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Alter et ego (Carnet)
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3 mars 2010

Le vert et l'éthique

Ils ont été plantés là il y a peut-être vingt-cinq ou trente ans. Entre une route à grande circulation et un terrain de sport, en limite d'un grand parc paysager du 19eme siècle.  Épais rideau cache-misère, sans âme, dont la fonction prime sur la qualité esthétique. Des arbrisseaux plantés bien régulièrement, pour apporter de la verdure. Celui qui a été en charge de concevoir cette tache de verdure, ou un autre qui s'est senti les compétences suffisantes pour cela, à proposé un végétal robuste et pas cher. Faisant appel à sa pauvre imagination il a décidé : « On va mettre des Charmilles. C'est bien les Charmilles ! ».

Et la série de petits arbrisseaux, sans doute plantés avec une belle régularité à la distance étriquée choisie par le technicien, a rempli son rôle : cacher un disgracieux talus. Puis ils ont poussé, année après année, se sont élargis comme ils pouvaient et les plus vigoureux ont étouffé les plus faibles. La nature est impitoyable !

Si bien qu'avec le temps, sans aucun entretien, les frêles tiges sont devenus arbres maigrelets. Denses et serrés, dans une course effrénée vers la lumière. Vers la survie. La nature s'est lancée à l'assaut de la place disponible. Entre route et terrain de sport. Mais la nature ne se préoccupe pas des contraintes humaines... elle s'étend à sa guise et sans vergogne. Elle évolue sans cesse, offrant par son expansion de nouvelles ambiances bénéfiques pour les oiseaux, les insectes, d'autres plantes qui apprécient l'ombre. La nature domestique laissée libre s'enrichit constamment de nouvelles espèces et tend vers la biodiversité.

Alors l'homme, gestionnaire de son état, a trouvé que ce bout de nature en prenait un peu trop à ses aises. Devenait un peu envahissant, sortait des limites imparties. Et l'homme n'aime pas sentir que quelque chose lui échappe. Il fallait faire quelque chose !

Il a été décidé de "limiter" cette prolificité. De contenir cette expansion végétale. C'est simple : une tronçonneuse, outil miracle de contrôle des arbres ambitieux, viendrait sans difficulté à bout de ces centaines de jeunes arbres. Quelques secondes pour chaque tige et hop, de 6 mètres on rabaisserait tout ça à 2,50 m. Et même moins, ça sera encore plus simple. Sschlaaack, une bonne coupe en brosse ! Un coup de rasoir sur cette pilosité végétale, bien dégagé derrière les écorces !

VroaAam, vroaaaAAammm. Et un, deux, trois...  vingt, trente... cent, deux cents... tous coupés rasibus ! Pas de chichi. Tous pareil !

Tant pis pour les oiseaux qui n'auront plus rien pour faire leurs nids. Tant pis pour les bourgeons qui, déjà, gonflaient. Tant pis pour la sève qui s'écoule en abondance des troncs et branches amputés ! Il faut répondre à la demande du technicien, qui répond lui-même à la demande des services routiers., qui répondent eux-mêmes aux règlements. Ou qui anticipent, au cas où... De toutes façons on ne pourra pas laisser ces tiges grandir indéfiniment. C'est trop serré tout ça !

Inadéquation entre une conception indigente et l'absence d'entretien pendant des décennies... oui, il faut bien intervenir à un moment ou un autre. Mais il y avait peut-être d'autres façons de faire... Sélectionner, éclaircir, conserver ce qui en valait la peine : l'esthétique d'un bout de nature et le refuge qu'il offre pour les animaux. « Hein ? Quoi ? éstétik... késako ? Des animaux... pfff, y z'iront ailleurs ! L'impératif c'est la sé-cu-ri-té ».

VroaaAaam, vroaAAAaaam, coupe et coupe ! Ne restent que des tiges tranchées, hérissées. C'est laid, horrible. Un massacre ordinaire.

Celui qui écrit ces lignes est aussi celui qui a tenu la tronçonneuse, aujourd'hui. Ben oui... Chargé de répondre à la demande de celui qui a accepté ce carnage chantier. Chargé de faire travailler les personnes qu'il encadre. Chaine de responsabilités et de fonctions, le donneur d'ordre n'étant pas celui en charge du sale boulot. Et celui qui fait le boulot... n'avait guère de possibilités de faire autrement. Refuser pour des raisons éthiques... alors qu'un autre a déjà rasé le quart de l'espace... et qu'un autre le terminera de toutes façons ? À quoi bon résister..? Aucune valeur patrimoniale. Juste un bout de nature évadée des limites qui lui étaient assignées.

Alors j'ai exécuté la sentence. Sans me poser de questions. Sans me laisser la place de m'en poser. Je voyais mais ne regardais pas. Anesthésie volontaire. Ne pas penser.

Mais la sensibilité ne se laisse pas museler ainsi et j'ai quand même fini par dire à mes gars : c'est du massacre ! Un peu étonnés, ils m'ont répondu en choeur « il faut bien le faire, puisqu'on nous le demande ! Et puis ça repoussera ! ». L'argument qui tue : "ça repoussera". Que d'horreurs commises sous couvert de cette hérésie... Quant à répondre à la demande... difficile de ne pas faire des analogies avec d'autres exécuteurs d'ordres en des temps sombres de l'histoire.

 

Pourtant, quand je vois d'autres faire ce genre de décapitation je m'insurge en silence contre leur incompétence :  « mais c'est pas comme ça qu'il fallait faire, bougres d'andouilles ! ».

Pourtant je suis parfaitement informé de l'aberration de ce que je fais : je militais autrefois contre ce genre de pratiques défigurantes. J'écrivais des articles expliquant les pratiques respectueuses pour un journal d'obédience écolo-naturaliste.

Pourtant je suis un amoureux des arbres et j'ai fait jadis de cette passion un métier. J'en ai fait naître des milliers, plantés un peu partout en France. Et l'arbre est à l'honneur dans mon vaste coin de nature.

Pourtant je suis un naturaliste convaincu...

Mais ce bout de semi-nature, posé la entre ville et campagne, n'est ni l'un ni l'autre. Ces arbres n'avaient pas la place de tous grandir. Il fallait choisir : un petit bout de haie ensauvagée ou un "espace vert"  régularisé dont la fonction est d'avoir cette couleur : vert végétal.

 

IMGP8329

Pas de photos du massacre, mais une autre représentative de la diversité,
quand un végétal n'est pas que "vert".

(Bouleaux de Chine)

Commentaires
P
Tu as raison Chris, j'aurais pu tenter... et en même temps, je me demande si tenter de convaincre le client ne serait pas dépenser beaucoup d'énergie pour pas grand chose...<br /> <br /> 1 - Parce que lui-même répond à une demande des services départementaux en charge de l'entretien des routes. Il faudrait donc qu'il puisse lui-même défendre cette cause, alors qu'il n'a visiblement pas les mêmes convictions que moi, ni les connaissances suffisantes, donc pas d'argumentaire à opposer a des techniciens prompts à déployer largement un parapluie protecteur vis à vis de leur responsabilités.<br /> <br /> 2 - Parce que la "valeur" esthétique, patrimoniale, historique, botanique, de cet espace est faible. Or des espaces cumulant ces valeurs à un haut niveau n'ont pas pu être "sauvés", en de multiples lieux, dès lors que les gestionnaires avaient décidé, selon leurs critères (la sacro-sainte SÉCURITÉ), qu'il fallait intervenir. Il s'agit parfois d'alignements majestueux d'arbres centenaires, de parcs de grand intérêt paysager, d'arbres géants, de zones humides riches en faune et flore spécifique, etc.<br /> <br /> C'est surtout en fonction de ce deuxième critère que je ne me suis pas lancé dans la défense de cet espace "ordinaire", comme il y en a partout en France. En d'autres temps je me suis mobilisé et ai agi comme je le pouvais. Là, j'ai choisi de ne pas regarder...
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C
Je lis ton message et des tas de revendications me viennent à l'esprit. Puis je lis les com et je me dis que nous, tes lecteurs, avons eu les mêmes idées qui nous traversaient la tête en lisant tes mots. Et tu nous réponds avec beaucoup de coeur et de profondeur. <br /> Moi, sans te connaitre bien sûr, je t'aurais bien imaginé en train d'aller voir ton "client" et lui expliquer ton point de vue, tes idées quant à cet "élagage" forcé et contraire à tes valeurs. Ensuite, j'imagine que si tu te donnes la possibilité d'être aussi convaincant dans tes paroles orales que dans tes écrits ici, peut-être y aurait-il eu une part de prise de conscience de ce "client" et peut-être t'aurait-il répondu de faire en partie comme tu pensais. Les idées écolo passent bien en ce moment alors il faut en profiter. Même si l'interlocuteur pense le contraire de ce qu'il te répondra, il ne sera peut-être pas insensible à une mise en valeur de l'entrée de sa ville, la mise en valeur de 25 ans de plantations!!!! Ou alors peut-être pas. Mais au moins tu aurais essayé. Et aujourd'hui tu pourrais râler contre ce "client" impitoyable et irrespectueux et non contre toi-même.<br /> Tu as de belles valeurs en toi et y crois. Il ne te reste plus qu'à oser. Je pense sincèrement que tu n'as rien à perdre, au contraire. <br /> Voilà mon quart d'heure moralisateur!!!!!!!!!!!! Il faut que je te dise que depuis peu je me suis donnée pour ligne de conduite du "ras le bol de l'indifférence et ose exprimer tes idées". Alors j'essaie de m'y tenir. C'est dur et je me demande même encore si je ne vais pas effacer ce com. Allez ,courage, non, hop je clique sur envoyer. Vite.
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P
Oh ben en voila une drôle d'idée, Julie ! Que fais-tu donc de mon « j'aime être dérangé » et de mes remerciements ? Tu voudrais donc me priver de ce plaisir ? Rhôôô, c'est pas gentil du tout, ça ! ;o)<br /> <br /> Au contraire je trouve que tu as bien fait de me poser ces questions : quelque chose t'interrogeait dans ma façon de réagir et tu m'en as fait part, tout simplement. C'est tout à fait sain d'agir ainsi et c'est ce qui fait des rapports "authentiques".<br /> <br /> Maintenant si de mon côté ça m'avait dérangé excessivement, et éventuellement blessé... et bien ça me revenait ! Toi tu as agi conformément à tes envies, la suite ne dépend plus de toi (du moment que tu agis dans le respect d'autrui, évidemment). <br /> <br /> J'apprécie que tu t'adresses à moi *simplement*, comme si on se connaissait. C'est un des avantages d'internet de se sentir "proches" même sans s'être jamais rencontré de visu. Je m'adresse à "vous", lecteurs et lectrices, sur ce ton de confidences alors que je ne connais que peu d'entre vous.<br /> <br /> Pour ce qui est du temps, tu ne me prends rien : c'est moi qui "donne", parce que j'en ai envie :o)<br /> Si je n'avais pas le temps de répondre je ne l'aurais pas fait (la veille je n'ai répondu à aucun comm parce que je suis rentré très tard d'une conférence). J'ai envie de dire [avec un grand sourire]... laisse-moi réagir à ma guise :o) Laisse-moi la responsabilité de répondre, ou pas, d'y consacrer du temps, ou pas. Je n'ai pas besoin qu'on me protège (je ne connais que trop le syndrome du sauveur...).<br /> <br /> Alors j'espère vivement que tu continueras à intervenir ici. Et je te remercie beaucoup pour ce que tu viens de me donner de toi avec ces "regrets" :o)
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J
Pierre , je suis désolée d'avoir "dérangé" en fait . Je ne sais pas ce qui m'a poussée à te poser ces questions . Que je le fasse avec des gens que je connais et en aparté ...cela m'arrive tous les jours . Mais là , je me demande un peu de quoi je me mêle, figure toi et je crains de de t'avoir blessé , alors que tu étais si généreux dans tes écrits . <br /> Parce que déranger ...veut dire que je t'ai bousculé . J'ai pris de ton temps aussi pour te faire répondre . <br /> J'ai pris une résolution , c'est celle de ne plus intervenir de cette manière sur des blogs . <br /> Je regrette en fait .
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P
Vos remarques me font plaisir, tant sur la philosophie que vous développée autour de ce "mal nécessaire" que sur la façon dont j'ai transcris mes ressentis :o)<br /> <br /> Je vais m'attacher à répondre aux quelques questions qui me sont posées. <br /> <br /> L'art des jardins, Nicole, est comme tout art : éminemment subjectif et fortement imprégné de "culture" (au sens sociétal du terme". C'est d'ailleurs un art qui, parce qu'il est constitué de vie, est des plus contradictoire en lui-même : il associe étroitement nature et culture, tant dans le sens agricole que sociologique. Les différentes formes d'art des jardins tendent plus ou moins vers l'un de ces pôles. Pour ma part je préfère ce qui tend vers la "nature", ou du moins qui s'en inspire et s'appuie sur une notion de liberté laissée au végétal. J'aime les jardins où la nature est magnifiée, "embellie", et peut-être... idéalisée. « Imiter la nature, hâter son oeuvre », comme le dit une formule célèbre.<br /> <br /> Alors je peux admirer la prouesse technique qui consiste a maîtriser avec brio la nature (le jardin "à la française"), mais ce n'est pas ce qui déclenchera d'émotion profonde. Il en sera différemment avec le jardin zen, qui, bien que dans la maîtrise, est empreint de toute une philosophie. L'art du bonzaï s'inscrit dans une démarche similaire, tout en étant aussi un summum de contradiction entre nature et culture !<br /> <br /> Pour ce qui est des jardins de Chaumont sur Loire (que je ne connais que par photos), j'avoue que ça me laisse très circonspect. J'y verrais plus du graphisme (vivant !) que du jardin. La démarche est fort intéressante et peut révéler de vraies surprises, mais plus proches de l'art que du jardin...<br /> <br /> Martine... j'ai aussi pensé à la chanson de Cabrel en sentant venir sous mes doigts des formules proches de ses mots :o)<br /> <br /> Julie... tu me poses des questions dérangeantes. Ça tombe bien : j'aime être dérangé ! ;o)<br /> <br /> Qu'est-ce qui m'a empêché de poursuivre le massacre ? Et bien... je me le demande encore ! Et j'avoue que ça me tracasse. Je crois que c'est précisément parce que j'ai poursuivi un travail commencé par d'autres que ma capacité critique a été anesthésiée. Quelque chose dans mon esprit s'est porté sur autre chose que mes valeurs "naturalistes" et ce dont des valeurs "qualitatives" qui ont pris le dessus : faire consciencieusement le travail selon d'autres critères, (en l'occurence la régularité et l'alignement).<br /> <br /> Pourquoi ai-je été "infidèle" à mes valeurs (plutôt que croyances) ? Probablement parce que je me suis vu "coincé" entre différents objectifs touchant à des valeurs difficilement compatibles dans un délai de réflexion proche de zéro : mettre une équipe au travail (aspect socio-technique), répondre à une chaine de demandes (aspect technico-économique). Le tout sans perdre de vue le cadre de travail (personnes en insertion pour qui la notion de "cadre" est un des axes du contrat)...<br /> <br /> Bousculer tout ça au nom de valeurs personnelles, même si elles sont étayées par une compétence, tout en sachant qu'il faudrait aller à l'encontre des demandes du donneur d'ordre (le "client"), m'a paru trop compliqué sans même que j'en prenne conscience. Alors j'ai abdiqué en anesthésiant ma pensée.<br /> <br /> C'est du moins ainsi que je l'interprête...<br /> Et ça m'interpelle grave !!!<br /> <br /> Oui, « grand écart », comme le dit Calamityjane.<br /> <br /> Et figurez-vous que je ne suis pas prêt d'oublier cet acte, que je vais devoir assumer pendant longtemps : je passe tous les jours devant pour me rendre à mon travail ! De plus c'est une des entrées de la ville, donc vu par énormément de gens...<br /> <br /> Tina, oui, je me suis trouvé en bout de chaîne, 25 ans après. Le concepteur d'origine ne saura rien de son erreur qu'il a probablement répété en de multiples situations et comme on continue à le faire un peu partout. Utiliser la nature demande avant tout de l'observer, pas de la contraindre...<br /> <br /> Merci pour vos commentaires qui m'aident à prendre conscience de mes incohérences :o)
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T
Bonsoir Pierre,<br /> Je comprends ton désarroi, difficile d'intervenir 25 ans aprés une mauvaise décision, pour réparer l'erreur, qui n'est pas réparable. parce qu'apparement le choix des charmes à cet endroit est un mauvais choix, et en plus la densité de plantation ne leur permet pas d'évoluer "dignement". Et, comme on n'écoute pas ton avis!<br /> En plus ils font tailler tard dans la saison, bouh! tous n'ont pas compris que dans le jardinnage, le client et l'argent ne sont pas rois, c'est la nature qui dicte quand on plante, quand on taille... Certains demandent heureusement quand ils ne savent pas, mais j'imagine que tu ne traites pas directement avec les donneurs d'ordre, c'est bien frustrant parfois, mais il doit y avoir bien d'autres situations plus satisfaisantes.
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C
Le mot est bien choisi Julie...Infifèlité.<br /> Il me semble qu'il y a une distinction entre ce que l'on croit (foi, convictions, valeurs) et ce que l'on fait (réalité, pragmatisme, obligations), ce qui nous amène parfois à faire le grand écart...et le grand écart n'est pas facile à faire, ça peut même être douloureux!
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J
Coumarine a raison quand elle dit qu'on sent que tu es touché par le massacre que tu as du accomplir avec cette haie de charmille . <br /> Et c'est d'ailleurs ce qui m'amène à te poser deux questions qui me reviennent à l'esprit depuis que j'ai lu ton texte hier soir. Qu'est ce qui t'a empêché de refuser ce travail que tu qualifies de "massacre" ? Pourquoi as tu été "infidèle" à tes propres croyances ?
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M
L'arbre va tomber<br /> Les branches salissaient les murs<br /> Rien ne doit rester<br /> Le monsieur veut garer sa voiture<br /> Nous, on l'avait griffé<br /> Juste pour mettre des flèches et des cœurs<br /> Mais l'arbre va tomber<br /> Le monde regarde ailleurs<br /> <br /> L'arbre va tomber<br /> Ça fera de la place au carrefour<br /> L'homme est décidé<br /> Et l'homme est le plus fort, toujours<br /> C'est pas compliqué<br /> Ça va pas lui prendre longtemps<br /> Tout faire dégringoler<br /> L'arbre avec les oiseaux dedans !<br /> Y avait pourtant tellement de gens<br /> Qui s'y abritaient<br /> Et tellement qui s'y abritent encore<br /> Toujours sur nous penché<br /> Quand les averses tombaient<br /> Une vie d'arbre à coucher dehors<br /> L'arbre va tomber<br /> L'homme veut mesurer sa force<br /> Et l'homme est décidé<br /> La lame est déjà sur l'écorce<br /> Y avait pourtant tellement de gens<br /> Qui s'y abritaient<br /> Et tellement qui s'y abritent encore<br /> Toujours sur nous penché<br /> Quand les averses tombaient<br /> Une vie d'arbre à coucher dehors<br /> <br /> L'arbre va tomber<br /> On se le partage déjà<br /> Y a rien à regretter<br /> C'était juste un morceau de bois<br /> Un bout de forêt<br /> Avancé trop près des maisons<br /> Et pendant qu'on parlait<br /> L'arbre est tombé pour de bon !<br /> Y avait pourtant tellement de gens<br /> Qui s'y abritaient<br /> Et toutes ces nuits d'hiver<br /> Quand les averses tombaient<br /> T'as dû en voir passer<br /> Des cortèges de paumés<br /> Des orages, des météores<br /> Et toutes ces nuits d'hiver<br /> Quand les averses tombaient<br /> Une vie d'arbre à coucher dehors<br /> À perdre le nord<br /> À coucher dehors <br /> -----------------------------<br /> <br /> votre article m'a fait penser à cette chanson de Cabrel alors je la dépose là...<br /> <br /> pas du tout suggestive pour le coup la chanson de Cabrel et pourtant voyez vous elle touche tout autant ...<br /> <br /> --------------------<br /> Et si par hasard l'écriture métaphorique venait à vous titiller la plume, quand vous voulez, (passez moi l'expression ),je suis votre homme .<br /> <br /> (et je précise qu'il n'y a aucune métaphore à chercher dans cette expression courante :-))
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N
Envie de lire l'analogie entre les arbres amputés et décapités et l'homme qui choisit d'anesthésier sa pensée et de se couper de ses convictions. parce qu'après tout cette charmille c'est un autre qui l'a planté, qui l'a décidé et d'autres qui ont éxécuté...<br /> Combien sommes nous à nous retenir de respirer lorsque nous devons eggectuer un travail qui và à l'encontre de ce que nous sommes ? D'ailleurs, j'ai utilisé le verbe devoir, alors que je pourrais me donner le droit de choisir. pas si simple. Accepter une tâche "puante" pour pouvoir à côté poser un pansement bienfaisant. Quant à la question d'appliquer des directives ineptes voire nuisibles, je me pose la question tous les jours. Je serai une retraitée honteuse.<br /> <br /> Et puis j'ai envie d'aller sur un autre point de vue : qu'est ce que l'art du jardin ? Est-ce le bonzai ? le jardin japonais ? le jardin à la française ? le jardin anglais ? ...<br /> Notre oeil, notre sensibilité au paysage a considérablement évolué au cours des siècles et des civilisations. <br /> Tiens, je serais curieuse de connaitre votre avis sur les jardins de Chaumont sur Loire.
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