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Alter et ego (Carnet)
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14 février 2012

Solo (2)

Si je vis aujourd'hui en solo ce ne fut pas toujours le cas : dans des temps fort lointains [à l'échelle blogosphérique], certains s'en souviendront, j'étais marié. Eh oui : je vivais en couple, en famille, et j'en étais heureux ! Du moins je le ressentais ainsi à ce moment-là et, finalement, n'était-ce pas le plus important ? Tout comme aujourd'hui je me sens heureux dans la liberté du célibat... que je quitterai peut-être un jour parce que mon bonheur aura trouvé intérêt ailleurs. Ce qui compte c'est de se sentir en adéquation avec les besoins du moment, n'est-ce pas ?

Dans ma vie conjugale [autant dire dans une autre vie...], je disais parfois à Charlotte, « ma » femme  [expression d'une possessivité qui m'effraie aujourd'hui !], que sans elle je ne serais plus rien. Que sans elle je serais perdu. Le pire c'est qu'alors je croyais vraiment à ces fadaises ! Je considérais qu'elle [ou la relation ?] était indispensable au bonheur de mon existence. Fichtre ! Rien que ça ? L'importance excessive que j'attachais à ce lien aurait pu me rendre terriblement inquiet puisque mon équilibre était censé en dépendre. Il n'en était rien : je n'imaginais même pas que notre couple, fort stable sur les vagues de son long cours, puisse un jour se disloquer. C'était inconcevable. Même lorsque Charlotte, dans des moments de défaitisme, brandissait l'éventualité du divorce, je restais imperturbable : ça ne pouvait pas arriver ! Moi-même je n'y avais jamais songé puisque je considérais que le dialogue permettrait de venir à bout de toutes les incompréhensions. En fait, seule la mort accidentelle suscitait mes craintes par anticipation.

Un ou deux ans plus tard, sans l'avoir vraiment cherché [!!], je mettais la solidité de ce lien à une des épreuves les plus redoutables pour une conjointe : une autre femme. Et pas pour une aventure passagère ! Le risque était évidemment grand, en voulant continuer à voir de près la verdeur attirante de l'herbe lointaine, d'être éjecté pour ce désir incongru de pluralité. Bizarrement, cette perspective tronquée ne me semblait pas réaliste : contre toute évidence je n'y croyais tout simplement pas ! Comme si ma conscience des conséquences prévisibles [et clairement annoncées] était aveuglée par le besoin irrépressible de m'émanciper. Comme s'il me fallait en passer par là ! Je n'avais aucune envie de délaisser le couple mais j'avais quelque chose de vital à vivre. Avec ou sans ma conjointe. Cette élan de vitalité, imprécis dans ses contours, était net dans ses aspirations : oser vivre ce dont j'avais envie. Oser m'écouter et cesser de me faire passer après autrui. Renoncer à satisfaire l'autre à mon détriment, même si je l'aime. Petite révolution personnelle...

Vu de loin ça paraît facile et, dans le contexte du couple, particulièrement égoïste [houuu, le vilain mot !]. C'est précisément ce jugement, et la culpabilité qui s'y rattache, qui m'ont rendu les choses difficiles...

J'ai souvent entendu dire que les hommes préféraient ne pas partir par crainte de perdre les avantages de la vie en couple, incapables qu'ils seraient de se débrouiller seuls. Pour ma part je n'avais pas cette crainte matérialiste. Je crois que nombre d'hommes ont une crainte moins avouable : celle de perdre l'attention quasi-maternelle de leur épouse...

Il serait malhonnête de ma part d'affirmer que la peur de renoncer à l'assurance affective de la conjugalité n'existait pas. Une angoisse lourde se manifestait dans les sursauts de lucidité qui me frappaient, régulièrement, au réveil ou à l'endormissement... mais sans jamais me faire changer d'avis. Je reconnais qu'aller vers une vie en solo à long terme m'inquiétait quelque peu. J'imaginais que, devenu vieillard, cette solitude me deviendrait peut-être pesante. Mais bon... je n'allais pas m'empêcher de vivre au présent pour me soumettre à des craintes aussi intéressées ! Le corollaire, en revanche, titillait un peu mes principes moraux : en choisissant de suivre mon chemin j'avais l'impression de me désister de mes engagements à l'égard de mon épouse [j'ai admis plus tard que c'est elle qui y renonçait]. Tel que je suis mentalement construit la question de la moralité a pesé très lourd dans mes choix. Mon élan d'émancipation était fortement ralenti par des valeurs fortes dont il me fallait analyser le bien-fondé. Ce travail demandait du temps : mes principes (solidarité, respect, confiance, engagement...) constituaient une part de mes repères existentiels et il m'était impossible de m'en affranchir globalement sans me perdre moi-même. Il m'a fallu les décortiquer pour en atteindre l'épure.

Dans le même temps j'avais la volonté d'éviter les dégâts collatéraux : j'aurais voulu que personne ne souffre de ma démarche exploratoire. C'était évidemment impossible, après plus de vingt ans de vie commune. J'espérais cependant qu'à partir de cette épreuve s'ouvre un dialogue approfondi. Que naisse un nouveau rapport au sein du couple. Quelque chose de plus adulte, de plus fort, de plus solide. Je m'appuyais sur des témoignages et des livres qui démontraient qu'une évolution du couple était possible. Beaucoup de personnes ont vu cela comme une naïveté, d'autres y ont vu mauvaise foi, manipulation ou perversité. Moi je ne faisais que transposer mon mode de pensée : l'essence d'une relation c'est le dialogue. Quoi qu'il puisse advenir, rien de devrait empêcher définitivement de trouver ensemble que faire pour qu'une relation évolue mais se maintienne. Sauf si l'un des deux refuse, évidemment. Et ça, je n'y avais pas vraiment pensé...

J'ai donc dû finir par accepter, à coups de massue répétés, que ma façon de concevoir les relations était loin d'être une évidence universelle !

Avec le recul je peux dire que le retrait de mon épouse a été la meilleure chose qui pouvait arriver au petit garçon quadragénaire que j'étais ! J'ai été obligé de grandir. Obligé de dépasser l'évidence d'un accompagnement-partage. Obligé de me débrouiller seul. C'est ainsi que j'ai conquis une nouvelle liberté.

Aujourd'hui je vis très bien sans Charlotte. Sa présence ne me manque pas, son absence ne me pèse pas. Pareil pour ce qui est de la vie en couple : aucune envie de renoncer à la sensation de liberté qu'offre le célibat !

Quand je parle de sensation de liberté je ne pense pas uniquement à celle qui consisterait à agir à ma guise : une infinité de limites, principalement matérielles, rendent toute liberté très relative, et ce indépendamment de l'altérité. Non, je pense surtout à une liberté dont j'avais besoin vis à vis du regard de l'autre : pouvoir être moi-même. Oser être. Pour cela il a été sain, et nécessaire, que je me retrouve seul. Eloigné des avis permanents, tant positifs que négatifs, d'une personne à qui j'accordais un fort crédit. Sans doute me sentais-je suffisamment costaud pour ne plus avoir besoin de son soutien... Dans le même temps cessaient jugements négatifs, critiques et reproches. Je ne me rendais pas compte de la pression que cela avait exercé sur moi jusque-là. Les remarques que l'autre assène, selon ses propres repères, ont toujours perturbé mon propre discernement, donc ma liberté d'être. Surtout quand elles sont disqualifiantes...

C'est donc une liberté d'être inattendue que j'ai découverte en quittant la vie de couple. Et ça... c'est un sacré avantage indirect ! Ce pan de mon histoire relationnelle et affective explique en partie ma fermeture actuelle [pour ne pas dire mon rejet] vis à vis de tout ce qui peut s'assimiler à l'idée de couple, que je vois aujourd'hui comme un enfermement. Mais... ça n'explique pas tout.

Il aura fallu que l'herbe verte que j'étais aller goûter ailleurs un peu trop goulûment me devienne à son tour inaccessible pour que, finalement, mon rapport aux représentations amoureuses soit déstabilisé dans son ensemble. La combinaison de deux séparations concomitantes avec des personnes qui, à leur façon, m'aimaient, aura été l'occasion d'une remise en question fondamentale de ma perception des relations sentimentales. Ce qui explique, n'en déplaise à ceux et celles qui ne la comprennent pas, la durée notable de mon recentrage...

Mais diantre, peu importe la durée ! C'est l'atteinte de l'objectif qui compte...

C'est pour cette raison qu'après quelques tentatives minimalement audacieuses mon exploration relationnelle est devenue très prudente. Loin des grandes envolées lyriques auxquelles j'ai pu me livrer dans le passé, loin de l'enthousiasme conquérant, loin des rêves absurdes de changer le regard des autres sur le couple, je me suis finalement contenté de laisser venir sans entreprendre. J'ai accueilli les opportunités, d'autant plus modérément que je sentais fortes les attentes, sans rien promettre d'autre que vivre l'instant. Vigilant, j'ai appris à me protéger quand l'autre oublie que je ne suis ni son objet, ni un punching-ball. Je me préserve. En découle une vie plutôt paisible, qui me satisfait pour le moment...

Un mode de vie qui, je peux le comprendre, n'a pas enthousiasmé mes diverses et plus ou moins éphémères amies-amantes, faute de temps à leur consacrer. L'amitié s'en accommode bien, pas le désir amoureux.

Alors bien sûr je vois les années passer et ne pas naître les éventuels "moments sublimes" de partages qui n'ont aucun espace pour exister, faute d'intensité amoureuse. J'ai cependant été suffisamment touché par la félicité d'un bonheur ineffable, jadis, pour ne pas en oublier les bienfaits. Je *sais* ce qui peut se vivre ! Ouais... mais ça ne suffit pas à me distraire de l'objectif que je ne sais quelle conscience m'a obstinément fixé : sortir de toute forme de dépendance à autrui.

Vaste programme, comme disait l'autre...

 

(à suivre)

Ecrit le 13/12/2011

Commentaires
J
Avec mon amie-amour on a d'énormes problèmes de sémantique. "Amour", "je t'aime", "envie de toi", rien n'a le sens qu'on lui donne communément. Le travail sur les mots est indispensable vu l'originalité des concepts abordés.
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J
Eh bien justement, je trouve que pour le coup "une" amie, a quelque chose d'indéterminé (comme l'article) qui n'exprime pas forcément l'attachement de "ma meilleure amie" par exemple et sans que ça lui fasse de la peine à elle, ça m'en ferait à moi :-) . Tout ceci est troublant.
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C
L'avantage qu'il y a à ne plus être en couple, marié ou pas, c'est que l'article possessif devient totalement inapproprié (c'est le cas de le dire !). Ainsi je peux présenter "une" amie, quitte à ce que certains s'interrogent sur la nature exacte du lien...
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J
>« ma » femme [expression d'une possessivité qui m'effraie aujourd'hui !]<br /> <br /> <br /> <br /> Oh que je suis d'accord avec ça ! J'ai toujours du mal avec "ma femme" que je n'utilise jamais, moins avec "mon épouse", qui ne fait que qualifier celle avec qui je suis marié. Pour moi, le plaisir d'être avec elle est assimilable avec celui de vivre près d'un bel oiseau et on n'est jamais propriétaire d'un bel oiseau lorsqu'il circule librement dans sa vie. On n'est jamais propriétaire de quoi que ce soit de vivant, de toute façon.<br /> <br /> <br /> <br /> Je connais cet état de "figure parentale" que j’ignorais jusqu'à ce que mon épouse (sic) et moi lancions une procédure d'adoption. La psychologue, très pro, a détecté un rapport plus père-fille que mari-femme qui nous a paru, après coup, assez évident dans tout un tas de détails de la vie de tous les jours. Si on a pu en corriger beaucoup, ma moitié (50kg contre 100kg pour son mari) ne rechigne néanmoins pas à "faire la princesse" pour obtenir ce qu'elle désire de moi, comportement enfantin s'il en est et qui me fait bien marcher.<br /> <br /> <br /> <br /> Je précise que j'ai été solo après avoir été marié une fois mais j'ai replongé. J'ai épousé mon amie de l'époque post-démariage.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour votre témoignage, le côté désabusé est poignant.
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A
Pierre, je te remercie pour ta réponse à mon commentaire, et pour la qualité de celle-ci.<br /> <br /> Mon commentaire, d'une part, reflétait ton texte, mais, d'autre part, l'élargissait à une réflexion plus généraliste.<br /> <br /> Il t'a permis de préciser certaines choses avec cette qualité de vérité et d'authenticité qui te caractérise.
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P
Tout d'abord je remercie les personnes qui s'expriment ici, soit pour faire part de leur "analyse", soit pour décrire leur propre parcours.<br /> <br /> <br /> <br /> Je m'empresse aussi de dire : attention a la tentation des "analyses" sauvages. Je ne pose aucune question et ne demande pas d'avis sur ce qui a pu me mener à en arriver là où j'en suis aujourd'hui :)<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que je raconte a seulement valeur de témoignage : je raconte ma propre expérience. La synthétiser me permet de mieux m'approprier un processus qui a été long et complexe. Je partage cela en me disant que ça peut "aider" des personnes qui pourraient trouver dans ces éléments de quoi alimenter leur propre compréhension d'eux-même. <br /> <br /> <br /> <br /> > Alainx, j'apprécie le long développement que tu proposes, qui montre combien ce genre de sujet de tient à coeur. Ce n'est pas une surprise, nous nous "rencontrons" souvent autour de ce thème, en étant pas tout à fait d'accord ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Cela dit... je ne me reconnais pas vraiment dans ce que tu as cru lire de ma part : s'il y avait bien une part de "figure maternelle" (et paternelle, dans le sens inverse) dans notre fonctionnement de couple, ça n'en était certainement pas la caractéristique principale. Il y avait aussi (et surtout ?) une forte composante "amitié", de partenariat, de solidarité, d'entraide, d'accompagnement. Les rôles étaient partagés et autant l'un que l'autre nous avions ce côté "rassurant" pour l'autre. Je pense que c'est le cas de beaucoup de couples aimants...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour aller un peu plus loin dans les confidences, je crois qu'un des points les plus déterminants dans ce qui nous a séparés, c'est le manque d'attractivité. En d'autres termes : un manque de désir sexuel de ma part. Même si j'aimais beaucoup mon épouse-amie... je ne ressentais pas suffisamment d'attraction sexuelle vers elle. Il y a dans cette..." fatalité" (?) quelque chose d'injuste, de révoltant, de regrettable,, d'attristant... mais c'était ainsi. Et je crois vraiment que c'est l'élément principal qui a conduit à notre séparation. Tout le reste, nos différences et désaccords, auraient pu être aisément dépassés par l'amour que nous avions l'un envers l'autre, et l'attachement que nous avions envers notre couple. Sans cela nous aurions sans doute pu aller "jusqu'au bout" ensemble. Reste à savoir si ça aurait été la meilleure chose...<br /> <br /> <br /> <br /> Bien sûr il y avait un côté "petit garçon", qui existe encore, comme existe en chacun de nous une part enfantine, sensible et fragile, jusqu'à notre mort. Mais ce n'était pas l'élément principal.<br /> <br /> <br /> <br /> Mon « aventure extra-conjugale » à bien mis ceci en évidence... mais pas tellement par rapport à mon couple : ma prise de conscience a dépassé le cadre du couple puisqu'elle s'appliquait à ma façon de vivre TOUS les liens affectifs.<br /> <br /> <br /> <br /> Non, je ne considère pas que la vie de couple soit systématiquement une entrave à l'épanouissement personnel. Je ne suis pas si radical. Par contre certains modes de fonctionnement de couple, et la façon qu'on a d'investir le couple, peuvent effectivement entraver l'épanouissement personnel. L'entraver... pas l'interdire. Et autant qu'il peut l'entraver, il peut le dynamiser. Il n'y a pas de règle absolue.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que je veux dire c'est que le couple n'est pas forcément le meilleur moyen de s'épanouir... même dans un couple "aimant". Et certains enjeux personnels peuvent empêcher de franchir certains caps. Je crois que c'est ce qui est arrivé dans mon couple...<br /> <br /> <br /> <br /> C'est aussi pour cela que, des années après, je reviens encore sur cette déchirure : que faire quand l'épanouissement de soi conduit à se séparer de qui l'on aime ? Je crois que ce qui s'est passé dans mon couple restera jusqu'à la fin de mes jours marqué comme un constat d'impuissance, avec cet aspect "injuste" de décisions à prendre à contre-coeur... parce que la *vie* passait par là. <br /> <br /> C'est ce qui nous différenciera toujours, mon cher Alainx :)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de ma phrase sur les hommes qui craindraient de perdre la protection quasi-maternelle de leur épouse, je ne crois pas être dans la projection. Mon angoisse n'était pas de cet ordre là puisqu'elle concernait surtout la vieillesse en solitaire. Mais l'élément prépondérant qui a le plus fortement retardé mon émancipation, c'est "d'abandonner" l'engagement pris « pour la vie » auprès de mon épouse-amie. Avec une impression de la trahir (et là c'est peut-être de la projection, hé hé...)<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as raison : on ne peut pas accélérer un cheminement. Le mien, effectué pas seulement en solitaire puisqu'une psy m'accompagnait, a été long. Sans doute parce que je venais de loin, tout chargé que j'étais d'un rapport à la droiture et l'honnêteté. Il a fallu que je trouve ma voie sans me perdre, ce qui n'était pas chose facile dans la situation que j'ai vécue : l'aspect moral (morale) y était fort ! Mais tu vois, Alainx, ce qui me plaît dans nos échanges, c'est une proximité certaine dans nos conceptions de l'engagement en couple. En toi je vois celui que j'étais, et serais certainement resté si... les aléas de l'existence ne m'avaient conduit vers l'inattendu. Nos expériences diffèrent, mais je ne crois pas que nous soyons fondamentalement différents dans notre conception de l'amour et du couple :)<br /> <br /> <br /> <br /> En ce qui concerne mes atermoiements, je ne crois pas que ce soit ce qui a poussé ma « nouvelle partenaire » à s'éloigner de moi...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la normativité de la vie en solo, elle n'est pas encore d'actualité il me semble ! Tu sais, si je me suis émancipé d'une norme dominante c'est avant tout parce que j'avais envie de suivre une voie personnelle. Peu importe ou se situe la norme, je ne me détermine pas vraiment par rapport à cela ;)<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> > Errance, je crois que tu as bien cerné ce qui était l'essentiel :)<br /> <br /> <br /> <br /> > K.role, se sentir le "monstre" et porter un sentiment de culpabilité, c'est un sacré obstacle à surmonter !<br /> <br /> <br /> <br /> Le "passage obligé" pour aller vers l'autonomie n'est effectivement pas forcément un état définitif. La vie offre des tas de possibilités. Et celle de rester dans la solitude en est une, ni plus ni moins intéressante... du moment qu'elle est bien vécue. Et c'est seulement ça qui importe.<br /> <br /> <br /> <br /> > Nat... merci pour ton éloge :)<br /> <br /> Oui... je reconnais qu'il faut un certain courage (ça me gêne de le dire) pour suivre ainsi un chemin sans trop se laisser bloquer par toutes les craintes qui peuvent se présenter. En même temps, comme c'est quelque chose qui est de l'ordre de "l'appel de la vie", il serait difficile d'y résister pour peu qu'on soit honnête avec soi-même :)<br /> <br /> <br /> <br /> Quant au "courage" de l'écrire, il est de l'ordre de la nécessité de témoigner. Mon cheminement a été nourri par l'expérience écrite des autres, je ne peux que faire de même. J'y trouve largement mon compte, d'ailleurs... Et pour les jugements, tant qu'ils restent à un niveau minime je les accepte bien. S'ils deviennent excessifs je me tais ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Entièrement d'accord avec toi : c'est le chemin qui compte, pas d'atteindre un hypothétique but. Et la lenteur est un chemin, c'est tout à fait vrai...<br /> <br /> <br /> <br /> Un grand merci à vous tous de ce que vous avez "partagé" ici :)
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N
Bravo! magnifique billet.<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut du courage, de la présence, pour vivre les décisions que tu as prises, puis les écrire et les livrer dans une certaine mesure aux jugements que l'on peut lire un peu plus haut.<br /> <br /> Rien n'est jamais excessivement long dans les pas qui mènent à la prise de conscience, de même qu'il n'y a jamais rien à y déplorer. Seul compte le pas, le tien, le mien.<br /> <br /> Je suis moi-même très long à la comprenure; c'est aussi parce que j'apprends à être lent, ce qui est en soi un chemin.
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A
À K.ROLE<br /> <br /> "Alain dit qu'il existe une vie de couple sans aliénation, je le crois"<br /> <br /> <br /> <br /> Je dis cela, parce que je le vis. Mais c'est le fruit d'un looong chemin. Il a quand même fallu mettre pas mal d'énergies au long de la route.<br /> <br /> Sans doute parce que, chacun du couple, on a ressenti que ça en valait la peine, pour accomplir un certain « projet de vie ». Nous avons aussi pris des moyens concrets. Je remercie les psys qui nous ont aidé.<br /> <br /> La chance que nous avons eue, si chance s'il y a, c'est que le désir était réciproque....<br /> <br /> Ce fameux désir, qui entre nous, à tous les niveaux du sens du mot, ne s'est jamais affadi…<br /> <br /> J'y peux rien ! C'est ainsi !… :-))<br /> <br /> <br /> <br /> Mais, je comprends très bien les années de lutte solitaire et l'errance que tu évoques, K.Role .... et les meurtrissures qui peuvent demeurer…
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K
Je me retrouve dans l'analyse d'Alain... je sais pourquoi notre couple n'a pas perduré. Je sais qu'il avait épousé une figure maternelle et moi aussi. je sais que nous n'étions pas adulte et que la relation devait se transformer ou mourir... j'ai été la seule à en prendre conscience, à voir un psy, à faire ce travail sur moi... J'ai parlé, j'ai expliqué, j'ai lutté pendant des années pour nous en sortir... Mais j'étais seule ! c'est terrible de se sentir seule à l'intérieur du couple... alors je suis partie et j'ai vécu ce que décrit errance... j'étais un monstre et il a fallut que je surmonte un terrible sentiment de culpabilité. <br /> <br /> Donc, aujourd'hui j'ai peur de l'engagement. Même si à un moment, j'ai cru souffrir de ne rencontrer que des hommes qui me fuyaient. en réalité, c'est ma propre peur qui me faisait rencontrer ce type d'hommes. Maintenant, je suis plus au clair avec moi-même.... et j'accepte ma solitude comme un passage obligée, une voie vers l'âge adulte et l'autonomie qui m'a manquée...<br /> <br /> <br /> <br /> Alain dit qu'il existe une vie de couple sans aliénation, je le crois..; mais sans doute pas pour moi. Alors il vaut mieux accepter pleinement sa solitude, c'est beaucoup plus sain que de chercher encore une fois la complétude et répéter les mêmes erreurs.<br /> <br /> <br /> <br /> merci pour ce billet, merci pour vos commentaires.<br /> <br /> Bonne journée.
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E
Intéressante analyse d'alainx...<br /> <br /> Concernant le rôle de mère de substitution, pour ma part, mon ex mari me l'a imposé progressivement et même si j'ai mis du temps à en prendre conscience, sa tyrannie a eu raison de mon départ. <br /> <br /> Si pour moi, ma nouvelle vie de célibataire a été rapidement un bonheur malgré la lourde responsabilité d'élever seule deux enfants, de son côté ça a été de longues années de souffrance avec toutes sortes de chantages affectifs jusqu'à ce qu'il s'engage très rapidement dans une nouvelle vie de couple avec une femme qui aspire à jouer le rôle de mère. <br /> <br /> Comme quoi il existe des hommes, et même des femmes qui sont incapables de vivre en solo après une vie de couple.<br /> <br /> Comme Pierre, je ne sais pas si je finirai ma vie en solo ou en couple. L'essentiel c'est que ma vie actuelle me satisfait aussi pour l'instant.
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