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Alter et ego (Carnet)
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12 novembre 2010

L'invention de soi

Qui suis-je ? Qui est l'autre ? Longtemps j'ai cherché à définir l'être pour répondre à ces questions infinies...

Posées ainsi elles n'ont aucun sens ! L'être est en mouvement perpétuel et le "je suis" n'a de sens qu'en fonction d'un moment et de circonstances particulières. C'est un instantané. Une photographie. Un extrait d'être. Je ne peux savoir qui je suis qu'à un instant précis, en une situation donnée, en fonction des ressentis qui leur sont attachés. C'est pourquoi toute tentative de définition de soi ou de l'autre de manière absolue est vaine, assurément fausse et potentiellement violente. C'est une entrave à l'invention de soi.

Ce que je deviens est l'émergence d'une conscience qui a besoin de liberté : qui ai-je envie d'être ? Vers quel être ai-je envie d'évoluer ? Paradoxalement je ne m'approcherai de qui je suis, multiple et changeant, qu'en m'émancipant d'un "je suis" illusoirement unitaire. « Je est plusieurs » et l'être est indéfinissable.
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IMGP3135

Juste avant le dénudement hivernal
Ginkgo biloba - 5 novembre 2010

Commentaires
A
il me semble que ce qui peut entraîner une confusion dans ce texte,c'est la juxtaposition faite entre la personne et l'être.<br /> <br /> l'être tient à l' "essence" même du réel humain. à ce qui le constitue en son essentiel.<br /> en ce sens je ne peux pas "choisir" qui j'ai envie d'être. mais seulement décider de ce que je désire faire.<br /> <br /> en revanche, comme la personne ne se contente pas d'être, (comme le chat se contente d'être félin). sa conscience lui permet de choisir entre les actes en conformité ou non à son essence foncière.
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P
Nicole, tu me fais prendre conscience que le "je suis", dans notre langue, a un double sens : être au présent et être de façon intemporelle. Il y a celui qui décrit l'état d'un instant et celui qui entend définir définitivement. C'est évidemment de ce dernier dont il faut se méfier...<br /> <br /> Ce que tu dis de la définition de soi qui contribue à ne plus y correspondre est tout à fait juste. Et, bien sûr, plus on se connaît en diverses situations, plus on éclaire notre propre mystère :o)<br /> <br /> > Calamity, « nous sommes ce que nous croyons être », c'est pourquoi il est important de bien réfléchir à ce qu'on choisit de croire ;o)<br /> <br /> > Charlotte, toi aussi tu me fais prendre conscience que je me définis souvent en terme de "je fais" plutôt que "je suis". Est-ce parce que je ne m'en sens pas à la hauteur ou parce que je ne veux pas être défini seulement par rapport à une seule de mes fonctions ? À réfléchir...
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C
Ce qu'il ya d'étonnant c'est que bcp de personnes se définissent par leur fonction.Par exemple à la question qui es-tu? il ou elle répond: Je suis peintre plutôt que de dire je fais de la peinture . Une fonction ne définit pourtant qu'un petite parcelle de ce que cette personne est.
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C
Qui suis-je? Où vais-je? Dans quel état j'erre? ça pourrait se résumer à ces réflexions de Coluche ;)...mais en fait, nous sommes ce que nous sommes au travers du prisme de notre propre regard mais aussi à travers le regard des autres. Tout cela est changeant au fil du temps, des situations, des expériences vécues. Cela pourrait être aussi : nous sommes ce que nous croyons être, selon nos valeurs, nos croyances, notre culture etc...<br /> Aujourd'hui, je suis celle que je veux bien montrer, mais demain ? Personne ne sait, même moi. C'est la vie en somme. Evolutive.<br /> Vaste réflexion, mais les châtaignes que je viens de faire griller sont cuites et cela n'attend pas! Bon dimanche Pierre
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N
Je viens de lire qu'en hébreu, on peut dire "j'étais", on peut dire "je serai" mais qu'il est impossible de dire "je suis". Je ne connais pas l'hébreu et je n'ai pas pris le temps de vérifier cette affirmation, par contre cela fait résonnance avec ton billet. Effectivement, je bute sur le fait que réfléchir sur moi, encore plus me définir, parler sur moi me modifie au fur et à mesure et donc il y a cette impossibilité bien connue de la posssibilité ou non d'une connaissance de soi.<br /> Un autre aspect me semble important, c'est que je ne peux parler de moi qu'en prenant en compte la dimension du temps, tu écris :"L'être est en mouvement perpétuel et le "je suis" n'a de sens qu'en fonction d'un moment et de circonstances particulières. C'est un instantané." Un instantané, c'est comme une coupe en biologie, cela ne prend sens que lorsqu'elle est replongée dans l'ensemble. Donc, ce qui me semble essentiel, c'est la multitplicité des coupes qui finissent par prendre sens, les comparaisons qui s'éclairent mutuellement. C'est en cela que tes blogs sont des éléments éclairants.<br /> Et je retiens aussi une autre dimension : les possibles qui se réaliseront ou pas comme le note Françoise.
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F
Pierre, sincèrement... je ne le crois pas, moi non plus ;-)
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P
Marie, je ne sais pas ce que tu veux dire par "renouvellement". Et quand je parle d'invention de soi... je ne conçois pas que ce soit sans les autres. C'est l'autre qui me révèle à moi-même, tant qu'il ne m'enferme pas dans ses représentations (auquel cas il me revient de m'en échapper...).<br /> <br /> > Josiane ma réflexion portait sur le tentatives illusoires de définition de l'être. Or définir c'est limiter, restreindre, enfermer. C'est pourquoi, finalement, je ne crois pas que je puisse me définir. Celui que je suis "ici" (dans mes écrits) ne représente qu'une part de moi dans des circonstances particulières. Mes écrits ne sauraient donc me définir, pas davantage que chacune des situations que je vis à un moment donné. J'ai longtemps cherché à être "unifié" et je comprends que c'est une quête vaine :o)<br /> <br /> Je peux me sentir en harmonie intérieure (sentiment de bien-être, de juste place) en différentes situations. Le point commun, mon "unité", sera ce sentiment de plénitude au présent, mais pas ce que je suis de façon générale. Si tu veux c'est un état intérieur (ressenti), mais qui ne me définit pas.<br /> <br /> Hé hé, en te relisant je vois qu'on en arrive à peu près aux mêmes mots ;o)<br /> <br /> Quand tu dis « je suis toujours moi », c'est ce que j'appelle « multiple et changeant »<br /> <br /> > Françoise... nous sommes d'accord :o)<br /> A ceci près que je ne crois pas que "Dieu" intervienne dans le temps que nous avons à vivre.
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F
« Je est plusieurs »<br /> Oui, je pense qu'il y a plein de personnages en nous mais nous ne les connaissons pas tous. Certains événements permettront peut-être à ces personnages de se révéler. Nous ne pouvons pas nous connaître entièrement, c'est impossible. Comme il est impossible de se définir clairement. Si l'on me disait : "Décrivez-vous", je ne décrirais qu'une infime partie de moi, car nous sommes des êtres tellement complexes qu'il est impossible de se définir véritablement. Et puis, nous nous découvrons au fil de la vie, des années, des événements. Nous avons toute notre vie (si Dieu nous le permet...) pour nous découvrir et découvrir les multiples facettes qui sont en nous.<br /> Je suis d'accord avec ta réflexion, Pierre. :-)<br /> Bon dimanche à toi.
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J
Bsr Pierre. Encore une bien belle photo! C'est un peu comme l'un des derniers bouquets d'un final de feu d'artifices. Très beau,je peux vraiment m'imaginer le nez en l'air en train d'admirer...<br /> Par contre j'ai eu plus de mal avec ton billet...je l'ai lu ce matin et aucun mot ne voulait sortir...peut-être que je ne comprends pas très bien ce que tu veux dire et pourtant la première question me parle: Qui suis-je?...je n'ai rien écrit...cet après-midi (il faisait très beau chez nous: 22°) j'ai été faire le tour d'un lac et j'ai pensé très fort à ce billet...comme je ne sais toujours pas vraiment ce que tu veux dire, je me suis retournée vers moi et voici ce que j'ai pu extraire de mes pensées ou plus exactement de mon ressenti:<br /> J'ai du mal avec "qui est l'autre" car ça je ne crois pas qu'on puisse réellement y parvenir...on peut le connaître un peu, connaître ses réactions, ses comportements et rien que pour ça il faut du temps, mais connaître exactement son ressenti...difficile! on peut arriver à le comprendre...donc je rejoins là ta phrase en enlevant quelques mots et elle devient:<br /> "C'est pourquoi toute tentative de définition de l'autre de manière absolue est vaine, assurément fausse..."<br /> Par contre, il me semble que je sais qui je suis...peut-être pas d'une manière absolue, certainement pas non plus au point de trouver les mots pour me définir, mais cependant ce sont mes ressentis qui me définissent, même si je suis parfois incomprise et même si l'autre ne sait pas qui je suis.<br /> " L'être est en mouvement perpétuel et le "je suis" n'a de sens qu'en fonction d'un moment et de circonstances particulières. C'est un instantané."-"« Je est plusieurs » <br /> Cela me semble vrai aussi...et pourtant il y a de plus en plus de moments où je me sens comme unifiée, en harmonie avec moi-même, en paix avec moi-même et que je me trouve dans le rôle de la mère, de la grand-mère, de la soeur, de l'employée, de la maîtresse, de l'amie, de l'inconnue, de la voisine...il me semble que je suis toujours moi...je tiens le même discours intérieur...certaines situations me font encore réagir quand ça touche quelque chose qui a été très douloureux dans mon passé mais j'arrive mieux à l'intégrer justement à ce que je suis devenue et donc à ce que je suis maintenant...mais bien sûr je ne sais pas ce que je serai demain et heureusement! ça voudrait dire que je connais tout sur moi et que je n'aurais donc plus rien à découvrir? oh non la vie a encore à m'apprendre énormément et c'est bien cela le sens que j'ai voulu donner à ma vie...sortir du connu, continuer l'aventure vers l'inconnu, vers ce que je ne connais pas encore...je vais m'arrêter là car je vois que j'ai été très bavarde...alors que je suis peut-être à côté de ce dont tu voulais parler...mais bon ça ne fait rien, je t'ai fait part de mon ressenti...je te souhaite un bon we!
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M
De l'or en branches ...<br /> Ne pas perdre la notion de renouvellement parce qu'à s'inventer soi-même, cela me paraît irréalisable. Ceci n'engage que moi évidemment, les photographies sont toujours magnifiques.
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