Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alter et ego (Carnet)
Alter et ego (Carnet)
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
3 septembre 2011

Signes de convivialité

Une petite note, en passant...

Une "amie de blog", qui l'est devenue dans le réel, lectrice et confidente de longue date, m'a fait le plaisir de parler de moi, parmi d'autres personnes importantes de sa vie, sur un de ses billets. Touché, j'ai écrit quelques mots dans sa boite à commentaires. Avec une petite gêne...

L'exposition publique des liens privés est une chose qui m'a toujours un peu posé problème. D'un côté ces signes de réelle connivence me semblent évidents vis à vis des personnes concernées, de l'autre ils pourraient être assimilés à je ne sais quelles superficialités dont certains blogs regorgent. Facebook n'a rien inventé : les *amis* inombrables ont toujours existé dans le monde des relations dites "virtuelles". Mais moi je n'ai jamais été à l'aise dans cette vraie-fausse confusion entre le réel et le semblant du virtuel. Je n'aime donc pas trop y participer.

C'est peut-être ce qui donne un aspect un peu sérieux à mes écrits : ici je pense souvent aux inconnus de passage, ou aux personnes qui me lisent depuis longtemps mais avec qui aucun lien direct, ou même simplement par mail, n'a jamais existé. Ici est un espace public... en même temps qu'un espace privé. Un peu comme au restaurant : chaque table concentre un espace de discrétion dans un lieu ouvert au public. Si à la table d'à côté les gens parlent trop fort, éclatent de rire bruyamment, bref, envahissent l'espace en m'imposant leur convivialité, ça me dérange. Je suis plutôt adepte de la discrétion, qui n'est qu'une forme de respect vis à vis d'autrui.

Hola ! penseront peut-être mes lecteurs les plus anciens, tu as pourtant largement franchi la limite qui sépare le public et le privé dans le passé ! C'est exact. Et ce n'est pas ce dont je suis le plus fier. Surtout quand ce que je montrais aurait gagné à rester discret. Malheureusement, une fois que des liens privés ont été rendus publics il est trop tard pour effacer...

Ce qui est particulier dans ma démarche de publication c'est que je suis quelqu'un qui veut assumer ses choix, ses errances, ses erreurs. Notamment en ne supprimant pas la trace du passé raconté, même s'il est dérangeant. Toutes mes archives sont intégralement conservées en ligne. Celles de ce blog, bien sûr, mais aussi celles de mon premier espace d'expression en ligne avec ses inévitables dérives. Peut-être cela a t-il renforcé ma conscience du respect dû à autrui ?

L'historique de mes écrits antérieurs conditionne ceux d'aujourd'hui. Pour moi c'est une façon de me montrer sincère, honnête, sans "effacer" des épisodes gênants et m'inventer une nouvelle histoire. Je n'ai jamais cherché à regagner une virginité, même si, pour beaucoup des personnes qui me lisent actuellement, mon passé sur internet [qui n'a rien de sulfureux, je vous rassure !] est inconnu. Je préfère cette forme de lucidité.

Chacun a bien sûr un rapport particulier avec l'écriture, dans ces espaces à la fois privés et publics qu'offre le support internet. On peut y naître et disparaître en toute liberté, multilplier les identités ou les tuer, s'inventer des vies. C'est au choix de chacun. Pour ma part j'ai toujours recherché l'authenticité. Je crois que sur le long terme elle se dessine, en particulier pour celui ou celle qui s'écrit.

Bon... je me suis éloigné de mon propos introductif en me laissant aller en roue libre.

J'ai juste envie d'ajouter que le rapport que j'entretiens en ce moment avec la publication de soi fait que je suis beaucoup moins présent qu'auparavant. Je retrouve un rapport plus sain avec l'immédiateté, en n'entrant dans le monde des échanges virtuels que lorsque les circonstances de la vie réelle me le permettent. Autrement dit, les rapports via internet sont devenus nettement moins haut placés dans l'échelle de mes priorités [et de mes manques] qu'ils l'ont été dans le passé. Je n'écris plus très souvent, ne lis plus mes blogs favoris tous les jours, ne réponds plus systématiquement aux commentaires [oups... pas très à l'aise avec cette absence de signes... mais pas toujours quelque chose à ajouter].

Je ne me suis pas "éloigné" puisque je reste présent, mais sans doute moins fortement impliqué.

 

Commentaires
P
Merci pour ce texte, Lukéria. Bien des points recoupent l'idée que je me fais de l'intimité, de l'amour, de l'amitié... et de la parole qui les relie en les faisant exister.
Répondre
T
Tres joli texte et bien équilibré qui serait une bonne synthèse de ce qui a été partagé ici je crois<br /> <br /> Merci!
Répondre
L
Je viens de découvrir ce texte de Lytta Basset que j'ai beaucoup aimé, tant il m'a paru plein de justesse.<br /> <br /> ... Il me paraît essentiel, au long du processus de différenciation de ne jamais perdre de vue ce à quoi on aspire en définitive : une relation aimante non seulement viable mais si possible bienfaisante, un rapprochement qui favoriserait un partage déparasité des peurs et des méfiances.<br /> <br /> Isabelle Filliozat définit l'amour vrai comme «la capacité à vivre l'intimité. L'intimité est un espace relationnel dans lequel on se permet un échange direct, sans masque, authentique et spontané, d'énergie, de caresses, de sentiments et de pensées. L'intimité implique une grande ouverture et réceptivité à l'autre».<br /> <br /> En soulignant la «capacité», je suis attentive au capital que chacun possède et exploite un peu, beaucoup ou énormément. Je ne crois pas qu'on puisse venir au monde sans l'aptitude à vivre l'intimité. Tant qu'on reste sur ses gardes, dans la vie affective, tant qu'on campe dans son quant-à-soi et qu'on se déclare congénitalement incapable de se livrer, on laisse le champ de la différenciation en friche.<br /> <br /> De qui ne s'est-on pas suffisamment séparé pour autant redouter la proximité? À l'opposé surgit le risque de se sentir si bien sur son territoire qu'on ne discerne plus rien de commun avec la personne dont on s'est démarqué. Comment trouver maintenant le moyen, voire le désir, de s'en approcher? De refuser le confortable et stérile «vis ta vie, je vis la mienne, restons-en là» ?<br /> <br /> Je constate quelque chose de déterminant au sein même de la dynamique de différentiation : plus la distance grandit avec l’être aimé, mieux nous le voyons, tel qu’il est dans son altérité. Plus nous nous réapproprions les blessures et les dysfonctionnements qui nous appartiennent en propre, plus nous devenons sensibles aux siens.<br /> Plus nous nous enracinons dans notre humanité, seuls, délivrés de la redoutable fusion-confusion, plus nous percevons en lui un semblable confronté à sa solitude, sa détresse, son fardeau. Et cela se met à communiquer en silence, même en son absence. La peur de la proximité est alors en train de fondre.<br /> <br /> Si le partenariat accentue le lien dans la différenciation, l'intimité, quant à elle, le parachève en l'ancrant dans la similitude. "Os de mes os, chair de ma chair», s'écrit Adam à la vue d'Ève. Il a fallu la coupure, la blessure, le manque. Alors leur saute aux yeux ce qu'ils ont en commun. Et le fait qu'il parle pour la première fois renforce la nécessité de la distance : quand nous nous parlons, n'est-ce pas pour franchir une distance qui pourrait nous séparer à jamais?<br /> <br /> Tel est le.grand piège dans la vie de couple : croire que la similitude est une évidence, que l’intimité physique dispense de la parole échangée. "Fais-moi l'amitié de me parler, pourrait-on dire à son conjoint. C'est qu'à cause de la fusion, peu de couples s'aiment d'amitié, selon Guy Corneau. Alors, «nous ne pouvons pas entendre de notre partenaire le quart de ce qu'un ami ou une amie pourrait nous raconter (. .. ) pourtant, un des facteurs qui contribuent le plus à la création de l'intimité véritable s'appelle «l'amitié».<br /> Autre manière de rappeler que le conjoint est d'abord un prochain, à la fois autre et semblable, et que l'échange de paroles est ce pont fragile d'une rive à l'autre de nos altérités.<br /> <br /> Nombreuses sont les personnes qui souffrent de «faire l'amour avec un étranger, ou une étrangère». Tant il est vrai que l'intimité physique ne suffit pas en elle-même, que souvent elle fait d'autant plus ressortir le manque désespérant d'intimité véritable.<br /> <br /> Je crois possible dans ce cas d'apprendre à écouter le corps d'autrui. Que dit-il par ses gestes - qu'il est incapable de mettre en mots? Langage non verbal de l'amour. Mais aussi langage du tout Autre en lui : son corps ne se révèle t-il pas alors, comme le nôtre, "temple du souffle d'amour" ?
Répondre
P
Lukéria, je te remercie pour ce dont tu témoignes.<br /> <br /> Il me plaît de savoir que certains savent renouveller la rencontre telle que tu la décris. J'aime beaucoup cette phrase : « Ce sont des moments de grand abandon où l'on s'oublie totalement pour n'être que dans l'ouverture et la présence à l'autre. »<br /> <br /> > Titane... nos points de vue ont quelque chose d'apparemment inconciliable :)<br /> Mais peut-être ne parlons-nous pas vraiment de la même chose ? En tout cas merci pour l'explication détaillée de ton approche. Elle te convient et c'est ce qui compte. Mon expérience personnelle me fait avoir un autre point de vue et pour moi c'est ce qui importe :)<br /> <br /> Je précise aussi que je n'associe pas "virtuel" à bonheur factice et "réel" à souffrance (d'où vient cette intérprétation ?). Ces ressentis peuvent se vivre aussi bien dans un monde que dans l'autre.
Répondre
T
Lukéria, tu exprime très bien ce risque de ne plus se voir, malgré nos sens physiques... de nêtre plus dans la réalité de l'autre et parfois même de nêtre plus dans sa propre réalité...<br /> <br /> les célébrations, et les cérémonies peuvent se faire de 1000 et 1 façons: à nous de les créer... même les plus inconcevables...
Répondre
T
Il me semble que certaines formules expriment une certaine crispation sur ce que devrait être le réel. Le réel se limiterait à ce que l'on en capterait par nos sens physiques? et surtout par le toucher? Nierait-on d'autres sens psychiques comme le désir, l'intuition, l'altérité (comme tu le dis Pierre)?...<br /> <br /> Pourquoi donner tant de foi à nos sens physiques? et même déclarer que ce qu'ils perçcoivent EST le réel! Ils ne font que le PERCEVOIR (il existe des millions de "couleurs" que nous ne percevons pas).<br /> <br /> Puis il y a nos pensées qui elles interprètent ce que les sens percevraient "objectivement" -même pas sur, car mes sens ne perçoivent pas la même chose que les tiens), pour en faire une "réalité" bien subjective!<br /> <br /> Alors de quelles "expérience du réel" parle-t-on? et surtout en amour ou la moindre goutte d'objectivité est encore plus douteuse que partout ailleur! Bien malin celui qui peut prétendre mesurer, quantifier et qualifier l'amour dans une relation...<br /> <br /> Est-ce que nos difficultés ou nos échecs ont plus de valeurs que nos jouissances et nos réussites? Sont-ce les premières qui valident ce qui est réel et ce qui ne l'est pas?... en quoi la souffrance serait plus réelle ou plus révélatrice que le bonheur!?<br /> <br /> La souffrance ça fait mal!! c'est donc réel... et le bonheur ça fait quoi? ah oui..; c'est sur, il y a une différence: la souffrance on sait se l'infliger et donc en controller l'intensité (ça rassure), par contre le bonheur... c'est une autre histoire... alors on choisit de croire davantage en la réalité de la souffrance qu'en la réalité du bonheur qui nous échappe. <br /> <br /> Comment la réalité peut-elle n ous échapper!! j'arrive bien à attraper ce vase et à le casser: il est réel lui !! combien d'amour aurais-je cassé ainsi par ma méfiance et mes doutes et surtout par mon illusin de croire que j'étais dans le vrai et dans ma réalité qui, malheureusement, ne correspondait pas à celle de l'autre...<br /> <br /> Une réalité serait donc si elle est "physique" et si elle serait "partagé": tu es vrai parce que je te touche et parce que tu corresponds à ce que je pense être ta vérité... hm<br /> <br /> de l'amour? vous êtes surs?<br /> <br /> Peut-être... vous avez surement raison... "raison"... je vis les deux "réalités" et j'en fait des expériences équivalentes par la force des émotions partagées ou non, des plasirs à deux ou en solitaire (car même dans un couple, sous la douche... ne me dites pas le contraire!)...<br /> <br /> Je propose un lâcher-prise sur les impossibilités de l'amour afin d'en apercevoir, au delà de nos sens et de notre raison, la possibilité... ce qui est impossible n'est pas irréel, il est juste "compliqué", "inquiétant", "inconcevable", "innaceptable", "trop difficile pour moi", "pas à mon goût"...<br /> <br /> Voilà ce que je propose
Répondre
L
Et pour ceux qui seraient tentés de penser que tout cela est artificiel, je répondrai qu'au contraire nous vivons là nos moments de plus grande sincérité et que, si ce n'était pas le cas, cela ne résisterait pas au temps, une fois passé l'effet de surprise de la première fois. Ca résiste au temps, parce qu'il y a beaucoup d'amour entre nous et aussi parce qu'il n'y a aucune attente de notre part par rapport à ce que nous allons vivre. Ce sont des moments de grand abandon où l'on s'oublie totalement pour n'être que dans l'ouverture et la présence à l'autre.
Répondre
D
non, Titane ce n'était pas un procès d'intention,<br /> simplement le ressenti de quelqu'un qui comme Pierre l'écrit, a pu à un moment donné se couper de la réalité pour vivre une "belle" histoire à travers ses propres fantasmes.<br /> ... et qui met beaucoup de temps à cicatriser. <br /> Merci à Lukéria pour ses témoignages.
Répondre
L
Quelques pensées en vrac que m’inspirent nos échanges.<br /> <br /> Est-ce que le virtuel ne serait pas un moyen de prolonger l’état amoureux ? C’est du moins ainsi que je l’ai vécu durant des mois, où j’ai entretenu un échange très suivi et très intense avec un homme. Quand je l’ai rencontré, j’ai immédiatement compris qu’il ne correspondait pas à l’image que je m’en étais forgée à travers les mots et je ne parle pas de physique, mais plutôt de manière d’être. Alors, oui, je me méfie du virtuel et un peu aussi des mots…<br /> <br /> J’avais un ami poète très talentueux que je connaissais depuis de nombreuses années. Pour moi, c’était l’homme le plus doux et le plus tendre que je connaissais. Et puis un jour, j’ai eu l’occasion de parle seule avec sa femme qui m’a appris qu’il ne l’acceptait pas dans la vie (elle n’était pas assez éthérée pour lui) et la battait et qu’il était parti vivre en ermite dans un endroit reculé. Mais il continuait à lui envoyer des poèmes d’amour… Il vivait ainsi avec un idéal d’amour qui le transcendait, mais était incapable de se confronter à la réalité de cet amour. Il rêvait d’une femme déesse, ce que l’on ne saurait être tous les jours (rire). Par contre, à certains moments…<br /> <br /> Et je connais aussi des personnes qui ne parviennent pas à transformer l’état amoureux en amour et qui s’éloignent de l’autre dès qu’elles ne vibrent plus suffisamment, comme c’est le cas dans les premiers temps qui suivent la rencontre. <br /> <br /> Et pourtant, on peut vibrer aussi dans une longue relation réelle et ressentir des émois aussi forts que ceux des débuts, je dirais même plus forts, quand on aime en conscience et en étant débarrassé de toute idéalisation, en acceptant l’autre tel qu’il est et non tel qu’on le rêve. <br /> <br /> Mon compagnon et moi avons mis des années avant de nous « rencontrer vraiment ». Pour cela, chacun a mené un travail personnel sur lui-même qui a permis que la relation ne soit plus polluée par tout ce que nous traînons de blessures et de manques accumulés dans notre passé, en particulier dans notre enfance.<br /> <br /> Ensuite, je crois que l’amour demande que l’on y consacre beaucoup de temps, que l’on fasse de cet amour une fête toujours renouvelée. Surtout lorsqu’on est en vie commune, car trop souvent les personnes finissent par ne plus « se voir ». <br /> <br /> Avec mon amoureux, nous passons ainsi régulièrement de longues nuits au plus près de l’autre dans ce que nous appelons nos cérémonies d’amour. Et déjà le fait de mettre en place certains rituels, comme se préparer (se parfumer, mettre des bijoux et c’est là aussi qu’intervient le maquillage un peu plus soutenu qu’un homme m’a reproché un jour ici dans un commentaire, en disant que c’était mentir. Pour moi, ce n’est pas mentir, mais montrer à l’autre qu’on a le désir d’être belle pour lui) et préparer la chambre avec des fleurs, de l’encens, des lumières tamisées, un programme choisi de musique, des fruits et autres douceurs à déguster dans la nuit, de l’huile de massage... nous transportent dans un état différent, on se réjouit de ces moments privilégiés que l’on va vivre avec l’autre. Et l’on accueille ce qui vient. On peut passer beaucoup de temps simplement à se regarder vraiment (union des regards = fusion des âmes), mais aussi à se sourire, parce qu’on est heureux de se sentir en communion avec l’autre, à s’étreindre, se masser, danser aussi parfois, ce sont des moments de grande joie. Mais aussi à se parler des choses que l’on ne se dit pas habituellement. Et je dirais que l’homme que j’aime ne me parle vraiment intimement que dans ces moments-là, d’où leur extrême importance. Je ne détiens nulle vérité, je ne témoigne que de mon art d’aimer qui permet de fortifier le lien et de partager dans une relation de longue durée des moments de grande émotion.
Répondre
P
Titane, quand je parle de « réalité de l'amour » je parle bien de l'amour en tant que tel, c'est à dire cet élan qui me porte vers l'autre avec le désir d'être au plus près de SA réalité.<br /> <br /> Définir l'amour me semble impossible, mais quand j'emploie ce terme c'est avec une idée d'ouverture à l'altérité. Précisément pas ce regard imaginaire qui fait que je verrai l'autre selon ce que j'ai envie qu'il soit. Autant dire que ce défi tend vers l'impossible puisque je verrai toujours l'autre à travers ce que je suis...<br /> <br /> L'amour, pour moi, n'est PAS, surtout pas, le sentiment amoureux tel qu'on le décrit généralement. C'est pourquoi je cherche à distinguer très nettement le réel de l'imaginaire.<br /> <br /> Aimer en faisant abstraction du réel n'empêche en rien la réalité ressentie des émotions et sentiments, mais ne permet pas de faire l'expérience du réel. Alors bien sûr on peut choisir de rester dans cette réalité abstraite et vivre quelque chose de très beau...<br /> <br /> Beau parce qu'idéalisé. Mentalisé. Pas réalisé.<br /> <br /> Tu peux préférer voir une « croyance » dans cette "règle" qui veut que seul le réel le soit mais c'est un fait : il y a le concret, le réel, et l'imaginaire. Aimer dans l'imaginaire, pourquoi pas... mais c'est aussi ce qui conduit à des actes de folie. Parce que rien ne s'oppose à l'imaginaire. Pas même d'aimer quelqu'un qui ne vous aime pas.<br /> <br /> Personnellement, et par expérience vécue, je considère que se couper du réel concret est dangereux pour l'esprit. Tant que tout va bien, que rien ne s'oppose à nos fantasmes (car c'est bien un fantasme que d'aimer sans être dans le réel)... c'est idéal. Mais que quelque chose se bloque, et alors là... bonne chance pour reprendre pied ! Si cette autre que tu aimes sans réalité un jour te "quitte" sans plus de réalité, tu auras sans doute quelques difficultés à accepter cette fin dont la réalité ne dépendra alors que de ta volonté qu'il en soit ainsi. Autrement dit tu seras pris dans un piège puisqu'il te reviendra de décider seul de mettre fin à tes fantasmes.<br /> <br /> Cela se vit aussi dans le monde réel, me diras-tu, et bien des personnes ne parviennent pas à accepter la fin d'un "amour". A tel point que certains en arrivent à tuer l'être qui ose ne pas répondre à leur fantasme...<br /> <br /> Comme ça le réel n'empêche plus au rêve d'exister...<br /> <br /> Dangereux, je te dis. N'oublions pas que la "folie" est une déconnection du réel, une perception altérée de l'altérité.<br /> <br /> Mais sur ce point je suis d'accord avec toi : le réel n'empêche pas de "virtualiser" l'amour. Raison de plus pour chercher à toujours rester au plus près du réel. C'est à dire la confrontation de ma réalité à celle de l'autre. Ou, si tu préfères, à tenter de relier ces 8 personnalités que tu distingues. Tendre vers cette communion... en sachant que c'est inatteignable.<br /> <br /> En cela je me sens proche de ce que dit Lukéria.<br /> <br /> Encore une chose : l'amour dont nous parlons, qui est cet élan vers un autre "élu", n'a que peu de comparaisons possibles avec l'amour envers ses enfants ou parents. Eux ils ne sont pas "élus", choisis selon une approche fantasmée. L'amour "amoureux" est unique.<br /> <br /> Cela dit rien n'empêche de vivre un amour abstrait, si on sait que c'est une aventure non dénuée de risques :)<br /> <br /> Personnellement je ne la tenterai jamais plus ;)
Répondre