Ça c'est l'auberge de jeunesse où j'ai passé mes deux premières nuits. En lisière de forêt, une solide maison faite de troncs massifs. Avec une énorme cheminée de pierre grossières au centre. Juste à côté il y a la grande cuisine commune où chacun prépare son repas avant de s'assoir autour d'une table. En cette saison il n'y avait presque personne mais j'imagine volontiers l'ambiance chaleureuse qui peut régner au coeur de l'hiver quand, après la marche en raquettes, quelqu'un prend la guitare ou se met au piano...
C'est de là que j'ai pensé à "vous" écrire, sans doute inspiré par ce décor. Envie de "vous" faire un clin d'oeil, d'aussi loin que j'étais. C'est bizarre ce lien qui existe avec "vous". Parfois je m'en tiens à l'écart, parfois je sens une connivence qui me pousse aux confidences, ou à cette fameuse *convivialité* avec laquelle j'affirmais, il y a peu, me sentir mal à l'aise. Et puis, hop, là, de nouveau je me libère. Peut-être parce que j'ai quelque chose à dire. Oh rien de bien spécial, juste un petit quelque chose de différent. D'un peu original...
Oui, peut-être que ce qui me rend silencieux, parfois, c'est cette impression de n'avoir rien à dire. Ou plutôt : rien qui m'inspire suffisamment pour que l'écriture me soit plaisir.
Mais revenons à ce voyage à travers les paysages. C'est un long film que j'ai vu défiler devant moi, à chaque fois que d'un lieu j'allais vers un autre. Mon itinerrance a été un grand spectacle permanent.
L'avantage de se déplacer c'est de voir une grande diversité de paysages. L'inconvénient c'est que ce balayage superficiel ne permet pas une approche fine. Or capter ce qui émane d'un lieu passe par une imprégnation lente...
Alors je panache un peu, prenant le temps de m'arrêter quand le lieu me paraît intéressant, filant ailleurs quand je ne sens pas les conditions favorables.
Lorsque je m'attarde avec le regard du photographe je cherche un cadrage qui me plaise, avec parfois quelques difficultés à m'abstraire de celui qui paraît le plus évident : la "belle" photo, genre carte postale. Ce n'est pas vraiment ce que j'ai envie de réaliser, mais je m'y laisse prendre sans réticences...
Trouver un point de vue plus personnel demande du temps. Pour jouer avec les formes, les teintes, la lumière...
Il me faudra disposer de plus de temps pour réaliser vraiment des photos telles que j'aime. Venir à différentes heures, sous divers éclairages. En fait mes voyages au Québec sont un repérage. Je prévois d'y revenir pour mieux explorer ces terres de couleurs.
Car si à titre personnel, humain, viscéral, j'aime sentir les grands espaces...
... voir les horizons lointains...
... mon regard photographique, lui, préfère les cadrages plus serrés...
... les textures et les nuances...
... les détails...
... les ambiances...
... ou l'insolite au détour d'un chemin.
(à suivre)
S'il y manque l'essentiel...?
S'il y manque l'essentiel...?
J'aime mieux ce monde polychrome
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes...
Des hommes pareils... (Cabrel)
et puis il y a la photo de l'auberge de jeunesse que tu décris et qui me renvoie au dernier we que j'ai passé à Nantes pour retrouver "mes collègues" de la formation que je suis et dont je t'ai déjà parlé...et puis il y a la dernière photo originale sur laquelle je peux voir le symbole de l'AMOUR sur une croix et non la souffrance comme nous sommes bien souvent amenés à y voir...alors oui Pierre, une fois de plus MERCI pour le temps que tu consacres à nous faire partager ton voyage...Bonne journée à toi et à vous tous qui venez comme moi "régaler" vos yeux...et votre coeur par la même occasion...