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Alter et ego (Carnet)
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8 janvier 2012

Mots d'amour

Amour, désir, sexualité, amitié...

Eros, philia, agapé...

Charité, animalité...

Joie, violence, possessivité... 


Ceux pour qui les différentes formes d'amour sont source de réflexion prendront certainement plaisir à écouter une intéressante intervention d'André Conte-Sponville.

 
 
« Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer ta faiblesse
sans que l'autre s'en serve pour affirmer sa force »
Theodor W. Adorno ou Cesare Pavese, selon les sources 

 

Commentaires
P
Bonjour Glandouille. Effectivement Comte-Sponville l'attribue à Adorno. En voulant en savoir plus je me suis rendu compte que la citation était très majoritairement attribuée à Pavese et j'en ai déduit, peut-être à tort, que Comte-Sponville avait fait une confusion...<br /> <br /> <br /> <br /> Je vais donc de ce pas mettre en évidence ce doute quant à la paternité de ces mots.
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G
Apparemment, cette citation ne serait pas de Cesare Pavese mais du philisophe allemand Theodor W. Adorno.
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J
Oui, oui Nat et Lukeria moi aussi je le ressens comme vous, je ne sais pas toujours trouver les mots pour le décrire mais c'est ce que tu dis Lukéria:<br /> <br /> "Je crois que, trop souvent, on va vers l'autre avec un vide en soi à remplir. Et ce qui change tout, c'est d'aller vers l'autre en se sentant "plein". L'idéal étant la rencontre de deux "pleins". Je te donne de l'amour, je reçois de l'amour de toi et c'est merveilleux, mais j'existe en dehors de toi et tu existes en dehors de moi."<br /> <br /> Mais bien sûr pour remplir ce vide en soi il faut laisser son coeur ouvert et c'est ça qui est bien souvent pénible à vivre...l'intensité et la durée de l'état de mal être après le désenchantement avec tous nos doutes, notre impatience à vouloir aller mieux, notre colère, notre incompréhension,etc...mais c'est vrai aussi qu'après ce long et mauvais passage on remercie ce qui a provoqué ce grand chamboulement qui nous a fait parvenir à cette plénitude...<br /> <br /> Bonne journée Pierre et à vous tous!
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L
Comme toi, nat, je pense que l'amour est un état intérieur qui déjà nous transporte et plus encore lorsqu'il est accueilli et partagé. Et je suis d'accord aussi pour dire qu'être désenchanté peut être salvateur. Parce qu'on peut alors s'interroger sur ce qu'est l'amour pour soi. Est-ce une fixation que l'on fait sur l'autre, avec toutes nos attentes, nos manques, tout ce que l'on espère que l'autre viendra combler ?<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois que, trop souvent, on va vers l'autre avec un vide en soi à remplir. Et ce qui change tout, c'est d'aller vers l'autre en se sentant "plein". L'idéal étant la rencontre de deux "pleins". Je te donne de l'amour, je reçois de l'amour de toi et c'est merveilleux, mais j'existe en dehors de toi et tu existes en dehors de moi.
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N
Bonjour Pierre et tous les autres.<br /> <br /> J'ai envie de dire bravo pour cet échange de points de vue qui m'invite à faire le point sur la relation amoureuse, relation que je ne connais plus depuis de nombreuses années; et pourtant je suis amoureux...<br /> <br /> L'amour est-il relationnel? Je me pose la question. Il l'est, assurément, s'il s'agit du couple. Il peut aussi être rapporté à un état intérieur, ou alors je me serais totalement brouillé les carreaux depuis toutes ces années...<br /> <br /> J'ai vécu une quinzaine d'années avec une femme que j'ai chérie, pour laquelle j'ai tout été, un père, un médecin, une amant, et tout le tralala. La Vérité, je veux dire ce qui résulte d'une observation lucide sur qui je suis, m'a amené au constat que je n'étais Rien en réalité, rien de construit, rien de solide. Lorsque notre histoire (belle histoire au demeurant) s'est effondrée, j'ai connu le néant. <br /> <br /> Pourquoi?<br /> <br /> Je suis entré en relation à 19 ans avec un extraordinaire besoin d'être aimé et il a failli m'emporté. Je suis entré dans la relation amoureuse gavé d'une éducation, en particulier littéraire, romantique et sentimentaliste. J'étais l'Adolphe de Constant. Il a bien fallu m'emporter et j'ai rendu Adolphe à Constant. <br /> <br /> Se déséduquer me paraît être la seule exigence recevable (je ne parle que de mon expérience). Elle permet de toucher un état qui n'a rien à voir avec le bain émotionnel que l'on nomme Aimer. Il faut aimer l'amour pour aimer. J'en suis sûr; c'est même plus qu'une conviction.<br /> <br /> Je terminerais en disant qu'être désenchanté a été salvateur pour moi, dans une certaine mesure.<br /> <br /> Parce qu'il y a aussi des instants où je perds le fil, où je me sens seul, mais je suis porté par l'espérance et cette force fragile que procure l'amour depuis un siège qui plus exclusivement dans le coeur de l'Autre.<br /> <br /> Bon dimanche.
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P
Oui K.role, tu peux apporter ta pierre. C'est même vivement encouragé ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> A propos d'échec et de réussite, il y a dans le dernier numéro de Philosophie magazine, un petit article sur le sujet. J'en cite un extrait : « La réussite d'une vie est peut-être davantage une suite d'échecs qu'une suite de réussites - une suite d'échecs rectifiés, analysés, écoutés, entendus... une suite d'échecs et de succès plus exactement ». <br /> <br /> Les "échecs" amoureux préparent donc les réussites de demain ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis entièrement d'accord avec toi sur l'impasse que constitue le désir de possession. Briser cette forme de dépendance ne peut être que bénéfique pour la qualité de la relation, qui se mesure à l'aune de la liberté ressentie.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que tu dis de ce qui cimente le couple - le sexe - et le différencie de l'amitié m'intéresse particulièrement. Pour ma part j'ai tendance à ne pas distinguer aussi nettement que toi (et que beaucoup d'autres) amitié et amour dans leur rapport à la sexualité. Ce qui peut engendrer quelques difficultés à s'accorder dans des relations un peu hybrides...<br /> <br /> <br /> <br /> Merci K.role :o)
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K
j'aimerais apporter ma petite pierre :) dans cet échange d'expériences et de point de vue. si je peux <br /> <br /> Ces derniers temps j'ai fait une sorte de bilan de ma vie amoureuse. J'ai vécue une séparation et je connais et comprend très bien de quoi tu parles PIERRE, quand tu dis que le chemin ensemble n'est plus possible mais qu'il reste un lien très fort de personne à personne que rien ne peut détruire. Puis se sont succédé pour moi des aventures qui laissent un goût de débâcle... <br /> <br /> Mais tout compte fait, je trouve qu'il est vain de penser en terme de réussite ou d'échec. L'amour est toujours là dans tous les cas... Je suis amie avec mes ex. Je les connais bien ;) et quand je les revoie, se sont des moments riches et intenses que de se retrouver, d'échanger, de rire, de se chambrer aussi :) <br /> <br /> Si à un moment donné pour l'un ou pour l'autre, l'amour, le couple et la sexualité ont été synonyme de possession : il faut que ça change, quelques fois il faut que ça casse définitivement. c'est comme ça !<br /> <br /> quand on parle d'amour et de couple il faut revenir à ce qui le cimente au départ : le sexe ! je suis désolée mais sinon, nous sommes amis, frère et soeur, tout ce que vous voulez, mais pas un couple...à deux, nous faisons une traversé, et nous voyons ce que fait de nous le sexe ;) l'expérience est-elle constructive ou destructrice ? A nous de voir et d'en tirer les conclusions qui s'imposent ...
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P
Je n'ai pas pu répondre immédiatement à vos derniers commentaires, je le fais maintenant...<br /> <br /> <br /> <br /> > Josiane, pour ma part je ne suis pas encore sorti du désenchantement, comme tu peux t'en douter, donc encore loin de l'émerveillement qui suivra peut-être ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> Je reconnais que mon rapport à ce vaste concept qu'est l'amour me laisse perplexe et continue régulièrement de m'interroger. C'est pourquoi chacun de vos avis me permet de mieux préciser ma pensée, égarée et dubitative.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le terme de "chance", effectivement un peu simpliste en matière de rencontres, je dirais que c'est plutôt une question de "disponibilités" synchrones : se rencontrer au "bon" moment, c'est à dire quand deux personnes trouvent respectivement en l'autre ce dont elles avaient "besoin" (sans forcément en avoir conscience) à ce moment-là.<br /> <br /> <br /> <br /> >K.role, ton second commentaire éclaire utilement le premier :o)<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, je partage entièrement cette idée que l'amour est avant tout une conscience personnelle, individuelle (même si elle se forge plus ou moins collectivement). C'est aussi pour ça que chacun s'interroge tôt ou tard sur ce qu'est l'amour, puisque celui de l'autre est différent du mien...<br /> <br /> Les philosophe nous offrent quelques pistes, à nous ne nous les approprier.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Alainx, tu as tout compris : c'est bien ta *manière* de dire les choses qui, parfois, me pose problème ;o)<br /> <br /> La forme, pas le fond.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le fond, donc... ce que tu décris de ton expérience de couple ou de ceux que tu as pu accompagner ou rencontrer, ne tient pas compte, il me semble, de certaines réalités. Je veux parler là d'évolutions personnelles qui peuvent mener à des divergences croissantes. S'il est toujours possible de poursuivre malgré des divergences croissantes, cela demande de revenir aux origines de ce qui a lié deux personnes, puis de réinterroger leur désir de poursuivre ensemble tout en restant en adéquation avec leurs aspirations individuelles. Et il peut arriver que tout cela ne soit plus compatible. C'est du moins l'expérience personnelle que j'en ai faite.<br /> <br /> N'ayant pas pu parvenir à cet équilibre avec mon épouse... il a bien fallu se résoudre à terminer l'aventure commune, d'un commun accord.<br /> <br /> Pour moi ce renoncement, cet "abandon" de l'aventure commune a été extrêmement difficile à accepter (même si j'en ai plutôt bien accepté les conséquences, à savoir le divorce). C'est toute ma représentation du couple, je dirais même de *l'engagement du couple* qui a été invalidée. Ce qui fait que je me sens désormais dans l'incapacité de tenter de nouveau l'aventure amoureuse qui pourrait y mener. Mes convictions profondes, mes valeurs, mes croyances sur le couple et l'amour ont été anéanties. Ou du moins elles ont été transformées : je sais ce que signifie "amour" pour moi, mais c'est très différent de ce que je croyais autrefois... et qui ressemblait beaucoup à la vision que tu en as encore. Tu as ton vécu, avec tout ce qu'il a pu avoir de joies et de difficultés dans la persévérance, mais tu n'as pas vécu le départ de ta compagne. Tu es donc, en quelque sorte, un ignorant du bouleversement intérieur que cela peut entraîner. Il te manque ce vécu pour que ta conscience connaisse cette dimension de l'amour.<br /> <br /> <br /> <br /> En écrivant ces quelques phrases, je me rends compte que j'ai finalement assez peu parlé de cet effrondrement-recontruction qui m'a bouleversé, tout occupé que j'ai été à me remettre d'un autre effondrement, dans un domaine très proche mais nettement distinct dans ses effets du fait qu'il n'était pas conjointement accepté.<br /> <br /> <br /> <br /> Et c'est peut-être la différence entre deux formes de séparation (acceptée ou subie/refusée) qui peut réunir nos points de vue, Alainx : bien que divorcé, il demeure avec mon ex-conjointe un lien profond, d'être à être. Presque inopérant, certes... parce qu'il ne peut plus exister maintenant que chacun à suivi son chemin personnel. Pour terminer, je dirais que le "don de soi" que chacun à fait ne correspondait pas vraiment à ce dont l'autre avait besoin... L'intention était là, et c'est essentiel, mais tombait à côté.<br /> <br /> <br /> <br /> Je me demande, Alainx, si nos divergences de point de vue ne proviennent pas très largement de ce vécu différent : tu as réussi dans ton couple ce à quoi je croyais. Et toi tu ne peux ressentir ce qui se passe quand cette croyance s'effondre à l'épreuve de la réalité.<br /> <br /> <br /> <br /> Encore merci pour ce dont tu témoignes.<br /> <br /> <br /> <br /> > Lukéria, j'aime beaucoup le contrepoint que tu apportes. Parce que tu as vécu, il me semble, une situation assez peu fréquente : l'effondrement du couple et sa reconstruction. En général il n'y a pas reconstruction après effondrement...<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, il y a certainement une "chance" de voir cette maison instable s'écrouler pour mieux la rebâtir... avec la même personne, transformée par cet effondrement. Waow, franchement, ça me fait rêver une telle histoire ;o)
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K
je reviens car je trouve que je me suis mal exprimée. Ce que je voulais dire c'est que le concept philosophique n'est pas toujours opérant pour comprendre ce qui se joue dans l'amour... c'est trop général. L'amour touche à ce que nous avons de plus intime, de plus personnel, de plus crucial aussi. L'amour est le chemin pour se comprendre, il n'y en a pas d'autre pour moi. et personne ne peut le faire à notre place, tout philosophe qu'il soit ! quelques fois - souvent, les concepts font écran, même s'ils permettent aussi de se distancier, ils ne nous éclairent que d'une pâle lueur car ils ne nous parlent pas vraiment de nous. De notre réalité tangible, de notre façon d'être que nous sommes les seuls à pouvoir identifier (en notre âme et conscience)<br /> <br /> ...
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L
"J'ai la conviction que tout cela doit commencer très tôt. Avant que des dégâts ne fassent dire que plus rien n'est réparable." Pour moi, justement, réparer n'est pas suffisant. Parce qu'on va peut-être se focaliser sur le toit qui fuit seulement, pour reprendre l'image d'Alainx. Mais est-ce que tout le reste est sain dans cette maison ? Est-ce que chacun s'y sent bien ?<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que c'est une très bonne chose si la maison s'écroule ! Parce que cela nous met face au désastre, c'est très fort, déstabilisant et cela nous amène à nous interroger sur les fondations et la conception de notre maison. Quand nous l'avons construite, nous disposions de faibles moyens, nos matériaux n'étaient pas de la meilleure qualité, mais c'était la maison qui allait abriter notre amour et l'on y croyait. Pendant des années, nous nous sommes contentés de cette maison, même si l'on s'y sentait de plus en plus mal et à l'étroit. Elle était mal conçue et aucun n'y trouvait vraiment sa place.<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis, quand nous nous nous nous sommes retrouvés devant les décombres de cette maison, nous avons pris enfin conscience de toutes ses imperfections. Nous devions faire le deuil de ce qui avait existé. <br /> <br /> <br /> <br /> A ce moment-là, chacun s'est interrogé sur lui-même et a mené sa propre vie, selon ses aspirations. Qui l'a ramené vers l'autre, car l'amour était toujours présent et très fort. Mais il s'agissait de deux êtres différents avec la conscience d'avoir vécu une catastrophe. Alors a pu commencer un travail commun de réflexion pour construire une nouvelle maison. Nous disposions de matériaux plus solides et nous avions à coeur de l'agencer pour que chacun puisse y trouver pleinement sa place et son épanouissement.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est ce que j'ai vécu et je pense que ce fut une grande chance que cette maison s'écroule !
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