Rappel à la réalité
Bon, c'est pas drôle pour les six millions de personnes qui sont, ou ont été, bloquées dans 300 aéroports après l'annulation de 63.000 vols. Pour certains d'entre eux ça coûte très cher, c'est beaucoup de tracas et d'inquiétudes, une invraisemblable galère pour revenir chez eux, ou une grosse frustration de devoir annuler des vacances.
Ouais, tout ça c'est pas drôle quand on est pris dedans.
Pas drôle non plus pour les entreprises qui dépendent du fret aérien. Pas drôle pour ceux qui ne peuvent expédier la marchandise, ni pour ceux qui ne la reçoivent pas. Pas drôle pour les pourvoyeurs de tonnes de denrées périssables, qui vont devoir être jetées.
Mais bon... en dehors de ces innombrables cas individuels ou à petite échelle, c'est quand même assez jouissif de voir l'incroyable bordel que peut occasionner un nuage de cendres ! À l'échelle collective, c'est quand même une sacrée leçon de réel qu'on se prend derrière les oreilles ! Eh ben non, on ne fait pas toujours comme on veut ! On n'est pas les maîtres du monde ! Et parfois on ne peut rien, malgré l'argent, l'intelligence, le pouvoir.
C'est heureux ! Ce rappel est tout à fait opportun.
J'ai trouvé fantastique de me dire que notre partie du monde était paralysée, en ce moment. Coupée du reste du globe. De savoir qu'aucun avion ne survolerait l'immensité bleue du ciel d'aujourd'hui m'a rempli d'aise. Je me sentais... libre. Ou... égal. Oui, c'est ça : nous étions tous à égalité. Les pieds sur terre. Je me sentais encore plus en contact avec la terre, la nature. Dans le monde réel et non celui, artificialisé, qui rend l'autre bout du monde aussi accessible que la ville voisine.
Oui, je crois que c'est ça qui me plaît : un rappel de la réalité.
Arbre à caramel