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Alter et ego (Carnet)
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11 février 2012

Le désir d'exclusivité

Le précédent billet me pousse à mettre en ligne un texte qui était en attentes depuis quelques semaines. Je me suis contenté de l'actualiser un peu. De moins en moins enclin à aborder ici ces sujets personnels, je constate une tendance à différer la publication...

 

Un peu intriguée et inquiète de ma façon de vivre les relations sentimentales dans la pluralité, ma partenaire du moment m'a récemment demandé si cela résultait d'une construction mentale particulière. Elle-même se décrit comme exclusive et ne parvient pas vraiment à comprendre comment il peut en être autrement pour moi...

Si je regarde loin en arrière, bien que j'aie très longtemps vécu sur le modèle de l'exclusivité, je dois bien reconnaître que je m'interrogeais déjà sur la pluralité alors que je n'avais qu'une vingtaine d'années. Jeune amoureux je sentais qu'il y avait quelque chose d'absurde à choisir de s'engager avec une seule personne et ne me suis résigné à l'exclusivité que parce que j'ignorais qu'on pouvait envisager autre chose. Il faut dire aussi que j'ai vite compris que la délicieuse jeune fille qui allait devenir mon épouse n'appréciait guère que je lui fasse part de ce genre d'idées !

Plus jeune encore (j'avais alors une quinzaine d'années), je me souviens parfaitement du choc salutaire ressenti en entendant une chanson de Nicole Croisille, qui affirmait « j'ai besoin de lui, j'ai besoin de toi, mais ça ne se dit pas ». Ainsi on pouvait aimer deux personnes à la fois ? Ça alors ! C'était à la fois une évidence absolue et une révélation. Je me suis longtemps demandé comment l'hypocrisie généralisée de l'époque pouvait en faire abstraction. Cependant, avec le temps, et sans doute suffisamment comblé, je m'étais plié aux usages et à la raison : il faut choisir.

Ma femme a donc été la seule avec qui je partageais une intimité jusqu'à ce que la vie me mette face à mes contradictions refoulées et que j'ose d'autres rencontres. Timidement d'abord, puis de façon plus engagée. Cela ne m'a pas été facile d'aller en pleine conscience vers la pluralité à laquelle j'aspirais : la culture familiale dont j'étais issu, traditionnellement catho, n'avait laissé aucune place à cette option. Et si les années 68 avaient permis à beaucoup de mes aînés de s'émanciper de nombre de carcans moraux, ce n'était pas mon cas. J'étais trop jeune pour avoir été concerné et mes parents déjà trop vieux pour avoir suivi le mouvement. Ma révolution intérieure fut donc très tardive, mais vraiment personnelle et réfléchie.

Aujourd'hui je regarde l'exclusivité relationnelle avec une certaine perplexité. Je sais ce que c'est puisque j'ai suivi ce modèle pendant vingt ans, et en même temps je me demande ce qui motive autant de gens à suivre cette voie exigeante. Il y a quelque chose de noble dans ce choix, quand il est celui d'une vie entière, mais aussi une forme d'ascèse. D'abnégation. Je reste fasciné par ce renoncement à la diversité qui consiste à choisir de vivre, sa vie durant, avec une seule et même personne. Cette exclusivité affective me semble admirable dès lors qu'elle résulte d'un choix renouvelé et totalement conscient. Beaucoup moins, évidemment, si c'est par habitude, confort, ou crainte du changement. Mais je sais aussi que tout cela est complexe et que chacun se débrouille comme il peut dans la contradiction de ses peurs et désirs...

Je regarde avec tout autant de circonspection ce que Françoise Simpère appelle les "Serial monogames", pratique décrite comme une "polygamie successive" par le sociologue Serge Chaumier. Cette façon d'enchaîner des relations les unes à la suite des autres ne me fait pas rêver, bien que, par la force des choses, je la pratique partiellement depuis quelques années. En fait je suis assez ambivalent sur ce point : j'ai besoin de me sentir libre mais je reste très attaché à l'idée de fidélité... tout en ne situant pas celle-ci dans l'exclusivité. C'est pourquoi, finalement, j'en suis venu à préférer des relations assimilables à l'amitié... sans en exclure la sexualité.

C'est sur ces points que les divergences sont fortes avec ma partenaire intriguée, qui n'envisage ses amours que passionnées et exclusives. Elle comprend mal que je puisse désirer rester libre de vivre une pluralité relationnelle sans délimitations strictes.

A force d'en discuter j'ai compris que, dans un tel cas, ce qui lui semble inquiétant ce n'est pas tant mon désir de liberté que celui de n'être pas considérée comme étant "à part". Elle a besoin de se sentir avoir une place non seulement spéciale, mais surtout "unique". Privilégiée. Et pour cela elle a besoin de se sentir considérée comme nettement préférée aux autres. Être prioritaire. Ainsi se sentir aimée exclusivement, c'est à dire sans aucune rivale, rassurerait son angoisse existentielle.

Ce besoin de se sentir aimé nous l'avons tous, à divers degrés. Quand il est déséquilibré entre deux partenaires cela conduit à des exigences qui peuvent devenir abusives : jalousie, craintes exacerbées, besoin permanent de réassurance. Je considère que l'on a pas à imposer cette fragilité à l'autre même si, et c'est là toute la richesse d'une relation, cet autre peut jouer un rôle accompagnant tout à fait déterminant. C'est bien à chacun de travailler sur soi pour tenter de s'émanciper... mais agir en partenariat peut être largement bénéfique à la relation, donc à chacun.

Lorsqu'on se sent suffisamment comblé, nourri, enrichi par une relation, le désir de partager quelque chose de semblable ailleurs perd beaucoup de son attrait. Mais si, pour quelque raison que ce soit, le besoin n'est plus suffisamment comblé par l'autre, qu'est-ce qu'on fait ? Sans trouver de nouvel élan, pour beaucoup, l'alternative se résume ainsi : continuer malgré tout ou arrêter. C'est là que la troisième voie, médiane, m'intéresse : on continue mais... autrement. On ouvre la relation à d'autres sources, on la fertilise par de nouveaux apports, on laisse entrer un air nouveau.

Utopie ? Peut-être...

Ou pas ! Car après quelques échecs mémorables j'ai modéré mes ambitions afin de rendre mes objectifs plus accessibles. D'abord, parce que je connais maintenant ma tendance à l'attachement, je n'ai plus investi de relation à fort ancrage affectif. Tout ce que j'ai vécu depuis l'a été sous le signe du présent. Sans projection vers l'avenir, donc sans redouter de voir cesser ce qui se construit. Détachable sans préavis. Le penser ainsi dès le départ est un indispensable préalable... Et pour que ce soit clair j'ai affiché mon choix de libraimant aussi tôt que possible, quitte à le répéter quand je sens une tendance à "oublier" cet aspect. Ce n'est pas parce que je ne fais pas usage de la pluralité que j'y ai renoncé. Pour la même raison je tiens à rester "solo", seule façon de me sentir suffisamment libre de faire de nouvelles rencontres... si le besoin devait se manifester. Ou si les circonstances et la chance s'y prêtent.

Pour être honnête je dois dire que, pour le moment, je n'ai pas vécu durablement dans une pluralité relationnelle. Diverses raisons ont fait que les quelques expériences que j'ai vécues, en couple ou pas, n'ont pas tenu. Ce qui limite forcément la portée de mon témoignage...

D'ailleurs, en écrivant ce petit état des lieux de ma conscience, je n'entends pas faire l'apologie de la libraimance : je décris comment je me suis adapté pour vivre des échanges enrichissants... sans y laisser trop de plumes s'ils devaient cesser brutalement.

 

 

Commentaires
F
Bonjour, <br /> <br /> Je lis « D'abord, parce que je connais maintenant ma tendance à l'attachement, je n'ai plus investi de relation à fort ancrage affectif.«  Et je m’interroge. Est ce par peur de souffrir d’un détachement non voulu par vous? Du coup, pour éviter de ressentir à nouveau une douleur vécu difficilement par le passé, vous vous choisissez détaché de prime abord dans un éternel présent qui vous permet d’éviter Les angoisses d’abandon? <br /> <br /> Ce post est ancien alors je ne sais pas s’il est très pertinent d’y laisser ce questionnement... 🙂<br /> <br /> D’avance merci s’il y a une réponse.
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P
> Alainx, l'analogie que tu fais avec un contrat de travail est très pertinente. Mais contrairement à ce que tu suggères, je suis plutôt CDI que CDD ! En effet, si on compare avec un contrat de travail, s'engager dans une relation exclusive équivaudrait à s'engager avec son employeur, et réciproquement, jusqu'au bout, c'est à dire la retraite. Sans possibilité de se désister...<br /> <br /> <br /> <br /> Et bien je me demande qui s'engagerait dans ce genre de contrat !<br /> <br /> Alors oui, je préfère la liberté du CDI ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> Donc en effet, dès le départ (c'est à dire dès que je sens que les choses peuvent "engager" une relation vers autre chose qu'une stricte amitié), j'annonce mon besoin de me sentir libre de rencontrer qui je veux. Et si ma partenaire désire l'exclusivité... et bien il vaudra mieux qu'elle n'aille pas plus loin avec moi (c'est ce qui s'est passé quelquefois...). Mais c'est à elle de le décider, pas à moi. C'est comme un employeur, pour en revenir à l'analogie avec le contrat de travail, qui demanderait que la personne avec qui il signe un contrat n'aille jamais voir ailleurs... alors que ladite personne annonce qu'elle ne s'engage pas à respecter cette clause. <br /> <br /> <br /> <br /> Puisque je vois la relation comme une chance d'évoluer ensemble, de s'enrichir mutuellement, je ne vois pas pourquoi il me reviendrait d'empêcher cela...<br /> <br /> <br /> <br /> > K.role, j'aime beaucoup Rohmer, mais cette citation me laisse très circonspect. J'ai l'impression qu'elle ne s'applique que dans le cas ou il y aurait nécessité de choisir. Et puis cela fait penser à une sorte de bigamie (deux *maisons*), ce qui ne correspond pas vraiment à ma conception de la libraimance.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part je ne suis pas favorable au secret. D'une part c'est compliqué, d'autre part il y a bien "tromperie". C'est pourquoi, comme toi, je préfère la clarté sur la situation. Ce qui ne signifie pas "transparence" : l'aspect privé garde toute son importance.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as raison la pluralité peut avoir un côté "aventure éphémère". Mais pas forcément. Moi j'ai été séduit par le concept de polyfidélité, parce qu'il s'inscrit dans la durée, le respect, l'attention. Donc, bien sûr, ne pas être dans une situation de "consommation". Et là c'est le regard que chacun porte sur le rapport à l'autre qui fait la différence. En fait tout est là, et c'est bien ce que je perçois dans les réticences devant ce mode relationnel : pluralité est vu comme synonyme de consommation.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu veux croire à l'amour... et c'est ce qui guide ta façon d'être en relation. C'est important de rester en contact avec ce genre de "repères" comme tu le nommes. Pour ma part j'ai choisi le partage plutôt que l'amour. Du moins pour le moment...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais il y a de l'amour dans le partage ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> > Nat, c'est vrai, ce que je dis n'est qu'une vision subjective. Je vois exigence et ascétisme dans l'exclusivité dès lors qu'il y a tentation forte d'en sortir. C'est le choix d'y rester, malgré une vive attirance vers une autre voie, qui devient ascétisme. Personnellement je n'ai pas fait ce choix parce qu'il était pour moi synonyme de dessèchement intérieur. Une mort programmée. Un crime existentiel.<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois comprendre ce regard que tu portes sur "cet autre vu comme une entrave" mais je ne le vois pas ainsi. L'autre pense différemment, certes, et cela peut effectivement entraver mon évolution si je veux resté "collé" à lui/elle, mais l'entrave c'est la différence de point de vue. Pas l'autre. Et si l'amour est là on apprend à accepter cette différence, à s'en enrichir... même si cela conduit ou passe par la perte de la relation.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est "d'aimer vraiment", j'aimerais vraiment que quelqu'un me dise ce que c'est... Ça fait des années que je cherche une définition claire et je n'ai toujours pas trouvé. Et je ne crois pas être le seul ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui me semble important ce n'est pas la qualité de l'amour, mais de savoir si on est satisfait de la façon dont on est aimé.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci à vous trois d'avoir fait part de votre point de vue :o)
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N
Bonjour,<br /> <br /> je ne vois pas en quoi l' "exclusivité relationnelle" comme tu la nommes est à ce point exigeante et ascétique, ni en quoi non plus d'ailleurs la pluralité de partenaires (ou le potentiel) révèle un comportement plus libraimant.<br /> <br /> <br /> <br /> Tout cela me paraît révéler une logique conflictuelle, où l'autre est essentiellement perçu comme vecteur d'embêtements, comme une entrave. Ce n'est pas un jugement, juste un ressenti.<br /> <br /> <br /> <br /> La question de la liberté, de l'engagement, de la fidélité, de l'exclusivité se pose lorsque que l'on n'aime pas vraiment, que l'on s'attache ou que l'on ait peur d'être attaché. Pour moi, il ne s'agit pas d'amour. Et je sais de quoi je parle! Il ne s'agit que de moi...<br /> <br /> <br /> <br /> Aimant, ces questions n'ont plus ni racines ni substance.
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K
"Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison" (Eric Rohmer : les nuits de la pleine lune)<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis sceptique... en ce moment, j'ai deux hommes dans ma vie, et de leur côté, l'un et l'autre ont aussi une autre femme... je suis honnête avec les deux, mais eux "trompent" leur femme en secret. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Pour moi, il est essentiel que ce soit clair et accepter "réellement" de chaque côté. Sinon...<br /> <br /> <br /> <br /> Ces aventures plurielles ne sont que des aventures, histoires éphémères, une manière de ne pas être complètement frustrée sexuellement.. mais il faut faire attention, de ne pas sombrer dans la "consommation" de l'autre, ou bien devenir soi-même un objet sexuel interchangeable.... <br /> <br /> <br /> <br /> Je veux encore croire à l'amour, à l'engagement ! j'ai peur que sous couvert de liberté relationnelle on ne finisse par perdre ses repères !!! <br /> <br /> <br /> <br /> bonne journée
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A
Finalement, pour ce qui est d'une « relation à deux » tu es plutôt CDD que CDI !… ;-))<br /> <br /> <br /> <br /> ( Ma remarque n'est pas du tout ironique… C'est juste pour sourire un peu !…)<br /> <br /> <br /> <br /> -------<br /> <br /> Plus sérieusement :<br /> <br /> si je comprends bien, tu annonces dès le départ ( le départ de quoi d'ailleurs ? D'une intimité sexuelle ?), une non-exclusivité.<br /> <br /> Mais si ta partenaire veut, elle aussi, « dès le départ » une exclusivité, tu engages quand même la relation intime ?<br /> <br /> Ai-je bien compris ?
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P
Oui, Lalou, c'est en effet une des difficultés majeures qui s'oppose à la pluralité : la douleur de l'autre. <br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai aucune "solution" à proposer contre cela. J'ai moi aussi été pris dans ce tourment, qui fût si fort qu'il bloqua mon émancipation, alors que ma vision du couple avait évoluée. Et si je n'ai pas eu à mettre fin à une des deux relations, c'est parce que ma femme (et l'autre aussi...) y a mis fin. <br /> <br /> <br /> <br /> La douleur de l'autre, cela m'a posé beaucoup de questions. Qui en était "responsable" ? Moi, qui désirais suivre un appel vital, ou l'autre en question, qui suivait une aspiration d'intensité équivalente ? Etais-je responsable des limites de l'autre, de son "incapacité" (impossibilité) à accepter ce qui lui était intolérable ? Non, assurément pas. Etait-elle responsable de ses limites ? Ce serait trop facile de répondre par l'affirmative, alors que notre bain culturel reste farouchement exclusiviste... si ce n'est dans les faits, au moins dans les apparences. <br /> <br /> <br /> <br /> Alors il n'y avait pas d'autre issue que la douleur. La sienne et la mienne. Et le sacrifice de notre relation... <br /> <br /> <br /> <br /> C'est en partie pour cela (en partie seulement) que je refuse aujourd'hui toute idée de couple, en ce qui me concerne. Et tant pis si je ne devais plus jamais vivre de relation durable... <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Merci, Lalou, de rappeler cette réalité.
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L
Cela me questionne pas mal ces questions ... exclusivité..pluralité ... Jusqu'à présent ,j'ai toujours vu le couple comme une relation singulière et exclusive ( 26 ans de relation monogame et exclusive ) ... jusqu'à un foudroiement récent , qui m'a détournée de ce que je vivais jusqu'alors.<br /> <br /> Cependant ,ma vision du couple n'a finalement pas changé ... et je vis la période dans laquelle je suis comme une transition entre 2 histoires. <br /> <br /> Je ne me sens pas du tout libre dans ce mode de fonctionnement , surtout insécure...et ce qui me pousse à choisir ,et à mettre fin à l'une des 2 relations , c'est la douleur que cela provoque chez l'autre ...
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P
Chouette, un commentaire-question d'Alainx ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Zut, je me souviens maintenant pourquoi j'évite les sujets perso : je risque d'être amené à aller vers des aspects privés. Bon, personne ne m'oblige à répondre au delà de ce qui me dérange, hein ? Là ça devrait aller...<br /> <br /> <br /> <br /> Comment je fais avec une copine qui veut l'exclusivité ? Euh... je croise les doigts pour ne pas faire de rencontres ! Hé hé... Parce que si ça arrivait je serais bien embêté. Ladite copine, en l'occurence, m'a promis qu'elle cesserait immédiatement la relation. Ce serait dommage. Donc si je ne veux pas perdre la qualité de ce que je vis avec elle... je dois renoncer à faire des rencontres trop engageantes. A moi de choisir, puisqu'elle s'est déterminée. Il n'est pas vraiment question de peurs, ici.<br /> <br /> <br /> <br /> Quel prix j'attache à cette relation (ou une autre) ? Voilà une question diablement intéressante ! Quel est le "prix" d'une relation ? Qu'est-ce que je "gagne" ou "perd" dans le partage ? Euh... je perds forcément quelque chose s'il cesse. Mais je gagne aussi, inversement, à conserver ma liberté d'échanger ailleurs. Je crois que c'est cette liberté qui m'importe le plus. Voilà pourquoi je croise les doigts : ça m'évite d'avoir à choisir.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de mon désir de vivre des relations plurielles, ta question me permet de préciser quelque chose : ce n'est pas la pluralité que je désire, c'est la possibilité de la vivre si l'occasion se présente. C'est à dire si je fais une (ou plusieurs) rencontre "intéressante" (enrichissante) alors que je suis déjà dans une relation enrichissante. La pluralité n'est pas un objectif en soi : c'est la qualité du partage qui l'est. Et la diversité est une qualité. Pour cette raison l'idée de me voir restreintes ces possibilités de partage me fait refuser le principe de l'exclusivité. Je dis bien le principe puisque, comme je l'ai dit plus haut, je peux très bien faire le choix de renoncer à la pluralité... si j'ai trop à y perdre. Une relation de grande valeur (notion de prix), peut me faire renoncer à en vivre d'autres. Rien de fondamentalement différent, en somme, de ce que vivent la plupart des gens. Sauf que j'annonce ma non-exclusivité dès le début.<br /> <br /> <br /> <br /> Que fais-je pour mettre en oeuvre cette pluralité ? Comme tu le constates : pas grand chose puisque je m'en préserve pour le moment ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour l'autre histoire, d'une toute autre nature, s'il y avait eu un autre homme j'aurais certainement eu à faire un important travail sur moi (craintes et jalousie, probablement). Mais, autant que je puisse en avoir conscience, cela n'aurait remis en question ni mon attachement, ni mon envie de poursuivre. C'est pour moi une évidence. En tout cas, sur le principe, je ne pouvais qu'accepter totalement cette éventualité. <br /> <br /> <br /> <br /> Je dois dire que j'aimerais assez être confronté à cette part de moi que j'ignore... histoire de voir si je suis cohérent entre discours et actes.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour tes questions :)
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A
tu dis :<br /> <br /> "Mais je sais aussi que tout cela est complexe et que chacun se débrouille comme il peut dans la contradiction de ses peurs et désirs..."<br /> <br /> <br /> <br /> Personnellement, ce qui m'intéresserait est de savoir comment, toi, tu te débrouilles dans ta propre contradiction entre peurs et désirs.<br /> <br /> Comment faire avec une copine qui veut l'exclusivité, et toi qui n'en veut pas ?<br /> <br /> Comment te débrouilles-tu dans cette contradiction ?<br /> <br /> Quel "prix" attaches-tu à cette relation là ?<br /> <br /> <br /> <br /> Et comme tu désires des relations plurielles, c'est-à-dire plusieurs attachements/mon attachement vécus en simultanés<br /> <br /> Que fais-tu pour réaliser ce désir/projet ?<br /> <br /> Puisqu'il semble que c'est ça qui t'apporterait si ce n'est du bonheur, au moins de suffisantes satisfactions…<br /> <br /> <br /> <br /> ---------<br /> <br /> <br /> <br /> je me demandais aussi, lorsque tu vivais une histoire d'amour importante, il y a quelques années, et dont tu as beaucoup parlé sur ce blog, est-ce que ta partenaire de l'époque vivait dans la pluralité que tu souhaites ?<br /> <br /> Est-ce qu'elle te partageait avec d'autres hommes ?
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P
Irène, je trouve très intéressant ce que tu dis de ces deux histoires vécues chacune comme "un tout parfait et absolu". Ça va encore plus loin que ce dont je parle...<br /> <br /> <br /> <br /> Ça m'intéresse parce qu'il s'agit d'une autre dynamique que celle que je décris, effectivement expliquée par une sorte de "complémentarité". Du coup je me demande ce qui fait que, partant d'une relation considérée comme un tout, puisse se trouver une place pour un autre tout. Ah oui, vraiment, ça m'intrigue. Et ça m'oblige à reconsidérer mes théories ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est des termes d'amputation et de deuil, ils sont tout à fait éloquents et je les comprends parfaitement.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant à cette ouverture que tu fais vers le foudroiement amoureux, duquel on ne saurait se prémunir... oui, je suis assez d'accord. Même en évitant de s'exposer on n'est jamais certain que ça n'arrivera pas. Moi qui n'ai jamais eu peur de l'orage voilà que j'en suis venu à craindre cette foudre là ;)
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