Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
29 avril 2011

Surexistence

Avant j'écrivais abondamment. Je pouvais donc développer longuement mes pensées et réflexions. Maintenant j'écris beaucoup moins et je dois donc choisir ce que je vais évoquer. Choisir ? Mais choisir selon quels critères ? L'intérêt ? La diversité ? L'importance ? Et pour qui ?

Je serais tenté de raconter ce qui m'est important... mais se pose alors cette question : qu'est-ce qui m'est vraiment important ? Qu'est-ce qui nécessite d'être consigné, retenu, archivé ? Et dans quel objectif ?

Quel rapport y a t-il entre un fait réel et le récit que j'en fais ? Raconter quelque évènement que ce soit, c'est le faire surexister. Le faire durer au delà de l'instant auquel il a existé. Lui donner une importance qui aurait été moindre sans cela. Plus je parle d'une chose et plus je donne de l'importance à cette chose. Au point d'en modifier ma perception, d'en augmenter la réalité, d'en amplifier l'impact.

Et davantage encore si je diffuse largement cette réalité faussée.

Écrire sur soi, ne serait-ce pas une façon d'exister hors la vie ? De transformer le réel ? Se leurrer en interprétant l'existence selon une réalité que l'on se construit ? Une réalité... imaginaire.

Commentaires
C
Ce matin, j'ai rencontré une amie écrivaine<br /> Elle a dit quelque chose qui m'a très fort frappée et j'ai pensé à toi, à ce billet en particulier<br /> "Ecrire ajoute de la vérité à la vérité"<br /> Cette phrase m'a semblé très juste... <br /> Je compte d'ailleurs la reprendre avec plus de détail sur mon blog dans un prochain billet<br /> (l'essai collectif sur Ecritures de l'intime t'intéresse-t-il? dans ce cas écris-moi un mail...
Répondre
P
> Josiane, c'est volontairement que je n'avais pas annoncé mon anniversaire : j'aurais eu l'impression de demander qu'on me le souhaite. Je préfère recevoir ce qui vient spontanément :)<br /> <br /> Ce billet, bien que commentable comme tous les autres, n'attendait pas de l'être. Je faisais part d'une prise de conscience. Si elle en stimule d'autres c'est tant mieux. Comme tu dis c'est plutôt une interrogation, un doute qui s'exprime. En fait je ne cherche pas de "réponse" mais j'aime bien tirer des fils entremêlés et voir ce que ça déclenche. <br /> <br /> Oui, il y a une mutation dans mes écrits, que j'observe sans bien savoir ce qu'elle signifie et vers quoi elle m'oriente. L'alternative étant la suivante (en simplifiant) : vivre ou écrire. Même si, on l'a vu, écrire c'est aussi une façon de vivre...<br /> <br /> J'aurais des tas de choses à écrire, dans des registres pouvant être très différents, mais le temps que j'ai envie de consacrer à cette activité "hors-vie" (je persiste à utiliser ce terme, en attendant mieux) n'est pas extensible. D'où mes questionnements sur le choix.<br /> <br /> J'aime bien cet exercice de méditation que tu me proposes : « celui que j'aspire à devenir ». Ça me plaît ! Je me demande si ce n'est pas cette pensée qui influe sur l'évolution actuelle de mes écrits, d'ailleurs. Bien souvent je me dis « à quoi bon écrire sur ça ?, qu'est-ce que ça m'apporte ? qu'est-ce que ça peut apporter à ceux qui me lisent ? » Et bien souvent je laisse tomber ce que j'avais envie d'écrire ou avais déjà longuement travaillé.<br /> <br /> Merci de m'avoir permis, par ton commentaire, de mettre tout ça en évidence :)<br /> <br /> > Pati, ta remarque est très juste : un texte qui comporte davantage de questions que de réponses ! Bien souvent j'essaie de partager les réponses que j'ai trouvées, ce qui m'oblige à les affiner au fur et à mesure que je pose mes mots. C'est donc un travail constant, un peu ingrat parce que long et "invisible", qui donne un résultat rarement satisfaisant. Je finis par publier en me disant : c'est le mieux que je puisse formpuler pour le moment, sachant très bien que c'est encore perfectible.<br /> <br /> Ouais... tout ça est loin de la spontanéité. Par contre mes commentaires sont souvent bien plus rapides à rédiger, parce qu'ils sont stimulés par vos apports de lecteurs.<br /> <br /> Tu as raison sur le facteur temps, qui n'apparait que dans l'idée "d'instant" dans mon propos. Tenter de rendre l'intensité d'un instant demande parfois une recherche, une concentration mentale, qui dilatent cet instant et lui donnent une place (une consistance, oui !)... qui peut influencer sur la façon dont il agit sur nous. C'est du moins l'hypothèse que j'émets ;)<br /> <br /> Le besoin de distanciation, de recul par rapports aux faits, c'est effectivement ce qui nourrit mes écrits. Ils sont très souvent valeur constructive, si ce n'est thérapeutique (et le silence que je maintiens peut aussi avoir valeur thérapeutique).<br /> <br /> Merci Pati... et merci pour l'anniv, chère conscrite.<br /> <br /> > Lukéria, merci pour ces précisions. Je crois que ton comm avait touché quelques une de mes sensibilités, hier :)<br /> <br /> > Alain... pffff... comment pourrais-je interpréter ton récit de vie sans l'avoir lu ???
Répondre
A
Tu n'as pas lu mon récit de vie…<br /> Donc l'interprétation que tu en donnes tombe dans le vide…
Répondre
L
Loin de moi l'idée de te trouver chiant, sinon je ne viendrais pas toujours chez toi, je ne suis pas maso... C'est d'ailleurs presque essentiellement chez toi que je commente, parce que, justement, je trouve toujours très intéressants les sujets que tu abordes et la manière dont tu les abordes. Et tes écrits m'ont toujours beaucoup apporté.
Répondre
P
c'est exactement ce que je me suis dit quand j'ai lu ton texte... tiens, voilà un texte de Pierre qui me semble être beaucoup plus spontané que bien d'autres ! peut-être le fait qu'il comporte plus de questions que d'amorces de réponses...<br /> <br /> en ce qui concerne le sujet de ce texte, je remarque que ni toi ni tes commentateurs ne s'interrogent sur le facteur temps.<br /> <br /> écrire permet de relater un instant de vie, ou un instant de réflexion. savoir si le fait d'écrire sur un instant T permet de lui donner une existence qu'il n'aurait pas si on ne le relate pas, c'est quelque chose qui ne m'a jamais traversé l'esprit. pourtant, il me semble que tu touches à quelque chose de vrai.<br /> <br /> oui, parler de quelque chose rend cette chose plus... consistante, je dirais. et en effet, elle peut prendre une importance qu'elle n'aurait pas, en regard de tout ce qu'on ne relate pas.<br /> maintenant, il se peut que si justement, on écrit sur cette chose, c'est qu'on ressent le besoin de la rendre importante, ne serait-ce que pour mieux l'aprehender, la comprendre, puis la digérer ?<br /> <br /> le facteur temps.<br /> le temps qu'il faut parfois pour se distancier des choses, le recul nécessaire pour mieux les comprendre. peut-être que ton besoin d'écrire ici (ou ailleurs) tient à ça.<br /> à ce besoin de poser un texte, et lui laisser le temps de murir 'hors toi', si j'ose dire.<br /> je sais que tu reviens souvent sur tes écrits, alors c'est p'tet un moyen pour toi de te distancier de ce qui t'interroge, pour mieux y répondre.<br /> <br /> ah ! et avec un retard non négligeable, je te souhaite aussi un bon anniversaire ;)))
Répondre
J
Bonjour Pierre. Ce matin, (même si je reste très silencieuse en ce moment) je voulais tout simplement venir te faire un petit coucou. Je ne vais pas te souhaiter ici un bon anniversaire, car ça c'est déjà fait...(mais sache que mon intention y était); si je te faisais part de ma réaction elle serait à elle seule mitigée car elle reprendrait un peu de ce que chacun ici a écrit...naturellement avec des billets comme celui-ci, c'est difficile de commenter car ce que tu y écris t'appartient, tu sembles vouloir partager tes doutes mais ce qui le plus important et tu le sais bien, c'est ce que tu ressens au fond de toi...tout ce que tu as pu partager ici t'a fait énormément avancer, t'a sûrement éclairé sur certains points et il y a peut-être depuis quelque temps l'impression d'une certaine stagnation, un petit ralentissement...mais ce n'est aussi peut-être que mon propre ressenti, car même si je ne tiens pas de blog, c'est quelque chose que je ressens parfois à certains moments de mon cheminement...alors ce matin je ne te ferais partager que ma médition de ce jour: "Ce matin, je m'assieds quelques minutes en silence. Je fais le calme en moi. Les yeux fermés, en haut et à droite de mon écran intérieur, je vois apparaître celui (celle)que j'aspire à devenir: non pas l'enveloppe extérieure mais l'être intérieur. Quelle valeur aimerais-je incarner, quelle lumière désirerais-je irradier?" Voilà Pierre, je peux te dire ce que je pense, ce que je vais faire mais le plus important c'est que je vais ressentir après avoir médité...bonne journée!
Répondre
P
> Chris, trancher simplifierait effectivement les choses : au lieu de faire part de mes questionnements je pourrais m'abstenir d'écrire, voire suspendre ce blog, et tout serait (apparemment) réglé !<br /> <br /> Sauf qu'à mes yeux trancher met fin à la réflexion, alors que ce qui m'intéresse c'est de proposer mes réflexions en partage. Que celles-ci soient perçues comme ennuyeuses me gêne un peu. Je vais y réfléchir en silence...<br /> <br /> <br /> > Lukéria, j'avoue être assez décontenancé par ce que tu me dis parce que j'étais plutôt content d'avoir pu laisser venir spontanément ce petit texte à un moment où, pour diverses raisons dont l'énumération serait ennuyeuse, je ne parviens pas à être satisfait par mes écrits. Vos réactions mitigées me posent question...<br /> <br /> J'ai l'impression de me heurter depuis un certain temps aux limites de l'expression intime publique. D'un côté je cherche l'étroit chemin qui me permettrait d'aller plus loin sans trop impliquer autrui, de l'autre ma difficulté à le trouver me rend apparemment chiant.<br /> <br /> > K.role, j'aspire à cette liberté dont tu détailles les avantages et c'est bien ainsi que je vis les choses dans mon intériorité. C'est le vivre ouvertement qui me semble difficile...
Répondre
K
écrire, s'écrire,inventer, clarifier, réfléchir, divaguer, interpréter, jouer , chercher le sens d'une expérience, d'une rencontre, interpréter son passé à la lumière du présent, échanger des idées, exprimer ses désirs, relâcher la pression. Que serions-nous sans le langage, sans la faculté d'imaginer, de rêver et d'interpréter qu'il nous offre. Encore heureux que nous avons cette liberté là !!!
Répondre
L
J'ai aussi un peu de mal à te suivre dans tes interrogations, sans doute parce que je n'écris que de manière spontanée, sans me poser de questions. J'écris si j'en ressens le besoin ou le désir. Et toujours plus dans le ressenti que dans la réflexion. Tu écris et partages tes textes depuis maintenant très longtemps. Ils ont la particularité d'être très travaillés et aussi très intéressants pour nous tous par les sujets que tu abordes. Je me demande si tu ne devrais pas tout simplement laisser venir jusqu'à ce que les mots s'imposent à toi... ou non, auquel cas tu n'écriras pas ! Peut-être un peu lâcher le mental pour voir si tout cela ne devient pas plus léger (rire).
Répondre
C
Ouh la la, moi je prenais grand plaisir à venir lire ton blog depuis pas mal de temps mais là, je commence à sérieusement décrocher. A mon avis, tu tournes en rond depuis pas mal de temps sur l'utilité (pour toi), le besoin (pour toi), le désir...de te raconter ici. Tu ne trouves pas ta réponse. Je pense qu'à un moment donné, il faut prendre une décision, trancher... Moi je vais m'ennuyer. Allez, courage. Bonne journée.
Répondre