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Alter et ego (Carnet)
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10 février 2012

Être en relation autrement

Il est devenu rare que j'aborde ici ce qui fut longtemps un de mes sujets favoris : la libraimance. Un néologisme que je sais inusité mais qui correspond le mieux au type de relation que j'affectionne. D'autres parleront de polyfidélité ou de polyamour. Peu importe, les concepts sont assez proches et, quoi qu'il en soit, je reste attentif aux modes relationnels qui s'y apparentent. C'est donc avec intérêt que j'ai écouté sur France Culture un documentaire intitulé " Quand coucher n'est pas tromper - Les nouvelles infidélités ".

Le choix des termes du titre n'est pas forcément judicieux mais présente l'avantage d'être clairement intelligible pour qui n'est pas familiarisé avec les nuances et subtilités concernant des relations qui s'affranchissent des contours bien définis. Observer les limites, s'y confronter, les bousculer, les questionner, n'est pas toujours simple. C'est pourtant un excellent stimulant pour la réflexion ! La mienne est un peu en sommeil en ce moment, mais reste prête à se raviver...

En écoutant les intervenants tenter de préciser leur approche je me suis souvent senti en phase. Je crois que, au delà de la satisfaction d'entendre du "même que moi", ça m'a fait du bien.

« Je conçois le polyamour comme une prolongation de l'amitié. Entre l'amitié et l'amour, pour moi ce n'est pas deux cases définies. C'est tout un éventail de possibilités que, généralement, les gens n'ont pas l'énergie, n'ont pas d'encouragement à explorer (...) J'étais en couple avec une femme formidable et je me disais c'est pas possible, c'est trop mal foutu. En fait l'existence ça va être d'être avec quelqu'un qu'on adore, mais parce qu'on est curieux de la vie, alors il va falloir à un moment tout arracher, il va falloir tailler dans le vif, faire du mal autour de soi (...) il faut choisir entre l'épanouissement ou la durée dans le couple. Je me suis pris ça dans la figure, vraiment, comme une grosse injustice. (...) Je suis entré dans l'adultère, et là ça m'a renvoyé l'image (...) du salaud classique, qui ne sait pas comment faire autrement (...) On peut avoir une vie qui soit à la fois dans l'aventure, dans la rencontre humaine, dans la découverte d'autres univers, et qui soit en même temps très terre à terre sur le soin, sur le soutien qu'on doit apporter aux gens dont on veut partager les vies »
(Cyril, 37 ans)


Avec des questions autour de la jalousie, les réponses, toutes simples, renvoient vers les grandes questions sur ce qu'est l'amour, le rapport à soi et à l'autre. Et ça m'interpelle toujours...

« L'amour est-il l'attachement et les douleurs qui en découlent ? L'attachement engendre la souffrance, la jalousie, la haine. Il nait de notre propre absence de profondeur, de notre insuffisance, de notre solitude. L'attachement procure un sentiment d'appartenance, permet de s'identifier à quelque chose, donne une impression de réalité, d'existence. Lorsque cela est menacé, la peur, la colère et l'envie font leur apparition. Est-ce cela l'amour ? Douleur et souffrance sont-elles l'amour ? Le plaisir des sens est-il l'amour ? »
Krishnamurti

  • Documentaire à écouter sur France Culture

 

Commentaires
P
Merci pour le lien Stéphanie. Site très intéressant, en effet, et fort bien écrit, qui montre un autre aspect du libertinage que l'idée réductrice que je m'en faisais. On devrait d'ailleurs parler *des* pratiques libertines, tant celles-ci peuvent varier selon ceux qui s'y adonnent.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais cette règle vaut pour tant de choses ! Cela me rappelle que je dois me méfier d'une tendance à simplifier et généraliser à partir d'informations succinctes et d'idées toutes faites...
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S
Allez sur le site du couple interviewé ( cpleboheme).Site très intéressant et vous comprendrez mieux ou je veux en venir.pour moi,le libertinage n'est également qu'une pratique sexuelle,mais je prendrai le temps de revenir ici en parler.D'ici là,allez jeter un coup d'oeil sur le site en question,lisez les commentaires.ça ne manque pas d’intérêt et je serais curieuse d'avoir votre opinion après lecture.<br /> <br /> Merci beaucoup pour votre réponse.
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P
Bonjour Stéphanie, et merci pour votre appréciation.<br /> <br /> <br /> <br /> Honnêtement j'ai trouvé un peu regrettable que le libertinage soit associé au polyamour dans ce reportage parce que je crois que ce sont deux domaines très différents. Certes les deux admettent une pluralité de partenaires mais, pour faire simple, le libertinage est surtout une pratique sexuelle alors que le polyamour a une dominante affective.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part le libertinage ne m'attire aucunement.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais votre question va plus loin puisque vous évoquez le lien amical ou amoureux. Quelle est la quête de ceux ont envie de vivre dans une pluralité sentimentale ? Elles différent sans doute pour chacun mais le reportage donne déjà pas mal de réponses, il me semble. Pour ce qui me concerne je crois que c'est un désir de diversité qui m'attire. Une curiosité aussi, un goût pour la découverte.<br /> <br /> <br /> <br /> Comment le vivre en couple ? D'abord avec une parfaite acceptation de chacune des personnes impliquées. Ou du moins la volonté d'aller vers cette acceptation, qui n'est pas évidente. Oui, toute relation se noue à deux, mais ces duos peuvent être multiples, comme c'est le cas en amitié. Bien que dans la pratique la multiplicité sentimentale se heurte à certaines réalités : le temps consacré à chaque relation n'est pas multipliable...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est du « don de soi », je le vois comme un "don" partiel. On ne se donne jamais totalement à l'autre. On se perdrait soi-même dans un tel renoncement. C'est un mythe inatteignable que d'imaginer se donner à l'autre ou que l'autre se donne à nous. Ce qui est "donné" n'est toujours qu'une part de soi. C'est l'importance de cette part qui est en jeu dans le polyamour.<br /> <br /> <br /> <br /> L'abnégation, selon moi, ne peut exister qu'a petite dose. L'abnégation c'est, littéralement, la négation de soi. Ou du moins la négation (le renoncement) d'une part de nos désirs. Un renoncement *pour l'autre*, donc, qui n'est tenable que dans la réciprocité. Sinon c'est du sacrifice.... Ensuite c'est encore une question de répartition : abnégation envers une seule personne dans l'amour exclusif, ou envers plusieurs dans les amours plurielles. Mais bon, la notion d'abnégation demanderait à être précisée...<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne sais pas si j'ai répondu à vos questions puisque j'évoque des relations affectives, ce qui n'est pas le libertinage.
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S
Je découvre votre blog et je découvre vos articles et votre finesse de réflexion.<br /> <br /> J'aurais aimé avoir votre avis sur cette interview,et particulièrement sur le libertinage qui est un des thèmes évoqué.Si la recherche est sexuelle,qu'elle est la quête réelle de ceux qui en attendent davantage,à savoir un lien amical mais parfois aussi amoureux? Et comment est-il envisageable de le vivre en couple si on considère que toute relation se noue à deux?<br /> <br /> Quant au don de soi,dont vous parlez dans un de vos articles et que je trouve pertinent,qu'en est-il vraiment.le libertins serait plus sensible au don qu'à la dette.Mais qu'elle est donc la part d'abnégation? Tout échange attend un retour.<br /> <br /> Bref,j'ai du mal à comprendre les réelles motivations ou les motivations profondes des couples dit libertins.
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