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Alter et ego (Carnet)
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4 décembre 2011

Ecrire en périphérie

Peut-on éviter indéfiniment ce que l'on cherche ?

Le billet qui aura suscité le plus de commentaires ici est incontestablement celui que j'avais intitulé "Le sens du silence". Il était ébauche de réponse à des questions que je me posais autour du refus de dialogue, porteur pour moi d'aspects bien mystérieux et fortement angoissants. Rédigé il y a près de cinq ans ce texte a de nombreuses fois été ravivé par des personnes trouvant des éléments de réponse à leur propre questionnement. A chaque fois cela m'a rappelé qu'un certain silence était au coeur de mon expression puisque, de façon assez paradoxale, j'ai ouvert ce carnet pour me taire. Plus exactement pour faire diversion : écrire, sans continuité, sur d'autres sujets que celui que je pensais devoir taire. Je voulais ainsi contrecarrer ma tendance à un épanchement sans fin, que je savais préjudiciable...

Vos apports de lecteurs-commentateurs ont fort heureusement ouvert mes interventions à de nouveaux champs d'échange et de réflexion. Il n'empêche qu'une notable part de mes billets est plus ou moins influencée par un noyau indicible. Je me demande même si mon inspiration n'y a pas trouvé sa plus abondante source...

Ce blog je l'ai ouvert en plein processus de rupture. Je voulais me taire alors j'ai écrit... Ecrit en périphérie, autour d'un silence fermé que je ne comprenais pas, n'acceptais pas. J'avais alors trop de colère, de douleur, d'attentes, de peurs, de déception, d'espoirs, pour aborder tout cela sereinement. Submergé par des émotions contradictoires, porté par des élans sans issue, j'étais incapable de stabiliser l'orientation de mon énergie : lâcher ou tenir ? Achever ou persévérer ? J'hésitais entre la radicalité de la destruction libératrice et le long cheminement de la libération par le dépassement. Mon choix profond s'imposait assez immuablement mais je me suis souvent interrogé sur sa pertinence : et si je me trompais ? N'étais-je pas trop naïf, idéaliste, rêveur ? Trop compréhensif ? Ne fallait-il pas que j'opte résolument pour une autre façon de voir le monde ? Fallait-il que je remette fondamentalement en question mon rapport à la confiance ? Que je renonce à un optimisme qui fait ma force et me structure ?

Je me questionnais en silence car l'exposer ici clairement n'était pas souhaitable : le lieu n'a jamais été neutre. Alors j'ai parlé d'autres choses... tout en revenant bien souvent tourner, de loin, autour de ce que je tentais d'éviter. Mais en contournant l'obstacle je n'ai jamais pu m'abstraire de son évidence.

Non, on n'évite pas indéfiniment ce que l'on cherche.

Les années ont passé. Colère, douleur, attentes, peurs, déception, espoirs, se sont atténués jusqu'à une sorte de neutralisation. Le noyau indicible s'est réduit à force d'en user les couches superficielles. Le besoin d'expression périphérique a décru dans la même proportion et, inéluctablement, ce que je cherchais finit par tendre à l'émergence. La diversion perd sa nécessité. Qu'en sera t-il de l'inspiration ?

A l'origine il y avait eu dialogue et partage. Lumineux, sincère, libre, enthousiasmant, fertile, régénérant. Hélas, faute d'ouverture suffisante à la différence de l'autre, il s'est progressivement grippé. Opposition de sensibilités et mise en évidence de limites personnelles ont finalement mené à un refus de contact autoprotecteur. Une réaction de repli qui a réveillé en moi un cortège d'angoisses existentielles insoupçonnées : sentiments de rejet, d'abandon, de culpabilité, d'insignifiance, assortis d'une recherche pressante et tenace d'apaisement. Oui, c'était légèrement pathétique... Plus intéressante que ces signes frustes de détresse égotistes aura été la prise de conscience de mon incapacité à entendre suffisamment l'autre, à l'accompagner dans ses difficultés, et surtout à tenir compte de ses besoins exprimés ou non. La remise en question de la solidité de mes assises à été profonde. Bénéfique puisqu'elle m'a conduit à un important travail de consolidation, notamment en réévaluant mes capacités et en ajustant mes représentations de moi-même.

J'ai appris à me méfier de mes élans empathiques spontanés, en particulier dans les relations à forte teneur affective (dont, depuis cet échec, je me tiens prudemment à l'écart...), mais aussi dans toute autre situation relationnelle. Les bonnes intentions ne sont pas nécessairement judicieuses. Je crois être devenu plus vigilant, apprenant à garder le recul nécessaire pour ne pas être emporté dans le tourbillon des difficultés existentielles de l'autre, ni a répondre trop précipitamment à ses demandes inquiètes. Ce ne serait absolument pas aidant sur le long terme et je sais à quel point cela peut mener à des catastrophes.

Un tel détachement apparent peut passer pour de la froideur ou de l'indifférence lorsqu'il est attendu que je m'implique davantage que je ne le fais, mais je crois que c'est du contraire qu'il s'agit. La prudence issue de la connaissance de soi permet de porter davantage attention à l'autre et à ses sensibilités, selon ce que l'on perçoit de compatible. En choisissant soi-même jusqu'où on s'engage dans une relation à un instant donné, on se situe dans un rapport de confiance : « je n'irai pas au delà de mes capacités pour ne pas être un jour tenté de faire marche arrière ». Rester vigilant dans les relations affectives permet de ne pas se mettre en danger et ainsi de préserver le lien de confiance. L'essentiel. En sachant se protéger lorsque nécessaire je crois qu'on préserve l'autre (et la relation) de nos propres névroses.

Je connais pas mal de mes failles, désormais, et j'en tiens compte. Ainsi je peux rester "présent", "aidant", attentif et à l'écoute. Et tant pis pour l'intensités éphémère des illusions fusionnelles, finalement assez redoutables...

Je ne sais pas vraiment ce que je cherche, mais je crois en avoir déjà trouvé de précieux éléments.


Commentaires
P
Koriganne, rencontrer des "professeurs de la vie" est probablement rare et je me demande à quel genre de relation ça pourrait mener (maître/élève ?). Par contre je pense qu'on peut rencontrer des personnes qui nous éveillent, ou nous apprennent quelque chose de la vie à travers ce qu'elles sont et ce qu'elles ont vécu. Mais je le vois comme un échange réciproque : chacun apporte ce qu'il sait et le partage avec l'autre.<br /> <br /> Pour les personnes bienveillantes qui savent jusqu'où aller et ne manquent pas de le faire, ouaip, t'as raison : c'est celles que j'apprécie ;o)<br /> <br /> Ce que tu dis de mon manque de démonstrativité va plus loin que l'intellectualisation des rapports. Je crois avoir su être démonstratif autrefois, tant dans mon couple que dans la relation amoureuse parallèle qui a tout bouleversé. Si, depuis, je suis devenu moins démonstratif... c'est sans doute par prudence : puisque je n'ai plus été "amoureux", je n'ai pas voulu risquer l'ambiguité avec une proximité qui aurait pu être trompeuse. Il me faut donc un certain temps pour que je m'assure qu'il n'y ait pas quiproquo...<br /> <br /> Peut-être ne suis-je pas très au clair avec les codes du rapprochement, n'ayant pas toujours su ce qui du désir et/ou de l'amour suscitait l'intérêt de mes partenaire. Pas sûr qu'elles mêmes savaient vraiment où elles se situaient, d'ailleurs...<br /> <br /> Sans compter sur le fait que je suis extrêmement (excessivement) respectueux du rythme et des limites de l'autre, ce qui me rend fort peu entreprenant ;o)<br /> <br /> « Les jugements blessent mais je crois que vivre, blesse... » Hmmm, cette phrase peut nous mener loin ! Lorsqu'une personne (me) juge, j'accorde plus ou moins de crédit à son avis, selon que la considération que je lui porte. Si je lui accorde beaucoup de crédit je lui accorde donc beaucoup de pouvoir sur moi, ce qui peut se révéler particulièrement dommageable. En clair, je lui accorde le pouvoir de me blesser, voire de m'atteindre profondément en causant des dommages redoutables. Cela dit je suis bien seul responsable de ce qui m'arrive lorsque j'ai accordé trop de crédit à l'autre...<br /> <br /> Avec "la vie" ce n'est pas pareil. La vie n'a pas de conscience, pas d'intentions. Je ne peux pas en vouloir à "la vie" de ce qui m'arrive. Certes je peux être blessé par des épreuves de la vie, mais je n'ai pas de rapport personnel avec cette entité : la vie.<br /> <br /> Bon... en fait je me rends compte que dans les deux cas tout dépend du regard que je porte sur la source de mes désagréments. Et dans les deux cas le responsable de ce que je fais de ce qui m'arrive c'est moi :o)<br /> <br /> En fait je voulais dire que la vie ne me blesse pas, parce qu'elle n'a pas de responsabilité dans ce qui m'advient.<br /> <br /> « j’ai un peu tendance à devenir désabusée face à mon (peu d’) expérience des hommes. J’ai pris des claques... et j’ai des envies de me faire none, là ! »<br /> Tiens tiens... n'y aurait-il pas quelques ressemblances dans nos réactions ?<br /> Je n'irai pas jusqu'à me faire moine (quoique l'asexualité a parfois retenu mon attention...), mais je comprends bien, tu t'en doutes, cette tentation du repli !<br /> Moi c'est pas des claques que je me suis pris, mais carrément un mur. Le mur de la réalité en l'occurrence. Une réalité que je n'avais pas vraiment anticipée, ou plutôt que j'avais cru pouvoir oublier, tout ébloui que j'étais par mes illusions devenues éphémèrement tangibles.<br /> Je reste effectivement attiré par la gent féminine, et curieux, mais... tu l'auras compris, avec prudence. Non pas que je me sente menacé par vous, féminines partenaires dans la même quête de complémentarité que moi, mais parce que je n'ai pas envie de faire souffrir. Il y a bien sûr une part de projection dans ce protectionnisme, mais aussi une certaine conception des relations affectives : je ne me situe pas dans l'ère du jetable.<br /> <br /> Bon, je dis ça en trois phrases mais ça demanderait à être abondamment précisé :o)<br /> <br /> Pour ce qui est de la (relative) pudeur de mon blog, tu connais ma position : pas trop de déballage intime. Ne serait-ce que parce que je n'ai pas envie de tendre la joue aux critiques. Mais aussi parce que je considère que les limites de l'exhibitionnisme/voyeurisme sont rapidement dépassées. Et puis... y'a plein de gens que je ne connais pas ici ! ;o)<br /> <br /> Euh... pour la hausse de mes stats, j'avoue que je m'en tape. Pire : ça aurait plutôt tendance à me porter à l'autocensure.<br /> <br /> Ne fais pas semblant d'être désolée de faire le trublion : tu adores ça ;o)<br /> <br /> Bises
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K
••• Koriganne, là tu m'as fait sourire, et même rire. C'est bon :o) ••• <br /> <br /> Oui, hein ? ;-)<br /> <br /> ••• Cet échange est fort intéressant parce qu'il met en évidence deux approches des rapports relationnels : manière "douce" ou manière "forte". Pour tout un tas de raisons je privilégie la manière douce, l'accompagnement, la bienveillance, l'empathie, etc... Mais je ne peux qu'être d'accord avec toi : c'est par la manière forte que j'ai été contraint d'évoluer de la façon la plus radicale !•••<br /> <br /> Contrairement à ce que tu as l’air de sous-entendre là... je ne suis nullement pour la « manière forte ». <br /> Je suis bien plus facilement la manière douce et très franchement j’avance dix fois plus vite par la douceur qu’avec quoi que ce soit qui me fasse souffrir ! En revanche, comme tu dis, c’est parfois la manière forte qui force à évoluer là où par confort, on préfèrerait rester tel qu’on est... ou avoir la chance de tomber sur quelqu’un qui ait envie de jouer les professeurs de la vie avec bienveillance. Tomber sur une telle personne me semble vraiment une grande chance très rare. <br /> Donc... il reste la chance de vivre des épreuves qui vont évoluer (si on sait les utiliser pour) et les personnes bienveillantes mais qui ne nous laissent pas forcément nous endormir... et je pense que ce sont ces dernières que tu apprécies ?<br /> <br /> ••• Mon imperturbabilité apparente n'est qu'une contenance me permettant de rester "à distance" d'une trop forte sensibilité au mal-être d'autrui.<br /> « Quelqu’un qui reste imperturbable alors qu’on souffre de son détachement... je peux te dire que c’est limite violent ! ;-) ». Absolument d'accord : le RESSENTI peut être particulièrement violent. Mais est-ce que l'imperturbabilité est violente, en soi ? Non, ce qui est violent c'est de se rendre compte qu'on ne suscite pas chez l'autre suffisamment d'attrait pour qu'il change de posture. C'est simplement une violente blessure narcissique :o)<br /> Cela dit mon imperturbabilité est toute relative : il suffit d'ouvrir le dialogue pour savoir ce que je pense et pourquoi je me protège. Quand on me demande ce qu'il en est je ne me cache pas. •••<br /> <br /> Effectivement, ta façon d’être n’est pas toujours perçue comme « douce ». Je parle évidemment pour moi, mais ça m’étonnerait fort que je sois la seule... surtout si je me rappelle tes récits, ici ou ailleurs. ;-)<br /> Disons que tu n’es pas très « démonstratif ». Je me demande si ce n’est pas ça qui rend « violent » (dans la perception d’autrui, je suis d’accord) ton détachement émotionnel. Tu as ce que j’appellerais le « silence du corps ». <br /> Et c’est vrai que si on veut dialoguer calmement avec toi, il y a moyen de comprendre ton attitude. Mais tout ça se fait alors de façon intellectuelle en écartant le côté émotionnel de l’affaire. Hors, dans les relations... c’est quand même relativement difficile pour la plupart des gens.<br /> Je ne sais pas si tu te rappelles ce que je te disais au sujet de « la tête, le cœur et le ventre » ? En relation, tu me sembles vouloir fonctionner avec la tête... mais le reste est peut-être un peu en rade dans tes échanges (je parle évidemment pour moi, de l’expérience que j’en ai et de ce que j’ai pu entendre dans les discussions ici ou entre nous) ! ;-)<br /> <br /> ••• « Je trouve très dur de recevoir des critiques ou des reproches quand on se confronte aux autres. Mais qu’est-ce qui peut nous faire grandir autant que ça ? »<br /> Là, par contre, je ne te suivrai pas : les critiques et reproches ne sont que la perception subjective d'autrui, donc largement colorées par son vécu, pas forcément pertinentes. De plus celui qui s'arroge ce droit de regard ne dispose pas forcément de la légitimité pour le faire. Par ailleurs je crois que les reproches sont une façon assez improductive de dire ce qu'on pense : généralement ça blesse ou braque celui qui les reçoit. Les reproches c'est maladroit parce que ça disqualifie l'autre (genre : tu es TROP ceci ou cela). •••<br /> <br /> Je suis tout à fait d’accord avec toi, celui qui se permet de juger n’en a pas la légitimité, comme tu dis. Mais ça n’empêche pas les gens de le faire ! ;-)<br /> Quand je disais que ça faisait grandir, c’est que dans ce que tu peux entendre de toi, il y a une partie vraie et une partie de projection de l’autre. Il faut un peu démêler. Mais je trouve que ce travail de mise au clair apporte beaucoup dans la connaissance de soi... et de l’autre.<br /> Ensuite, il faut grandir pour savoir s’opposer (que ce soit dans le « cause toujours tu m’intéresses » ou dans le « non, je ne suis pas d’accord avec toi »).<br /> Les jugements blessent mais je crois que vivre, blesse...<br /> <br /> ••• Ah oui : je me méfie beaucoup des "il faut que". Je préfère les "j'ai envie de"... et comme je n'avais pas envie de retourner au casse-pipe, je ne m'y suis pas forcé. Manière douce ;o)<br /> Je ne suis pas adepte de la violence envers soi, je n'aime pas me maltraiter "pour mon bien", je ne goûte plus guère aux exigences de surpassement... •••<br /> <br /> Alors là, je te suis ! Franchement le « surpassement »... c’est pas trop mes trucs, de façon générale. ;-)<br /> Mais tu vois, j’ai un peu tendance à devenir désabusée face à mon (peu d’) expérience des hommes. J’ai pris des claques... et j’ai des envies de me faire none, là ! <br /> En même temps, je souffre de cette solitude affective. <br /> Alors j’essaie quand même de ne pas seulement écouter mes « j’ai envie de... » pour comprendre les claques que j’ai prises... et quand même aller de l’avant. Je me lance parfois des défis... mais je ne tiens franchement pas à me « faire violence », je crois que la vie offre bien assez de claques comme ça.<br /> Alors dans tout ce que je te dis, il y a bien évidemment une part de projection... (puisque je te dis depuis des années qu’on se ressemble ;-) )<br /> Mais bon, face à toi, je me dis qu’avec la curiosité et l’attirance que tu as pour la gente féminine... ce serait bien que tu t’y attelles plus activement ! (provoc !) ;-)<br /> <br /> ••• « Comme en tout, point trop n’en faut !» c'est bizarre, comme elle est tournée on dirait que cette phrase se rapporte au bonheur... ;o) •••<br /> <br /> Non, ça se rapportait à : « je laisse venir et je verrai bien » ! ;-)<br /> <br /> ••• Merci de m'amener à cette réflexion et à préciser en moi ce qui motive mes actes. C'est un peu impudique et personnel mais ça sera peut-être éclairant pour d'autres que toi et moi. •••<br /> <br /> Je ne pense pas te surprendre en te disant que je trouve que ton blog manque d’un tantinet d’impudeur ! ;-) <br /> Si cet échange peut servir à d’autres, tant mieux... <br /> S’il peut te faire sourire ou rire... encore mieux... !<br /> S’il hausse les stats... pas plus mal ! ;-)<br /> S’il te secoue les méninges, ce serait cool... mais je ne crois plus au père noël... ;-)<br /> Moi en tout cas... j’aime bien « trublionner » un peu ! Désolée... ;-))<br /> <br /> :-*
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P
Koriganne, là tu m'as fait sourire, et même rire. C'est bon :o)<br /> <br /> Cet échange est fort intéressant parce qu'il met en évidence deux approches des rapports relationnels : manière "douce" ou manière "forte".<br /> <br /> Pour tout un tas de raisons je privilégie la manière douce, l'accompagnement, la bienveillance, l'empathie, etc... Mais je ne peux qu'être d'accord avec toi : c'est par la manière forte que j'ai été contraint d'évoluer de la façon la plus radicale !<br /> <br /> Par ailleurs, à te lire, il semble que ma façon d'être ne soit pas toujours "douce". Notamment lorsque je résiste à des attitudes qui me mettent en difficulté ou que je ressens comme cherchant à "forcer" mes limites. Mon imperturbabilité apparente n'est qu'une contenance me permettant de rester "à distance" d'une trop forte sensibilité au mal-être d'autrui.<br /> <br /> « Quelqu’un qui reste imperturbable alors qu’on souffre de son détachement... je peux te dire que c’est limite violent ! ;-) ». Absolument d'accord : le RESSENTI peut être particulièrement violent. Mais est-ce que l'imperturbabilité est violente, en soi ? Non, ce qui est violent c'est de se rendre compte qu'on ne suscite pas chez l'autre suffisamment d'attrait pour qu'il change de posture. C'est simplement une violente blessure narcissique :o)<br /> <br /> Cela dit mon imperturbabilité est toute relative : il suffit d'ouvrir le dialogue pour savoir ce que je pense et pourquoi je me protège. Quand on me demande ce qu'il en est je ne me cache pas.<br /> <br /> « Je voulais dire que tu ne semblais pas enclin à explorer ce que tu es en te confrontant aux autres. En osant être ce que tu es avec les autres. »<br /> <br /> C'est assez juste. Effectivement je ne cherche pas trop à me confronter aux autres...<br /> <br /> Ne pas oser être ce que je suis (ce que je pourrais être si j'osais...) mène vite à une réflexion en boucle : qui suis-je *vraiment* ? Celui qui n'ose pas ou celui qui pourrait oser ? Pour en sortir je me pose une autre question : qu'est-ce qui fait que je n'ose pas ? Qu'est-ce qui fait qu'on n'ose pas être *vraiment* soi ? La réponse est simple ; une infinité de raisons, dont la plupart (toutes ?) viennent de l'enfance, plus ou moins renforcées à l'âge adulte par des expériences cumulées. Par contre, détailler ces raisons demande beaucoup de temps d'introspection, voire à une démarche psychanalytique...<br /> <br /> Ou bien... cela peut apparaître lors d'expérience émotionnelles assez intenses, soit violentes, soit douces. Les deux sont efficaces, quoique l'une soit plus agréable que l'autre ;o)<br /> <br /> « Je trouve très dur de recevoir des critiques ou des reproches quand on se confronte aux autres. Mais qu’est-ce qui peut nous faire grandir autant que ça ? »<br /> <br /> Là, par contre, je ne te suivrai pas : les critiques et reproches ne sont que la perception subjective d'autrui, donc largement colorées par son vécu, pas forcément pertinentes. De plus celui qui s'arroge ce droit de regard ne dispose pas forcément de la légitimité pour le faire. Par ailleurs je crois que les reproches sont une façon assez improductive de dire ce qu'on pense : généralement ça blesse ou braque celui qui les reçoit. Les reproches c'est maladroit parce que ça disqualifie l'autre (genre : tu es TROP ceci ou cela).<br /> <br /> Dire ce que l'on ressent est une chose, émettre un jugement en est une autre. Personnellement j'ai un peu trop été jugé dans mon enfance pour accepter de l'être encore sans réagir d'une façon ou d'une autre :o)<br /> <br /> Tu as là une des explications au fait de ne pas oser être ce que je pourrais être ;o)<br /> <br /> Pour ce qui est des suite d'une histoire qui m'ouvrait à de nouveaux horizons, certes j'ai marqué un temps de pause (sa durée importe peu) après un choc qui me fût d'une extrême violence (ressenti tout à fait subjectif). Le fait même d'avoir ressenti cet événement de façon violente m'a conduit à m'interroger, à trouver le sens de tout cela. J'en ai fait une priorité, sans m'empêcher de vivre dans des domaines qui m'étaient plus confortables que la confrontation active aux autres. D'où mon recul dans tout ce qui a un rapport un peu fort avec l'affectif...<br /> <br /> Je ne me suis donc pas "arrêté" : je prends le temps de trouver ce qui me convient :o)<br /> <br /> Ah oui : je me méfie beaucoup des "il faut que". Je préfère les "j'ai envie de"... et comme je n'avais pas envie de retourner au casse-pipe, je ne m'y suis pas forcé. Manière douce ;o)<br /> <br /> Je ne suis pas adepte de la violence envers soi, je n'aime pas me maltraiter "pour mon bien", je ne goûte plus guère aux exigences de surpassement... <br /> <br /> « Comme en tout, point trop n’en faut !» c'est bizarre, comme elle est tournée on dirait que cette phrase se rapporte au bonheur... ;o)<br /> <br /> Merci de m'amener à cette réflexion et à préciser en moi ce qui motive mes actes. C'est un peu impudique et personnel mais ça sera peut-être éclairant pour d'autres que toi et moi.<br /> <br /> Je t'embrasse
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K
••• C'est surtout ma crainte d'être dans un excès de nombrilisme qui éveille ma réticence au déballage ;o) •••<br /> <br /> Ben écoute, tu es ici chez toi !!! Alors il ne faut pas que tu te préoccupes trop (ouarf) de ce que les gens vont penser de toi ! « On est ce qu’on est et jamais que ce qu’on est ! » <br /> <br /> ••• J'aime l'idée de pouvoir "aider" quelqu'un dans sa démarche de conscience et si je peux y contribuer ça me réjouit :o) •••<br /> <br /> Et bien dans ce cas, tu as bien choisit ta formation, félicitation ! ;-)<br /> <br /> ••• - Oublier de me dire... madre mia, j'ai l'impression de ne faire que ça ! Je redoute même de lasser à force de me dire, sans compte que je crains toujours que ce ne soit pas intéressant ! M'écouter... j'apprends à le faire (pour ça que je me "dis" autant, d'ailleurs). Comme quoi la perception des autres et celle qu'on a de soi peuvent être radicalement opposées ;o)<br /> Du coup ta perception m'intéresse bigrement et j'aimerais que tu me dises, la prochaine fois que nous en aurons l'occasion, ce qui te fait penser que je ne me dis pas... •••<br /> <br /> Je comprends donc que tu ne tiennes pas à ce que je te le dise ici ! ;-)<br /> C’est vrai que je n’ai pas l’impression que tu « te dises » vraiment. Mais il faut dire qu’ici, tu ne fais que « parler à côté » pour éviter les sujets qui fâchent... c’est toi-même qui le dis, d’ailleurs.<br /> <br /> ••• - Oui, j'aime les personnes qui me bousculent un peu (pas trop vivement quand même...), parce qu'elles m'ouvrent à autre chose que ce que je crois connaître. En fait j'apprécie les personnes qui sentent jusqu'où elles peuvent aller sans me mettre mal à l'aise. Me titiller avec bienveillance, quoi ;-) •••<br /> <br /> Voui... un peu... mais pas *trop* ! ;-)<br /> Grand timide, va ! ;-)<br /> <br /> ••• L'imperturbabilité (apparente) serait-elle une forme d'agressivité ? Je ne l'avais jamais envisagé, mais je conçois que ça puisse s'y assimiler. Mais je dirais que c'est plutôt de la "défensivité" que de l'agressivité... •••<br /> <br /> Quelqu’un qui reste imperturbable alors qu’on souffre de son détachement... je peux te dire que c’est limite violent ! ;-)<br /> Mais il est bien évident que c’est la sensation qu’on vit en face, pas toi... Et que ce soit de la défense ou de l’agression... ce n’est qu’une histoire de mots et de définition. La souffrance est là... et ce qui fait souffrir est vécu comme violent, je crois ?<br /> Mais je ne vais rien t’apprendre sur le silence et l’imperturbabilité ! ;-)<br /> <br /> ••• Quant à dire que je ne veux pas regarder mes névroses... hum... je te laisse la responsabilité de ton propos, ma chère Koriganne. Je crois que j'ai décortiqué pas mal de ma personnalité, publiquement, et que je suis allé plus loin que bien des personnes dans ce registre là. Que je ne connaisse pas tout de moi c'est certain, mais j'ai exploré pas mal de mes zones d'ombre il me semble. Et puis il y aussi ce que je sais de moi (dont j'ai conscience) et que je n'expose pas en public... •••<br /> <br /> Je parlais « face aux autres » pas dans ta réflexion ou ton introspection.<br /> Je voulais dire que tu ne semblais pas enclin à explorer ce que tu es en te confrontant aux autres. En osant être ce que tu es avec les autres.<br /> Je trouve très dur de recevoir des critiques ou des reproches quand on se confronte aux autres. Mais qu’est-ce qui peut nous faire grandir autant que ça ?<br /> <br /> ••• Euh... dire que j'ai refusé de suivre et de vivre cette histoire c'est de la provoc' ? Telle que je te connais ça pourrait bien être ça ;o)<br /> J'ai quand même *sensiblement* modifié mon existence et mon rapport aux autres depuis cette fameuse histoire... <br /> Non, j'ai eu besoin de temps pour évoluer, c'est vrai, mais dire que je ne voulais pas bouger c'est un peu gonflé. Et je me suis longtemps, très longtemps accroché, pour poursuivre le mouvement entamé. Que je n'ai pas pu le transposer ailleurs est une autre histoire, et j'ai un peu précisé les choses en répondant à Lukéria, juste au dessus. •••<br /> <br /> Quand je parlais de « refuser de suivre », je pensais à un style de vie... bien sûr que tu as plongé pour vivre cette histoire là. Mais après ? Tu t’es un peu arrêté là. Alors que peut-être que cette ouverture sur le monde que tu avais tant envie de découvrir... il fallait t’engouffrer dedans... plutôt que te retirer pour analyser et décortiquer ?<br /> Je te fonce un peu dedans là.... mais bon, tu me connais... et c’est vrai que je suis un peu gonflée, hein ? ;-)<br /> Cela dit je n’ai pas lu ce que tu en as dit à Lukéria...<br /> <br /> ••• Merci de mettre en évidence mon "charme" et ma force de vie (woah, quelle pub !)... je ne suis pas insensible à ton appréciation. •••<br /> <br /> Pense à tes chevilles là ! ;-)<br /> <br /> ••• je laisse venir et je verrai bien. Je fais confiance à ce qui advient et figure-toi que je me demande si ne réside pas là une certaine dimension du bonheur :o) •••<br /> <br /> Euh... si... je crois. :-)<br /> Mais comme en tout, point trop n’en faut ! ;-)<br /> <br /> ••• Merci Koriganne la trublionne, j'aime bien la façon que tu as de me titiller ;o) •••<br /> <br /> A ton service ! ;-)<br /> Bisous
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C
Picasso a dit: "Je ne cherche pas, je trouve!"<br /> Extra ordinaire ...<br /> Le commun des mortels dirait plutôt: "Je cherche et je ne trouve pas"...
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P
Koriganne, l'incorrigible ;o)<br /> <br /> Tssss... tu sais pourtant bien qu'il m'est difficile de parler de mon cas particulier en public... quand cela m'emmène au delà de ce que je choisis d'évoquer. Mais c'est le jeu et je sais bien que je m'expose à cela. C'est surtout ma crainte d'être dans un excès de nombrilisme qui éveille ma réticence au déballage ;o)<br /> <br /> Bon, puisque tu m'interpelles ici je ne me débine pas et réponds ici.<br /> <br /> -Oui, je crois avoir trouvé une force dans le travail de dépassement de ce qui m'a autrefois profondément perturbé. Est-ce vrai ce que je dis ? Je ne peux pas en être certain, mais je crois que oui.<br /> <br /> - « Tu dis que quand ce que tu offres ne convient pas à l’autre, la relation tourne à la thérapie... ? » Je me suis mal exprimé. J'aurais dû écrire que la relation POUVAIT s'orienter vers une dimension thérapeutique (ou du moins "conscientisante", donc éclairante, utile, aidante). J'aime l'idée de pouvoir "aider" quelqu'un dans sa démarche de conscience et si je peux y contribuer ça me réjouit :o)<br /> <br /> - Oublier de me dire... madre mia, j'ai l'impression de ne faire que ça ! Je redoute même de lasser à force de me dire, sans compte que je crains toujours que ce ne soit pas intéressant ! M'écouter... j'apprends à le faire (pour ça que je me "dis" autant, d'ailleurs). Comme quoi la perception des autres et celle qu'on a de soi peuvent être radicalement opposées ;o)<br /> Du coup ta perception m'intéresse bigrement et j'aimerais que tu me dises, la prochaine fois que nous en aurons l'occasion, ce qui te fait penser que je ne me dis pas...<br /> <br /> - Oui, j'aime les personnes qui me bousculent un peu (pas trop vivement quand même...), parce qu'elles m'ouvrent à autre chose que ce que je crois connaître. En fait j'apprécie les personnes qui sentent jusqu'où elles peuvent aller sans me mettre mal à l'aise. Me titiller avec bienveillance, quoi ;-)<br /> Serais-je capable d'être agressif, me demandes-tu ? Agressif au sens de violent, cela s'entend. Oh oui, ça ne serait pas très compliqué... sauf que j'irai contre mes valeurs profondes et que j'en serais mal à l'aise ensuite (mais ça m'arrive quand même de l'être, et quelques billets en ont témoigné). Être sans-gêne, ça me paraît nettement plus difficile. Carrément hors d'atteinte, même ! Sur ce point tu as raison :o)<br /> L'imperturbabilité (apparente) serait-elle une forme d'agressivité ? Je ne l'avais jamais envisagé, mais je conçois que ça puisse s'y assimiler. Mais je dirais que c'est plutôt de la "défensivité" que de l'agressivité...<br /> Quant à dire que je ne veux pas regarder mes névroses... hum... je te laisse la responsabilité de ton propos, ma chère Koriganne. Je crois que j'ai décortiqué pas mal de ma personnalité, publiquement, et que je suis allé plus loin que bien des personnes dans ce registre là. Que je ne connaisse pas tout de moi c'est certain, mais j'ai exploré pas mal de mes zones d'ombre il me semble. Et puis il y aussi ce que je sais de moi (dont j'ai conscience) et que je n'expose pas en public...<br /> <br /> - Il n'y a pas "d'histoire qu'il ne faut pas nommer", mais une histoire dont je ne veux pas parler publiquement. C'est pas pareil ;o)<br /> Si je ne veux plus en parler... c'est encore dans un souci de protection (ce n'est évidemment pas moi que je cherche à protéger...).<br /> <br /> Euh... dire que j'ai refusé de suivre et de vivre cette histoire c'est de la provoc' ? Telle que je te connais ça pourrait bien être ça ;o)<br /> J'ai quand même *sensiblement* modifié mon existence et mon rapport aux autres depuis cette fameuse histoire...<br /> <br /> Non, j'ai eu besoin de temps pour évoluer, c'est vrai, mais dire que je ne voulais pas bouger c'est un peu gonflé. Et je me suis longtemps, très longtemps accroché, pour poursuivre le mouvement entamé. Que je n'ai pas pu le transposer ailleurs est une autre histoire, et j'ai un peu précisé les choses en répondant à Lukéria, juste au dessus.<br /> <br /> Est-ce qu'en "tournant autour" de quelque chose d'incompris je reviendrais à l'origine... euh... je vois pas trop comment. L'origine elle est loin dans le passé et je n'y reviendrai pas. Par contre je me réfère à un parcours, c'est vrai. Et ça ne me semble pas aberrant :o)<br /> <br /> (Pssttt... le "vrai sujet" c'est quoi ?)<br /> <br /> Quant au fait que les années passent... je dirais que j'ai eu la chance d'en vivre déjà beaucoup de belles et que cela me donne une certaine marge pour prendre le temps de vivre autrement. Merci de mettre en évidence mon "charme" et ma force de vie (woah, quelle pub !)... je ne suis pas insensible à ton appréciation. En même temps je ne vais pas forcément "mettre le turbo" pour courir après je ne sais quoi : je laisse venir et je verrai bien. Je fais confiance à ce qui advient et figure-toi que je me demande si ne réside pas là une certaine dimension du bonheur :o)<br /> <br /> Merci Koriganne la trublionne, j'aime bien la façon que tu as de me titiller ;o)<br /> <br /> Bises
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P
Charlotte, ta question est intéressante et va au delà de mon cas particulier : y a t-il besoin de crier ou gueuler pour s'éclater ? Et puis s'éclater... euh... est-ce que ça passe forcément par des manifestations bruyantes ou visibles ?<br /> <br /> Il m'arrive souvent de "m'éclater" dans le calme et le silence... :o)<br /> <br /> Cela dit je comprends le sens de ta question : est-ce qu'il vit ce gars-là ? Et même : (qu')est-ce qu'il vit avec les autres ? Ce regard que quelques personnes me renvoient en miroir (depuis longtemps) m'interpelle : il semble que l'image que je donne à travers mes écrits est celle d'une personne un peu "hors-la-vie". Pourtant moi je ne le sens pas comme ça. Certes je ne suis pas exubérant, je ne goûte pas particulièrement aux festivités diverses ou grandes rigolades, mais je vis avec plaisir, apprécie les subtilités de l'existence, les rapports humains qui touchent au personnel plutôt qu'aux apparences, aime observer et participer discrètement à la vie sociale. Je souris plutôt que je ris, je murmure plutôt que je crie. Et, aussi honnêtement que je puisse le ressentir, cela me convient :o)<br /> <br /> Je ne ressens pas de manque ou de frustration a vivre dans cette discrétion (plutôt que "retenue", parce que je n'ai pas l'impression de me retenir). Et si "j'intellectualise"... ben c'est parce que j'aime comprendre le sens des choses en général, et des relations humaines en particulier :o)<br /> <br /> > Lukéria, ce que tu dis de l'abandon me semble très juste. En même temps cela ne me semble pas contradictoire avec ce que j'énonce : l'abandon nécessite une confiance préalable. On ne peut s'abandonner sans une certaine connaissance de la situation (et de l'autre), me semble t-il. Ce serait... risqué.<br /> <br /> Bon, de la confiance et de l'abandon lequel initie le mouvement ? Les deux à la fois, sans doute...<br /> <br /> Je crois que, pour diverses raisons qui m'échappent encore, l'expérience-choc que j'ai vécue avec une amie qui m'était fort précieuse à complètement bouleversé mes repères. Cette relation était sans doute réellement hors-normes (alors que je me suis longtemps dit qu'elle était plus commune que je l'avais cru), du fait qu'elle avait été très réfléchie et analysée avant que je m'y laisse aller. Là je me suis abandonné... Finalement mon impuissance à maintenir le dialogue, totalement à l'opposé de ce à quoi je crois de l'existence et de moi-même, fait que je suis probablement devenu inapte (pour un certain temps...) à établir certaines connections profondes. Ma perplexité, tant que je n'ai pas trouvé suffisamment de sens à ce qui est advenu, empêche que je m'abandonne de nouveau. Ce n'est pas tant un choix mentall qu'une réaction intuitive.<br /> <br /> En te lisant je me rends compte que c'est probablement plus difficile à comprendre que je ne le croyais. Merci de m'avoir amené à cette prise de conscience :o)<br /> <br /> > Koriganne, attends, je reviens...
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K
••• ça pourra paraître prétentieux mais je crois que je me nourris de ce qui aurait pu m'empoisonner. Je crois que j'y trouve ma force.<br /> <br /> Mais est-ce vrai ?<br /> <br /> ••• Ce n'est pas une posture que je choisis délibérément, mais quelque chose qui apparaît peu à peu lorsque ce que j'ai à offrir n'entre pas en concordance avec ce qui est attendu. Je ne crois pas chercher des relations thérapeutiques... mais ne fuis pas la situation si elle évolue dans ce sens. C'est une autre façon d'aimer...<br /> <br /> Tu dis que quand ce que tu offres ne convient pas à l’autre, la relation tourne à la thérapie... ? Je serais psy, je pendrais mon air le plus intelligent et le plus détaché... je dirais un « humhum » très inspiré, suivi d’un « très intéressant ! »... ou d’un « vous pouvez préciser ? » ;-)<br /> <br /> ••• Cela dit ta perception m'intéresse et il est vrai que je me projette surtout dans des dimensions d'écoute et d'attention à l'autre. Il me semble que c'est ainsi que chacun peut se sentir "entendu" et j'ai la faiblesse de penser que c'est le meilleur moyen de trouver un certain bonheur. A ceci près que dans l'affaire j'ai tendance à oublier de m'écouter moi-même, hé hé... C'est ça le drame !<br /> <br /> Je dirais surtout que tu oublies de te dire (du moins dans ce que je peux lire ou entendre) ! Moins de t’écouter. Mais n’est-ce pas une armure que tu as fabriquée sur toi, au fil des ans ?<br /> <br /> ••• L'élan, la spontanéité, c'est aussi le risque d'envahissement, de dérangement, de perturbations. Nous ne sommes pas tous dotés de la capacité d'être soi face à l'autre, plus ou moins imperturbable. Mon comportement est conditionné par ma perception des choses et en voulant protéger l'autre de mes névroses j'agis comme je voudrais qu'on agisse avec moi. Il m'est difficile de faire face à l'agressivité, par exemple, ou au "sans-gêne. J'en épargne donc les autres...<br /> <br /> Tu es sûr de ça ?<br /> Ce n’est pas toi qui aimes les femmes vives, sensibles qui sont très vivantes qui te bousculent un peu ? J’ai du mal entendre, la dernière fois qu’on en a discuté ? ;-)<br /> Tu ne donnes pas ce que tu n’aimerais pas recevoir ? Regarde bien. C’est une vraie question ! <br /> Et puis tu dis que tu épargnes les autres de ton agressivité ou de ton sans-gêne... mais serais-tu capable d’être agressif ou sans gêne ? Pour moi, ce n’est pas que tu veux en épargner les autres, c’est surtout que tu ne saurais pas l’être. Ton armure empêche autant les autres d’entrer que toi de sortir.<br /> Pour l’autre, ta façon d’être peut être perçue comme « agressive ». L’imperturbabilité n’est pas forcément facile à gérer pour quelqu’un qui attend une réaction. Je ne sais pas si on a vraiment la possibilité de « protéger » l’autre en toute circonstance. Et alors comme tu le dis (mais je le tournerais un peu autrement), c’est pas l’autre que tu protèges de tes névroses, c’est toi-même. En ne les faisant pas sortir, tu ne seras jamais obligé de les voir, les regarder, les régler, ni quoi que ce soit.<br /> <br /> ••• Disons que je suis une intuition et que la façon dont je traite le mal dont j'ai souffert est certainement celle qui me convient le mieux. Même si elle ne conviendrait pas à beaucoup de personnes. Si j'avais eu besoin d'autre chose je l'aurais fait.<br /> <br /> Ce n’est peut-être pas « l’histoire qu’il ne faut pas nommer », le piège dans lequel il faut que tu évites de retomber... c’est peut-être le contraire. Cette histoire était peut-être un début de quelque chose que tu as refusé de suivre et de vivre parce qu’il était plus confortable pour toi de vivre selon le schéma qui avait toujours été le tien auparavant ? L’humain a tendance à aller vers le connu et le confortable... <br /> <br /> ••• Je conçois que ce puisse être difficile à comprendre et qu'on puisse même penser que je me leurre (ce qui n'est évidemment pas exclu !). D'accord avec toi : c'est le ressenti qui est le maître des lieux. C'est pourquoi je me fie à mon ressenti dans ma façon de dépasser une expérience qui me fût douloureuse, mais très riche de pistes à explorer. <br /> <br /> Mais comme tu le dis tu explores des pistes mais tu explores en tournant autour, dans l’évitement du vrai sujet... (du moins ici)... en revenant toujours à l’origine. <br /> <br /> Je ne dirais pas que tu mets « trop de temps » à tourner autour de ton sujet pour peu à peu le démanteler et t’en détacher réellement un jour... parce que je crois comme toi que le mot « trop » n’est sans doute pas le meilleurs qui soit. En revanche, j’ai envie de dire que personne n’est éternel et que si tu as encore beaucoup de force de vie et de charme... et que c’est peut-être dommage de na pas les utiliser plus encore que tu ne le fais... ;-)<br /> <br /> Bisous (du trublion de passage ;-) )
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L
"En choisissant soi-même jusqu'où on s'engage dans une relation à un instant donné, on se situe dans un rapport de confiance ". Peut-être qu'on se situe dans un état de confiance, mais peut-être pas dans un état d'abandon, car on est dans le mental. Je ne parle pas ici d'engagement, mais d'abandon à de ce que l'on peut vivre avec l'autre. Et tout ce que je peux dire personnellement, c'est que j'ai vraiment atteint un état de plénitude en étant dans la confiance ET l'abandon. Et tu vois, cela a beaucoup changé l'attitude de l'autre et la relation, je crois que j'ai touché quelque chose de très profond chez lui. C'est très important, il me semble, de s'abandonner.
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C
Tu écris bien, tu parles bien sans doute aussi,j'en suis sûre, mais est ce que tu peux crier , gueuler parfois aussi, t'éclater quoi!<br /> Je te sens toujours dans la retenue et l'intellectualisation de tes comportements ressentis.
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