Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
25 septembre 2010

Je reviendrai à Montréal...

Il y a un an je réalisais ce que j'avais prévu, sur l'air d'une chanson de Charlebois : « Je reviendrai à Montréal... ». Conviction acquise quelques années plus tôt, alors que j'étais en résidence temporaire juste à-côté de cette ville. Intimement lié à une pétillante autochtone j'avais imaginé être amené à y revenir souvent. J'ai même envisagé de m'y installer...

clindoeuil

Quand la rue fait un clin d'oeil...

L'an dernier, au matin du 24 septembre, c'est en solitaire que j'ai déambulé dans des rues autrefois parcourues, ravi, au bras de l'amie tant aimée. Cette fois je ne suis resté que quelques heures, à la fois heureux et le sourire teinté d'un peu de tristesse. Sans fondre en vaine nostalgie, j'ai pensé à l'absente, si proche. Elle était de l'autre côté du pont, à quelques minutes de distance. Et il y avait tant à se dire après les malentendus. Dommage...

IMGP4213

Une autre fois, peut-être...

Je ne suis resté à Montréal que le temps d'être là, concrètement présent. Le temps d'avoir rendu possible l'impossible, de le sentir accessible, presque de le toucher. Le temps de ne pas rencontrer, d'un commun accord, celle qui ne le désirait pas.

Non, ça n'a pas eu lieu. C'était ainsi. S'éteignait là le premier objectif de mon voyage, passant le relais à celui que j'avais prévu de lui substituer. J'ai quitté Montréal et mis le cap vers des paysages nouveaux. Un autre Québec, celui qui ne serait plus seulement celui des souvenis à deux. Le mien...

M'extasiant devant des scènes qui continuent à diffuser dans mon esprit, c'est en solo que j'ai parcouru les espaces colorés d'automne. J'étais physiquement seul... mais en même temps j'avais pour compagne une présence incorporée. Avoir effleuré la possibilité d'un partage m'était suffisant. Et puis j'avais la satisfaction d'avoir fait ce qu'il fallait. Montréal était loin, habillé désormais d'un nouveau regard.

IMGP4199

Depuis je peux entendre parler du Québec sans ressentir systématiquement un pincement de nostalgie. Je peux me réjouir d'entendre les expressions et l'accent québecois sans en percevoir trop fort le manque. Je peux être heureux de rencontrer des habitants de ce pays, et laisser les souvenirs s'inviter et prendre place dans mon esprit.

IMGP4192

Je n'aime pas l'idée que les beaux souvenirs puissent être recouverts de tristesse. J'aime les réminiscences lumineuses, les éclats de passé qui me donnent le sourire, et je m'y emploie. C'est ma façon de redessiner la vie.

IMGP4162



Commentaires
K
Bonjour Pierre.<br /> <br /> Je suis descendue a Nice rejoindre mon mari pour son travail. C'est une region ou j'ai vecu une partie de mon enfance ( mon pere est enterre a Camnes) et je respire la nostalgie, non pas que cette periode fut lumineuse, mais elle etait source de tous les projets que l'on peut concevoir a cet age. Je pense que si ailleurs j'ai parle de tristesse c'est parce que je suis la. Pourtant le soleil.la mer.les mimosas. Les pins sont des elements naturels qui ont agremente cette vie et qui maintenant encore m'apportent un epanouissement vital a mon equilibre. Vous avez raison de dire que l'on se sert de ces cheminements pour voir la vie autrement...<br /> <br /> A bientot
Répondre
P
Alain, c'est en toute conscience que j'ai répondu « pour ma part » :o) Je ne peux parler que de ce qui me concerne, et mon raisonnement est fonction de MA perception du monde. <br /> <br /> Bien sûr que j'ai pris acte de ce refus, l'ai clairement "entendu" et n'ai pas cherché à l'outrepasser. Mais ça ne change rien à ma façon de voir le "définitif", dont l'expérience m'a enseigné qu'il ne l'était pas toujours... et parfois d'autant moins qu'il était clamé. Cela dit c'est ma façon de voir la vie et je ne demande à personne de la partager :o)<br /> <br /> J'aime bien la distinction que tu fais entre "POUR moi" et "EN moi". Qu'en moi ça ne soit pas terminé c'est une certitude, mais mon mode de perception indique que "pour moi" , ça ne l'est pas non plus... "En moi" se situe au niveau des émotions, "pour moi" au niveau de la pensée. Et ma pensée n'est pas bâtie sur le mode du définitif.<br /> <br /> Je dirais que « en soi » n'est pas de l'ordre du choix, mais du ressenti profond, et que « pour soi » serait plutôt une question de convictions (elles aussi profondes), dans lesquelles la notion de choix a effectivement sa place : on peut choisir d'agir contre ses convictions.<br /> <br /> Tout cela est subtil, n'est-ce pas ?<br /> <br /> Comme Calamitytane je trouve l'oubli total surprenant (sauf dans des circonstances traumatiques exceptionnelles), mais il est vrai que le psychisme reste un grand mystère :o)
Répondre
C
Oublier totalement me semble curieux, bien curieux...par contre, j'ai fait l'expérience d'un oubli qui me scotche toujours à l'heure actuelle. J'ai oublié le nom de mon premier amour, volontairement. J'étais tellement mal à la fin de cette relation que l'oubli de son prénom a été comme...une planche de salut...par contre, je n'ai jamais oublié la relation en elle-même, ce que j'y ai vécu, les ressentis d'avant, au moment où et après...
Répondre
A
C'est la remarque finale de Coumarine et ta réponse qui m'incitent à commenter...<br /> À propos de « vraiment terminé ».<br /> Coumarine interroge sur le "vraiment terminé POUR ELLE"<br /> et toi tu réponds sur le "vraiment terminé POUR TOI ...."<br /> <br /> J'ai trouvé ça... Intéressant !...<br /> ;o)<br /> <br /> Je me demande s'il ne faut pas distinguer : <br /> il y a semble-t-il un "vraiment terminé POUR elle". (Sinon, quand même, fermer ses portes à quelqu'un qui a fait tout ce voyage et se trouve à quelques mètres... C'est quand même le signe que quelque chose est vraiment terminé au plan relationnel... Enfin, il me semble...).<br /> <br /> Je distinguerais avec le "jamais vraiment terminé EN toi..."<br /> Qui ne signifie pas le même registre que le "POUR toi".<br /> <br /> Une relation peut-être morte en tant que relation. (Parce que au moins l'un des deux ne veut plus le mode relation - et à tout le moins ne désire plus la relation telle qu'elle existait ou telle qu'on l'espérait encore...)<br /> <br /> ce qui demeure c'est la trace, l'impact, l'importance, l'ampleur, la souffrance, EN soi.<br /> Que fera-t-on de ce " en soi", relève de choix personnels, de la liberté individuelle de chacun.<br /> <br /> Quand à oublier totalement la personne : cela se rencontre.<br /> C'est généralement fonction du degré d'investissement et d'engagement qui a présidé à la relation.<br /> quoique !! ... Je me souviens d'une personne que j'aidais. Elle a retrouvé des lettres très anciennes d'un amour passionné et passionel, indélébile et pour l'éternité.... Seulement voilà, elle avait totalement oublié cette personne, au point de ne plus se souvenir ni de son visage, ni de son nom, les lettres étant toujours signées d'un "petit nom d'amour".<br /> <br /> Notre psychisme est parfois bien curieux... !
Répondre
P
Françoise, ah ouiiii, j'avais oublié ce titre : « se souvenir des belles choses » !<br /> <br /> C'est vrai, que la démarche n'était pas évidente, mais je savais ce que je voulais. Je m'en suis donné les moyens. J'aurais eu des regrets de n'avoir pas tenté ma chance, aussi minime soit-elle :o)
Répondre
F
J'aime beaucoup ces mots : "Je n'aime pas l'idée que les beaux souvenirs puissent être recouverts de tristesse. J'aime les réminiscences lumineuses, les éclats de passé qui me donnent le sourire, et je m'y emploie. C'est ma façon de redessiner la vie."<br /> Savoir se souvenir des belles choses, oui, et ne pas se conforter dans le chagrin qui est bien souvent source d'immobilisme.<br /> Je trouve ta démarche courageuse, car, malgré tout, je pense que ce ne devait pas être évident pour toi. Mais c'est aussi une démarche qui te permettra d'aller de l'avant, de passer à autre chose, tout en souriant à ce doux souvenir.<br /> C'est ce que je pense :-)
Répondre
P
Josiane, « la volonté de s'en sortir » est mon moteur depuis toutes ces années. L'amour aussi, mais sans doute pas au sens ou beaucoup l'entendent...<br /> <br /> Coumarine, ta perception m'est utile et éclairante : serais-je encore dans une souffrance ? Hmmm... je ne le ressens pas ainsi. Dans ses suites, absolument, avec encore des tas de questionnements, certes... mais le manque de réponses n'est plus une souffrance. J'ai dépassé ce stade, notamment avec ce voyage vers une non-rencontre. Ce refus était en quelque sorte, aussi absurde qu'il puisse me paraître, une "réponse" assez cohérente, et éclairante. Du moins y ai-je perçu une "explication" à bien des questions restées sans réponses. Ainsi je me suis libéré d'une persévérance vaine et préjudiciable. Je continue à chercher, parce que j'aime ça et que ça me fait évoluer, mais en sachant que je n'aurai pas d'aide directe, pas de vrai dialogue.<br /> <br /> Pour moi ce voyage était important parce qu'engageant la réalité concrète : j'étais là-bas, disponible. J'ai fait ce qui était de ma responsabilité pour aller vers ce que je désirais. J'ai tenu parole.<br /> <br /> Le reste n'est pas de mon ressort.<br /> <br /> La notion de « vraiment terminé » n'a pas beaucoup de sens pour moi. On ne sait jamais ce que la vie réserve et, pour ma part, ma philosophie est de rester "ouvert" à ce qui peut se présenter (ce qui ne signifie pas tout accepter !). Je ne connais personne avec qui ce qui a pu nous lier un jour soit "vraiment terminé", même s'il n'y a plus aucun contact. Il faudrait que j'aie totalement oublié l'existence de ladite personne ! Au contraire, un refus démontre que, précisément, ça n'est pas terminé et qu'il est ressenti nécessité de faire barrage. De se protéger. Ce qui, par ailleurs, peut se comprendre, et même se justifier.<br /> <br /> « Venir de si loin pour ne pas la voir » oui, mais ça vallait le coup. Et puis j'ai vu autre chose qui, en soi, vallait bien le voyage. J'ai donc gagné sur tous les plans :o)<br /> <br /> Merci de m'avoir permis de préciser tout ça...
Répondre
C
Oui Pierre, je me souviens bien sûr de ton voyage là-bas. Je me suis demandé d'ailleurs si ce voyage n'allait pas raviver ta souffrance qu'on devine encore si vive aujourd'hui, même si elle a enclenché chez toi un vrai processus de maturité<br /> Moi perso je n'aurais pas voulu faire un tel voyage, me retrouver de l'autre côté d'un pont où l'être aimé se trouve, venir si loin pour ne pas la voir...<br /> Mais chacun fonctionne différemment: si ce voyage a pu guérir quelque chose en toi, alors c'est tant mieux<br /> Peut-être qu'elle n'a pas voulu te rencontrer, parce que pour elle, c'est VRAIMENT terminé...?
Répondre
J
Bjr Pierre, je me souviens moi aussi de ton voyage, je ne pouvais pas savoir l'importance qu'il avait pour toi mais aujourd'hui, suite à ce billet je peux voir que ce voyage extérieur t'a permis de faire un voyage intérieur encore bien plus important et enrichissant pour toi, mais aussi pour les autres, pour nous...ce billet reflète à la fois la nostalgie, la force, la volonté de s'en sortir, l'amour, la paix, l'importance du travail sur soi...Merci Pierre pour ces mots qui me font à la fois venir les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres...Bon dimanche!
Répondre
P
Lukéria, c'était un voyage symboliquement fort et il m'importait beaucoup de l'effectuer. Il aura marqué une étape déterminante dans mon chemin d'acceptation, parce qu'il me fallait être prêt à accueillir ce refus, devenu prévisible. C'est dans les années qui ont précédé cet aboutissement que cela a été très difficile à vivre... et en même temps une chance offerte de travailler sur moi-même. J'en suis sorti plus libre, plus mature, plus responsable.<br /> <br /> Quant à la fermeture, il suffit d'admettre qu'elle est un système de protection personnelle face à ce qui est perçu comme étant menaçant. Ainsi elle devient tout à fait respectable.<br /> <br /> SolAnge, en entamant ce voyage je n'avais pas conscience que je me libérais d'une souffrance face au souvenirs marqués de la promesse du "plus jamais". Il faut probablement se laisser le temps de dépasser certains deuils, sans quoi le ravivement dû à la proximité pourrait être insupportable. Je crois que les liens d'attachement persistent longtemps après la "fin" (ou ce qui en tient lieu), et d'autant plus que celle-ci n'a pu se formaliser clairement. Pour toi la blessure est probablement encore trop vive...<br /> <br /> (oups ! pas de chance pour le fichier perdu !)
Répondre