est pour affirmer des certitudes ? On n'écrit pas, on ne pense pas, ce dont on ne doute pas : la respiration, la vie habituelle et routinière, ce qu'on fait machinalement. J'en prends conscience à l'instant en ayant ralenti ma pensée écrite en direct.

    8h50 - Je regarde par la fenêtre mouillée de pluie. Je vois un grand ciel uniformément gris, le sommet des arbres. Celui qui est devant la maison, ceux qui sont plus loin et qui, chaque année, en s'élevant, décalent l'heure d'apparition du soleil. Je ne les ai pas plantés assez loin...

    8h52 - Je fais une pause. J'ai envie de bouger. J'ai envie de "vivre". Je ne vais quand même pas passer mon temps devant cet écran à raconter le temps ralenti...

    8h59 - J'ai relu ce que je venais d'écrire. Rayé et remplacé un seul mot, à peine modifié certaines tournures, corrigé les fautes d'orthographe que j'ai vues. Tandis que je lisais je sentais ma pensée plus libre que lorsque j'écrivais. Des protubérances apparaissent, comme autant d'amorces pour suivre des pistes. Mais je me suis astreint à rester sur ce texte, que je vais mettre en ligne tout de suite. C'est une expérience d'écriture. C'est aussi une façon de retrouver contact avec... "vous", ce lectorat avec qui j'ai eu besoin de prendre des distances ces derniers jours. J'étais en voyage intérieur. J'avais besoin d'être seul. Pour penser. Pour me retrouver.
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    [pause de vie]

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    IMGP8168

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    10h07
    - Je reprends, pour 30 minutes.

    Entretemps j'ai pris ma douche. Une loooongue douche bien chaude, pas du tout écologique mais tellement bienfaisante. Et puis sous la douche c'est toujours un moment où j'ai le temps de penser. J'y ai parfois des fulgurances de pensée qui me surprennent.

    Juste avant la douche j'ai eu envie de me mettre nu dans une pièce attenante. Besoin de sentir mon corps. Ce corps qui n'a plus partagé de moments de volupté depuis des mois...
    Parfois je me dis que c'est dommage. Mon corps est encore bien conservé, très peu marqué par l'âge. Je ne crois pas que ce répit durera très longtemps. Dans quelques années les premiers affaissements de peau que je sens seront nettement visibles. Ma peau se ridera probablement, comme celle de mon visage qui, exposé aux intempéries, "fait bien son âge". Je n'y pense pas trop mais... ouais, ça ne me laisse pas indifférent.

    10h15 - Beaucoup de pensées diverses se sont promenées dans mon esprit pendant que le temps passait à des petits rien du quotidien, tels que rentrer quelques bûches pour mettre dans le poële, me faire deux tartines de pain grillé beurré. Ouais.. tout ce qu'habituellement je ne raconte pas dans mon blog, n'y trouvant qu'un intérêt extrêmement mineur.

    10h17 - Trou. Je ne pense plus rien. Je suis parvenu au bout de ce qui était "disponible" pour être livré ici. La pensée n'est pas toujours en phase avec le temps accordé à l'écriture. Hier soir j'avais du temps, mais j'étais fatigué de ma journée. Fatigué aussi par un marathon introspectif qui m'a placé devant un trop grand nombre de pistes à explorer. Je me sens à un de ces points où rien ne vient parce que trop de choses sont en mouvement. Je ne parviens pas à saisir une piste et la suivre, parce que tant d'autres la rejoignent et tant d'autres en divergent. Il n'y a pas de chemin privilégié.

    10h21 - J'arrête. Le moment n'est pas favorable.
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    [pause de vie]

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IMGP8196

Vue de ma fenêtre

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    12h09
    - Autrefois j'écrivais très librement, de façon fluide. Les mots venaient et je les déposais sans trop réfléchir. C'était plus simple. Maintenant je mets des heures à rédiger un texte, que parfois je relis une demi-douzaine de fois, si ce n'est davantage. Je cherche le mot juste, la précision dans l'expression. C'est compliqué, c'est lourd, c'est long. Il y a plusieurs raisons à cela. La première c'est un souci d'être au plus près de ce que je voudrais exprimer. Les autres raisons sont nettement plus discutables : elles cherchent au contraire à... influencer. Faire passer une idée, donner une impression, subrepticement instiller un sens que j'ai envie de mettre en avant. En faisant cela c'est non seulement les lecteurs que j'influence, mais moi aussi. Je crée un personnage auquel j'aimerais ressembler, auquel j'aimerais m'identifier, et en lequel j'aimerais être vu. C'est assez pervers...

    (12h16) D'ailleurs, je me surprends à l'instant même dans cette réflexion autour du mot juste. "Pervers" est celui qui m'est venu, mais je le trouve trop fort. Il me fait réagir...

    J'aimerais retrouver une libre écriture, pas trop travaillée, beaucoup plus instinctive. Je me rends compte que je m'auto-influence et que cela crée un "personnage" dont je ne sais plus bien s'il est réel ou imaginaire.

    Ouais... c'est un sujet qui me travaille en ce moment, cette dualité réel-imaginaire. J'ai un texte sur ce sujet qui est "au placard" depuis neuf mois. J'ai plusieurs fois reporté sa publication alors qu'il correspond à une prise se conscience qui a été importante. C'est depuis ce moment-là que j'ai décidé de prendre du recul avec cette "autofiction" en temps réel que constitue, du moins pour moi, l'écriture intimiste en public.

    (12h21) Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire mais, personnellement, ça me fait un peu peur... ou disons que ça me rend prudent. Il y a un risque d'automanipulation entre diverses instances du moi. Une déconnexion du réel qui passe largement inaperçue. Et pour tout dire... une certaine approche de la "folie". Oui, je sais que les mots sont forts mais ils sont à la hauteur du danger que je ressens.

    (12h24) Hier j'entendais à la radio parler de la « dématérialisation de l'argent », qui mène vers les dérives financières que l'on connaît. On ne se représente plus ce que c'est que l'argent quand il ne s'agit que de chiffres sur un écran. Les cartes de crédit ont un peu le même effet sur le consommateur. S'il fallait payer en argent liquide on aurait probablement un autre rapport à la consommation. Et bien notre monde qui se "virtualise" de plus en plus me donne la même impression : on ne sait plus vraiment ce qui est réel. Et internet en est un parfait exemple, notamment en nous déconnectant du rapport au temps réel, aux relations et rapports humains.

    (12h28) Pour ma part je réalise, je prends conscience, du décalage qui peut exister entre ce que je pense, ce que je crois être "moi", et ce que je suis vraiment dans le monde réel, tactile et sensoriel. Récemment je disais à ma psy que maintenant "j'existe", alors qu'auparavant je ne me sentais pas exister parce que trop soumis à des craintes par rapport au regard d'autrui. Alors oui, aujourd'hui "j'existe"... mais dans un monde qui n'existe pas ! Qui n'est pas réel.

    (12h31) C'est facile, là, devant mon écran et à distance de dire ce que je suis et "d'être" ce que je dis. Mais ce n'est pas réel. Je serais différent si j'étais face à la foule que vous constituez, même pris individuellement. Parce que, pour la plupart, je ne vous connais pas. Tout se passe à travers de nos représentations respectives : les miennes à votre égard, les vôtres à mon égard. Nous nous dupons... tout en étant "authentiques". Et ça c'est une réelle déconnexion du réel...

    12h34 - j'ai écrit d'une traite, en indiquant les heures pour que soit mesurable le temps passé. Je n'ai pas relu, pas corrigé, ne me suis pas laissé le temps d'hésiter trop longtemps sur le choix d'un mot. Je me suis efforcé d'être "spontané".

    Sauf que je ne fais que restituer des pensées qui cheminent depuis des mois. C'est plus facile que de me laisser aller à une vraie spontanéité. Mais... est-ce le but d'une écriture partagée ?

    12h36 - Petite pause, le temps de réfléchir, de rassembler mes idées...

    12h37 - Je ne sais pas trop quel est le sens de cette écriture, ce matin. J'ai envie de me sortir d'un carcan. M'extraire d'un "personnage" dans lequel je me sens trop à l'étroit. Je ne suis pas seulement celui que je décris ici et ailleurs, c'est évident.

    12h39 - En fait je me trouve parfois "trop gentil" et parfois "trop dur". J'ai des soucis avec ça, en ce moment. Le "gentil" et les "bons sentiments" me mettent hors de moi (cf. mon billet sur Haïti...). Littéralement parce que mon moi est hors de cet habit que j'ai endossé depuis la prime enfance. Alors, par réaction à quelques blessures, je suis devenu "dur", "froid", "insensible", "indifférent". Parfois ça m'est reproché, mais moi-même je me surprends à avoir de telles attitudes.

    (12h43) Je vais dans les excès : "trop gentil" autrefois, probablement "trop dur" maintenant. C'est une oscillation, un mouvement de balancier. J'ai besoin de trouver ma place d'équilibre. Là où je saurais être attentif à l'autre comme à moi-même. En ce moment j'ai besoin de fréquenter des personnes "authentiques". Ni trop gentilles, ni trop dures. Les deux étant des façons de se faire aimer (ou rejeter, ce qui n'est que l'inverse). J'ai envie de fréquenter des personnes qui savent à peu près où elles en sont, du moins dans les domaines qui m'intéressent en ce moment.

    12h46 - Temps d'hésitation. En fait... pour me sentir bien j'ai surtout besoin d'être seul, le temps de faire un peu le tri dans mes idées. Seul avec moi-même, ça fait déjà du boulot de confrontation interne.

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[pause de vie]

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    18h36 - Je rentre d'une après-midi passée dans mon vaste espace de nature. J'ai préféré aller dehors, avec un soleil intermittent, que de rester devant mon ordinateur. Et j'ai bien fait.

    Je songeais à cette vie sur internet en la comparant à ce que je peux vivre dans le réel : quels souvenirs précis me restent de ces années d'échanges plus ou moins instantanés ? Pas grand chose... Plutôt une impression, une découverte continue, que de réels moments forts. Par contre je me souviens très bien, et avec plaisir, de chaque rencontre "en vrai". Les sentimentales, bien sûr, mais aussi les nombreuses rencontres amicales. Et même celles qui n'ont duré que peu de temps, parce que les circonstances ne permettaient pas davantage.

    18h42 - Je songeais aussi à ce que j'avais écrit au sujet de la "folie", qui est davantage un dédoublement de personnalité en fonction du monde réel concret et celui, imaginaire, des idées. Ça me turlupine depuis que j'écris en ligne. Mais tout le monde ne le ressent peut-être pas ainsi... Sans doute l'écart est-il plus important pour les personnes qui, comme moi, ont un handicap dans la socialisation faute d'une confiance en soi suffisante pour s'affirmer en accord avec son être profond.

    18h48 - Six minutes pour élaborer le petit paragraphe qui précède, temps de réflexion compris...

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[pause de vie]

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      22h57 - Je viens de rentrer chez moi. Temps couvert, avec un épais brouillard pour finir. Et puis dans les dernières centaines de mètres, en prenant de l'altitude, les étoiles apparaissent dans un ciel noir d'hiver. J'aime beaucoup ces surprises, laissant augurer d'une superbe journée ensoleillée demain.

      Je revenais de la petite ville voisine, où je suis allé voir Océans (sur les conseils avisés d'Incertaine). Film magnifique, époustouflant, surprenant. Une incroyable diversité d'animaux et des paysages superbes, autant sous la surface qu'au dessus. Images impressionnantes, poétiques, délicates, puissantes... avec toujours cette même impression : une lourde menace humaine.

      Est-ce une impression fausse ?

      23h04 - Je vais cesser là cet exercice d'écriture sur le vif, sans réflexion poussée. Au total j'y aurais consacré pas loin de deux heures dans ma journée. Souvent c'est davantage...

      J'ai aimé cette expérience. Elle m'a fait renouer avec une écriture directe, plus "simple" que ce que j'élabore habituellement. Aborder aussi un peu d'autres sujets.

      23h11 - Fin

Merci aux commentateurs qui ont accompagné ce marathon improvisé

Commentaires
K
Bonjour Pierre,<br /> <br /> <br /> <br /> Je souris à l'idée d'être appelée ainsi car j'ai en fait peur des souris, j'ai un chat dont le rôle est avant tout de m'en préserver...Je sais la petite bête n'a jamais fait de mal à la grande ( enfin cela dépend laquelle...), mais les peurs on peut essayer de savoir d'où elles viennent, apprendre à les gérer les dépasser, les contrôler, mais des fois cela nous échappe....<br /> <br /> <br /> <br /> Pour en revenir à votre texte que j'ai relu car deux moments m'ont arrêtée: le premier je préfère glisser, le 2ème c'est ce passage:<br /> <br /> <br /> <br /> Je regarde par la fenêtre mouillée de pluie. Je vois un grand ciel uniformément gris, le sommet des arbres. Celui qui est devant la maison, ceux qui sont plus loin et qui, chaque année, en s'élevant, décalent l'heure d'apparition du soleil. Je ne les ai pas plantés assez loin...<br /> <br /> <br /> <br /> Est ce ce sont les arbres qui ont été touchés par les intempéries? Si c'est le cas, votre besoin de lumière a été exaucé...<br /> <br /> <br /> <br /> Belle journée
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K
Bonjour Pierre,<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai survolé en souriant et en me posant quand un mot m'interpellait votre programme journalier de l'époque...j'ai toujours cette impression d’être la petite souris qui regarde là où il ne faut pas...<br /> <br /> <br /> <br /> Belle journée
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P
en voilà une bonne nouvelle :)))
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P
Ton passage me fait plaisir, Pati :o)<br /> <br /> Je crois que ce qui est compliqué c'est la combinaison de l'écriture spontanée ET introspective ET en public. L'écriture libre sans regards m'était très familière auparavant, quand j'étais mon seul lecteur (qui ne se relisait d'ailleurs presque jamais...).<br /> <br /> Par contre la création en public n'a pas la même implication intime "collée" à soi. Ça peut rester très intime, mais sans trop vulnérabiliser.<br /> <br /> J'aimerais assez quitter l'explicatif-justificatif qui, je crois, était un mode de fonctionnement ancien qui a perduré exagérément pour des raisons impliquantes fort complexes que je pense cerner assez bien. Oups... je suis en train de continuer dans ce sens ;o)<br /> <br /> Oui oui, tu es très claire :o)<br /> Et c'est en partie parce que je sens que mon écriture cherche une nouvelle voie que je n'écris plus trop ici.<br /> <br /> Pour un autre marathon chez Alain... j'y ai souvent pensé et j'y serai peut-être prêt à la prochaine édition.
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P
intéressante, ta démarche, pierre :)<br /> <br /> j'ai lu le billet suivant, et donc tes ressentis, après coup.<br /> <br /> je trouve que l'écriture spontanée est plus à l'aise avec la création, que souligne alain (je crois que c'est alain, lol)qu'avec une écriture plus... centrée sur soi, sur une introspection, qui est ton domaine de jeu plus familier ;)<br /> <br /> moi qui te lis depuis quelques temps, déjà, ici ou ailleurs, je trouve quand même un changement notable, sur ce billet-ci.<br /> même si je pense que tu as tout de même encore pas mal retenu ta plume, en cherchant encore à expliquer, développer tes idées sur le coup, il y a tout de même un début de liberté de ton (nop, c'est pas le bon terme... de laisser couler, disons) moins présent d'habitude.<br /> <br /> je trouve que c'est un exercice intéressant. peut-être pourrais-tu t'y employer à nouveau, en essayant juste de retranscrire ce qui te vient, sans chercher à l'amender de justifications, ou explications... laisser aller ta plume sous la dictée de ton intellect...<br /> sais pas si suis claire ;)))<br /> <br /> en tout cas, chapeau ! t'es prêt à te lancer chez Alain, à la prochaine session de son marathon (dont je suis une grande fan ;)) )
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M
heu..."douter" <br /> gloup's ....j'ai cliqué trop vite <br /> bon<br /> on rigole mais on ne se moque pas ...<br /> tention hein...
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M
Quel rapport avec l'imaginaire poétique ? La crainte de me "tromper" dans l'interprétation que j'en donne. Comme s'il n'y en avait qu'une seule de valable : celle que l'auteur à voulu donner.<br /> <br /> Quel rapport avec la spontanéité ? Laisser sortir ce qui vient de moi c'est prendre le risque de me tromper. Comme si je pensais "de travers". Et si je me trompe c'est que c'est moi l'erreur...<br /> ----------------------<br /> permettez peut-être que j'y revienne plus tard parce que paradoxalement je connais que trop ce sentiment<br /> mais je ne sais pas si j'oserai l'exprimer ici c'est tellement "personnel" et je n'ai pas l'habitude de m'exposer ainsi ...<br /> c 'est la peur d'être mise à nue très certainement qui m'en empêche ... <br /> <br /> mais je comprends tout à fait ce que vous exprimez et vous ne pouvez certainement pas vous doute a quel point je comprends
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P
Petit rajout : si je me "casse la figure" dans ce que j'entreprends ce n'est pas l'échec qui me sera pénible, mais la petite voix intérieure qui me dira : « Tu vois, si t'avais réfléchi un peu plus... ».<br /> <br /> Celle-là je la HAIS !<br /> <br /> ;o)
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P
Je ne faisais pas de lien aussi direct, Martine : je parlais de *recoupement* entre deux "incapacités" (?) faisant appel à des registres proches, caractéristiques de l'enfance.<br /> <br /> Mais ce que vous dites de la maîtrise m'intéresse, parce que cela m'a déjà été suggéré à de nombreuses reprises. Il y a de ça, en partie, mais je crois que ça passe par des détours plus indirects.<br /> <br /> Il m'est difficile de savoir exactement ce qui se passe dans mon inconscient qui, en toute logique freudienne, m'est inaccessible. Cependant, plutôt que la maîtrise, je dirais qu'il s'agit d'une très grande crainte du jugement par autrui. Donc oui, ça se situe davantage dans le registre de la peur que dans celui de l'incapacité. Disons que c'est une peur incapacitante...<br /> <br /> J'ai besoin de repères assez sûrs pour oser. Pas tant parce que je redoute de me casser la figure, mais parce que je crains le jugement face à toute "audace" insuffisamment réfléchie et préparée. Comme si pour oser il fallait... oui, "maîtriser" les suites. Ce qui aboutit à un immobilisme certain tant les imprévus surviennent dès qu'on modifie un équilibre. Impossible de tout prévoir !<br /> Et le juge suprême, en la matière, à travers moi... c'est mon père (ce que j'ai intégré de lui).<br /> <br /> Quel rapport avec l'imaginaire poétique ? La crainte de me "tromper" dans l'interprétation que j'en donne. Comme s'il n'y en avait qu'une seule de valable : celle que l'auteur à voulu donner.<br /> <br /> Quel rapport avec la spontanéité ? Laisser sortir ce qui vient de moi c'est prendre le risque de me tromper. Comme si je pensais "de travers". Et si je me trompe c'est que c'est moi l'erreur... C'est comme si ma pensée avait besoin d'être validée par une autorité de référence. Elle ne s'exprime donc que très... timidement. Prête à rentrer dans sa coquille à la moindre désapprobation par une entité reconnue comme détentrice d'un pouvoir de jugement.<br /> <br /> Je décris là ce que j'ai compris de mon fonctionnement, ce qui me parait aller dans une certaine logique. Fort heureusement je m'en émancipe chaque jour davantage, et notamment grâce à ces écrits publics lus par un lectorat que je dote d'un pouvoir de validation. C'est donc bien moi, en dernier ressort, qui "autorise" l'Autre à me juger.<br /> <br /> Euh... quelqu'un aura t-il compris ce fonctionnement complexe ? ;o)<br /> <br /> Je précise (voyez à l'oeuvre le processus d'autojustification qui s'efforce de penser à tout...), que je sais très bien que tout cela est irrationnel.
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M
cette incapacité à vous laisser porter par votre imaginaire sans un support assez précis serait, selon vous, un refus de vous laisser aller à la spontanéité..? <br /> Bien évidemment, dans ce cas précis, vous seul pouvez répondre.<br /> <br /> Mais dans la généralité si certains s'avouent réfractaires à la poésie imagée d'un Baudelaire et sont au contraire sensibles à celle, plus classique d'un Hugo...<br /> (dans mon cas les deux me vont parfaitement)<br /> <br /> je ne crois pas que ce soit lié à une acceptation( pour l'un) et à un refus (pour l'autre) de se laisser aller à la spontanéité <br /> <br /> plus simplement peut-être, notre façon d'appréhender l'art en général obéit-elle à des codes <br /> <br /> une écriture nous sensibilisera, une autre moins ..<br /> <br /> mais si tout ceci n'était pas dû à une incapacité à se laisser aller, mais plus à une peur de le faire ? <br /> <br /> -Peur de lâcher la rampe du "maitrisé",<br /> c'est rassurant de savoir où on pose les pieds et de se sentir chez l'autre comme chez soi: en terrain connu.<br /> <br /> peur de voir jusqu'où peut aller l'esprit lorsqu'on le laisse divaguer et la crainte de perdre pied en ne retrouvant plus ses repères <br /> <br /> Garder les pieds sur terre c'est peut-être aussi la peur et le refus de se voir déstabilisé par ce qu'on ne maitrise pas ou moins...<br /> <br /> Votre incapacité à vous laisser aller à la spontanéité, n'est ce pas simplement une volonté farouche de Garder la maitrise sur toute chose et a tout prix .?
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