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Alter et ego (Carnet)
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12 janvier 2013

Petites réflexions autour de la perte

Au dernier jour de 2012 j'arpentais, l'esprit léger et en aimable compagnie, les sentiers escarpés des Calanques de Cassis. Tandis que je marchais sous la douceur méditerranéenne, je pensais déjà à ce que je relaterais de cette petite escapade. Agrémenté de jolies photos, j'allais pouvoir écrire un billet divertissant pour inaugurer une nouvelle année d'écriture en partage. 

 

Calanques4

Les Calanques, le 31 décembre 2012

 

Mais on ne maîtrise jamais l'avenir et, dès mon retour, un sinistre évènement s'imposa à l'avant-scène de mes préoccupations et modifia brutalement mes priorités... 

Le brûlant sujet évoqué la semaine dernière m'a en effet invité à reprendre un travail en profondeur. Mollement assoupies depuis quelques mois, mes cogitations se sont réactivées autour du rapport que j'entretiens avec la perte, dans ses corrélations avec le non-attachement. Comme un rappel, au cas où je l'aurais oublié, que tout ce qui n'est pas réglé remonte tôt ou tard à la surface.

La réalité violente d'une destruction par le feu m'a confronté à une incontournable obligation : accepter. Il n'y avait aucune échappatoire, n'en déplaise à mon imaginaire rebelle. Le bougre n'a résisté que quelques jours, en m'envoyant des images du passé se superposant à ce que je savais du présent. Comme une persistance rétinienne, mon esprit était encore habité par une représentation devenue subitement erronée : ça n'existe plus !

Et puis, les jours passant, la nouvelle réalité s'est installée et a pris sa place. De force elle s'est imposée, laminant l'imaginaire. Là est l'avantage du concret : pas moyen de tergiverser. Pas moyen de s'accrocher à des chimères !

 

 

Calanques7

 

J'avais beaucoup cogité sur la notion de perte, il y a quelques années, et c'est une notion qui m'est presque devenue familière. Le non-attachement, ça me connaît ! Du moins... en théorie. Cela n'empêche pas que face au réel le choc émotionnel demeure. Il est simplement mieux absorbé et ses conséquences plus rapidement acceptées. Ayant surtout réfléchi à la perte en matière affective, qui a pu m'être particulièrement douloureuse, j'ignorais qu'elle pouvait aussi se faire sentir pour ce qui concerne le matériel. Le matériel ? J'ai très vite compris qu'il serait réducteur de me limiter à ce seul aspect : après l'incendie la perte à laquelle j'ai eu à faire face se rattachait en fait à plusieurs dimensions de mon rapport au monde. J'en ai évoqué quelques facettes dans mon billet précédent mais, au fil des échanges qui ont suivi et de l'intégration du réel, d'autres me sont apparus auxquels je ne m'attendais pas :

  • J'ai pris conscience d'un rapport que je qualifierai d'organique à la ruralité terrienne : sa simplicité, sa fonctionnalité, l'emploi des matériaux du cru. J'ai un grand respect pour ce mode de vie "d'avant" dont le patrimoine bâti reste le témoin.
  • J'ai perçu l'importance essentielle du "chez soi". Ce lieu de vie *habité* par tout ce qu'on place en lui. Avec une idée de "nid protecteur", le home sweet home représente une sorte de coffre aux trésors, matériels et immatériels, qu'il recueille. Le voir réduit en cendres à quelque chose de morbide.
  • J'ai senti le vide immense que peut creuser un rêve en se brisant. Représenté en une métaphore concrète, devant moi, par quatre murs sans toit. Une coque vide, un squelette brûlé. Un cadavre de maison. La mort d'une bâtisse et de son âme. Et puis, devenues subitement absurdes, les années de travail qui l'avaient rendue habitable anéanties. Tout ça pour qu'il n'en reste... rien !

Ce nouveau paysage de désolation va me rappeler, aussi longtemps que je l'aurais sous les yeux, que « tout est impermanence ». J'essaierai de faire bon usage de ce rappel constant des changements d'état...

 

 

Calanques12

 

 

Autour de la destruction d'une maison j'ai donc pris conscience des divers liens invisibles et singuliers qui me reliaient à cet objet d'attachement qui, légalement, ne m'appartenait plus [mais l'esprit d'un lieu ne sera jamais privatisable...]. Il m'a fallu pour cela passer par l'épreuve du réel, à l'instar de ce qui s'est passé pour les diverses pertes auxquelles j'ai du faire face au cours de mon existence. Elles furent véritablement sources d'éveil sur ce qui m'attachait à l'autre. Finalement toute perte éprouvée, tout changement réalisé, peuvent apporter leur lot de consolation révélations sur nos représentations, et surtout les plus inaccessibles à la conscience en temps "normal" [sauf que ce qui est "normal", c'est la perte et le changement...].

Tout cela s'est combiné avec ce à quoi je réfléchissais quelques jours avant le drame : ce fantasme de réconciliation auxquel ont pu conduire quelques ruptures affectives restées en suspens, faute de verbalisation suffisante. Une première conclusion m'avait amené à penser qu'il me serait peut-être profitable d'entreprendre cette mise en mots, même très tardivement, avec toutes les personnes avec qui la situation s'est produite. Sans en faire le décompte exact, je me suis vite rendu compte que, tout au long de ma vie, une forte proportion de relations qui avaient eu une importance dans mon parcours s'étaient éteintes de façon naturelle et conjointe, donc sans nécessiter d'y revenir. Ouf... je n'allais pas avoir à me réconcilier avec des centaines de personnes ! Finalement le nombre de relations dont la rupture a laissé des séquelles dans mon esprit est plutôt restreint. Et parmis ces ruptures les plus marquantes, certaines relations durent encore. Transformées, certes, mais sans avoir été coupées.

Là je dois ouvrir une parenthèse au sujet du terme "rupture". Au sens général je lui vois deux significations : soit la rupture marque une inflexion, un changement d'orientation (rupture de pente, rupture de parcours, etc.), soit elle marque une cassure, une brisure, avec l'idée de coupure (rupture d'amarres, rupture d'une poutre, etc.). Dans le premier cas il y a continuité liée à un changement, dans le second il y a discontinuité et nécessité de "re-lier" ce qui a rompu... si cela est jugé nécessaire.

Dans ma représentation mentale j'associais systématiquement, en matière relationnelle, le terme de "rupture" à celui de coupure, de fin, de perte. Longtemps il m'a été inadmissible. En revanche la rupture au sens d'inflexion me semble aujourd'hui tout à fait acceptable : c'est le signe d'une adaptation, d'une souplesse... que sans doute je n'avais pas autrefois. Ma peur inavouée de voir l'autre quitter un lien structurant me le faisait investir avec la rigidité d'une poutre en béton armé : il fallait que ça tienne !

L'expérience m'a montré que cette logique d'investissement massif avait ses limites : quand il y a rupture elle est dévastatrice. 

 

Il m'aura fallu être dévasté a plusieurs reprises pour comprendre que c'est ma façon d'investir certains liens qui était foireuse. Depuis j'ai tout arrêté : je n'investis plus que dans des liens élastiques. Des attachements infiniment souples, qui peuvent s'étirer sans limite. J'ignore encore si ce type de lien est satisfaisant à long terme mais il présente un avantage majeur : la perte n'y a plus vraiment de sens.

 

 

Calanques13

Dernier soir de 2012

 

 

 

 

 

Commentaires
C
J'ai été imprécis : il ne s'agit pas d'éteindre une couleur, mais de l'atténuer quand elle exerce une dominance. L'arc en ciel est bien constitué de toutes les couleurs, sans en soustraire aucune :)<br /> <br /> <br /> <br /> Le chemin des penseurs, on le retrouve inévitablement en le parcourant soi-même. Rien ne change vraiment, dans les profondeurs de l'être, et on ne fait que redécouvrir ce que d'autres ont depuis fort longtemps décrit. Mais rien ne vaut l'expérience pour vraiment savoir...<br /> <br /> <br /> <br /> Effectivement l'addiction est multiforme. Elle peut exister par interaction des corps, des mots, des pensées, de substances plus ou moins licites ou de "nouvelles technologies de communication". Dépendance d'un support quelconque qui, finalement, nous mettra face à nous-même, tôt ou tard, par l'effet du manque : que suis-je sans interaction ? Donc, oui, je suis d'accord, la dépendance est toujours là. Sauf, peut-être, au prix d'un non-attachement issu d'une longue méditation et de la pleine conscience de la finitude de nos existences.<br /> <br /> <br /> <br /> Plus accessible, le secret de la non-dépendance ne viendrait-il pas d'une multi-dépendance ? De multiples sources d'interaction ? Si l'une vient à manquer, il y en a d'autres auxquelles je peux m'abreuver et que je peux alimenter. On le sait bien qu'un trop fort attachement rend inquiet et fragile. En avoir plusieurs, c'est à dire n'en avoir aucun de très privilégié, apporte une sorte d'invulnérabilité. Et par là-même une bienfaisante insouciance...<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne crois pas que la solitude et le silence soient une facilité, tout comme le partage et la communication n'en sont pas. La facilité, c'est le chemin que chacun peut prendre à un moment donné, ou durablement, parce que le choix permanent de la difficulté serait épuisant. La facilité, n'est-ce pas ce que l'on perçoit comme attirant mais que l'on se refuse ?<br /> <br /> <br /> <br /> J'aime aujourd'hui la solitude, comme j'ai aimé autrefois la compagnie, la rencontre, et même la dépendance. J'aime ce que je crois bon pour moi ou pour les objectifs que je suis. Un jour, peut-être, regarderais-je ma -relative- solitude actuelle sans bien comprendre ce que j'y trouvais de bon :)<br /> <br /> <br /> <br /> Et pour ce qui est des souvenirs de dépendances passées, il me semble que d'accepter ce passage du temps permet d'atteindre un état de reconnaissance et de gratitude envers ces périodes, ces objets, ces personnes qui nous avaient mis dans cet affleurement de sensibilité. Cela permet, en effet, de sourire à cette dépendance qui n'est plus :)<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce partage.
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T
En éteignant la lumière verte ? ou en allumant les lumières Jaune, Violette, Bleu Pastel et Indigo et en gardant toutes les autres déjà brillantes ; et un jour arriver à une blancheur recomposée et vibrer de toutes les couleurs offertes à mes yeux sans se priver d'aucune :)<br /> <br /> <br /> <br /> Bien sûr, le problème de l'attachement et surtout cet attachement qui nous semble dépendance.. Sans doute refaisons-nous le chemin des penseurs d'hier. Je pensais que c'était le corps qui nous attachait, nous mettait en manque, ce qui me permettait de comprendre pourquoi l'autre "me" faisait souffrir (simple vue de l'esprit, qui sait si bien se défausser sur le corps, je pense!). <br /> <br /> Mais les nouvelles technologies me montrent, dans l'addiction des enfants à des jeux virtuels, que ce n'est peut-être pas le corps, mais notre esprit, qui aime ce jeu de ping-pong. J'envoie, je reçois et mon esprit frétille à construire quelque chose de nouveau, juste pour le vent. Même une réponse sur un écran devient une excitation. <br /> <br /> <br /> <br /> La toile devient l'espace d'addiction pour le peintre, le piano, qui me manque en vacances n'est-il pas non plus un partenaire addictif ? Et les mots qui grisent, que je peux à présent échanger comme un prisonnier derrière un mur, et que parfois j'attends avec violence et douleur ?? Même à présent, où je me disais que je m'arrêterai aux lumières de la couleur et voilà, les mots s'enchaînent et m'aspirent à nouveau.. vers d'autres dépendances. Plaisir de l'esprit à chercher, à mettre en forme.<br /> <br /> <br /> <br /> L'esprit n'est-il pas le lieu de cette dépendance ? Dire "dépendance" c'est avoir reculé et regarder ces aller-retours sans fin qui reprennent toujours la même route ? Et ce n'est pas seulement revenir devant l'autre à aimer, mais aussi devant les mots, les traits.. <br /> <br /> <br /> <br /> Et malgré tout ça, je veux m'assurer que la solitude et le silence sont une facilité. La rencontre du tourbillon qui emporte et avec lequel la danse se fait me semble plus fort que la grotte vide et silencieuse. Quand la mort se pointe, vaut-il mieux regarder une grotte où résonnent les harmoniques de notre solitude, ou le brillant des visages dehors, et les pleurs et les cris et le débroussaillage des cris pour revenir au brillant des regards, le brillant des regards parallèles ? Mais parfois, il est vrai, que tout est muet, et là plus rien ne bouge et c'est terrible, ce face à face.<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-être que cela m'amène à conclure que la dépendance est toujours présente. On ne peut pas s'en défaire. La recevoir, lui sourire, comme on sourirait à un vieux doudou qui nous ferait de l'oeil, et pourtant celui-là, c'est sûr on ne risque pas de vouloir le reprendre dans nos bras ! <br /> <br /> Et puis de toutes façons, ce qui est dans nos souvenirs, ce qui était dans nos bras, n'existe plus.. disparu. Ce doudou retrouvé dans un grenier est bien plus petit que le doudou de mes souvenirs. Ce que je tenais dans mes bras, n'existe plus. <br /> <br /> Sourire à la dépendance, peut-être que ça la désarmera, et que l'on sera ensemble tous les deux, elle et moi, plus à l'aise.. Hum, peut-être ?<br /> <br /> <br /> <br /> Mais les mots toujours me happent :). <br /> <br /> Allez, je laisse la prochaine ligne blanche ! ;)
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C
Bonjour T'air Englaizz. Non, on ne peut pas renoncer à voir la couleur verte... mais on peut s'apercevoir qu'en éteignant l'éclairage vert apparaissent d'autres couleurs qu'on ne voyait pas :)<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne sais pas si l'attachement est une émotion ou s'il nous fait ressentir des émotions. Dans le second cas, modifier le rapport à l'attachement modifierait alors les émotions engendrées.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis assez d'accord avec l'idée qu'on reste intègre et qu'on ne puisse retenir les émotions. Et c'est heureux... mais, là encore, le regard que l'on porte sur les évènements modifie notre perception émotionnelle. Les émotions évoluent et ce qui nous a touché un jour peut perdre de son pouvoir émotionnel avec le temps. Le désir d'attachement en fait partie.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce terme "d'attachement" peut avoir plusieurs sens, tout comme "lien". Ce que j'évoque en filigrane est l'attachement-dépendance, qui enchaîne, alors que l'attachement-émotion offre un supplément de vie. Contrairement au premier, qui est du côté de la peur et de la mort, me semble t-il. C'est celui-ci que je refuse :)<br /> <br /> <br /> <br /> Effectivement il y a un lien avec l'absence dans l'attachement-émotion, en ce sens qu'il n'y a pas nécessité d'être en contact avec autrui pour le ressentir. Il n'y a pas besoin d'être "rassuré". Est-ce que cela peut mener vers un lien fantasmé ? Peut-être... Il me semble cependant que la part de fantasme dépend avant tout de la façon dont on a investi l'attachement. Si l'on a de fortes attentes, alors il y a aura une grande part de fantasmes. Au contraire le refus de l'attachement-dépendance pourrait préserver, il me semble, de l'excès d'attentes.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux fantômes, ils indiquent plutôt un rapport au détachement, ou plutôt au "désattachement", qui aurait du mal à opérer. Oui, on peut s'attacher au gouffre, au vide.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce commentaire riche de réflexions :)
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T
Peut-on vraiment dire que l'on renonce à voir la couleur verte ? L'attachement fait partie de nos émotions, comme une couleur du monde. <br /> <br /> Même la peur fait partie de nos émotions, et on ne peut y renoncer, sinon nous ne serions pas des êtres sensibles. Le chagrin aussi, de même le bonheur d'un sourire. Malgré toutes les carapaces, toutes les émotions sont là. Jamais on ne s'ampute d'elles. On reste intègre. <br /> <br /> <br /> <br /> L'attachement : cette idée montre que l'on est noué à quelque chose, sans doute ici à quelqu'un et on voudrait pouvoir régler le souci comme on nettoie une table. <br /> <br /> Mais cela aussi recouvre l'idée d'un lien précieux à une personne, un lien qui semble vital. Et l'être humain est fait de ça ! On ne peut pas lutter contre notre nature. Le lien. Depuis que nous sommes sortis de l'eau, et même avant, le lien était avec nous. et même dans une absence de lien, on traduit ça en lien. <br /> <br /> Ce qui me gêne dans le refus de l'attachement, c'est que l 'on reste en lien, (puisque c'est constitutif) mais on se met en lien avec l'absence, en lien avec le fantasme. On refuse quelque chose, que l'on fait pourtant grandir dans notre pensée, une forme de fantôme qui prend tout la place. Et on n'arrive pas à s'en défaire, malgré la défense de l'attachement. <br /> <br /> Le fantôme devient tout puissant, on lui obéit en lui disant que l'on ne le trahira nullement par un nouvel attachement. Un non-attachement, c'est l'attachement à une figure bien pire : figure spectrale, contre laquelle on ne peut s'appuyer, et que l'on ne peut appréhender. Quelque chose que l'on veut fuir, mais qui prend une ampleur de vide terrible. C'est s'attacher au gouffre.<br /> <br /> <br /> <br /> L'attachement, le lien est toujours là, même dans le regard d'un chemin de pierre aride.<br /> <br /> et puis l'humour ! ;))
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L
Les calanques de Cassis, voilà vraiment une très belle escapade ! C'est en endroit magique, encore plus en aimable compagnie.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as dû en revenir les yeux pleins de lumière, et puis l'ombre est apparue. Mais il en est ainsi de toute vie régie par l'impermanence, alternance de lumière et d'ombre... Sachons profiter pleinement de l'une et ne pas sombrer quand l'autre survient dans notre vie.
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G
Pierre, j'admire cette capacité à ne pas surinvestir une relation tant je m'en sens totalement incapable ! Je suis à peu près certain, pour l'avoir expérimenté à plusieurs reprises - de ne pas pas savoir, ne pas pouvoir, ne pas VOULOIR me satisfaire d'une relation distancée et, je l'avoue, je reste encore trés influencé par le modèle fusionnel qui m' a servi de référence tout au long de ma vie... Comment faire ? Comment parvenir à ce "non attachement" sans trop de narcissisme ?
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C
Julie, les élastiques dont tu parles sont vraiment de mauvaise qualité ! ;)
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N
Foireux?<br /> <br /> Pourquoi?<br /> <br /> Si les choses sont impermanentes, il en va aussi du rapport au monde. Il n'y a rien à juger.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai moi aussi été pendant de nombreuses années séduit par cette théorie du non-attachement. Et puis elle m'est apparue d'une grande violence. Vouloir se détacher a été une grande violence pour moi, de mes proches, des amis, de l'amour, aussi ; une forme de suicide programmé de l'ego. Et l'ego en sort décuplé et pas moins maladif; pour moi.<br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, je me constate attaché, ce qui me permet aussi de me sentir relié. Je préfère m'intéresser au manque, à la mécanique corporelle du besoin en moi. Je trouve cela plus juste, plus justement intérieur, manque de bonbons, d'enfants, de chaleur, de combats, d'ennemis, d'amis, de clopes, de pinard. Oui, c'est plus juste car non violent. C'est juste une question de sensations.<br /> <br /> <br /> <br /> (J'ai aimé le passage de ton billet sur l' "attachement" à ton territoire. je le sens puissamment en moi ici.)
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J
A force de s'étirer même les élastiques s'usent et finissent par se rompre! ;P<br /> <br /> <br /> <br /> Mais d'abord ils deviennent mous, distendus, ramollos, on s'en rend pas vraiment compte... et quand ils cèdent c'est à peine si on le remarque : on tient dans les doigts un lien tout flasque qu'on se demande même s'il n'a pas toujours finalement été ainsi. :)
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