« Au fur et à mesure que nous avançons dans la vie, une certaine part d'ombre vient à la lumière, et nous avons toujours le choix de regarder ou pas.
Le travail sur soi nous permet de traverser nos peurs pour oser voir et entendre, et nous conduit de plus en plus profondément à la rencontre de notre obscurité. Parfois, c'est ce travail qui nous permet d'accéder à certains coins voilés, secrets, sombres. A d'autres moments, c'est la vie qui nous alerte : elle émaille notre quotidien de petits signes d'abord, puis d'indications de plus en plus visibles et fortes, afin de nous interpeller. Plus nous restons aveugles et sourds, plus les évènements deviennent difficiles, voire douloureux et violents.
Mais nous ne sommes pas prêts à n'importe quel moment. Le gardien du seuil veille sur nous. Il peut en effet être dangereux de forcer ce qui n'est pas prêt à émerger. Et donc il arrive souvent que nous ne voyons pas les choses simplement parce que nous ne sommes pas prêts à les voir.
La prudence s'impose aux accompagnants de la vie, professionnels ou pas. Certes, il n'est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, mais parfois cette fermeture est une protection nécessaire qui sauvegarde l'équilibre de la psyché.
Quand l'élève est prêt, le maître arrive, dit l'adage. Les circonstances de nos vies, nos rencontres, sont nos maîtres. L'attention que nous portons à ce qui se passe en nous, à nos ressentis, développe notre capacité à voir et entendre. La méditation permet d'approfondir, d'aiguiser notre attention.
Notre ombre vit et s'exprime à notre insu jusqu'à ce que nous osions regarder ce qui ne fonctionne pas et en assumions la responsabilité plutôt que de l'imputer à des causes extérieures. Il ne s'agit pas de se flageller, de se punir, de se faire des reproches, mais simplement d'être des observateurs attentifs, et déterminés. Déterminés à lever les voiles un par un, jour après jour, à notre rythme. »
Isabelle de Penfentenyo, citée par Lukéria
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Amitiés
Stéphane