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Alter et ego (Carnet)
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14 avril 2012

Ras l'blog

C'est arrivé comme ça, d'un coup. Je ne dirai pas « sans prévenir » parce qu'il y avait des signes avant coureurs. Des envies d'autre chose, une impression de tourner en rond. Une lassitude.

Combien d'années de blog ? Je n'en sais rien. Je ne compte plus. Comme ces vieux qui ne font plus attention à leur âge. Et comme celui qui a longtemps vécu se demande à quoi bon continuer, je m'interroge : à quoi (me) sert ce blog ? Est-ce que les satisfactions que j'en retire compensent les désagréments, dont le temps que j'y consacre n'est pas des moindres. Et puis il y a les critiques, les remarques acerbes. Il y en a peu, mais elles me marquent et je n'apprécie pas la tonalité polémique que cela induit.

 

« Qu'est-ce que je fous là ? » s'est demandé sur son blog Alainx. Ce qu'on fout là ? « C'est comme si on se regardait dans un miroir dans un bar très fréquenté, plutôt que seul(e) dans sa salle de bain. », lui a répondu Célestine. Cela, poursuit-elle, « nous aide, par une sorte d'alchimie assez étrange et difficile à expliquer, à traverser certains caps en ayant le regard d'un Autre. »

Le regard de l'Autre. Il m'a aidé et m'aide encore bien sûr. Une aide très significative dans la prise de conscience, autrefois. Occasionnellement encore, mais j'ai l'impression que c'est de plus en plus rare. Ou alors moins nécessaire. Moins... révélateur. Je ne ressens plus la fébrilité des échanges fertiles ni l'étonnement de la découverte. Je ne ressens plus que rarement l'émotion des mots pénétrants. Peut-être parce que je me livre moins, aussi ?  Mais, surtout, l'attente du regard de l'autre m'aliène. Je n'aime pas ça. Cela me ramène à une idée de dépendance...

Pourtant je me laisse encore guider, à travers vous, par des signes subtils. Des mots justes me touchent. Des appréciations m'encouragent. Vos idées parfois m'animent, me réveillent, me stimulent. Je sens alors que c'est une voie qui s'indique. Je perçois quelque chose de vrai, frais et vivifiant, mais qui ne peut ou ne veut s'écrire. C'est intérieur. Sensible. Délicat. Je ne me vois pas l'exposer ici. Crainte de le voir piétiné...

Dans ma recherche personnelle à travers l'altérité que vous, lecteurs-commentateurs, représentez, je me trouve parfois mais je me disperse souvent. La prudence vis à vis des remarques désobligeantes fait que je reste à distance de moi-même. Pas question d'aller trop loin dans la mise à nu, même si cette exposition fait apparaître des aspects que je connais mal. Pour cela ils m'intéressent : j'apprends de moi, donc de nous, humains. En même temps le strip-tease intime me fait perdre contact avec moi-même. Le regard critique de quelques uns, ou du moins ce que j'en imagine, me perturbe. Je ne me sens pas en confiance... et j'ai bien raison : un espace ouvert à tous n'est pas sûr.

Il y a à la fois trop de distance physique et trop de proximité qui s'exprime, ici. Pour la plupart je ne vous connais pas, ou très partiellement, ne vous visualise pas, mais avec ce que j'ai dévoilé de moi depuis des années vous pourriez avoir l'impression de me connaître. Sur cette impression, que je peux comprendre, certains s'autorisent une familiarité qui va au-delà de ce que je peux supporter sans dommages. C'est le piège de ces confidences à distance : croire que ce qui est dit donne un accès privilégié à l'intimité. C'est une erreur. Les confidences sont un flux de parole à sens unique. Elles ne donnent pas un droit de regard à celui qui les reçoit. Ce que l'un donne n'est que proposition à ouverture de la part de l'autre, dans un système d'échange : je te fais confiance en te donnant quelque chose de moi, et c'est la confiance que tu m'accorderas qui sera ma gratitude. Ou alors d'autres en bénéficieront ailleurs, plus tard...

Ce système d'échange devant un public varié et aux motivations diverses ne fonctionne qu'imparfaitement. Un blog n'est pas, et ne sera jamais, un groupe de parole. Par contre il peut en donner l'impression, et parfois les effets...

 

Ce dont je parle sur ce blog ne représente qu'une part très réduite de ce qui fait mon existence. Une part qui a son  importance, certes... mais surdimentionnée du simple fait que j'en parle beaucoup. Il y a distorsion et cela me gêne. Vous, lecteurs, pourriez croire que ma vie est focalisée sur le sujet quasi-exclusif de mes écrits : les relations affectives. Or, je l'ai souvent répété, ici est une sorte de laboratoire de pensée. J'élabore et confronte avec vous mes idées. Je cherche à les préciser en tâtonnant. Je "vous" accorde donc, comme à tout Autre, un rôle puisque ce qui se joue ici peut interférer dans mon parcours, mes choix de vie, mes orientations. Pour cette raison il m'importe que demeure sur ce blog un état d'esprit propice à une évolution en adéquation avec le chemin que je trace. 

Ce qui se passe ici n'est pas anodin.

Or je constate que, non seulement le temps que je consacre à écrire, puis répondre aux commentaires, absorbe une part non négligeable de mon temps mais, en plus, je me disperse. Je m'égare en suivant des chemins auxquels quelques uns d'entre vous me conduisent. Chemins qui, déjà arpentés ou ébauchés, ne m'intéressent plus. Alors hésitant entre le profond et le superficiel, entre deux eaux, je me laisse emporter, chahuter, disperser...

Lassitude ? Oui, j'en ai un peu ras le blog.

Fatigué d'écrire sur les mêmes sujets (en vue de convaincre qui ?), lassé de voir persister des polémiques qui tournent en rond. Depuis le temps que je témoigne du cheminement qui m'a conduit à passer de la relation de couple exclusif à une approche plus ouverte aux rencontres, je n'ai cessé de voir apparaître ce que j'appellerai, par agacement, des "gardiens des bonnes moeurs". C'est à dire des personnes qui ne peuvent s'empêcher de déclarer ce que serait vraiment l'amour et la vraie relation, voire le bon chemin que je devrais suivre. Et combien ma recherche de liberté serait vouée à la perdition. 

C'est d'un pénible !

Je ne peux pas leur en vouloir : exprimer des convictions c'est être soi. En cela ils ont raison de défendre ce en quoi ils croient. Mais bon, il y a des façons de faire qui passent mieux que d'autres...

Qu'est-ce qui peut susciter une telle tonalité ? Est-ce que ça vient de ma façon de me dire ou bien est-ce le sujet qui pose problème ?

Et puis je m'interroge : qu'est-ce qui m'a fait persister a écrire, depuis tant d'années, malgré le désagrément ressenti à me voir catalogué dans ce que je ne me sens pas être ?

D'abord une vision idéaliste : j'ai tendance à chercher l'accord des points de vue, ou du moins l'acceptation des différences. Les discordances ne m'effraient pas mais j'ai la faiblesse de croire que l'harmonie du "ensemble", que je préfère à l'opposition, est atteignable. Et je peux chercher longtemps à l'atteindre...

Je crois que lorsque je m'engage dans une de ces quêtes harmoniques je vais jusqu'au plus loin. J'ai besoin de m'exprimer jusqu'à trouver... une limite. L'obstacle qui me fera renoncer à atteindre mon improbable objectif. Un jour je me rends compte que je n'y parviendrai pas. Ou pas en ce lieu, pas avec ces personnes, pas sur ce sujet, pas à ce moment de ma vie. Alors j'abdique. Cette limite devient la mienne : je n'ai plus envie de poursuivre.

Ici elle m'apparaît au contact d'une frontière déjà maintes fois touchée : celle qui sépare l'exprimable de ce qu'il convient de cacher. Tout est exprimable, bien entendu, mais pas sans conséquences. Mes points de vue peuvent heurter, choquer, surprendre, et donc, forcément, faire réagir. Sur le principe je trouve cela tout à fait sain... à condition qu'on reste dans le débat d'idées. J'aime assez la controverse et la confrontation de points de vue. Malheureusement je vois, trop souvent, moins discuter des idées que juger celui qui les énonce. Et à partir de là ça dérape.

Si c'est moi que je vois jugé, critiqué, disqualifié, qui plus est publiquement, je me sens "attaqué" et vais chercher à me défendre. C'est idiot et vain. Pas toujours juste. Surtout en public, ou l'esprit de joute distrait le fond de la forme. C'est disperser une énergie qui pourrait être avantageusement utilisée ailleurs.

Je dois dire qu'à la longue je suis fatigué de me voir perçu par quelques un(e)s selon une image qui ne me correspond pas. Lassé de chercher à rétablir la vérité de ce que je pense et ressens. Agacé de voir toujours réapparaître les mêmes rengaines. Surtout quand ça vient de la part des mêmes personnes, parfois depuis des années, et davantage encore quand leurs propos pourraient paraître légitimés par leur parcours personnel ou leur connaissance - très partielle - du mien. Ça m'use.

 

Je me rends compte qu'avec le récit de mes explorations j'ai certainement touché à des sensibilités indépassables et des convictions profondes. Ma liberté d'expression se heurte donc à celle du lectorat commentateur. Si je ne veux pas me voir critiqué à travers mes idées... il me reste à changer de sujet. M'autocensurer, pour éviter les censeur(se)s face auxquel(le)s mes explications ressemblent trop à des justifications. Comme je le fais depuis longtemps avec mon entourage...

Un peu étonné, tout de même, je constate à quel point la sexualité garde, malgré sa libéralisation, des aspects tabous : hors de l'indéfinissable "amour" elle n'aurait point de salut. Sacralisée dans l'amour elle serait méprisable en dehors. Il m'a été suffisamment difficile de m'arracher à cet endoctrinement pour accepter de subir indéfiniment les assauts répétés de ceux qui s'y accrochent.

Oui, la sexualité amoureuse est magnifique et permet d'atteindre des dimensions insoupçonnées, mais elle peut aussi se vivre de façon tout à fait réjouissante, heureuse, respectueuse, dans d'autres modalités affectives. Ce n'est pas parce qu'il y a un seul Everest - que bien peu atteignent - que les autres sommets sont sans intérêt. Et tant pis pour ceux qui ne démordent pas de leurs croyances...

J'apprécie beaucoup les échanges avec ceux d'entre vous qui ne cherchent pas obstinément à me faire changer d'avis. Ces partages d'impressions, d'idées, de ressentis, de convictions, se sensibilités, nous enrichissent mutuellement. C'est ainsi que je le ressens et c'est ce que j'aime voir sur un blog. Mais trop souvent des pensées dogmatiques ferment l'échange. Elles ne respectent pas ceux qu'elles excluent. L'intégrisme dérisoire des petits ayatollahs du quotidien est une réalité... à laquelle je ne veux plus répondre. Certains dialogues sont stériles. Je suis las d'être régulièrement décrit comme je ne sais quel libertin sans scrupules, "librebaiseur" sans conscience et sans souci de l'autre. Ce que je décris autour d'un principe de liberté ne signifie pas que je fasse usage de cette liberté. Les possibilités que je veux sentir ne sont pas forcément des désirs que je voudrais systématiquement assouvir. En clair : avoir besoin de me sentir libre, afin de ne de ne pas renoncer d'avance à toute rencontre intime, n'implique pas que je suis en quête constante de multiplicité, ni que je suivrai toute opportunité. La pluralité relationnelle est une éventualité, pas un objectif. Il en va de même pour l'amitié sexualisée.

Le besoin que j'ai eu de m'émanciper des normes culturelles qui me maintenaient dans un carcan moral insupportable a abouti à leur destruction afin que je choisisse moi-même les limites qui me convenaient. Je supporte donc mal que quelques censeurs viennent me rappeler ces carcans. Qu'ils leurs soient nécessaires ne devrait pas les autoriser à s'ériger en moralistes.

Mais il paraît que la liberté fait peur...

Pourquoi est-ce que je traîne encore dans ces zones de frontières dont je me suis émancipé, me direz-vous, alors que je suis maintenant bien loin des territoires exigus que j'ai quitté ? Peut-être parce que j'ai voulu témoigner de mon chemin d'émancipation...

Le temps est probablement venu que je me décharge de cette mission :)

 

Les éventuels commentaires sur ce billet seront soumis à validation.


IMGP9781

Mue

Commentaires
P
Bonjour CLR<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a pour moi un bel avantage à me dire en vérité et ne pas cacher mon usure : cela fait se manifester une part des lecteurs de l'ombre :)<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis toujours étonné de voir "apparaître" des noms que je ne connaissais pas, des personnes dont je ne soupçonnais pas l'existence et qui disent me suivre depuis un certain temps. C'est une heureuse surprise, qui me rappelle que mes écrits apportent quelque chose à des inconnus...<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, bien sûr, cet espace n'est pas un café-philo ni un salon de discussion entre amis. C'est à la fois l'intérêt et la limite des "échanges" qui s'y déroulent. Ils ne peuvent bien fonctionner que si je m'y sens suffisamment à l'aise. En tant que pourvoyeur de sujets, animateur de la vitrine, auteur qui se met en scène, je n'ai pas le pouvoir de décider de la tonalité des échanges... mais mon expression en dépend. Le risque d'asphyxie existe donc bel et bien. Il y a une part qui échappe tant aux lecteurs qu'à moi-même : ma motivation, mon inspiration, mon enthousiasme, et éventuellement ma capacité à croire, rêver, désirer. Si, pour quelque raison que ce soit, des lecteurs ne peuvent s'empêcher de contrecarrer mon côté idéaliste... le risque que je me taise est réel. Mais c'est aussi cela la réalité du monde : des divergences d'opinion et des façons d'être et de percevoir différentes. Je ne peux que l'accepter, ou m'en préserver en occultant cette réalité là. Selon les jours où les moments de mon existence je suis plus ou moins enclin à affronter cette réalité :)<br /> <br /> <br /> <br /> Merci d'être sorti de l'ombre pour la circonstance :)
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C
Tout en ambivalence, je partage : A la fois ce que tu exprimes d'amertume face à des formes abouties d'intolérance (l'écrit), et respecte l'attitude que tu prendras face à cela. A la fois ce qui est noté ça et là dans les commentaires en témoignages tenaces de cette commune humanité, parfois si discrète voire anonyme. <br /> <br /> Avec toi donc, bien que n'ayant jamais ressenti jusqu'alors le besoin de commenter sur tes écrits parce qu'égoistement je déroulais le cheminement de ta pensée vers ma pensée, en co-construction. La façon de discuter faisant tout l'intérêt de la chose -un blog n'est malheureusement pas un café philo, le cadre est contraint-, à ce titre miser sur le don contre-don me semble une gageure (d'idéaliste ?). N'empêche qu'un certain nombre d'entre nous s'y reconnaisse et salue la persévérance, la tolérance, le doute et l'honnêteté. Faut-il pour autant envisager que le blog se transforme en "cercle", au risque de son asphyxie ? pour l'heure tu as choisi, modérer, distancer, soit ! serons-nous pour autant moins nombreux à te suivre ? pas sur. J'en profite au passage pour saluer ton regard porté sur la nature et ce que cela transmets de ressenti, au-delà des mots. Bien à toi
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P
> Josiane, je ne sais pas si c'est ton dernier commentaire, mais ce n'est probablement pas mon dernier billet ;)<br /> <br /> <br /> <br /> C'est un plaisir pour moi d'avoir pu t'apporter quelque chose dont tu me remercies :)
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J
Bonsoir Pierre. C'est vrai que je ne laisse plus très souvent un commentaire, mais c'est cependant toujours avec un grand plaisir que je viens lire tes billets ou regarder tes photos....mais ce soir comme je ne sais pas trop vers quoi t'amènera ce "ras l'blog" je voulais tout simplement te dire MERCI, merci pour tes écrits qui m'on fait avancer, qui m'ont bien souvent ramenée à ma propre histoire, qui ont provoqué des échanges très enrichissants entre lecteurs et lectrices...je suis naturellement d'accord avec tout ce que te dit Lukéria (je me suis souvent sentie d'ailleurs ici très près d'elle!). Comme c'est peut-être le dernier commentaire que je laisse ici, je me permets de t'envoyer de grosses bises...tout en espèrant que tu ne fermeras pas ce blog...MERCI! MERCI!MERCI
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P
> Tanakia, il y a du bon dans ce que tu dis :)<br /> <br /> Que je me surprenne ? Et pourquoi pas...<br /> <br /> <br /> <br /> > Lukeria, quand je lis un tel commentaire... je me rappelle à quel point il est bon de se sentir à la fois compris et en résonance :)<br /> <br /> <br /> <br /> Je trouve dans tes mots ce climat de confiance que j'aime sentir lorsque je suis en relation de partage. Que ce soit dans le face à face ou par écrit, sur ce plan-là ça ne change pas grand chose : il y a une harmonie. Et c''est ce sentiment d'harmonie que j'aime trouver. Il guide mes choix relationnels.<br /> <br /> <br /> <br /> Cela me fait plaisir de savoir que toi tu trouves dans l'exposition de mes idées de quoi susciter tes ressentis. Je crois que c'est ainsi que je fonctionne aussi la plupart du temps. En tout cas ça fait écho en moi...<br /> <br /> <br /> <br /> J'attribue les réactions vives autour de l'amour et de la sexualité à leur "sacralisation". En quelque sorte c'est comme si je blasphémais sur du "sacré" avec mes propos. Pour ma part, si je conçois parfaitement qu'il puisse y avoir des notions sacrées, je ne comprends pas qu'il soit cherché à en imposer le respect. Le sacré c'est quelque chose de très personnel, parfois partagé entre beaucoup d'adeptes, mais c'est rarement universel. <br /> <br /> <br /> <br /> Je suis donc particulièrement sensible à ce que tu perçois de mon respect de l'autre. C'est un compliment qui me touche.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci.
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L
Je dirais que je comprends d'autant plus ce que tu dis dans ce billet, que je n'ai jamais eu envie d'ouvrir mon propre blog pour les raisons que tu évoques. Mais j'ai infiniment apprécié de pouvoir m'exprimer dans le tien. C'est d'ailleurs à peu près le seul dans lequel je commente.<br /> <br /> <br /> <br /> Et tu vois, je trouve, contrairement à ce que dit Alainx, qu'il m'a toujours semblé plus aisé de le faire chez toi que dans d'autres blogs que je lis régulièrement, peut-être justement parce que tu l'abordais sur le plan des idées et ça ne m'a jamais gênée de commenter un de tes sujets plutôt avec mes propres ressentis, en parlant de moi. Ca m'ouvrait aux ressentis, parce que c'est mon mode de fonctionnement plutôt que les longs débats d'idées. J'ai plus de mal quand quelqu'un exprime des émotions plus personnelles, ça me touche et m'intéresse, mais, pour moi, ça n'appelle pas de commentaires ou plus rarement.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne comprends pas bien non plus pourquoi les relations amoureuses et la sexualité génèrent autant d'agressivité. Chacun a sa manière de les vivre qui lui sont propres et l'essentiel est d'y trouver son épanouissement. Si quelqu'un me dit qu'il est heureux de les vivre d'une manière éloignée de la mienne, ce que j'en retiens, c'est qu'il est heureux ! Pas qu'il est dans un faux chemin, car mon chemin, pour de multiples raisons, ne lui conviendrait peut-être pas du tout. Il n'est pas moi et je ne suis pas lui.<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis, ce qui me semble primordial, c'est de toujours avoir au fond de soi le respect de l'autre et de ses différences, comme on désire être soi-même respecté. Et c'est ce que j'ai toujours aimé chez toi, le respect de l'autre, même quand tu étais face à une grande intolérance.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne sais pas ce que tu feras de ce blog, mais là, pour le coup, je pense que tu dois écouter avant tout tes ressentis (rire) ! Tu verras, par rapport à ton évolution si tu as encore envie d'écrire de temps à autre et aussi si tu as le désir de le faire autrement, mais sache que ce sera toujours un grand plaisir de te lire. Et de te commenter !
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T
Dépendance et contre dépendance, le même et l'autre. tu poses du liurd là !<br /> <br /> Tu sais , tu as aussi le droit de laisser filer et voir si l'envie d’écrire revient, sur quoi, comment sans "décider" d'avance et en en parfait contrôle de ce qui est bon pour toi. Et si tu te laissais surprendre par toi même tout doucement ?<br /> <br /> ;)
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P
Merci à ceux et celles qui se sont exprimé(e)s, qu'ils soient publiés ou pas :)<br /> <br /> <br /> <br /> > Alainx, je suis d'accord avec la distinction que tu fais entre les blogs "je ressens" et les blogs "je pense". Il y a aussi les blogs "je suis" et "je fais". Les frontières entre ces types de blogs sont évidemment floues [pour reprendre un sujet qui a fait débat ici, hé hé...]<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as raison les sujets que j'aborde peuvent conduire à la contradiction et la controverse. Je l'ai dit : j'apprécie cela puisque c'est une façon de faire évoluer les idées de chacun (et les miennes en premier lieu). Mais, je le répète, la façon de discuter fait tout l'intérêt de la chose. Je ne crois pas que la "castagne" soit des plus fécondes. Et si j'ouvre volontiers la porte au premier aspect, je me passe volontiers du second. Si ça ne fonctionne pas... alors je peux toujours fermer la première porte. C'est ce que j'ai choisi de faire :)<br /> <br /> <br /> <br /> En ce qui concerne les pensées dogmatiques je ne me sens pas concerné (mais je suis mal placé pour avoir tout le recul nécessaire...). Je ne vois pas en quoi proposer d'autres modalités relationnelles, d'autres approches, aurait quoi que ce soit de dogmatique. Je ne dis pas avoir découvert LA vérité...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais j'accepte l'idée que ma façon de présenter les choses puisse poser problème et susciter des réactions vives.<br /> <br /> <br /> <br /> > Cassy, l'avantage de ce billet aura été de te pousser à t'exprimer :) Il est vrai que j'ai tendance à "oublier" le lectorat silencieux. <br /> <br /> Ma lassitude a plusieurs origines et voilà quelques temps que je pensais modifier quelque chose dans mon expression. J'ai envie d'aller davantage vers le "je ressens" plutôt que le "je pense". Envie aussi d'aborder d'autres sujets que ceux que j'arpente depuis si longtemps et qui, finalement, s'ils me posent encore question, ne sont peut-être pas vraiment partageables sur un blog commentable. Il me reste la solution de repli vers des écrits "en solitaire", c'est à dire sans interaction visible avec le lectorat. Je sais que les écrits personnels sont utiles à d'autres, en particulier quand ils ont une approche "intime". Mais le blog commentable s'y prête mal. Il y a trop de risques de dérapages d'une partie du lectorat, peu consciente de la sensibilité qui s'expose ainsi. C'est donc à l'auteur de s'adapter, faute de pouvoir plier le monde à ses désirs :)<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as raison : s'exposer ainsi demande une certaine force. En même temps cela *donne* une certaine force : je suis beaucoup moins sensible aux jugements qu'à mes débuts sur la toile. Mais j'ai quand même mes limites et prendre soin de moi consiste à ne pas m'aventurer trop loin.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci de t'être exprimée :)<br /> <br /> <br /> <br /> > Cloudy, j'ai souvent remarqué sur les blogs cette tendance à aller vers quelque chose de plus "léger" (moins engagé) au fil du temps. C'est difficile de s'exposer durablement. Pour ma part je ne ressens pas le "besoin" d'écrire mais plutôt celui d'échanger des points de vue. L'écrit s'y prête bien, dans une certaine mesure, en complémentarité de l'oral. J'aime écrire, j'aime partager, mais je n'aime pas me battre...<br /> <br /> <br /> <br /> > Charlotte, pas tout à fait d'accord avec toi. Pour ma part si le blog a une certaine importance en tant qu'outil de découverte, de partage, de conscience, je ne me sens pas irrémédiablement "addict". Je m'en passe fort bien quand je suis en déplacement, par exemple. Il est vrai, cependant, que ce que j'y trouve apporte des dimensions que j'apprécie... et quelques désagréments. L'équilibre est changeant et parfois s'inverse.<br /> <br /> <br /> <br /> En ce qui concerne le besoin de reconnaissance, là encore désaccord, mais qui va avec le premier aspect : personnellement je n'ai pas besoin de cette reconnaissance par les lecteurs (souvent des "inconnus"). C'est un "plus", mais absolument pas un essentiel. Alors quand ce "plus" est amoindri par des sensations désagréables je préfère me mettre à distance.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le dire autrement je prends le "+" parce qu'il me fait du bien et je me préserve du "-" si je sens qu'il m'affaiblit. le tout en essayant de faire le tri entre ce qui est "juste" et ce qui est projection (autant pour le + que le -)<br /> <br /> <br /> <br /> Merci :)
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C
L'addiction au blog existe... Ceux qui s'y adonnent ne peuvent plus s'en passer... Même si cela leur apporte plus de désagrément que d' avantage face à l'immense besoin de reconnaissance ( par rapport à autrui) impossible à rassassier.<br /> <br /> Je comprends ton ras le bol du blog.<br /> <br /> Ce besoin d'espérer trouver en l'autre ( le grand Autre ?)souvent parfaitement inconnu, quoi finalement? Comme s'il en savait plus ou mieux que soi même sur soi... C'est complètement fou quand on y pense.<br /> <br /> Tu en sais plus et mieux sur toi que tous les autres réunis...<br /> <br /> Mais c'est aussi sûr et certain qu'on ne peut se passer de l'autre, des autres.<br /> <br /> Il y a certainement des tas de bénéfices personnels (secondaires) que toi seul connais pour toi, à continuer bloguer.
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C
Quel troublant message. <br /> <br /> Si la lassitude pointe, alors fait ce qui te porte et te fait du bien, ne te liasse pas enfermer. Ni par cet "objet", ni par les "autres".<br /> <br /> J'ai ouvert un premier blog il y a près de 7 ans. J'avais l'absolu besoin d'écrire et de me savoir lue. Ce qui m'a porté, ce n'est pas tant l'appréciation de l'autre que le besoin quasi vital d'écrire. J'ai soigneusement mis de la distance et en modérant les commentaires.<br /> <br /> Puis à un nouveau tournant de ma vie, j'en ai ouvert un second, de manière bien plus légère.<br /> <br /> Le blog m'a apporté plus de bienfaits que de blessures. J'ai rencontré quelques bloggeuses et bloggeurs ainsi que mon compagnon.... qui ne savait pas tout de moi ;)<br /> <br /> Prends le large Pierre si tu en ressens le besoin, la vie est aussi ailleurs ;)<br /> <br /> Des pensées :))
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