Je reviens de loin
Partir... être loin, qu'est-ce que cela signifie quand les notions de distance et de temps se confondent ? Ici, dans l'espace sur lequel j'écris, la distance c'est le temps : lorsque je n'écris pas je parais distant. Absent. Lointain. Même si je ne change pas de lieu.
Là-bas j'étais loin... et pourtant je pouvais manifester ma présence ici comme si j'étais chez moi. Absurde ! Cette incongruité m'a laissé perplexe et je n'ai pas posté les quelques phrases qui m'étaient venues ce matin-là. Quel sens tout cela avait-il ? À quoi bon écrire, finalement ? Pour signifier quoi ?
J'étais parti là-bas sans rien dire. Sans l'écrire. Sans prévenir. Discrètement. Secrètement. Parti un peu à l'aventure, sans bien savoir vers où se tracerait mon itinéraire entre point de départ et d'arrivée. Je voulais me laisser guider par l'intuition. Aller librement, me laisser porter par l'envie.
J'ai pris les chemins de traverse pour voir les couleurs attendues. Et j'ai vu des maisons blanches, des églises étincelantes aux toits aussi bleus que le ciel, des eaux outremer, des arbres rouges, jaunes comme les maisons vertes. Pourpres, roses, grises, bleu-canard, là-bas il y a des maisons de toutes les couleurs, de bois ou de brique, des granges rondes au chapeau pointu... et j'aime cette fantaisie. J'étais venu revoir le tintamarre éblouissant des forêts flamboyantes et la douceur de l'été des indiens a ouvert sa parenthèse exactement au bon moment. J'y étais !
Oui, j'étais dans cette belle province qui murmure "Je me souviens".
J'en reviens enchanté...
Aussi bleu que le ciel...
(St Adolphe d'Howard - Laurentides)