En catimini
Je vais vous faire une confidence [mais gardez la pour vous] : depuis quelques mois je me sens dans un épisode de léger marasme. Aucun lien avec "la crise" dont l'idée est ressassée et entretenue par le formatage médiatique. Non, mon marasme à moi il est venu en catimini au début de l'automne. Tout seul, comme ça. Je ne sais pas trop ce qui l'a fait rentrer dans ma vie. Tout ce que je peux dire c'est que je me suis rendu compte qu'il avait discrètement pris place, sans faire de bruit.
Les premiers signes ont été des effluves d'ennui, de temps en temps. Un parfum auquel je n'étais pas habitué. Oh rien de très marquant : seulement une impression de moindre intérêt pour un peu tout. Sauf le boulot : je m'y implique avec conviction, m'obligeant souvent à le quitter parce que, quand même, faire trop d'heures sup' sans être payé ça ne serait pas sain ! Mais une fois chez moi je ne trouve pas grand chose de passionnant à faire [l'hiver y est sans doute pour quelque chose...]. Tout ce qui m'intéressait quelques mois plus tôt a perdu de sa saveur. Oui, c'est ça : mon existence n'a pas beaucoup de goût en ce moment. Allons bon, qu'est-ce qui peut déclencher ça ?
Rien de grave pourtant : je me sens être plutôt bien dans ma vie, à l'aise et sans soucis... mais je m'y ennuie un peu. Contre ça on pourrait me conseiller de faire quelque chose de particulier, de bouger, de voyager, de rencontrer... mais ça ne m'attire pas vraiment. Bizarre, non ? Je ne me reconnais plus, là !
D'une certaine façon ça ressemblerait à une légère déprime [oups, le mot paraît vraiment fort]. Mais pourquoi maintenant ? Et qu'est-ce qui en serait à l'origine ? Mystère ! J'ai bien quelques vagues idées mais... mais je... bah... en parler ici serait inopportun. Ah tiens, serait-ce un indice ? Quelque chose que je ne dis pas ? Ouais, peut-être...
Il y a tant de choses que je ne dis pas.
Quoi qu'il en soit le fait que dure ce léger passage à vide m'intrigue. Ça m'embête un peu, aussi, parce que je n'aime pas perdre mon enthousiasme, tout modéré que soit ce fidèle compagnon. Au contraire, j'aimerais bien pouvoir apporter aux autres un peu de fantaisie, de bonne humeur, d'humour, de joie. C'est un peu raté en ce moment. Je me contente de rester moi-même, souriant comme à mon habitude, sans évoquer ce subtil tassement [oups, je le fais ici...]. D'ailleurs je ne pense pas que ceux qui me côtoient se soient rendus compte de quoi que ce soit : je suis toujours le même :)
Bon, j'écris tout ça mais je me dis que ce n'est probablement qu'un passage. Quelque chose qui se positionne, un équilibre qui se cherche. Rien d'inquiétant :)