25 mars 2010
Se connaître
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« J'ai commencé à écrire par désir de m'échapper de ce qui pouvait
m'enfermer. Ce travail n'a jamais été narcissique. C'était la volonté de
faire tomber les murs à l'intérieur desquels j'étais prisonnier. La
grande aventure, c'était de détrôner l'ego, puis de vivre cette
mutation. Bien sûr, tout le travail de destruction préalable est
forcément douloureux. Il y a toutes sortes de remises en cause. Il faut
se couper de tout un tas d'attachements – à ce qu'on était, à des
personnes, à des lieux – pour naître à soi-même. Il faut arriver à une
grande liberté intérieure, n'être plus conditionné par tout le passé. La grande affaire, c'est que la pensée est incluse dans cette nuit intérieure qu'elle a à élucider. Elle n'est pas libre de voir, puisqu'elle est identique à ce qu'elle a à explorer. Donc il faut qu'elle fasse retour sur elle-même pour s'affranchir de ce qui la conditionne. Tant qu'on n'a pas fait ce travail extrêmement exigeant, on a des perceptions de soi-même viciées. Dès lors, on ne peut pas se connaître. » Charles Juliet, dans Télérama n° 3141 |
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