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Alter et ego (Carnet)
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6 mars 2012

S'engager autrement

Vous commencez peut-être à en avoir un peu marre de me voir tourner autour du même sujet ? Ça tombe bien : moi aussi ! J'en mets une dernière couche avec ce texte, que je sauve ainsi d'une disparition certaine...


Il y a eu un échange de commentaires à la suite d'un récent billet, autour de la notion d'engagement. Il s'agissait de l'engagement amoureux mais je crois que le propos peut s'élargir à d'autres types de liens affectifs forts. Or, les habitués des lieux le savent, j'ai quelques difficultés à envisager aujourd'hui ce genre d'engagement [pfff, encore un mec qui veut pas s'engager !]. Ça n'a pas toujours été le cas, loin de là...

Le changement, assez radical, n'est pas sans soulever moult questions et la redondance de mes écrits en témoigne. Bien souvent je gravite autour d'une problématique qui pourrait se résumer ainsi : comment vivre des relations "engageantes" (sur le plan de l'être et du partage) sans s'engager dans un contrat affectif et sécuritaire surdimentionné. Il y a clairement de ma part un refus de tout ce qui pourrait s'assimiler au couple sous sa forme traditionnelle : avec contrat d'exclusivité affective et sexuelle.

C'est épidermique et non négociable !

Pour autant, quoique je refuse tout engagement amoureux en ayant résolument opté pour une vie en solo, ce n'est pas le signe d'une défiance généralisée : le principe de l'engagement reste pour moi une valeur extrêmement forte. C'est bien pourquoi je refuse d'y entrer à la légère...

Ce qui a changé dans ma perception de l'engagement, c'est son champ d'application : il s'est considérablement réduit. Auparavant l'engagement était pour moi quelque chose de très ambitieux, définitif et irrévocable. C'est avec cette idée que je me suis marié, aimant et pétri de bonnes intentions. J'ai aimé cette vie de couple, non dénuée d'amitié, et n'ai jamais regretté de m'y être engagé. Mais en évoluant le contour de mon engagement a fini par ne plus coïncider avec celui qu'attendait ma femme. Forcément : on n'avait jamais vraiment défini ensemble nos besoins tant qu'ils paraissaient compatibles ! Mais trop engagé ici, pas assez là... l'inadéquation est devenue telle qu'il a fallu se résoudre à rompre le contrat d'engagement réciproque. Divorce. Ben merde alors...

Ma fidèle compagne est partie en emportant avec elle ce qui nous liait d'amitié. Je ne suis pas sûr, des années après, d'avoir pleinement pris la mesure des conséquences que cela a pu avoir sur ma façon de me lier...

Simultanément l'arrêt brutal de LA grande rencontre d'amitié amoureuse qui bouleversa mon approche relationnelle me confirma les limites de l'engagement. Un temps prometteuse, riche de partage et de découvertes, elle cessa néanmoins sans autre préavis qu'une inexorable détérioration. Je ne m'y attendais pas [ou je m'y refusais] et le choc fut terrible. C'est à partir de là que j'ai remis en question ma conception de l'engagement, beaucoup trop investi pour que j'en sorte indemne. Il m'a fallu pas mal de temps pour admettre que je m'étais trompé dès le départ, et même bien avant [conditionnement culturel oblige]. J'ai donc tout remis à plat pour rebâtir à partir de ce qui m'est fondamental. Selon mes valeurs et pas celles, implicites et informelles, de "la société". Je m'engage... mais à ma façon.

Aujourd'hui je dirais que mon engagement consiste à être digne de confiance : ouvert au dialogue, écoutant et respectant l'autre. Je m'engage à ne pas maltraiter la relation, à ne pas laisser s'y développer agressivité ni ressentiment, et à faire en sorte qu'une relation de partage se développe pour un bénéfice commun. Le tout au présent, sans présumer de l'avenir. Je sais qu'une relation peut cesser n'importe quand, sans prévenir... tout en étant à peu près certain que ça ne viendra pas de moi. Mes engagements semblent être restés irréversibles : une porte ouverte ne se referme pas. Ce qui signifie que, par conviction ou par nature, je ne couperai pas une relation tant que l'autre désire la maintenir. Probablement sans limitation de durée, et quoi qu'il puisse se passer (autant que je puisse en avoir conscience au moment où j'écris ces lignes). Cet "engagement" est unilatéral, désormais sans demande de réciprocité. En contrepartie, parce qu'il en faut bien, il semble que cela me maintienne à une certaine distance sentimentale. Détachable. Et ça m'étonne. Je constate que je ne cherche plus à maintenir les liens... et aurais même tendance à les laisser s'éteindre si l'autre ne se manifeste pas. Je me sais être disponible, mais tout à fait passivement.

Je lisais ce soir un texte évoquant le désir amoureux et la séduction... et je réalise qu'actuellement tout cela ne m'habite plus. Ça ne m'attriste pas mais ça m'inquiète un peu. Ou est-ce l'inverse ? A moins que ça me surprenne de n'en être pas plus perturbé que ça ?

Mon désir d'échange demeure mais sans chercher à vivre quelque chose de prédéfini. Ce qui m'importe est d'évoluer ensemble lorsque les conditions sont propices. Chercher ensemble ce qui peut se vivre, sans précipitation, simplement au fil du temps. J'apporte ainsi les conditions que j'aimerais trouver en l'autre : un *engagement* dans le lien. Ce n'est pas forcément ce qui est attendu en face mais c'est ce que moi j'ai à offrir. C'est le résultat de mon histoire, de mes sensibilités, de mes besoins en matière de sécurité affective.

L'expérience m'ayant appris que cette forme d'engagement sans limitation de durée n'étais pas très répandue, j'ai ciblé mon engagement en le restreignant à cet essentiel.

C'est ce qui fait que je ne m'engage pas à répondre aux attentes de l'autre. J'essaye seulement de le faire... tout en restant fidèle à ce que je suis. Je ne m'engage pas à une fréquence d'échange et de rencontres. Je ne m'engage pas non plus, c'est clair, à vivre selon les modalités des couples "traditionnels" : dans l'exclusivité du partage intime.

Mon engagement n'a de sens que par ses exclusions.

 

En faisant le choix de privilégier la découverte, donc une relative diversité dans l'échange, j'ai opté de fait pour une liberté dans les rencontres. Mais du même coup cette non-exclusivité limite fortement les possibilités de voir se construire les relations dans la durée. Tout simplement parce qu'il y a peu de femmes qui acceptent l'éventuelle pluralité de relations intimes. Et encore moins si j'y ajoute l'indispensable condition de l'attirance réciproque, seule à même de permettre la dimension qui pose tant de problèmes d'acceptation : la sexualité.

Tout ça pour ça...

D'un autre côté, en renonçant à l'engagement exclusif en couple, je me laisse la possibilité de vivre d'autres types de relations avec leurs caractéristiques propres. C'est un choix, et je crois que ni l'un ni l'autre n'est préférable. De toutes façons j'ai déjà vécu l'expérience du couple "à deux", et durant suffisamment de temps pour avoir une idée de ce qu'il permet et empêche.

Je ne prétends pas que le mode de relation que j'ai choisi soit meilleur que celui pour lequel j'avais opté autrefois, ni qu'il soit généralisable : la parentalité ne s'en accommoderait sans doute pas. Mais, en ce qui me concerne, celle-ci est maintenant derrière moi. La première partie de ma vie est passée. J'ai accompli mon "devoir" (?) de père, mes enfants sont grands et autonomes, et je m'accorde donc le droit exorbitant de tenter d'autres voies. Ouais, comme si je n'avais qu'une seule vie et voulais en explorer différentes possibilités. Dingue, non ? Je m'octroie sans vergogne une liberté dont je me demande bien qui, et au nom de quoi, pourrait me la contester.

 

25 février - 6 mars 2012

Commentaires
P
« il est bon de sentir que l’autre est demandeur »... et... et ben rien. la phrase se suffit à elle-même sans qu'il soit nécessaire de parler de cas particuliers :)<br /> <br /> <br /> <br /> Mais puisque cela semble t'intéresser, oui, il m'arrive de demander. Modérément ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Et pour aller plus loin je pense que je demande peu pour ne pas ressentir la frustration du refus (qui représente pour moi bien plus qu'une frustration puisque je pourrais l'assimiler à du rejet...). Mes comportements ont, comme pour chacun, des explications, des raisons d'être.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu dis que je serais tombé dans un excès... mais je ne sais pas lequel. Trop structuré ? Quoi qu'il en soit, là aussi, ce que je suis découle d'adaptations pour vivre au plus près de ce que je sens "bon" pour moi.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, on peut digresser :)<br /> <br /> Mais je préfère, tu l'as bien compris, que ces digressions puissent être utiles à d'autres. Ce qui ne serait que d'ordre privé n'aurait rien à faire sur un espace public. Question de respect, de soi et des autres.<br /> <br /> <br /> <br /> [en privé je te ferais une bise] ;)
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K
**Peu importe le temps qu'il faudra, la graine germera.**<br /> <br /> T’es pas un taureau pour rien ! ;-)<br /> <br /> Il faut le temps de ruminer avant de digérer ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> **Plutôt d'accord : vouloir être "quelqu'un de bien" est une démarche qui peut avoir un côté narcissique. (...) Et il n'est pas toujours possible de discerner ce qui tient de l'un ou de l'autre de ces élans...**<br /> <br /> Je crois que tout se mélange en nous... C’est indissociable, pour moi.<br /> <br /> <br /> <br /> **« il est bon de sentir que l’autre est « demandeur » ». Oui, entièrement d'accord :) **<br /> <br /> Et ? :-)<br /> <br /> Tu te trouve demandeur ? ;-)<br /> <br /> Moi, je te vois plutôt dans la réserve...<br /> <br /> <br /> <br /> **Au début cela m'a "déstructuré" (mais pas "détruit"), donc beaucoup perturbé, mais à la longue cela m'a permis de me restructurer d'une façon plus conforme à ce qui me convient.**<br /> <br /> Mais j’ai l’impression que tu es tombé dans un « excès » (c’est entre guillemets, hein ! ;-) ) inverse.<br /> <br /> <br /> <br /> **Au plaisir de converser avec toi, Koryganne, en espérant que cela soit bénéfique à ceux qui liraient cet échange :)**<br /> <br /> C’est gentil... mais pour l’intérêt des lecteurs... euh... ben... s’il n’y en a pas, c’est pas bien grave pour eux... ;-)<br /> <br /> Oui, je sais, ce lieu est un lieu d’échange au bénéfice des (chers) lecteurs... mais bon, de temps en temps, on peut bien digresser un peu non ? ;-)
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P
Koryganne, pour faire la différence entre avis et critiques, entre explications et justifications, je me fie à ce que je ressens. Je ne laisse pas l'autre me définir selon son mode de pensée. J'écoute ce qui m'est dit et je perçois si c'est "juste" (auquel cas cela peut m'amener à une remise en question de mon mode de pensée), ou si, vraiment, ça ne résonne pas du tout en moi. Lorsque je sens que c'est "juste", même si je ne suis pas prêt à l'accepter sur le moment, il y a quand même un petit signal interne qui me dit : il/elle a raison (ou partiellement raison). Et à partir de là je me mets à "travailler" là dessus. Peu importe le temps qu'il faudra, la graine germera.<br /> <br /> <br /> <br /> Plutôt d'accord : vouloir être "quelqu'un de bien" est une démarche qui peut avoir un côté narcissique. Il n'empêche que cela amène forcément à être "altruiste", puisque pour répondre à ce dont l'autre à besoin il est indispensable que je se mettre à son écoute. Mais il existe aussi une façon d'être "quelqu'un de bien" qui échappe à tout calcul, même inconscient. Il n'y a alors aucune volonté de devenir "bien", mais un élan spontané, totalement désintéressé, vers l'autre. Et il n'est pas toujours possible de discerner ce qui tient de l'un ou de l'autre de ces élans...<br /> <br /> <br /> <br /> « Choisir de n'avoir confiance en personne pour ne plus souffrir »... serait en soi-même une souffrance, non ? Ce serait un repli sur soi absolument terrifiant et une forme d'égoïsme absolu.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne crois pas, et ne te souhaite pas, que tu en sois arrivée à ça. Ou alors que ce ne soit que temporaire ! Pour ma part je n'ai jamais perdu cette capacité à faire confiance en l'autre... même si j'ai préféré l'adapter à la réalité humaine en réduisant mes exigences :)<br /> <br /> <br /> <br /> « il est bon de sentir que l’autre est « demandeur » ». Oui, entièrement d'accord :)<br /> <br /> <br /> <br /> « ça devient un cercle vicieux où faute d’être rassurés, les deux s’éloignent. ». Oui, ce sont des choses qui arrivent. Question de personnalités, de synchronismes, ou que sais-je... Parfois il y a trop de besoins de réassurance, de part et d'autre, mais pas dans les mêmes domaines. Toutes les relations entamées ne peuvent fonctionner, ou se poursuivre. Je ne peux rassurer que là où je me sens suffisamment "fort" (où si je sens l'autre suffisamment "consistant"), et ce n'est pas forcément là où l'attend cet(te) autre.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est la même chose pour le dialogue et/ou l'écoute : chacun fait à la mesure de ses possibilités. L'autre n'a pas à être attendu comme notre "sauveur"... même s'il peut parfois l'être (mais il vaut mieux qu'un équilibre revienne rapidement).<br /> <br /> <br /> <br /> « Il me semble pourtant que presque tous tes écrits reposent sur le fait qu’on n’a pas répondu à tes attentes. ». C'est précisément ce qui fait qu'aujourd'hui j'ai cheminé : privé des réponses que j'attendais j'ai du me débrouiller autrement pour continuer ma route :)<br /> <br /> Au début cela m'a "déstructuré" (mais pas "détruit"), donc beaucoup perturbé, mais à la longue cela m'a permis de me restructurer d'une façon plus conforme à ce qui me convient.<br /> <br /> <br /> <br /> Au plaisir de converser avec toi, Koryganne, en espérant que cela soit bénéfique à ceux qui liraient cet échange :)<br /> <br /> <br /> <br /> Bises
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K
**une critique c'est dire « ce que tu fais/penses est mauvais ». Un avis c'est dire « moi je fais/pense autrement ». Dans le premier cas il y a jugement, dans le second positionnement. Et ça change tout. Ce n'est pas qu'une question de forme, mais bien de fond. **<br /> <br /> Oui, d’accord... ce que je voulais dire c’est qu’il est parfois difficile de faire la différence quand on l’entend ! En tout cas, je me demande souvent si ce qu’on me dit est à « classer » dans les critiques ou dans les avis. Parce que dans la forme c’est assez limite...<br /> <br /> <br /> <br /> **Ce qui est qualifié de "justifications" ce sont les explications que l'autre ne veut pas entendre. Alors plutôt que de se positionner et d'argumenter, il est plus commode de dire « tu te justifies ». **<br /> <br /> Oui ok... sauf que c’est parfois vrai. Là encore, difficile de voir la limite. C’est vrai que parfois on se justifie (je parle en général) parce qu’on n’a pas envie de voir, comprendre certaines choses... parce qu’on a peur de changer. <br /> <br /> C’est difficile de faire la différence entre « explications » et « justifications » même de celui qui les donne, et donc encore plus pour celui qui les entend. Pour ma part, je me rends compte que parfois, je n’explique plus, je justifie juste une position parce que je n’a pas envie de faire l’effort d’évoluer ou changer. On pourrait peut-être parler de « prétexte »... mais c’est pareil.<br /> <br /> <br /> <br /> **Pour ce qui est de vouloir être "quelqu'un de bien", je n'ai pas bien suivi ta démonstration.**<br /> <br /> Je voulais dire que chercher à se voir comme « quelqu'un de bien » n’est pas une démarche altruiste. Les narcissiques « font le bien » pour être vu comme « quelqu’un de bien ». Leur soucis n’est pas que l’autre se sente bien, c’est qu’il montre de la reconnaissance et qu’eux-mêmes puissent se dire que « décidément, ils sont de bonnes personnes ». ;-)<br /> <br /> Je crois qu’on fait tous plus ou moins ce genre de calcul dans nos relations. Certains le font beaucoup, d’autres peu...<br /> <br /> <br /> <br /> **Et ça, ça ne se décrète pas. La confiance c'est une question de feeling, d'intuition, de courant qui passe plus ou moins bien. "Se donner" c'est s'exposer, c'est de mettre en position de vulnérabilité, et ça ne peut pas se "donner" à tout le monde.**<br /> <br /> Je suis d’accord que la confiance qu’on ressent ne se décrète pas. En revanche, on peut choisir d’emblée de n’avoir confiance en personne pour ne plus souffrir ! Ce qui est difficile mais enrichissant, c’est de ne pas se refermer « par défaut » et de ne pas fuir toute situation « à risque ». Autrement dit, ne pas faire ce que je fais... et que (je crois) tu fais aussi. :-)<br /> <br /> <br /> <br /> **C'est aussi pour ça que je ne demande pas à quelqu'un de "rester" si son souhait est de partir. (...) Je n'ai pas envie de "forcer" quelqu'un à coup de je ne sais quelles promesses, mais que son désir de rester soit entièrement libre.**<br /> <br /> Il n’est pas question de faire de « fausses promesses »... on n’est pas en politique ! ;-)<br /> <br /> Il n’est pas question de « forcer ».<br /> <br /> Je dis juste que parfois, il est bon de sentir que l’autre est « demandeur ». <br /> <br /> <br /> <br /> **Ce que moi je désire je l'exprime, mais si l'autre considère que ce n'est pas assez... que faire ?**<br /> <br /> Tu l’exprimes ? Alors je viens de prendre une baffe ! ;-)))<br /> <br /> <br /> <br /> **J'entends bien que l'autre puisse ne pas se sentir suffisamment désirée. Mais si cette autre part, moi non plus je ne sens pas que la relation avec moi est vraiment désirée :)**<br /> <br /> Et ça devient un cercle vicieux où faute d’être rassurés, les deux s’éloignent.<br /> <br /> Tu ne crois pas qu’une femme ait besoin d’être rassurée par toi ? Tout comme toi tu demandes à l’être avant d’accorder ta confiance ? <br /> <br /> <br /> <br /> **Tu peux dire que je n'exprime pas de désirs, mais je ne suis pas d'accord. Peut-être ne sont-ce simplement pas les désirs souhaités :)**<br /> <br /> Et bien disons que tu n’es pas très « démonstratif »... ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> **Je suis un peu surpris que tu dises que je suis davantage dans l'écoute que le dialogue. Je ne crois pas que ça se passe ainsi. Je parle lorsque je me sens écouté, c'est à dire respecté dans ma différence, non-jugé, avec une réelle curiosité. Un peu comme sur ce blog, d'ailleurs :)**<br /> <br /> Le problème est que dans les discussions où on parle de ses propres désirs/demandes/besoins... on n’est plus forcément dans l’ « écoute parfaitement respectueuse de l’autre ». Les émotions font souvent monter le ton. Et dans ce cas... tu te retrouves dans « l’écoute »... ou dans le silence... ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> **Pour finir, non, je ne comprends pas que ce puisse être « destructeur » d'écouter quelqu'un se mettre à nu sans s'engager dans une réponse à ses attentes.** <br /> <br /> Il me semble pourtant que presque tous tes écrits reposent sur le fait qu’on n’a pas répondu à tes attentes. Et j’ai la faiblesse de penser (ce qui n’engage que moi) que tu as pourtant été écouté... <br /> <br /> <br /> <br /> **En tout cas s'il y a quelque chose qui se brise, je trouve qu'il serait vraiment abusif d'en faire porter la responsabilité sur celui qui ne sait pas comment répondre sans se destructurer lui-même.**<br /> <br /> Tout à fait... les responsabilités sont partagées...<br /> <br /> <br /> <br /> C'est frustrant, oui, mais pas destructeur. Ou alors c'est de l'auto-destruction... <br /> <br /> <br /> <br /> ** Et j'espère ne pas te paraître trop dur avec mon attitude qui cherche à bien remettre chacun face à ses responsabilités.**<br /> <br /> Je te renvois cette phrase bien tournée... ;-)
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P
Koryganne, une critique c'est dire « ce que tu fais/penses est mauvais ». Un avis c'est dire « moi je fais/pense autrement ». Dans le premier cas il y a jugement, dans le second positionnement. Et ça change tout. Ce n'est pas qu'une question de forme, mais bien de fond.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui est qualifié de "justifications" ce sont les explications que l'autre ne veut pas entendre. Alors plutôt que de se positionner et d'argumenter, il est plus commode de dire « tu te justifies ». Accusation pernicieuse puisqu'elle sous-entend que l'explication concerne quelque chose d'injuste, de faux, d'erroné. Ainsi celui qui "se justifie" à forcément tort... et plus il tentera d'expliquer, plus il sera vu comme étant de mauvaise foi, ou se sentant coupable, etc.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as raison : il ne reste plus qu'à se taire, et c'est d'ailleurs ce qui est attendu. Ainsi l'autre peut rester confortablement installé dans ses certitudes :)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de vouloir être "quelqu'un de bien", je n'ai pas bien suivi ta démonstration. Oui, j'essaie d'agir de la meilleure façon entre mes aspirations et celles de l'autre. Il y a à la fois de l'égoïsme et de l'altruisme. Il n'est pas là question de me "valoriser" mais de me rapprocher d'un accord entre des désirs partiellement divergents. C'est dans ce sens que je porte attention à ce que l'autre attend de moi... et ça me semble indispensable dans toute forme de relation.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la place que je crois connaître, elle est celle de la personne demandeuse, qui voudrait davantage que ce qui lui est proposé. Cette place peut vite devenir "envahissante" en exerçant une pression constante pour obtenir satisfaction. C'est pourquoi je ne demande plus grand chose :)<br /> <br /> <br /> <br /> ** les femmes ne vont pas forcément vers les hommes qui « se donnent » ou même qui « donnent d’eux-mêmes » **. Absolument d'accord ! En revanche chacun (hommes et femmes) va vers où il pense trouver quelque chose. Et ce quelque chose peut être très inattendu, voire destructeur. Il y a des personnes qui vont vers des relations qui les feront souffrir, il y en a même qui vont vers des situations de violence. La psyché humaine est ainsi faite...<br /> <br /> Pour ma part je crois dire assez clairement ce que je suis prêt à donner. Si on veut trouver autre chose malgré tout, ça dépasse mon domaine de compétence :)<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que tu dis de "se donner" est intéressant et me plaît : donner son "être". Mais c'est là que toute l'alchimie qui relie deux "êtres" s'exprime : pour se donner en confiance... encore faut-il se *sentir* en confiance. Et ça, ça ne se décrète pas. La confiance c'est une question de feeling, d'intuition, de courant qui passe plus ou moins bien. "Se donner" c'est s'exposer, c'est de mettre en position de vulnérabilité, et ça ne peut pas se "donner" à tout le monde. Là encore revient cette vérité universelle : une relation ça se vit à deux. Deux engagements, deux confiances, deux ouvertures réciproques. Tout déséquilibre devient rapidement menaçant pour l'ensemble.<br /> <br /> <br /> <br /> Moi je ne mets pas à nu devant quelqu'un qui pourrait ne pas saisir l'importance capitale de cet "abandon des protections". Et ça, seul le feeling me l'indique.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est aussi pour ça que je ne demande pas à quelqu'un de "rester" si son souhait est de partir. Là ce n'est pas une question d'engagement (je ne peux engager que moi), mais de liberté de chacun. Je n'ai pas envie de "forcer" quelqu'un à coup de je ne sais quelles promesses, mais que son désir de rester soit entièrement libre. Ce que moi je désire je l'exprime, mais si l'autre considère que ce n'est pas assez... que faire ?<br /> <br /> <br /> <br /> J'entends bien que l'autre puisse ne pas se sentir suffisamment désirée. Mais si cette autre part, moi non plus je ne sens pas que la relation avec moi est vraiment désirée :)<br /> <br /> <br /> <br /> Mais tout cela est un subtil équilibre et ça ne fonctionne pas toujours comme on le souhaiterait :)<br /> <br /> <br /> <br /> Tu peux dire que je n'exprime pas de désirs, mais je ne suis pas d'accord. Peut-être ne sont-ce simplement pas les désirs souhaités :)<br /> <br /> <br /> <br /> Tout à fait d'accord avec toi sur le fait que l'absence de désir est la mort d'une relation.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis un peu surpris que tu dises que je suis davantage dans l'écoute que le dialogue. Je ne crois pas que ça se passe ainsi. Je parle lorsque je me sens écouté, c'est à dire respecté dans ma différence, non-jugé, avec une réelle curiosité. Un peu comme sur ce blog, d'ailleurs :)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour finir, non, je ne comprends pas que ce puisse être « destructeur » d'écouter quelqu'un se mettre à nu sans s'engager dans une réponse à ses attentes. En tout cas s'il y a quelque chose qui se brise, je trouve qu'il serait vraiment abusif d'en faire porter la responsabilité sur celui qui ne sait pas comment répondre sans se destructurer lui-même. <br /> <br /> <br /> <br /> C'est frustrant, oui, mais pas destructeur. Ou alors c'est de l'auto-destruction...<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a des demandes (je parle là en général) qui sont très largement surdimentionnées par rapport aux réponses qui peuvent être apportées. Et il n'y a pas à juger cela : seulement voir que les besoins affectifs peuvent engendrer de grandes souffrances... mais qui dépendent avant tout de ceux qui se les infligent.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais non tu m'embêtes pas. Et j'espère ne pas te paraître trop dur avec mon attitude qui cherche à bien remettre chacun face à ses responsabilités.<br /> <br /> <br /> <br /> Je le repète : tout cela est issu de mon parcours de conscience basé sur mes propres manquements :)
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K
Désolée... je réponds tardivement... :-)<br /> <br /> <br /> <br /> **Ce qui est parfois "chiant" ce ne sont pas les désaccord, mais les critiques.**<br /> <br /> Je suis d’accord avec ce que tu dis des critiques. Mais je crois aussi que parfois, ce ne sont pas des critiques. De toute façon, je trouve parfois assez difficile de bien discerner une critique, d’un avis, d’une désapprobation, de tout ce qui y ressemble dans la forme.<br /> <br /> <br /> <br /> On me dit aussi que je me justifie trop. Je ne sais pas non plus où placer la limite entre « explication » et « justification ». J’en suis venue à me taire, souvent.<br /> <br /> Si la justification est une façon de trouver de bonnes excuses pour agir comme on le fait, c’est un peu difficile de le discerner de l’ « explication »... surtout vu de l’extérieur. Comment savoir si quelqu’un explique son fonctionnement ou se disculpe d’agir comme il le fait ? J’avoue que c’est un peu flou pour moi.<br /> <br /> Peut-être que les gens qui nous « accusent » de nous « justifier » nous disent en fait, qu’ils pensent que nous n’avons pas le bon comportement et que ce qu’on dit n’est qu’une escuse pour rester dans ce fonctionnement... parce que eux, pensent qu’on devrait en changer et nous reproche de ne pas essayer d’évoluer.<br /> <br /> (Je ne sais pas si je suis clair... mais j’avais dit : c’est un peu flou pour moi ! ;-) )<br /> <br /> <br /> <br /> Quand je parle de défendre « la place de la femme face à toi »... c’est pour dire « défendre les demandes parfois ‘‘légitimes’’ d’une femme face à toi ». Je ne parlais pas d’attaque... :-)<br /> <br /> J’ai bien dit « défendre la place »... pas « défendre la femme »... ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> **Si je me foutais de ce que ressent la personne qui est en face... je ne me poserais pas autant de questions**<br /> <br /> Je crois que tu ne te fous pas de ce que ressent la personne en face... Mais je crois aussi que tu as besoin de te sentir en accord avec les principes que tu as adoptés... pour te voir comme « quelqu’un de bien » (selon ta propre définition). Ce n’est pas toujours par altruisme qu’on cherche à correspondre à une image de nous qui nous parait « valorisante » (à nos propres yeux). <br /> <br /> <br /> <br /> **Je pense que je n'aurais guère de difficultés à écrire en me mettant à la place de l'autre. D'une part parce que j'en ai souvent discuté avec mes "partenaires", d'autre part parce que... hum... j'en viens, de cette place**<br /> <br /> Je ne crois pas que tu en viennes... de cette place. Mais ce n’est que mon opinion et ça n’engage que moi. :-)<br /> <br /> <br /> <br /> ** Tu peux faire l'exercice chez toi, je le lirai avec intérêt :)**<br /> <br /> D’écrire ce que les femmes perçoivent de toi ? Ce qu’elles ressentent ? Moui... :-)<br /> <br /> Il est clair que dans ce genre d’« exercice »... je ne peux que me baser sur mon expérience et ce que j’ai « entendu »... mais c’est ce que je fais là, en fait. ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> **je donne de moi, sinon personne ne viendrait vers moi.**<br /> <br /> Je suis bien placée pour pouvoir dire que les femmes ne vont pas forcément vers les hommes qui « se donnent » ou même qui « donnent d’eux-mêmes » ! ;-)<br /> <br /> Et puis il ne faut pas oublier que je suis venue vers toi alors que tu « criais » à tort et à travers que tu ne voulais pas d’attachement, d’engagement, d’histoire d’amour, de relation trop proche, etc ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> **Est-ce une façon de me protéger que de ne pas """me donner""" (là je mets un paquet de guillemets, parce que cette expression est hallucinante quand on y pense).**<br /> <br /> Pas si hallucinante que ça. Mais je pense que c’est aussi une question de définition. Pour moi, « donner », c’est donner quelque chose... ça peut être une présence, un service, une écoute, un bien, une action. Mais « se donner », c’est donner ce qu’on est, son « être », c’est plus une histoire de sincérité et de confiance... c’est ne pas chercher à se protéger (ou moins) et montrer qui on est et ce qu’on ressent, se « mettre à nu ».<br /> <br /> <br /> <br /> **Mais je pourrai de nouveau donner beaucoup si les circonstances s'y prêtent.**<br /> <br /> C’est un vœu pieux mais personne ne peux le savoir avant d’être en situation... :-)<br /> <br /> <br /> <br /> **Une porte ouverte, c'est peut-être pas beaucoup, mais je préfère ça à une porte fermée. Après, qu'on rentre, qu'on sorte... à chacun d'aller là où il pense trouver son bonheur.**<br /> <br /> Voilà une phrase qui n’est pas « engageante » (dans tous les sens du terme)... elle te rassure sans doute. C’est ce que je disais au dessus... c’est une protection. <br /> <br /> Parce que mine de rien... demander à quelqu’un de « rester » c’est « engageant », c’est risqué... <br /> <br /> Mais essaye d’imaginer ce que la personne à qui tu dis ça, peut ressentir. On se demande ce que toi, tu désires. Tu reconnais toi-même que tu as du mal à exprimer ton désir. Mais du coup, l’autre ne peut pas se sentir désiré. Et dans ce cas... alors pourquoi être là ? Dans une relation, on est deux... et quand l’un des deux n’exprime pas de désir... c’est mortifère. <br /> <br /> <br /> <br /> ** Mes "ex" [tu sais que ce mot n'a guère de sens pour moi] ne s'expriment pas ici et c'est tant mieux ! On n'est pas à la télé-réalité ici. **<br /> <br /> Je ne pense pas faire trop de déballage médiatique, là ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> **J'ai toujours souhaité le dialogue, l'ai proposé, ne l'ai jamais refusé, parce que c'est encore ce qui se fait de mieux pour s'entendre :)**<br /> <br /> Dans mon expérience, je n’ai pas ressenti que tu proposais le dialogue... mais plutôt « l’écoute ». Ca correspond sans doute à ta personnalité qui se montre plus « passive » qu’ « active ». Mais du coup, si une femme se met à nu en te parlant de ses attentes, de ses espoirs, de ses sentiments... et qu’en face, elle a une « simple écoute » ou une « porte ouverte », tu comprendras que ça puisse non seulement être frustrant mais carrément destructeur.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon aller, j’arrête de t’embêter ! ;-)<br /> <br /> Bise
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P
Ce que j'aime dans l'esprit de ce texte c'est l'humilité de celui qui reconnaît ses failles, la droiture de la démarche, la gratitude exprimée, mais aussi la confiance faite à l'autre dans sa capacité à "entendre" cela.<br /> <br /> <br /> <br /> Il semble s'agir d'un texte écrit au sein d'une relation toujours vivante mais je crois que cela peut aussi s'exprimer dans une relation "éteinte".
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L
Oui, ce texte est une traduction ! C'est vrai que le "je m'excuse" répété est un peu "spécial" et de trop. Cet homme, il est comme nous tous, il a fait ce qu'il a pu avec ce qui l'avait conditionné. Il peut juste demander à une femme de lui pardonner de l'avoir fait souffrir en lui expliquant pourquoi.
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P
Lukéria, ce texte semble être une traduction "en amateur" et la forme, pour ma part, perturbe la fluidité de lecture. C'est dommage parce qu'il y a des idées fortes qui sont intéressantes. Il gagnerait à être élagué, formulé plus harmonieusement... et avec un peu moins de contrition :)<br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs le « je m'excuse » m'écorche un peu les yeux : ce n'est pas à soi de s'auto-excuser, seul l'autre peut nous excuser ! Encore faudrait-il qu'il y ait "faute", ce qui n'est pas vraiment le cas quand il s'agit d'une maturité qui n'était pas encore suffisante. Il y a beaucoup de culpabilité sous-jacente dans ce texte !<br /> <br /> <br /> <br /> Je retiens cette phrase importante, au sujet du lien d'amour intime : « Sans une volonté partagée de devenir conscient, il ne peut en résulter que de la frustration ».<br /> <br /> <br /> <br /> Merci :)
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L
Extraits d'un texte écrit par un homme, Jeff Brown, qui m'a beaucoup touchée, parce qu'il correspond à ce que j'ai vécu pendant des années dans ma relation amoureuse avant que naisse une évolution vers plus d'amour conscient :<br /> <br /> <br /> <br /> "Je m’excuse pour mon incapacité à faire la différence entre un guerrier bienveillant et un guerrier sans cœur, ce n’était que le reflet que de ma propre confusion sur les champs de bataille d’antan. Lorsque j’ouvrais mon cœur un peu trop, je devenais vulnérable et pouvais être attaqué par les factions armées. J’étais conditionné à croire que je devais être rigide, rester concentré, être prêt à toute éventualité, par désir de me protéger moi-même et les autres contre toute attaque. Mais je suis allé trop loin, je me suis trop fermé et ,j’ai brisé le pont entre nos cœurs. Je le vois bien maintenant et j’en suis désolé.<br /> <br /> <br /> <br /> Je m’excuse pour mon absence perpétuelle, le reflet de mon absence intérieure, mon incapacité de me connecter à partir d’un cœur encombré par mes problèmes émotionnels, que je ne pouvais pas résoudre par manque d’outils. Il me manque toujours un bon nombre de ces outils, mais je suis ouvert à leur émergence.<br /> <br /> <br /> <br /> Je m’excuse pour mon incapacité a faire la différence entre une relation et la guerre. Comme un guerrier en territoire ennemi, j’entre et je sors furtivement de ta vie la nuit, pillant et volant égoïstement ce dont j’avais besoin, puis rampant sur le dos vers l’autre coté de l’abîme, emportant les butins. Je donnais peu par peur de devenir vulnérable à toute attaque. La guerre occupait mon cerveau et je ne pouvais voir la rivière d’amour qui m’attendait de l’autre côté du champ de bataille. Je reconnais maintenant que l’amour est l’antidote pour le guerrier dans son armure, mais je ne pouvais pas boire l’antidote à cause de l’état de fonctionnement dans lequel je me trouvais.<br /> <br /> <br /> <br /> Je m’excuse de ne pas t’avoir vu, mes yeux étaient rendus aveugles par la rage et les larmes séchées qui les congestionnaient. Si cela peut être une consolation et, je pense bien que cela n’en n’est pas une, je ne pouvais pas non plus me voir moi-même. Je voyais seulement ce qui pouvait servir mon hyper-vigilance et ce sur quoi le guerrier était concentré. Mon miroir était un champ de bataille.<br /> <br /> <br /> <br /> Je m’excuse pour une sexualité qui était objective et déconnectée du cœur. Je sais que tu avais très envie d’une réelle intimité, une fusion de nos âmes tout le long de l’avenue qui conduit du cœur aux organes génitaux. Mais des murs de défense entouraient mon cœur et aucun pont ne pouvait se former entre nos âmes. Il y a eu des moments où ta façon d’aimer m’a libéré de mes masques corporels, mais alors je n’avais pas de programme pour rester au cœur de ce feu ardent.<br /> <br /> <br /> <br /> Je m’excuse pour mon incapacité à vivre une relation consciente. Tu étais là, le cœur ouvert, mais j’étais trop attaché à mon individualisme et j’avais peur de ce terrain inconnu. Je connais bien les forêts, la place du marché, et les chemins vers le monde extérieur, mais ma géographie intérieure m’était complètement étrangère. Tu m’as attiré sur un terrain pour lequel j’avais été mal préparé, bien que je sentais, sous la surface de ma bravade, que tu m’appelais à la maison.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis reconnaissant du fait que tu étais disposée à croire que celui qui était là dans ces rares moments de vulnérabilité, était bien Moi. Tu avais raison – c’était bien Moi dans l’enceinte de mon cœur – mais seulement de temps à autre je pouvais faire face à ce Moi réel. Je te voyais dangereuse, car en ta présence je commençais à goûter à une façon de s’abandonner à être. Néanmoins, ta foi en ma bonté m’a permis de gagner plus d’une bataille et m’a redonné la foi en la vie lorsque j’en avais le plus besoin. Tu étais la lumière au bout du tunnel barbare et je suis béni.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis reconnaissant que tu sois restée avec moi contre vents et marées et je comprends aussi ces moments où tu as dû abandonner et laisser aller. Je reconnais maintenant qu’il y a une différence essentielle entre un lien d’amour intime et une relation. L’amour seul n’est pas suffisant. Sans une volonté partagée de devenir conscient, il ne peut en résulter que de la frustration. J’étais si souvent impossible, m’accrochant à mon inconscience comme un soldat s’accroche à ses armes. Je reconnais ton courage pour garder ton cœur ouvert devant autant de résistance de ma part. Tu avais vraiment le droit de rechercher une relation authentique, car ton esprit était enflammé en sa présence. Ton cœur admirable avait tous les droits d’être rejoint dans son ouverture et son enthousiasme.<br /> <br /> <br /> <br /> Je me réjouis du jour où lorsque la seule chose qui pourra enflammer une relation, est l’appel de deux âmes, l’une vers l’autre, deux âmes-cœurs battant dans la même direction, un désir murmuré de relier l’essence de l’une à celle de l’autre. J’ai envie de te vouloir non pour gratifier mon égo, non parce que tu es belle à l’extérieur, mais parce que ta présence invite ma propre divinité à sortir de sa cachette. Je veux te toucher avec le cœur sur la main, connaître l’alchimie entre nous qui n’est pas identifiable au genre masculin/féminin, mais qui trouve sa source dans l’essence, une coulée de lave d’amour déferlant du cœur vers les organes génitaux, pour aller encore bien au delà, vers le plus vaste. Dans ce monde construit d’amour, la relation sera toujours vécue comme une pratique spirituelle, l’expression de notre dévotion au Moi Divin.<br /> <br /> <br /> <br /> J’ai toujours cru qu’être sensible était impossible pour survivre dans ce monde dur. En cet instant, je suis sensible, sans être fragile. Je porte toujours une armure, mais il y a un changement de direction dans l’intensité de ma transformation. Je peux m’attarder dans l’espace-cœur plus longuement que je ne le pouvais auparavant, je deviens plus tendre à certains endroits. Après autant de vies vécues l’arme à la main, le guerrier au cœur tendre est en train de naître en moi. Il est confus, mais il sait intuitivement que c’est le chemin de retour à la maison."
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