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Alter et ego (Carnet)
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13 avril 2011

Sans précipitation

Au début ça me fait toujours du bien de m'ôter la pression de l'écriture en public. J'apprécie de me mettre en retrait de la scène et disposer ainsi de temps pour être actif ailleurs. Mais inévitablement je finis par percevoir l'émergence d'un léger manque, et le subtil retour de l'envie d'écrire. Ce n'est pas l'écriture qui me manque, mais le partage qu'elle suscite. La conscience qui naît de nos échanges m'importe beaucoup. Et non seulement j'aime quand mes réflexions solitaires suscitent les votres en écho, mais j'aime aussi l'idée de nous voir avancer ensemble sur nos chemins respectifs.

Oui mais voilà... parfois je n'ai pas le temps ! Pas le temps de "clavarder" avec vous, pas le temps de prendre le temps d'écrire. Et même pas vraiment le temps de penser à ma guise ! Or c'est la pensée, l'analyse, l'introspection qui nourissent mes écrits. Tout cela demande davantage qu'un peu de temps : il faut de la disponibilité ! De l'espace intérieur !

En ce moment je suis en pleine activité dans de multiples domaines. J'ai donc l'esprit "occupé", comme pourrait l'être un territoire. Un peu trop à mon goût. Habituellement je prends soin de me ménager des temps de respiration, d'observation, de méditation, d'oisiveté. Des temps en solitaire et des moments de rencontre. Des temps ou je ne fais rien... mais où je ressens, apprécie, conscientise beaucoup. Ces temps me sont importants et contribuent de façon essentielle à mon « être bien ». Ils sont nécessaires à mon équilibre et je refuse de m'en dispenser trop longtemps.

D'un autre côté j'apprécie d'avoir plusieurs pans de vie, diversifiant mes activités selon les envies, les opportunités, les hasards, les attirances. Mais il arrive que les moments forts se cumulent et se téléscopent. Alors là... ma vie devient un peu trop densément remplie. Je sens les premiers signes de stress se manifester et cela me rend vigilant : pas question de me laisser happer par ce mal civilisionnel de notre époque ! J'ai l'impression de maltraiter mon corps en fonctionnant sous un régime de stress, même s'il est très modéré par rapport à ce que semblent vivre certains accros de la suractivité. Alors je fais de la résistance : je m'efforce de garder des moments de vie calme, sans céder à la dictature de l'urgence. Je m'efforce de rester zen, de prendre mon temps, de varier les plaisirs.

À quoi bon vivre dans la précipitation ?

 

 
 IMGP4399
Prendre le temps d'observer des spectacles infimes...
 
Commentaires
P
Ah ben ça c'est gentil Lukéria :o)<br /> <br /> Heureusement un certain nombre de mes multiples activités n'ont plus de caractère d'urgence et j'ai donc retrouvé un peu de temps pour m'offrir de la nonchalance. Je prends garde à ne pas me laisser emporter trop longtemps dans un rythme soutenu. Alors comme toi je profite de la douceur de cette météo estivale précoce...<br /> <br /> Merci pour ce signe de présence ;o)
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L
Juste envie de passer ici pour t'adresser un petit bonsoir, Pierre. En espérant que tu arrives à gérer tes activités multiples, tout en te ménageant des espaces de liberté. Je suis à la campagne, dans le calme et l'oisiveté et profite pleinement de ce semblant d'été si agréable. Alors, j'ai pensé à toi...
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P
Josiane, ce n'est pas que *j'essaie* d'être actif, mais qu'à certaines périodes l'activité s'impose à moi (trop d'engagements en même temps) en prenant davantage de place que je ne le souhaiterais. Je ne redoute jamais l'ennui, lorsque je dispose de temps, puisque j'ai besoin de ce temps pour vivre dans un certain calme, une certaine lenteur propice à la réflexion et la contemplation. Ce que tu décris de l'état auquel tu es parvenue, c'est une façon d'être qui m'est naturelle depuis très longtemps. J'ai souvent dû batailler ferme pour être accepté par les autres (sans toujours y parvenir...) dans ce rythme lent qui me permet de vivre en état d'harmonie intérieure.<br /> <br /> > Lukéria, cet accident dont tu parles t'a été salutaire ! <br /> Si je me pose ces questions c'est que j'ai pris certains engagements qui pourraient m'amener à m'écarter de ma ligne de conduite. Il va donc me fallaoir être vigilant pour ne pas me laissser "bouffer" par un rythme qui mettrait en péril mon équilibre de vie, garant de mon bonheur à vivre :o)
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L
Comme je te comprends... Pendant des années, j'ai vécu dans un trop-plein d'activités, en me disant que je ne pouvais pas faire autrement, même si je ne me sentais pas bien. Jusqu'à ce jour où un accident stupide dû à la fatigue et à l'inattention m'a immobilisée pendant huit mois, et là, j'ai compris que je pouvais faire autrement, j'ai eu le temps de réfléchir au sens de ma vie et j'ai aussi appris à m'écouter. Car j'ai besoin de lenteur, de plages de calme, d'inaction, de moments de solitude pour être centrée sur moi et zen. <br /> <br /> Il faut se méfier de l'hyperactivité, dans laquelle on se fuit et l'on se perd. Et le corps nous rappelle un jour qu'on est en train de le maltraiter. <br /> <br /> Je participe régulièrement à des séances de méditation de groupe, avec un peu de kundalini yoga, des mantras chantés, les sons de bols de cristal et d'autres instruments et cela m'apporte une grande sérénité en même temps que de la joie. C'est dans la vacuité que je me sens pleinement "être".
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J
Bonjour Pierre. Comme tu peux le constater,(comme certainement beaucoup d'autres personnes, et tout comme tu le dis à propos de l'écriture, je pourrais dire que ce n'est pas la lecture de ces blogs intimes qui me manque, "mais le partage qu'elle suscite". Oui j'aime bien le matin avant de méditer et de faire mon yoga, venir prendre de vos nouvelles...je fais le tour et donc ce matin ça me fait vraiment plaisir que tu viennes nous dire ce que tu ressens, ce que tu es en train de vivre, comment tu essayes d'être actif, de varier tes loisirs et tes acivités en veillant cependant de ne pas te laisser prendre par le tourbillon de la vie ordinaire...oui j'ai vécu moi aussi des périodes comme celle-là, des périodes où j'ai eu un peu de mal à trouver l'équilibre entre le "trop" et le "pas assez"...des périodes où je craignais qu'en laissant tomber une partie de mes activités (que je sentais trop prenantes) j'allais tomber dans l'ennui ou la routine. Mais en réalité ce n'est pas ce qui s'est passé...bien au contraire, j'ai appris à vivre...et je continue bien sûr à prendre mon temps, à vivre chaque instant, à savourer le moment présent. Au début il me semblait que tout ce j'avais fait auparavant me manquait, il me semblait que si je restais un moment sans rien faire (ne serait-ce que 20mm de méditation)ma vie ne ressemblait plus à rien, j'ai eu peur dans ces moments là de ne plus pouvoir donner un sens à ma vie...et puis petit à petit j'ai trouvé le rythme sur lequel je pouvais tranquillement continuer à vivre pleinement, librement en ne me posant plus les mêmes questions mais en vivant tout simplement ce que je ressentais être bien pour moi...quelque chose au fond de moi me le disait...voilà Pierre, ma conclusion pour ce matin serait que la précipitation m'a moins aidé sur mon chemin que la patience, l'écoute de ma respiration...mais cependant ne pas en rester là...plutôt écouter pour mieux avancer...enfin quelque chose comme ça...Je te souhaite une bonne journée Pierre et pleins de bonnes choses à venir!
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